Relativisme religieux et légitimation de l’Islam à Rome : Magdi Cristiano Allam quitte l’Eglise catholique

« La mis­sion que je me suis don­née est d’ai­der les euro­péens à ouvrir les yeux pour connaître la véri­té sur l’is­lam, la véri­té de ce qu’il y a dans le coran, la véri­té sur ce que le pro­phète de l’is­lam a fait, cette véri­té est impor­tante en soi. Et il est tout aus­si impor­tant pour les euro­péens de redé­cou­vrir l’a­mour d’eux-​mêmes, d’af­fir­mer leur iden­ti­té propre et de déve­lop­per davan­tage leur capa­ci­té de s’op­po­ser aux attaques des isla­mistes » – Magdi Cristiano Allam, 8 novembre 2011.

S’il fal­lait un sym­bole fort de la page qui s’est tour­née avec la renon­cia­tion de Benoît XVI et l’é­lec­tion du pape François, ce serait celui-​là. Magdi Cristiano Allam, le plus célèbre conver­ti d’Italie, l’an­cien musul­man bap­ti­sé par Benoît XVI en per­sonne, à Saint-​Pierre de Rome lors de la veillée pas­cale de 2008, quitte l’Église catho­lique.

Qui est Magdi Cristiano Allam ?

Magdi Cristiano Allam, né au Caire le 22 avril 1952, est un jour­na­liste et homme poli­tique ita­lien d’o­ri­gine égyp­tienne, musul­man conver­ti au catho­li­cisme, il a été un des sous-​directeurs du quo­ti­dien Corriere del­la Sera, où il s’oc­cu­pait des sujets rela­tifs au Proche-​Orient et de ses rela­tions avec l’Occident.

Connu pour ses tri­bunes viru­lentes contre le fana­tisme isla­miste et ses prises de posi­tions en faveur d’Israël, il est mena­cé en par­ti­cu­lier par le Hamas et vit en per­ma­nence sous la pro­tec­tion de la police ita­lienne, car il a reçu des menaces de mort. Il a aus­si tra­vaillé dans Il Manifesto et La Repubblica et il a publié neuf livres en Italien. En juin 2009, il est élu dépu­té au Parlement euro­péen, sous les cou­leurs d’un petit par­ti dont il est le fon­da­teur, Protagonisti per l’Europa Cristiana, à la faveur d’une alliance avec l’Union de Centre. Son par­ti, bap­ti­sé « Io amo l’Italia » (Moi, j’aime l’Italie) est créé fin 2009. Il se pré­sente aux élec­tions régio­nales de 2010 en Basilicate avec une liste dénom­mée « Io amo la Lucania » (Moi, j’aime la Basilicate) et obtient près de 9 % des voix (et un siège de conseiller). En 2011, il quitte le groupe du Parti popu­laire euro­péen pour le groupe Europe liber­tés démo­cra­tie, le plus euros­cep­tique du Parlement européen.

Musulman mais cri­tique de l’is­la­misme, il décide en 2008 de se conver­tir au catho­li­cisme et de délais­ser l’is­lam. Très proche du pape Benoît XVI, il a reçu, lors de la veillée pas­cale, du 22 mars 2008, le bap­tême des mains du Pape, adop­tant désor­mais le pré­nom Cristiano (Christian). Depuis son bap­tême il vit sous pro­tec­tion de la police, car il peut être égor­gé à tout moment par n’im­porte quel Musulman qui veut être fidèle au Coran.

Des positions très fermes sur l’islam dont il est issu : « Finissons-​en avec la complicité dans le suicide collectif de l’Europe ! »

Dans un article du 28 sep­tembre 2009, il fus­ti­geait le dis­cours isla­mi­que­ment cor­rect des évêques, « ces évêques inti­mi­dés, à genoux devant Allah » !

