Ces réflexions de Mgr Lefebvre illustrent avec quelle clairvoyance il a abordé des problèmes toujours aussi brûlants d’actualité : la Rome de tendance néo-moderniste ne veut pas de la Tradition.
Voir la Charte de la Fraternité Saint-Pie X dans la crise de l’Eglise actuelle
Le texte publié est celui d’une conférence donnée au Séminaire Saint-Curé-d’Ars à Flavigny en décembre 1989.
Avec l’an 1989 la Fraternité Saint-Pie X est entrée dans sa vingtième année d’existence. Ce n’est que le 1er novembre 1970 qu’elle a été reconnue, mais le premier regroupement de séminaristes remonte à 1969. De cette première année qui comptait neuf séminaristes, il n’en reste plus que deux, Mgr Tissier de Mallerais et M. l’abbé Aulagnier. Il faut dire que ce sont deux colonnes de la Fraternité et que l’on peut vraiment compter sur eux. Que d’événements sont survenus au cours de ces vingt ans ! On peut presque dire que l’histoire de la Fraternité et de la Tradition, c’est l’histoire des séparations, des déchirements, des divisions. Mais je pense que c’est l’épreuve réservée à toute œuvre de Dieu. Il éprouve et fait porter la Croix. Quoi qu’il en soit et malgré ceux, qui en nous quittant, assuraient que notre œuvre était finie, la Fraternité a continué de se développer contre vents et marées. En tout j’ai toujours essayé de faire la volonté du Bon Dieu. Je n’ai pas fondé Ecône pour moi personnellement. Je ne l’ai pas fait pour me faire plaisir et si telle avait été la volonté du Bon Dieu, Ecône aurait fermé.
Quand on mesure aujourd’hui le chemin parcouru depuis les premiers pas accomplis à Fribourg, la Fraternité compte aujourd’hui 220 prêtres et 250 séminaristes répartis dans six séminaires. On ne peut que rendre grâce au Bon Dieu d’avoir béni une œuvre qui n’a été fondée que pour Le servir et pour le salut des âmes. Certains nous ont quittés parce que nous avions des difficultés avec Rome, d’autres parce qu’ils trouvaient que nous ne nous séparions pas assez du pape. Cela a été notamment le cas aux Etats-Unis où en 1983, 12 de nos 19 prêtres se sont séparés de nous pour affirmer leur sédévacantisme. Sur le moment cela a constitué une grave et douloureuse épreuve pour la Fraternité. Mais tout cela a été surmonté. Le nombre de nos prieurés s’est accru ainsi que notre influence.
Et puis il y a eu les sacres.
On aurait pu craindre – et certains l’avaient prédit – une vague de défections. Mais il est admirable de constater combien finalement les fidèles ont réagi avec un sens extraordinaire du devoir. Ils ont manifesté ainsi qu’ils avaient véritablement le sens de l’Eglise. Sans doute y a‑t-il eu parfois quelques tremblements, quelques hésitations, mais finalement ils ont parfaitement compris qu’il n’y avait pas d’autre solution que celle que j’avais adoptée. Car s’il n’y avait plus d’évêques, il n’y aurait plus de prêtres, plus rien. Il n’y aurait plus de Tradition.
Il n’est pas possible de s’en remettre aux évêques avec leur charismatisme, leur œcuménisme, leurs abominations au point de vue du culte liturgique, leurs idées de plus en plus invraisemblables. Après les avoir quittés, on ne peut pas maintenant revenir avec eux.
Peu de défections
Le nombre des fidèles qui nous ont quittés est donc infime. Une famille sur 200 ou 300. C’est regrettable, mais insignifiant, alors que par contre beaucoup nous ont rejoints, parce qu’ils ont pensé avec juste raison que la continuité est maintenant assurée dans la Fraternité et dans la Tradition. Il y a maintenant des évêques fermes qui gardent la foi, qui protègent la foi des jeunes enfants. Deo gratias ! Si de leur côté les fidèles ont bien compris, en revanche nous avons eu des déchirements avec quelques-uns de nos prêtres. C’est en fait relativement peu de chose. Nous le regrettons bien sûr. Mais le cardinal Gagnon pensait que nous perdrions 80 % de nos fidèles, de nos prêtres et de nos séminaristes. En fait nous avons perdu 15 prêtres, dont 12 ont rejoint la Fraternité Saint-Pierre. Sur 220 prêtres, cela représente moins de 7 %. Quant aux séminaristes, il y en a eu une quinzaine sur 250. A Ecône personne n’a quitté, ni en Argentine, ni aux Etats-Unis. Les défections dans les séminaires sont intervenues à Zaitzkofen et à Flavigny. C’est toujours ennuyeux bien sûr, mais c’est vraiment peu important par rapport à l’ensemble. Cela n’a pas vraiment secoué nos séminaristes […]
Evidemment nous avons souffert à l’occasion des sacres parce qu’il y a eu des départs qui nous ont touchés profondément. Ce qui est curieux c’est que ceux qui nous ont quittés, comme Dom Gérard et les moines du Barroux, étaient d’accord pour les sacres. Dom Gérard l’a écrit. Il a prononcé un sermon dans lequel il a exposé les cinq raisons qui militaient en faveur des sacres [1] . Pourquoi a‑t-il ensuite cru bon de nous quitter et pratiquement de se mettre dans les mains de la Rome progressiste ? C’est un mystère triste et douloureux. De même pour ceux de nos prêtres qui sont partis. C’est dommage, comme il est regrettable que des personnes comme Romain Marie et Jean Madiran, qui avaient toujours été avec nous, qui ont été des amis, ont cru cette fois qu’ils ne pouvaient pas nous suivre et ont préféré suivre Dom Gérard dans sa décision.
