Lettre aux mamans sur l’éducation n° 33 d’août 2013 : l’obéissance

N° 33 – Août 2013

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hère Madame,

L’éducation d’un enfant néces­site de faire preuve de beau­coup de patience, sur­tout lorsqu’il s’agit de lui apprendre à obéir. L’obéissance ! Que de parents se plaignent de ne pas arri­ver à ce que leurs enfants soient obéis­sants ! Et bien c’est sou­vent par manque de patience. Oui, tous nous man­quons de patience. Le monde moderne est stres­sant et nous pousse à aller plus vite que le temps et non pas à suivre le temps pres­crit par Dieu… Pourtant, nous pou­vons le consta­ter, dans bien des cir­cons­tances, com­bien Dieu est patient…..

Quelques exemples :

Nous sommes tou­jours à « la course » : à com­men­cer par le tra­vail, par peur « de ne pas y arri­ver », par manque de confiance en Dieu dans le quo­ti­dien, et sur­tout par manque d’abandon et d’esprit de foi !

Combien de mamans m’ont avoué qu’elles étaient même pres­sées que leur enfant gran­disse. Pourquoi ? Par peur de ne pas arri­ver au but ? Par crainte de ne pas faire comme la voi­sine ? C’est une forme cachée de l’orgueil et de la vanité.

Je m’explique. Vous savez, sans doute, que l’habit qui couvre notre corps tra­duit et montre à notre entou­rage ce que nous sommes réel­le­ment et pen­sons : cela dépend des cou­tumes du pays, de l’âge, et aus­si de la reli­gion ou des croyances (les prêtres, les reli­gieux sur­tout avant le Concile, voire les hin­dous, les musul­mans,….). Les chré­tiens donc où sont-​ils aujourd’hui ?

La « mode » sup­prime les dis­tinc­tions et fait que cette uni­té masque ce que nous sommes : et on finit par déper­son­na­li­ser et ne plus dis­tin­guer le chré­tien par­mi la foule des incroyants ! C’est un des fruits du libé­ra­lisme tant prô­né par certains !

Venons-​en aux très petits enfants. Autrefois, les bébés por­taient depuis la nais­sance et pen­dant les pre­miers mois (jusqu’au 6ème, voire jusqu’au 12ème mois) des vête­ments adap­tés à leur âge, parce qu’ils étaient consi­dé­rés comme des « bébés » c’est-à-dire tout dépen­dants de maman. Or, depuis un cer­tain nombre d’an­nées, le bébé est habillé comme un enfant, le plus tôt pos­sible, et donc les adultes (incons­ciem­ment sans doute) agissent avec lui comme avec un enfant ; c’est-à-dire que celui-​ci va se tour­ner le plus vite pos­sible vers l’extérieur pour gran­dir « vite » et, de ce fait, se déta­cher trop brus­que­ment de maman. Même le petit enfant, dans cer­taines pous­settes est tour­né vers l’extérieur, il n’a plus son regard tour­né vers sa maman. Or, ce déta­che­ment doit se faire en dou­ceur ; le bébé doit décou­vrir le monde exté­rieur par la maman et non tout seul. Cette dépen­dance aide­ra l’enfant à « apprendre » à obéir, à décou­vrir ce qu’il peut ou ne peut pas voir en lisant dans le regard de maman ; car l’enfant ne doit pas tout voir, tout regar­der, ni tout connaître. C’est une erreur ! C’est maman qui va « fil­trer » ce qu’il doit voir et connaître, car il faut lui mon­trer ce qui est beau, ce qui est bien et vrai. Ce n’est sûre­ment pas ce qu’il va voir en pre­mier autour de lui, sur­tout dans la rue à notre époque ! Protégeons le regard, le cœur, l’intelligence du petit enfant, afin qu’il gran­disse « bien ».