« Les poli­ti­ciens, les repré­sen­tants de la socié­té civile et les médias du monde entier ont vou­lu com­mé­mo­rer solen­nel­le­ment le hui­tième anni­ver­saire de la tra­gé­die du 11 sep­tembre 2001, dont les atten­tats san­glants contre les Tours Jumelles et le Pentagone ont consti­tué le point culmi­nant du suc­cès du ter­ro­risme isla­mique égor­geur. Mais on est pas­sé très dis­crè­te­ment sur le troi­sième anni­ver­saire de la leçon magis­trale du Pape Benoit XVI à l’Université de Ratisbonne, le 12 sep­tembre 2006, qui a mar­qué le point culmi­nant de la réus­site du ter­ro­risme isla­mique dans sa guerre de cen­sure uti­li­sant condam­na­tions à mort et menaces contre le Saint-​Père, cou­pable d’avoir évo­qué la véri­té his­to­rique de la pro­pa­ga­tion de l’is­lam par l’épée.

« En soi, ce fait est emblé­ma­tique de la réa­li­té de la sou­mis­sion à l’i­déo­lo­gie de l’is­la­mi­que­ment cor­rect qui s’est impo­sé immé­dia­te­ment avec la réac­tion d’a­pai­se­ment adop­tée par le car­di­nal Jean-​Louis Tauran, Président du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux. Ce der­nier convain­quit le Pape à se jus­ti­fier à trois reprises, et à assu­rer qu’il n’avait pas eu l’in­ten­tion d’of­fen­ser les musul­mans, allant jus­qu’à le faire prier en se tour­nant vers La Mecque dans la Mosquée Bleue d’Istanbul, en pré­sence du Grand Mufti turc. Eh bien, aujourd’­hui, l’islamiquement cor­rect triomphe dans toute l’Europe et trouve ses fer­vents défen­seurs au sein même de l’Église catho­lique. La veille même de l’an­ni­ver­saire du dis­cours de Ratisbonne, la Conférence des Evêques Suisses s’est offi­ciel­le­ment pro­non­cée en faveur de la construc­tion de mos­quées avec des mina­rets et a appe­lé ses com­pa­triotes à voter « non », le 29 novembre, au réfé­ren­dum qui demande l’in­ter­dic­tion de construire des mina­rets, lan­cé par l’Union Démocratique du Centre (UDC) en Suisse. Les évêques suisses ont décla­ré que « les mina­rets, comme les clo­chers d’é­glises, sont le signe de la pré­sence publique d’une reli­gion ». Pour l’UDC suisse, qui a pro­mu le réfé­ren­dum approu­vé par le Parlement, les mina­rets sont « le sym­bole d’une puis­sante reven­di­ca­tion politico-​religieuse, qui remet en cause les droits fondamentaux ».

« Il y a, en Suisse, 310 000 musul­mans sur une popu­la­tion de 7,5 mil­lions d’ha­bi­tants, et ils dis­posent de mil­liers de lieux de culte, dont quatre mos­quées avec des mina­rets. Dans le docu­ment publié par la Conférence des évêques suisses, tout en pre­nant acte de ce que les chré­tiens sont vic­times de dis­cri­mi­na­tions dans les pays musul­mans – sans men­tion­ner le fait qu’ils sont même per­sé­cu­tés et mas­sa­crés -, les citoyens suisses sont appe­lés à sou­te­nir la construc­tion de mos­quées avec mina­ret, au nom du chris­tia­nisme et de la démocratie :

« Nous sommes conscients que les droits rela­tifs à la liber­té de reli­gion et de culte ne sont pas res­pec­tés dans cer­tains pays musul­mans. Les chré­tiens, en par­ti­cu­lier, souffrent de res­tric­tions dans leur pra­tique reli­gieuse et de limi­ta­tions dans la construc­tion d’é­di­fices reli­gieux. Nous réaf­fir­mons notre com­pas­sion et notre soli­da­ri­té envers les chré­tiens har­ce­lés et per­sé­cu­tés. En tant qu’évêques et en tant que citoyens, nous nous réjouis­sons que notre Constitution fédé­rale ne contienne pas d’articles d’exception et nous espé­rons qu’il n’en sera pas intro­duit de nou­veaux. L’interdiction géné­ra­li­sée de la construc­tion de mina­rets affai­bli­rait les efforts visant à for­ger une atti­tude d’ac­cep­ta­tion réci­proque dans le dia­logue et le res­pect mutuel. La crainte, même à cet égard, est mau­vaise conseillère. La construc­tion et l’u­ti­li­sa­tion des mina­rets sont sou­mises de fait aux règles géné­rales pré­vues pour toute construc­tion. Tout en recon­nais­sant la dif­fi­cul­té réelle de faire coexis­ter dif­fé­rentes reli­gions, nous vous invi­tons à reje­ter l’i­ni­tia­tive [du réfé­ren­dum néga­tif], au nom des valeurs chré­tiennes et des prin­cipes démo­cra­tiques de notre pays ».