Nous souhaitons vivement qu’ils se rendent compte de la situation réelle.
S’ils n’ont pas dit explicitement : nous acceptons le Concile et tout ce que Rome professe actuellement, implicitement ils le font. En se mettant entièrement dans les mains de l’autorité de Rome et des évêques, ils seront pratiquement obligés d’en arriver à être d’accord avec eux. Dom Gérard ne peut pas être contre l’évêque d’Avignon. Ce n’est pas possible, or l’évêque d’Avignon, comme le cardinal Decourtray, à propos de l’abbé Laffargue et le cardinal Mayer, ainsi que d’autres évêques ont bien explicité leur pensée. Ils ont dit : « Il ne s’agit pas seulement de leur donner la liturgie, ils doivent accepter le Concile, se soumettre intégralement et sans concession au Concile » [2] .
Une contradiction inévitable
Ils vont se trouver rapidement en pleine contradiction, car s’ils acceptent le Concile ils devront en accepter les conséquences. Or les conséquences sont, entre autres, la réforme liturgique.
On a vu que les choses n’étaient pas si simples quand il s’est agi de l’ordination des cinq Dominicains de Chéméré du père de Blignières à Fontgombault. L’évêque de Bourges se serait opposé à ce que ce soit le cardinal Mayer qui procède à des ordinations. Et c’est Mgr de Milleville, un Spiritain, ancien archevêque de Conakry en Guinée et que j’ai bien connu, qui a fait les ordinations. Je ne vois pas pour ma part qu’il y ait une différence, à moins que l’évêque de Bourges ait exigé que Mgr de Milleville utilise le nouveau rite. C’est de toute façon singulier d’imaginer qu’une cérémonie d’ordination selon l’ancien rite puisse se dérouler à Fontgombault avec l’ancienne messe, alors que l’évêque de Bourges la refuse aux moines et les ordonne selon le nouveau rituel. Le cardinal Mayer serait venu de Rome pour ordonner des Dominicains à Fontgombault, devant et avec le concours de moines bénédictins pour une cérémonie qu’ils désirent et qu’ils ne peuvent pas avoir.
Ce sont là des contradictions invraisemblables.
En tout cas, cela pose problème, car les évêques ne veulent pas de ces traditionalistes soi-disant ralliés. Ils ne veulent pas de ces gens-là dans leur diocèse, où ils risqueraient de semer le désordre. Que va-t-on en faire ? Les mettre dans les paroisses ? Les gens vont se diviser. On ne veut pas de cette messe ancienne, on est habitué à la nouvelle. On ne veut pas de latin. Laissez-nous tranquilles. On veut la communion dans la main.
Qu’est-ce que va faire l’évêque de Laval avec les cinq Dominicains qui vont se promener un peu partout dans son diocèse ? Que va-t-il se passer ? Ou bien ils vont eux-mêmes dire la nouvelle messe, donner la communion dans la main et se rallier complètement. Ou bien ils vont dire : « Ah non, nous avons l’autorisation de dire l’ancienne messe et nous ne voulons pas donner la communion dans la main. » Que va faire le curé ? Il va se retourner vers l’évêque : « Qu’est-ce que je fais ? Je les reçois, ou je ne les reçois pas ? Ils vont mettre le trouble dans la paroisse. »
C’est impossible. Ils sont dans une situation qui n’est pas viable. Les évêques se rendent bien compte de cela et c’est pour cela que mécontents ils manifestent leur désaccord avec Rome.