La mode nous rend esclaves et non libres de nous expri­mer, et cela va loin ; voyons la tenue des jeunes, des ado­les­cents, et même des adultes dans nos cha­pelles à la messe du dimanche. Sait-​on encore com­ment entrer dans ce lieu saint qu’est une église, une cha­pelle : la Maison de Dieu ? Comment venir à la messe le dimanche ? C’est un manque de res­pect vis-​à-​vis de Dieu que de mal s’habiller pour entrer dans la Maison de Dieu. Plusieurs jeunes à qui je fai­sais cette remarque me répon­daient que « Dieu ne regarde pas à ces choses, et que cela Lui est indif­fé­rent ». C’est une façon bien simple d’excuser sa paresse et de se dis­cul­per, et cela montre sur­tout com­bien ces chré­tiens ne connaissent pas Dieu. Dieu voit tout, même nos pen­sées, nos inten­tions les plus cachées. Quelle erreur ! D’où vient cette manière de pen­ser sinon de la mode et du res­pect humain. On fait « comme tout le monde » et on a peur du « quand dira-​t-​on ». Et la Foi ? Est-​elle encore vivante ? Passe-​t-​elle dans la vie quo­ti­dienne ? « De Dieu on ne se moque pas. » nous dit Saint Paul dans son Epître aux Galates 6,7.

Ailleurs, dans sa 1ère Epître aux Corinthiens (3,16–17), ce même Saint nous dit ceci : « Ne savez-​vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Or si quelqu’un pro­fane le temple de Dieu, Dieu le per­dra. Car le temple de Dieu est saint, et c’est vous qui êtes ce temple. »

Par le bap­tême, nous sommes deve­nus le temple de Dieu, certes, et c’est une grande joie de savoir et de pen­ser que « Dieu vit sa Vie Trinitaire dans notre âme comme Il la vit au ciel » mais cela implique des devoirs graves qui sont en cor­res­pon­dance à cette grâce immense ! Pensons-​nous sou­vent que Dieu est pré­sent dans notre âme par la grâce sanc­ti­fiante reçue au bap­tême ? Si nous, adultes, nous n’y pen­sons pas, com­ment le trans­mettre à nos enfants ?

Et plus loin au ver­set 18 : « Que per­sonne ne s’abuse. Si quelqu’un d’entre vous paraît sage selon le monde, qu’il devienne fou pour être sage. Car la sagesse de ce monde est folie aux yeux de Dieu. »

Si on a peur de se mon­trer chré­tien, Dieu nous reconnaitra-​t-​il pour son fils quand nous paraî­trons devant Lui à l’heure de notre mort ? Etre des chré­tiens c’est avoir la Foi ; c’est aus­si « vivre confor­mé­ment à la Foi » que nous pro­fes­sons, autre­ment dit avoir cet « esprit de foi » qui n’est autre que la Foi vivante. Et cette Foi s’exprime dans toutes nos pen­sées, paroles, actions, et même jusqu’à notre manière de s’habiller. Quand je m’habille est-​ce que je pense à la Vierge Marie, à Notre-​Seigneur ? Que feraient-​ils à ma place ? C’est ain­si que l’on vit de sa Foi chré­tienne : voir Dieu en tout et par­tout et sur­tout dans son âme.

Chère Madame, com­men­cez à vivre ain­si en vraie chré­tienne et votre rayon­ne­ment auprès de votre enfant agi­ra sur son âme, et sur tout son être. Les prêtres dans les cha­pelles etdans les écoles catho­liques ne cessent de nous aver­tir sur le sujet, sur­tout au moment des vacances d’été : que faisons-​nous ? On suit la mode, car on a peur du regard des autres, de ne pas être comme les autres, mais pas de Dieu. Et que dit Dieu ? Y pense-​t-​on ? Et si notre tenue dépla­cée, pro­vo­cante, était la cause de la perte d’une âme par le péché ? (Je vous recom­mande la lec­ture de la lettre d’octobre 2012 du Supérieur du District de France, Mr l’abbé de Cacqueray, sur le sujet).

Je vous ai déjà plu­sieurs fois par­lé de l’obéissance notam­ment dans les 6° et 7° lettres que je vous invite à relire. Je conti­nue­rai sur ce sujet dans les pro­chaines lettres, car c’est fon­da­men­tal dans l’éducation. Nous nous deman­de­rons « Pourquoi l’obéissance est-​elle si dif­fi­cile ?» Car elle est dif­fi­cile, convenons-​en, et pour tous.

Que Notre-​Dame si douce, si humble et obéis­sante nous apprenne le che­min qui mène à Dieu, ce che­min du « Fiat » au Seigneur…..

(à suivre)

Une Religieuse.

Adresse cour­riel de la Lettre aux mamans sur l’éducation

Conseil de lecture :

Voir sur la Porte Latine – District de France – Texte offi­ciel : « Du genre ves­ti­men­taire au gen­der » par Mr l’ab­bé Régis de Cacqueray, Supérieur du District de France.