« Nous retrou­vons ce lan­gage isla­mi­que­ment cor­rect dans la bro­chure « Chrétiens – Musulmans : Que faire ? », publiée le 1er mars 2009 par le groupe de tra­vail « islam » de la Conférence des Evêques Suisses qui, en tant que chré­tiens, accordent légi­ti­mi­té et éga­li­té de sta­tut à l’is­lam, au Coran et à Mahomet, tout en pre­nant acte du fait que l’is­lam condamne le chris­tia­nisme comme une doc­trine poly­théiste. Nous lisons dans ce fascicule :

« Avec le judaïsme et le chris­tia­nisme l’is­lam fait par­tie des reli­gions mono­théistes. Dans ce contexte, les musul­mans, eux aus­si, voient dans la per­sonne d’Abraham le pro­to­type de l’homme vrai­ment croyant qui réus­sit à sur­mon­ter toutes ses épreuves. Le texte sacré et la plus impor­tante source spi­ri­tuelle de l’is­lam est le Coran (lit­té­ra­le­ment, la réci­ta­tion), que les musul­mans consi­dèrent comme une révé­la­tion immé­diate et directe de Dieu, Parole incréée de Dieu deve­nue livre. Cette vision du livre dif­fère de notre com­pré­hen­sion de la Bible. L’islam, dans la conscience qu’il a de lui-​même, se per­çoit comme la forme ori­gi­nelle défi­ni­tive et pure de la foi dans le Dieu unique, et consi­dère Mahomet comme le der­nier pro­phète (« sceau de la pro­phé­tie ») dans la longue liste des pro­phètes. Du point de vue de l’is­lam, la mis­sion de Mahomet comme pro­phète a une double signi­fi­ca­tion : il confirme et cor­rige la révé­la­tion juive et chré­tienne : réaf­fir­mer la véri­té de la mis­sion de Jésus, comme il a réaf­fir­mé la véri­té de la mis­sion de Moïse avec la Torah, par l’intermédiaire de l’Evangile, et sup­pri­mer ou cor­ri­ger les modi­fi­ca­tions et fal­si­fi­ca­tions de la pure­té ori­gi­nale du texte. La décla­ra­tion prend l’exemple notam­ment de la dévo­tion chré­tienne à Jésus-​Christ en tant que Fils de Dieu, que le Coran rejette comme une néga­tion de l’u­ni­ci­té de Dieu, ou même de la doc­trine chré­tienne de la Trinité qui, d’un point de vue musul­man, est consi­dé­rée comme une doc­trine polythéiste ». 

Je me demande si un seul des évêques suisses sait que l’Abraham musul­man n’a rien à voir avec l’Abraham biblique, que le Dieu du Coran n’a rien à voir avec le Dieu qui s’est fait homme et qui s’in­carne dans Jésus, et donc que l’is­lam ne peut en aucun cas être consi­dé­ré comme une reli­gion mono­théiste au même titre que le judaïsme et le chris­tia­nisme. Il n’est pas éton­nant que, le 15 sep­tembre 2006, le Président du Groupe de tra­vail « lslam », Monseigneur Pierre Bürcher, se soit fait le porte-​parole des « musul­mans bles­sés » par le dis­cours de Benoît XVI à Ratisbonne, en sou­te­nant le fait que « les musul­mans de Suisse demandent une cla­ri­fi­ca­tion », et en décla­rant que « le res­pect et la tolé­rance ne sont pas à sens unique. Que chaque reli­gion doit res­pec­ter l’autre. Et que la seule atti­tude à adop­ter est la règle d’or : « faites à autrui ce que vous dési­rez que l’on vous fasse ».