En Allemagne, l’évêque d’Augsbourg a maintenant dans son diocèse le séminaire allemand de la Fraternité Saint-Pierre que dirige M. l’abbé Bisig qui a été le directeur de notre séminaire de Zaitzkofen. Ils se sont installés à Wigratzbad. C’est un lieu de pèlerinage en Allemagne, situé près de Bregenz. Il y aurait eu là un personnage qui aurait reçu des messages de la Sainte Vierge. C’est un lieu de pèlerinage assez fréquenté dans le diocèse d’Augsbourg, où un moment nous avions songé à y installer notre séminaire. Mais devant les réticences de l’évêque nous avons préféré Zaitzkofen. L’évêque d’Augsbourg les a autorisés à utiliser une petite chapelle qui était la première du pèlerinage, mais il a ajouté : « Si vous allez dans la grande église (qui a été construite il y a une dizaine d’années) je vous interdis d’y aller en soutane, allez‑y en clergyman. » Première vexation ! Et puis l’abbé Bisig a demandé au cardinal Mayer de bien vouloir venir ordonner un des séminaristes qui nous a quittés et qui était diacre. Le cardinal avait accepté de venir faire cette ordination après celles qu’il devait faire à Fontgombault des Dominicains de Chéméré. Mais l’évêque d’Augsbourg s’y est opposé : « Je ne veux pas que vous fassiez cette ordination chez moi. » Alors ils ont pris un car et ils sont allés à Rome où a eu lieu l’ordination.
Les évêques en désaccord avec Rome
C’est une situation invraisemblable, Rome est en train de se mettre à dos les évêques diocésains. Or les évêques diocésains, ce sont maintenant les conférences épiscopales. Les évêques ne réagissent plus d’eux-mêmes. Si l’évêque de Bourges et si l’évêque d’Augsbourg ont pris ces décisions, c’est après avoir consulté leurs confrères. « Si jamais il y a un problème avec Rome, vous me soutiendrez ». Les évêques sont contre ces autorisations données de dire la messe ancienne, contre ces prêtres dont ils ne savent que faire. Mgr Schwery, l’évêque de Sion et président de la conférence épiscopale suisse a fait une lettre très dure contre Rome à ce sujet. Il a dit : « Nous préférons encore voir les prêtres d’Ecône, ceux-là ne nous gênent pas. On ne s’occupe pas d’eux. Mais que l’on ne nous oblige pas à avoir des prêtres qui disent la messe de saint Pie V et qui gardent l’ancienne liturgie. Nous n’en voulons pas. » Alors si l’assemblée des évêques suisses, l’assemblée des évêques allemands, l’assemblée des évêques de France ont pris fait et cause pour les évêques qui ont interdit les messes du cardinal Mayer, ce n’est tout de même pas rien. Le cardinal Mayer est préfet de la Congrégation des rites. L’empêcher de faire des ordinations en France et en Allemagne, il faut avoir de l’audace !
Si Rome s’impose, il va sûrement y avoir des difficultés. Ils vont se mettre les conférences épiscopales à dos. Mais généralement lorsque les conférences épiscopales se présentent en bloc et disent : non, nous refusons, Rome cède et c’est fini. Le principe de la collégialité triomphe. Ce sont les évêques, les conférences épiscopales qui commandent.
On l’a bien vu pour le catéchisme en France : les observations du cardinal Ratzinger n’ont pas été suivies d’effet. Rome a cédé et « Pierres vivantes » continue d’empoisonner nos enfants. Pour la théologie de la libération au Brésil et en Amérique du Sud, les évêques se sont insurgés contre la condamnation de Boff et Rome a reculé. C’est chaque fois la même chose.
Le séminaire Mater Ecclesiae qui avait ouvert ses portes à Rome, les a fermées au bout de deux ans. Ce sont les évêques de France qui ont dit : « Nous ne voulons pas de ces prêtres chez nous. Il ne faut pas les ordonner. Gardez-les si vous voulez, mais nous, nous n’en voulons pas. » Devant l’opposition des évêques Rome a fermé le séminaire et renvoyé les séminaristes dans les séminaires diocésains.
C’est ce qui arrivera tôt ou tard au séminaire de Wigratzbad. Pour ne pas avoir d’ennuis avec les évêques, Rome leur conseillera sûrement de rentrer dans leurs diocèses. Si encore ils avaient été plus nombreux, s’il y avait eu par exemple un séminaire entier de la Fraternité qui soit passé chez eux, alors peut-être auraient-ils fait un plus grand effort.
Voilà quelques éléments qui montrent bien la difficulté de la situation dans laquelle Rome se trouve par rapport aux évêques.
Rome ne veut pas soutenir la Tradition
En réalité Rome ne veut ni soutenir, ni poursuivre la Tradition. On veut amener tout doucement ces jeunes et ces prêtres au Concile. C’est évident.
Au cours des derniers contacts que j’ai eus à Rome, j’ai plusieurs fois voulu sonder leurs intentions, mesurer s’il y avait un véritable changement. Cela n’apparaissait pas impossible après le constat des échecs catastrophiques et désastreux qui ont suivi le Concile et après aussi la visite du cardinal Gagnon et de Mgr Perl qui avaient eux-mêmes constaté les fruits du bon travail de la Fraternité. Ils auraient dû normalement conclure : « Il faut se rendre à l’évidence, ces traditionalistes accomplissent véritablement un travail d’Eglise. Pourquoi ne pas les soutenir ? Pourquoi ne pas mener une action très forte en leur faveur ? ». En discutant avec Rome, j’ai constaté qu’il n’en était rien. D’abord on n’a rien voulu me dire des résultats de cette visite canonique. En terminant j’ai dit : « C’est tout de même inadmissible. C’est moi qui demande cette visite, qu’on nous dise au moins si nous faisons bien ou si nous faisons mal. Si nous faisons mal, que l’on nous fasse des remarques et si l’on fait bien qu’on nous le dise ». Non, pas un mot !
J’aurais bien signé un accord définitif après avoir signé le protocole, si nous avions eu la possibilité de nous protéger efficacement contre le modernisme de Rome et des évêques. Il était indispensable que cette protection existe. Autrement nous aurions été pris par Rome d’un côté et par les évêques de l’autre, qui auraient essayé de nous influencer, de nous faire accepter le Concile évidemment, en fait de faire disparaître la Tradition.
Que fallait-il pour être protégés de Rome et des évêques ? Moi, je voulais une commission à Rome qui soit composée entièrement de traditionalistes et qui aurait été comme une délégation de la Tradition à Rome. Quand des difficultés sur place seraient survenues, on aurait pu s’adresser à cette commission ayant la possibilité de nous défendre puisque composée de gens de la Tradition. Cette commission devait comprendre sept membres. Moi, je demandais que les sept membres soient de la Tradition. Ils n’ont pas voulu, ils ont dit : « Deux seulement, cinq pour nous, dont la présidence et la vice-présidence et deux pour vous ».
Ensuite, j’ai demandé trois évêques pour que soient assurées les ordinations et les confirmations. Ils ont dit : non, un seul. Nous étions alors au début du mois de mai. J’ai dit au cardinal Ratzinger : « Je le veux pour le 30 juin. J’ai les dossiers en mains. Je vous les donne. Vous avez deux mois pour voir sur les trois celui que vous choisirez. »
« — Ce n’est pas possible, m’a-t-il dit, c’est trop tôt.
— Deux mois, tout de même, c’est suffisant ! Alors pour le 15 août ?
— Ah non, à Rome on ne travaille pas au mois de juillet et au mois d’août, on est en vacances.
— Bien, alors pour le 1er novembre ?
— Ah je ne sais pas. Vous savez c’est difficile.
— Mais au moins pour Noël. D’ici à Noël vous auriez le temps.
— Je ne peux pas vous répondre. Je ne peux rien vous dire. »
Ce n’était pas possible de continuer ainsi. La volonté de Rome de ne pas aider la Tradition, de ne pas vouloir lui faire vraiment confiance était évidente.
J’ai compris que l’on ne voulait pas nous donner cet évêque et j’ai écrit une lettre menaçante [3] disant : si vous ne me donnez pas cet évêque pour le 30 juin, je ferai moi-même des évêques. Devant cette menace, alors ils m’ont dit : « Bon, bon, on va vous le donner pour le 15 août, mais il faut que vous ajoutiez d’autres dossiers. Il faut que le Pape puisse vraiment choisir quelqu’un qui lui convienne parmi les traditionalistes ». Il aurait fallu que j’ajoute encore quatre ou cinq dossiers et ils m’auraient sûrement dit : « Il faut étudier ces dossiers et on n’a pas assez de temps. Le 15 août c’est trop proche. Il va falloir remettre à plus tard. » Peut-être m’aurait-on dit aussi : « Les gens que vous présentez ne plaisent pas au Pape. Il faut encore ajouter des dossiers ». Et ils m’auraient encore mené en bateau indéfiniment. C’était clair. D’ailleurs le cardinal Ratzinger ne s’est pas caché pour le dire : « Mais vous n’avez pas besoin d’évêque. Une fois que vous serez reconnus, vous pouvez demander à n’importe quel évêque de faire vos ordinations. »
Je sentais très bien une nette opposition. Nous n’avions déjà qu’un évêque au lieu de trois et deux places à la commission sur sept. Ce n’était pas possible de continuer ainsi. La volonté de Rome de ne pas aider la Tradition, de ne pas vouloir lui faire vraiment confiance était évidente.
Tout cela je l’ai exposé à Dom Gérard lorsqu’il est venu me voir à Ecône et je n’ai pas été peu surpris de le voir six semaines après négocier avec Rome et dire : moi, je marche avec vous.
Il va voir lui-même les ennuis qu’il va avoir. Car ils ne le lâcheront pas. Ils iront doucement, lentement, mais sûrement. Maintenant que son monastère est reconnu, il est vraisemblable que des prêtres du diocèse viendront faire retraite chez lui. Il est évident qu’il devra les laisser dire la nouvelle messe. Il ne pourra pas obliger les prêtres qui viendront chez lui à dire l’ancienne messe. Ils ne savent plus la dire et ils auront le soutien de l’évêque qui dira : laissez ces prêtres dire leur messe habituelle. Reconnu par l’évêque, le monastère est ouvert à tout le monde et les gens vont venir. Ils demanderont la communion dans la main. Si on la leur refuse que se passera-t-il ?