Vendredi der­nier [11 sep­tembre], der­nier jour du mois de jeûne musul­man du Ramadan, le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux a publié un mes­sage de bonne volon­té, inti­tu­lé « Chrétiens et musul­mans : ensemble pour vaincre la pau­vre­té ». En affir­mant : « reje­ter l’ex­tré­misme et la vio­lence exige néces­sai­re­ment la lutte contre la pau­vre­té en encou­ra­geant un déve­lop­pe­ment glo­bal », ce mes­sage reprend la thèse de la rela­tion entre pau­vre­té et ter­ro­risme, contre­dite de façon écla­tante par la longue série d’at­taques ter­ro­ristes qui ont ensan­glan­té le monde depuis le 11 sep­tembre 2001. Le dis­cours isla­mi­que­ment cor­rect est per­cep­tible dans le fait que l’Eglise n’a pas le cou­rage de dire que le ter­ro­risme est isla­mique et que le ter­ro­risme isla­mique n’est pas du tout engen­dré par la pau­vre­té, mais n’est en fait que la trans­po­si­tion fidèle des nom­breux ver­sets cora­niques qui incitent à la haine, à la vio­lence et à la mort, sans par­ler de l’é­mu­la­tion pro­duite par les exploits de Mohammed qui a per­son­nel­le­ment par­ti­ci­pé à des mas­sacres comme celui de 627, au cours duquel il a égor­gé plus de 700 Juifs de la tri­bu des Banu Quraish, aux portes de Médine.

L’islamiquement cor­rect, je l’ai tou­ché du doigt sur la feuille dis­tri­buée à la messe du dimanche, le 6 sep­tembre, dans toutes les églises d’Italie, avec un enca­dré inti­tu­lé « Pour un dia­logue inter­re­li­gieux, l’Eglise catho­lique et l’is­lam », et une pho­to du Pape ser­rant la main d’un membre de la délé­ga­tion musul­mane des pré­ten­dus « 138 sages de l’is­lam », à côté de Tariq Ramadan. Eh bien, jus­te­ment ce per­son­nage, l’i­déo­logue de natio­na­li­té suisse le plus célèbre des Frères Musulmans en Europe, est le prin­ci­pal pro­mo­teur de la stra­té­gie qui vise à la fois à légi­ti­mer et à mettre sur pied d’é­ga­li­té, l’is­lam, Allah, le Coran, Mahomet et la Charia, et à faire recon­naître que l’is­lam est par­tie inté­grante des racines his­to­riques de la civi­li­sa­tion euro­péenne, comme le judaïsme et le chris­tia­nisme. Cette stra­té­gie est main­te­nant patron­née par l’Organisation de la Conférence Islamique, le cadre uni­taire de près de 50 pays à majo­ri­té musul­mane. Dans son livre, « Vers un cali­fat uni­ver­sel, com­ment l’Europe est deve­nue com­plice de l’ex­pan­sion­nisme musul­man » (Lindau, 2009), Bat Ye’or rap­pelle qu’en octobre 2008, a eu lieu à Copenhague la deuxième Conférence Internationale pour l’Education et le Dialogue Interculturel. Dans son dis­cours, le Secrétaire géné­ral de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), le Turc Ihsanoglu, a déclaré :

« Je suis par­ti­cu­liè­re­ment inté­res­sé par des pro­jets qui mène­ront à une des­crip­tion cor­recte de notre pas­sé com­mun, afin de rendre clair que l’is­lam n’est pas étran­ger, mais bien par­tie inté­grante du pas­sé, du pré­sent et de l’a­ve­nir de l’Europe dans tous les domaines de l’ac­ti­vi­té humaine, et qui mon­tre­ront com­ment la civi­li­sa­tion et la culture musul­manes ont contri­bué à la créa­tion de l’Europe moderne ». 