A Flavigny, au monastère bénédictin, Dom Augustin a commencé par refuser. Maintenant il est obligé d’accepter. Quand Mgr Balland est venu ordonner ses prêtres, il a invité ses diocésains à venir assister à la cérémonie d’ordination, ce qui est normal. Dom Augustin a bien été obligé de concélébrer. Et quand les fidèles se sont présentés pour communier dans la main, devant l’évêque qui donne la communion dans la main dans sa cathédrale et dans les paroisses, il n’a pas pu refuser. Il a donné la communion dans la main aux fidèles du diocèse.
C’est un cercle vicieux. On ne peut pas en sortir. Ils se sont mis dans la main des évêques et sont ou seront bien contraints d’en passer par ce que font les évêques habituellement. C’est une situation douloureuse et l’on aurait pu imaginer qu’à Rome on se serait montré plus apostolique.
A l’époque où pendant onze ans je suis allé voir chaque année le pape Pie XII que je connaissais bien, j’avais chaque fois l’occasion d’être reçu par le cardinal Tardini et par les cardinaux préfets des différentes congrégations. Je sentais alors que j’avais affaire à des pasteurs, à des gens qui avaient le sens missionnaire et le souci du bien des âmes et de l’Eglise. Désormais, on a affaire à des administrations. Il n’y a pas une réflexion au sujet du bien des âmes et de l’Eglise. C’est froid et bureaucratique.
L’absence d’esprit missionnaire
S’ils avaient un petit peu d’esprit missionnaire, de souci des âmes, après la visite du cardinal Gagnon, ils auraient dû dresser un constat, ne pas fermer les yeux, faire quelque chose pour ces âmes qui font du bien, pour ces séminaires qui sont de bons séminaires. Lors de cette visite on nous a complimenté : « Ah c’est merveilleux ces séminaires. Comment faites-vous ? C’est extraordinaire ». Aux sœurs de Fanjeaux, Mgr Perl (il est pourtant très mauvais, c’est lui qui nous persécute à présent) a dit : « C’est sur des bases comme celles-là qu’il faut reconstruire l’Eglise ». On ne pouvait faire un plus beau compliment !
Et après cela, on cherche à nous faire disparaître ! C’est cela le bien des âmes ? C’est cela l’Eglise ? C’est une secte qui s’est emparée de Rome, des leviers de commande de l’Eglise et ils se servent de leur autorité pour détruire l’Eglise du passé. Ils ont l’esprit mal formé et se figurent que ce mondialisme, cet universalisme, cet œcuménisme qu’ils sont en train de développer, c’est la religion du futur et que c’est cela qui va redonner vie à l’Eglise. On ne se soucie plus des âmes ; on ne s’occupe que de ces grandes réunions qui sont plus politiques qu’ecclésiastiques ou spirituelles. Cette situation est lamentable et l’on ne voit pas quand, ni comment cela pourrait finir. Les esprits sont tellement déformés, tellement opposés à la Tradition, donc au passé de l’Eglise. Ils n’ont pas changé d’avis après cette visite des établissements de la Fraternité et des communautés traditionnelles et il y a peu d’espoir maintenant de voir les choses se modifier.
Et pourtant rien n’a été caché au cardinal Gagnon et à Mgr Perl. Ils ont pu visiter tout ce qu’ils ont voulu, poser les questions comme ils l’entendaient. Le cardinal Gagnon a certes été d’une grande amabilité. Ils nous a fait des compliments que nous ne demandions même pas. Par exemple, il a dit à Ecône, dans le dernier petit toast avant son départ : « Nous sommes très contents. Nous sommes satisfaits de voir le travail qui se fait dans les séminaires ». Et à présent il tire sur nous à boulets rouges. Il dit : Mgr Lefebvre n’a rien compris aux relations avec Rome. Rome veut la réconciliation, lui il veut la reconnaissance de ses œuvres. Nous, nous voulons la réconciliation. Qu’est-ce que la réconciliation ? C’est la reconnaissance de ses erreurs. Voilà la conclusion de la visite ! C’est incroyable ! Je n’invente rien. C’était écrit en toutes lettres dans les journaux. « La reconnaissance de ses erreurs » et cela après nous avoir fait tous ces compliments ! J’ignore quelle influence romaine a pu ainsi les retourner, après ce qu’ils nous avaient déclaré.
Cela dit, je crois que nous pouvons remercier le Bon Dieu pour toutes les bénédictions qu’Il nous donne. Car malgré tout, les vocations sont nombreuses. Au carmel, comme chez les sœurs de l’abbaye Saint-Michel, c’est la première fois cette année qu’il y a autant de vocations. Chez les sœurs dominicaines c’est identique. On ne peut vraiment pas dire que les sacres ont arrêté les jeunes et tari les vocations et que tout le monde a peur. C’est le contraire. Les uns et les autres se disent : maintenant nous sommes sûrs d’avoir les sacrements, sûrs que. nous allons être ordonnés, que la foi catholique sera préservée. C’est cela qui est important.
La Fraternité n’est pas une secte attachée à un folklore
Heureusement la Fraternité n’est pas seule. Avec les Dominicains, avec les Dominicaines, les Capucins, les prêtres de l’abbé Lecareux, elle continue l’Eglise. Nous ne disons pas, comme on nous le prête à tort, qu’il n’y a que nous. Nous sommes avec tous ceux qui veulent continuer l’Eglise catholique et cela selon ce que les papes ont toujours enseigné pendant dix-neuf siècles jusqu’à Vatican II. La Fraternité n’est pas un parti, ni une secte attaché à un folklore. Il ne s’agit pas de cela. La situation est bien plus grave. Ce n’est pas seulement la liturgie que nous voulons défendre, la liturgie bien sûr est l’expression de nôtre foi, et nous ne voulons pas qu’elle soit attaquée ou défigurée, mais les problèmes de foi sont encore plus importants.
Les libéraux ne croient plus à la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ et ils ne veulent plus qu’on y croie. Toutes les notions fondamentales de l’Eglise sont détruites par les libéraux. Par exemple, pour eux, la foi, ce n’est pas quelque chose d’objectif. C’est le sentiment religieux. Dans le livre qu’il a écrit, André Frossard rapporte la définition faite par Jean-Paul II de sa propre foi : « Ma foi est une production de ma subconscience… » C’est exactement la définition moderniste. Car si la foi est une manifestation de notre subconscience, alors chacun peut avoir sa foi. C’est ainsi que l’on est arrivé à Assise. On respecte la foi de celui-ci parce que sa subconscience lui dit que Dieu c’est cela. C’est sa subconscience, son sentiment. Donc respectons et vénérons le sentiment religieux des musulmans, des fétichistes, de tous… C’est une hérésie ! C’est la transformation complète de la religion. Tandis qu’au contraire, traditionnellement, l’Eglise nous apprend que notre foi est une adhésion à l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ, à la Révélation. Nous n’avons pas à choisir la Révélation qui est faite, mais à y adhérer avec notre intelligence. La foi c’est cela. Nous devons être soumis au Credo, au catéchisme du Concile de Trente. On ne peut rien à cela.
Nous aurions pu adopter plusieurs attitudes et notamment celle d’une opposition radicale : le Pape admet les idées libérales, donc il est hérétique, donc il n’y a plus de pape. C’est le sédévacantisme. C’est fini, on ne regarde plus vers Rome. Les cardinaux qui sont faits par le Pape ne sont pas cardinaux, toutes les décisions qu’il prend sont nulles. C’est une option qu’ont prise le Père Guérard des Lauriers et quelques-uns des prêtres qui nous ont quittés : il n’y a plus de pape.
Le Bon Dieu peut convertir le Pape
Personnellement, j’ai toujours pensé qu’il s’agissait d’une logique trop simple. La réalité n’est pas aussi simple. On ne peut taxer quelqu’un d’être hérétique formel aussi facilement. C’est pourquoi il m’a semblé devoir rester en deçà de la réalité éventuellement, et de garder un contact avec Rome, de penser qu’à Rome il y avait quand même un successeur de Pierre. Un mauvais successeur certes et qu’il ne faut pas suivre parce qu’il a des idées libérales et modernistes. Mais il est là et dans la mesure où il pourrait se convertir, comme le dit saint Thomas, on a le droit de s’opposer aux autorités, publiquement, lorsqu’elles proclament et professent des erreurs. C’est ce que nous faisons. Qui sait si la grâce du Bon Dieu ne pourra pas le toucher ? On me dit quelquefois : « C’est utopique ! Vous n’arriverez jamais à le convertir ! ». Je ne me fais pas beaucoup d’illusions certes, mais ce n’est pas moi qui peut le convertir, c’est le Bon Dieu. Alors tout est possible.
La majorité des fidèles et des prêtres traditionalistes estiment aussi que c’est la solution prudentielle et sage : reconnaître qu’il y a un successeur sur le trône de Pierre et qu’il est nécessaire de s’opposer fortement à lui à cause des erreurs qu’il diffuse.