Eh bien, chère Église catho­lique, réflé­chis­sons. Dans cette Europe laïque, rela­ti­viste et déchris­tia­ni­sée, les musul­mans vont de l’avant avec déter­mi­na­tion pour faire recon­naître leur pater­ni­té de notre civi­li­sa­tion. Au moment où nous avons honte de pro­cla­mer la véri­té his­to­rique des racines judéo-​chrétiennes, eux se pro­posent de com­bler le vide iden­ti­taire avec les pré­ten­dues racines musul­manes de la civi­li­sa­tion euro­péenne. Et si nous per­met­tons qu’aux racines judéo-​chrétiennes se sub­sti­tuent les racines musul­manes, il ne res­te­ra sub­stan­tiel­le­ment rien de nous : sans âme, sans valeur et sans iden­ti­té, nous dis­pa­raî­trons. Je dis donc à l’Eglise : Finissons-​en avec l’is­la­mi­que­ment cor­rect ! Finissons-​en avec la com­pli­ci­té dans le sui­cide col­lec­tif de la civi­li­sa­tion euro­péenne.

Pourquoi je quitte l’Église catholique trop faible avec l’islam

« Je crois en Jésus que j’ai aimé depuis que je suis enfant, je l’ai connu à tra­vers la lec­ture des Évangiles et ma foi a été vivi­fiée par ses témoins authen­tiques – reli­gieux et laïques chré­tiens, à tra­vers leurs bonnes œuvres- mais je ne crois plus dans l’Église.

« Ma conver­sion au catho­li­cisme a été consa­crée par la main de Benoît XVI lors de la Veillée Pascale le 22 mars 2008, je consi­dère qu’elle a atteint son terme avec la fin de sa papau­té. J’ai vécu cinq années pas­sion­nantes au cours des­quelles j’ai connu les vicis­si­tudes de la vie d’un catho­lique, j’ai ten­té de pré­ser­ver dans la véri­té et dans la liber­té ce qui consti­tue l’es­sence de mon être, en tant que per­sonne, dépo­si­taire de valeurs non négo­ciables, déten­trice d’une iden­ti­té claire, atta­chée à une civi­li­sa­tion dont elle est fière, et char­gée d’une mis­sion qui donne un sens à la vie.

« Mon choix s’a­vère extrê­me­ment dif­fi­cile, alors que je regarde dans les yeux, Jésus et mes nom­breux amis catho­liques qui éprou­ve­ront de l’a­mer­tume et qui réagi­ront avec désap­pro­ba­tion. Ce choix a connu une accé­lé­ra­tion sou­daine, ma déci­sion a mûri face à la réa­li­té de deux Papes, qui pour la pre­mière fois dans l’Histoire, se ren­contrent et s’é­treignent ; deux dépo­si­taires de l’in­ves­ti­ture divine, pour qui le grand élec­teur qui est l’Esprit Saint s’est mani­fes­té à tra­vers les car­di­naux, ces deux suc­ces­seurs de Pierre et éga­le­ment vicaires du Christ ont fait abs­trac­tion de la déci­sion humaine de démissionner.

« La Papolâtrie source d’eu­pho­rie à l’a­vè­ne­ment de François[ NDLR : voir ci-​après « Quand le car­di­nal Bergoglio défen­dait Mahomet contre Benoît XVI »], la mise au ran­cart accé­lé­rée de Benoît XVI a été jus­te­ment la goutte qui a fait débor­der le vase face au tableau d’in­cer­ti­tudes et de doutes au sujet de l’Église que j’a­vais déjà décrit cor­rec­te­ment et avec fran­chise dans mon « Merci Jésus » en 2008 et dans « Europe Chrétienne Libre » en 2009.

« Si Benoît XVI en dénon­çant la « dic­ta­ture » du rela­ti­visme m’a­vait réel­le­ment atti­ré et fas­ci­né, la véri­té est que l’Église est phy­sio­lo­gi­que­ment rela­ti­viste. Son sta­tut est à la fois d’af­fir­mer son Magistère uni­ver­sel et d’as­su­mer le rôle d’un État sécu­laire, depuis tou­jours l’Église accueille en son sein une infi­ni­té de com­mu­nau­tés, congré­ga­tions, idéo­lo­gies dont les inté­rêts les conduit à affir­mer tout et son contraire. Comme l’Église est intrin­sè­que­ment glo­ba­li­sante elle se fonde sur la com­mu­nion des catho­liques du monde entier, comme cela a été clai­re­ment mis en évi­dence lors du Conclave. Ceci amène l’Église à assu­mer des posi­tions idéo­lo­gi­que­ment contraires à l’i­dée de Nation, en tant qu’i­den­ti­té et civi­li­sa­tion à pré­ser­ver, et ce en prê­chant en faveur du fran­chis­se­ment des fron­tières nationales.

[…]

« Ce qui m’a le plus éloi­gné de l’Église, c’est le rela­ti­visme reli­gieux et en par­ti­cu­lier la légi­ti­ma­tion de l’is­lam comme vraie reli­gion, d’Allah comme vrai Dieu, de Mahomet comme vrai pro­phète, du coran comme texte sacré, des mos­quées comme lieux de culte. Et cette folie carac­té­ri­sée et sui­ci­daire qui a pous­sé Jean-​Paul II à embras­ser le coran le 14 mai 1999, celle qui a pous­sé Benoît XVI à mettre la main sur le coran et à prier en direc­tion de la Mecque à l’in­té­rieur de la Mosquée Bleue d’Istanbul le 30 novembre 2006, et qui a inci­té François à exal­ter les musul­mans qui « adorent le Dieu unique, vivant et misé­ri­cor­dieux. »

« Par contre j’ai la convic­tion, et ce par res­pect des musul­mans, qu’ils sont, à l’é­gal de tous les gens, titu­laires de droits inalié­nables à la vie, à la digni­té et à la liber­té. L’islam est une idéo­lo­gie intrin­sè­que­ment vio­lente, de la même façon qu’elle a été his­to­ri­que­ment conflic­tuelle à l’in­té­rieur et bel­li­queuse à l’ex­té­rieur. Je suis de plus en plus convain­cu que l’Europe fini­ra par se sou­mettre à l’is­lam, comme cela s’est pas­sé pour l’autre rive de la médi­ter­ra­née à par­tir du sep­tième siècle, si elle ne fait pas preuve de luci­di­té et de cou­rage pour admettre l’in­com­pa­ti­bi­li­té de l’is­lam avec notre civi­li­sa­tion et les droits fon­da­men­taux de la per­sonne, si elle n’in­ter­dit pas le coran pour apo­lo­gie de la haine, de la vio­lence et du meurtre des non-​musulmans, si elle ne condamne pas la cha­ria et les prêches qui incitent à des crimes contre l’hu­ma­ni­té et à la vio­la­tion de la sacra­li­té de la vie de tous, si elle n’af­firme pas l’é­gale digni­té de l’homme et de la femme ain­si que la liber­té reli­gieuse, et fina­le­ment si elle ne met pas fin à la pro­pa­ga­tion des mosquées.

« Ils sont oppo­sés à l’u­ni­ver­sa­lisme ceux qui appellent à l’ou­ver­ture incon­di­tion­nelle des fron­tières natio­nales sur la base du prin­cipe que l’on doit conce­voir toute l’hu­ma­ni­té comme frères et soeurs, que le monde entier doit être consi­dé­ré comme une terre unique à la dis­po­si­tion de toute l’hu­ma­ni­té. Je suis convain­cu par contre que la popu­la­tion autoch­tone détient légi­ti­me­ment le droit et le devoir de sau­ve­gar­der sa propre civi­li­sa­tion et son patrimoine.