En tout cas, depuis que Mgr de Castro Mayer et moi, nous nous sommes opposés à lui à l’occasion d’Assise, il n’y a plus de grande réunion comme ce fut le cas et sous sa présidence. Il y a eu d’autres rassemblements de moins grande envergure. Il a reçu les délégués, mais il n’a pas présidé. Il a mis une petite sourdine. Quand le cardinal Ratzinger m’a dit que le Pape avait vu les dessins que nous avions faits au moment d’Assise, et qu’il n’avait pas été très satisfait, j’ai seulement répondu : « Si seulement ces dessins pouvaient contribuer à sauver son âme ! J’espère pour lui que ce dessin ne se réalisera pas le jour de sa mort. » C’est cependant la réalité. Il n’y a pas d’œcuménisme au ciel. Si le Pape veut continuer l’œcuménisme au ciel, il se trompe. C’est pour cela que sur le dessin le Malin dit : « C’est par ici, vous vous trompez de route, ce n’est pas au paradis que se fait la continuation d’Assise, c’est chez moi… »
Cette attitude que j’ai cru personnellement devoir prendre est quand même la plus prudente, la plus rationnelle et en même temps la plus apostolique avec l’espoir de pouvoir convertir, qu’à force d’opposition et de manifestation de nos positions, le Pape finisse par réfléchir. A l’inverse des sédévacantistes, nous agissons vis-à-vis de lui comme vis-à-vis du successeur de Pierre. Nous nous adressons à lui comme tel et nous prions pour lui.
La majorité des fidèles et des prêtres traditionalistes estiment aussi que c’est la solution prudentielle et sage : reconnaître qu’il y a un successeur sur le trône de Pierre et qu’il est nécessaire de s’opposer fortement à lui à cause des erreurs qu’il diffuse. C’est un devoir pour tous ceux qui professent la foi catholique de refuser absolument ces réformes conciliaires qui sont contraires au magistère de l’Eglise, aux enseignements des papes qui ont précédé Vatican II.
Alors bien sûr, il y a ceux qui sont comme malades de penser que l’on doit s’opposer à Rome. Ils ne sont pas d’accord. Eh bien c’est qu’ils n’ont pas vu véritablement le problème de l’invasion libérale à Rome.
C’est pourquoi nous avons publié ces livres « Lettre aux catholiques perplexes » et « Ils L’ont découronné », ainsi que d’autres documents, notamment les lettres que nous avons écrites. Il suffit de consulter ces écrits. Ils aident à la réflexion. Ils n’ont peut-être qu’une foi sentimentale, ceux qui hésitent. Ils n’ont pas le sens doctrinal du magistère, de l’Eglise de toujours, de la Tradition, de la foi catholique. Ils disent : « On n’est pas tout à fait d’accord, mais on ne peut pas se séparer du Pape. On préfère être en union au moins légale, canonique, régulière avec les autorités ecclésiastiques. Nous ne pouvons pas rester ainsi indéfiniment séparés des autorités romaines et des évêques. Ce n’est pas possible. Mais, vous allez voir, nous allons garder la Tradition. Nous allons faire des efforts. Nous ferons ci, nous ferons cela. On ne veut pas se laisser avoir ». Tous ceux qui nous ont quittés et qui ont dit cela, ont tous lâché. Ils ne pouvaient pas supporter d’être trop séparés des autorités ecclésiastiques. Mais qu’on le comprenne bien, celles-ci veulent nous imposer progressivement l’abandon de la Tradition. Même si vous faites des efforts pour conserver la Tradition, les autorités ecclésiastiques vous diront : le Concile ! le Concile ! C’est la grande Pentecôte ! Il faut vous soumettre. Nous pouvons vous donner l’autorisation de garder un peu la Tradition, mais il faut admettre le Concile dans son intégralité. Les cardinaux Mayer et Decourtray ne se sont pas privés de le dire.
Or c’est ce que font l’abbé Bisig, l’abbé Laffargue et Dom Gérard. Ils répondent : « Oui, nous ne sommes pas absolument contre le Concile, on peut l’interpréter ». Mais, c’est se placer dans une situation de contradiction, car c’est bien des principes du Concile qu’est née la guerre contre la Tradition. Un jour, on leur fera abandonner le peu de Tradition qu’on leur concède aujourd’hui. Pour l’heure il faut accepter l’impossible conciliation entre le maintien de la Tradition et l’application du Concile. C’est une situation qui n’est pas viable.
J’ai déjà évoqué le cas de Dom Augustin. Quand il m’a téléphoné pour me dire : « Monseigneur, je ne viendrai plus pour les ordinations, c’est maintenant l’évêque de Dijon qui fera les ordinations pour les moines du monastère ». Il a ajouté : « Je pense que je ne peux plus rester ainsi loin de Rome et des autorités ecclésiastiques. Je veux être dans l’obéissance. Mais je veux garder la Tradition. Nous ne nous laisserons pas envahir par les réformes conciliaires ». Si à ce moment-là on lui avait dit : dans moins de deux ans vous donnerez la communion dans la main, vous allez concélébrer avec l’évêque de Dijon, il aurait protesté : « Jamais ! Nous garderons la Tradition ». Eh bien, maintenant c’est pourtant comme cela que cela se passe. Six mois après, ils disaient la nouvelle messe pour la messe de communauté. A Fontgombault, comme chez Dom Augustin, le nombre des moines autorisés à célébrer la messe ancienne en privé a été réduit. Ils ont reçu des ordres dans ce sens.
Les autorités ecclésiastiques sont convaincues du bien de leur messe, de leur Concile, de leurs réformes. Lorsque le vingtième anniversaire de la clotûre du Concile a été célébré à Rome au cours du Synode de 1985, cela n’a été que louange et éloge du Concile, nouvelle Pentecôte.
Rome ferme les yeux sur les catastrophe engendrées par le Concile
Sans s’attarder sur le fait que beaucoup de choses n’allaient pas, l’accent a été mis sur les grands espoirs que font naître le charismatique et le pentecôtisme. A Rome, ils veulent se convaincre de cela. Ils ferment obstinément les yeux sur les catastrophes engendrées par le Concile et qu’ils sont en train d’accomplir, sur la ruine à laquelle ils sont en train de conduire l’Eglise. Et ils veulent que nous entrions dans ce courant. Si nous faisons un pas dans cette voie, si nous nous soumettons à l’autorité sans garantie, à plus ou moins longue échéance, dans deux, trois ou cinq ans, nous perdrons la Tradition. Or nous ne voulons pas la perdre. Nous ne pouvons donc pas nous soumettre aux autorités qui veulent nous faire perdre la Tradition.
Ainsi que je l’ai déjà exposé, si je suis allé discuter à Rome, c’est parce que je voulais essayer de voir si nous pourrions réaliser un accord avec les autorités ecclésiastiques, tout en nous mettant à l’abri de leur libéralisme et en sauvegardant la Tradition. Force m’a bien été de constater qu’aucun accord ne pouvait être réalisé qui nous donne à la fois toute garantie et la conviction que Rome voulait sincèrement concourir à la préservation de la Tradition. J’ai attendu jusqu’au 5 juin pour écrire au Pape : « Je regrette, mais nous ne pouvons pas nous entendre. Vous n’avez pas le même but que nous. En faisant cet accord votre but est de nous ramener au Concile. Le mien est au contraire de pouvoir nous maintenir en dehors du Concile et de ses influences. »
Nous disons nous, que l’on ne peut pas être soumis à l’autorité ecclésiastique et garder la Tradition. Eux affirment le contraire. C’est tromper les fidèles.
Ce qui est évidemment curieux, c’est qu’un mois après, Dom Gérard a cru pouvoir reprendre la main que j’avais lâchée, en espérant, lui, pouvoir garder la Tradition sous les autorités hiérarchiques. En tout cas, la hiérarchie ne cesse de le leur rappeler : le Concile. Tout le Concile. N’ont-ils pas compris ?
Alors quelle est notre attitude ? Il est clair que tous ceux qui nous quittent ou qui nous ont quittés pour sédévacantisme ou parce qu’ils veulent être soumis à la hiérarchie actuelle de l’Eglise tout en espérant garder la Tradition, nous ne pouvons plus avoir de rapports avec eux. Ce n’est pas possible. Nous disons nous, que l’on ne peut pas être soumis à l’autorité ecclésiastique et garder la Tradition. Eux affirment le contraire. C’est tromper les fidèles. Nous avons beau les estimer, il n’est bien entendu pas question de les insulter, mais nous ne voulons pas entamer de polémiques et nous préférons ne plus avoir affaire avec eux. C’est un sacrifice à faire. Mais il n’a pas commencé aujourd’hui, il dure depuis vingt ans. Tous ceux qui se séparent de nous, nous en sommes très affectés, mais on ne peut vraiment pas faire d’autre choix si nous voulons garder la Tradition. Nous devons être indemnes de compromission tant à l’égard des sédévacantistes qu’à l’égard de ceux qui veulent absolument être soumis à l’autorité ecclésiastique.
Nous voulons demeurer attachés à Notre Seigneur Jésus-Christ. Or Vatican II a découronné Notre Seigneur. Nous, nous voulons rester fidèles à Notre Seigneur roi, prince et dominateur du monde entier. Nous ne pouvons rien changer à cette ligne de conduite.
Aussi quand on nous pose la question de savoir quand il y aura un accord avec Rome, ma réponse est simple : quand Rome recouronnera Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous ne pouvons être d’accord avec ceux qui découronnent Notre Seigneur. Le jour où ils reconnaîtront de nouveau Notre Seigneur roi des peuples et des nations, ce n’est pas nous qu’ils auront rejoint, mais l’Eglise catholique dans laquelle nous demeurons.
Mgr Marcel Lefebvre
Flavigny, décembre 1989
Pour garder son caractère propre à cette conférence adressée aux amis et bienfaiteurs du Séminaire Saint-Curé d’Ars, le style parlé a été conservé. Titre et intertitres sont de la rédaction.
Source : Fideliter n° 68 – Mars-Avril 1989.