« Ils sont oppo­sés au bien com­mun ceux qui incitent l’Église à s’é­ri­ger pro­tec­trice par excel­lence des immi­grés, y com­pris (et sur­tout) les clan­des­tins. Je suis pour l’ac­cueil mais avec des règles dont la pre­mière est qu’en Italie il y a lieu de garan­tir en prio­ri­té le bien des Italiens, en appli­quant cor­rec­te­ment le com­man­de­ment de Jésus « aime ton pro­chain comme toi-même. »

« Ils ont été pour moi des témoins – ceux qui ont pro­cla­mé une Vérité, conforme à leur foi pro­fonde, et pré­sente dans les œuvres qu’ils ont accom­pli – ils m’ont convain­cu de la bon­té, de l’at­trait, de la beau­té et de la force du chris­tia­nisme en tant que récep­tacle natu­rel de valeurs non négo­ciables, de l’u­nion indis­so­luble de la véri­té et de la liber­té, de la foi et de la rai­son, des valeurs et des règles. Et c’est en ce moment où la pré­sence de témoins authen­tiques et cré­dibles se fait de moins en moins sen­tir, paral­lè­le­ment à la prise de conscience du contexte catho­lique de réfé­rence, que ma foi dans l’Église a vacillé.

« Je fais ce choix, dans la souf­france inté­rieure, conscient de la désap­pro­ba­tion qu’il engen­dre­ra dans la patrie du catho­li­cisme, parce que j’es­time contrai­gnant le devoir moral de conti­nuer à être cohé­rent avec moi-​même et avec les autres au nom de la pri­mau­té de la véri­té et de la liber­té. Je ne me suis jamais rési­gné au men­songe et je n’ai jamais cédé à la peur. Je conti­nue­rai à croire en Jésus que j’ai tou­jours aimé et à m’i­den­ti­fier avec fier­té au chris­tia­nisme comme à cette civi­li­sa­tion qui, plus que toutes les autres, est proche du Dieu qui a choi­si de deve­nir homme et qui plus que toutes les autres est en har­mo­nie avec l’es­sence de notre huma­ni­té commune.

[…]

Quand le cardinal Bergoglio défendait Mahomet contre Benoît XVI

Ce ne sont pas les prises de posi­tion du car­di­nal Bergoglio, aujourd’­hui pape François, qui auraient pu ras­su­rer Magdi Cristiano Allam et l’in­ci­ter à res­ter dans l’Eglise catholique…

Le Daily Telegraph de Londres apporte à pré­sent une nou­velle pièce à ver­ser au dos­sier de l’attitude prise par le car­di­nal Bergoglio sous le pon­ti­fi­cat de son pré­dé­ces­seur. Il s’agit de sa prise de posi­tion après le dis­cours de Ratisbonne du 12 sep­tembre 2006, dans lequel, on s’en sou­vient, Benoît XVI, pour illus­trer les rap­ports entre foi et rai­son, avait cité l’empereur byzan­tin Manuel II Paléologue :

« Montre-​moi donc ce que Mahomet a appor­té de nou­veau, et tu y trou­ve­ras seule­ment des choses mau­vaises et inhu­maines, comme son man­dat de dif­fu­ser par l’épée la foi qu’il prê­chait ». Le grand quo­ti­dien lon­do­nien rap­pelle que « réagis­sant quelques jours après et s’exprimant à tra­vers son porte-​parole dans l’édition de Newsweek en espa­gnol », le car­di­nal Bergoglio « avait qua­li­fié les pro­pos de Benoît XVI de « mal­heu­reux » ».

Plus pré­ci­sé­ment, l’abbé Guillermo Marcó, « porte-​parole du car­di­nal Jorge Bergoglio » avait accu­sé Benoît XVI d’oublier que « l’islam a et a eu un très grand nombre de bonnes choses, et a appor­té un très grand nombre de bonnes choses à l’histoire de l’humanité ». Il avait tran­ché bru­ta­le­ment : « Ces paroles du Pape ne me repré­sentent pas ». Et, pour mieux cri­ti­quer Benoît XVI, il lui avait oppo­sé Jean-​Paul II, adepte du dia­logue avec le monde musul­man : « Si le Pape [Benoît XVI] ne va pas recon­naître les valeurs de l’islam et que les choses en res­tent ain­si, il me semble qu’il aura détruit en vingt secondes ce qui a été construit en vingt ans ».

L’article du Daily Telegraph, qui com­porte plu­sieurs inexac­ti­tudes, se réfère à l’article alors publié dans le quo­ti­dien de gauche Página 12 par le jour­na­liste Horacio Verbitsky. Celui-​ci écri­vait le 15 octobre 2006 : « La dégra­da­tion des rap­ports entre le Vatican et l’archevêque de Buenos Aires, le car­di­nal Jorge Mario Bergoglio, […] a atteint la semaine der­nière un niveau presque sans pré­cé­dents ». « La réac­tion pon­ti­fi­cale à l’attaque de Bergoglio a été fou­droyante ». À titre d’avertissement, un proche de Bergoglio, l’évêque de Puerto Iguazú, Joaquín Piña Batlevell, lui aus­si jésuite, qui avait déci­dé de se lan­cer en poli­tique, fut contraint à la démis­sion immé­diate. « La ten­sion est si grande que Bergoglio a annu­lé son voyage pré­vu à Rome, où Benoît XVI a convo­qué le second synode des évêques de son pon­ti­fi­cat ».

[…]

On com­prend la satis­fac­tion des res­pon­sables musul­mans argen­tins à l’annonce que le car­di­nal Bergoglio deve­nait le pape François. Interrogé par le Buenos Aires Herald, Sheik Mohsen Ali, direc­teur de la Maison pour la dif­fu­sion de l’islam, a assu­ré que le car­di­nal Bergoglio « s’était tou­jours mon­tré un ami de la com­mu­nau­té musul­mane. Il a ren­for­cé nos rela­tions en visi­tant la mos­quée At-​Tauhid, à côté de Floresta, et l’école arabo-​argentine Ali Ibn Abi Talib ».

Le secré­taire géné­ral du Centre isla­mique de la répu­blique d’Argentine (CIRA), Sumer Noufouri, qua­li­fie pour sa part Jorge Mario Bergoglio de per­sonne « res­pec­tueuse, pour le dia­logue, qui connaît l’Islam ». « Pour illus­trer la per­son­na­li­té du nou­veau pape », il raconte cette anec­dote. « Lorsque Bergoglio est venu au CIRA pour déjeu­ner avec le conseil d’administration, il nous a dit que, lorsqu’il avait par­lé à Rome de ses rela­tions avec les musul­mans et qu’il avait dit qu’il venait au CIRA et que nous lui adres­sions nos féli­ci­ta­tions pour Noël, ils ne pou­vaient pas le croire, ils étaient cho­qués » – et Dieu sait pour­tant que, en matière de dia­logue islamo-​chrétien, le Vatican ne se choque plus faci­le­ment… Pour Noufouri, « l’Argentine est un modèle de dia­logue et de coexis­tence qui, Dieu aidant, pour­rait être expor­té dans le monde entier ».

On peut regret­ter que Magdi Allam n’ait pas ren­con­tré, avant son bap­tême, un prêtre de la Tradition, et notam­ment de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X de Mgr Lefebvre.

Il aurait appris que l’obéissance peut très bien prendre la forme de la déso­béis­sance, en choses graves, comme saint Ignace de Loyola nous l’a appris.

« Dans les choses petites et moyennes, il faut tou­jours obéir, mais dans les choses très graves il faut seule­ment obéir si les ordres sont en par­faite confor­mi­té avec la volon­té de Dieu ».

Déjà saint Thomas d’Aquin avait enseigné :

« La digni­té de l’homme, par rap­port à toute autre créa­ture, est d’obéir direc­te­ment à Dieu, et aux hommes seule­ment si leurs ordres sont conformes à la volon­té de Dieu ».

Sources : Wikipedia/​NOVOPress/​UNEC/​Informazione Corretta/​Il Giornale/​Al Hayatt/​La Porte Latine