15 août 1975

L’Assomption, une affirmation du surnaturel

L'Assomption, par Giuseppe Valeriano (1542-1596), Rome, Eglise du Gesù.

Dans ce ser­mon don­né à Econe le 15 août 1975, Mgr Lefebvre montre en quoi l’Assomption est une affir­ma­tion du sur­na­tu­rel, de notre vie d’u­nion avec Dieu face au natu­ra­lisme contem­po­rain qui ne consi­dère que cette Terre et oublie le monde futur.

Mes bien chers frères,

Nous fêtons aujourd’hui le vingt-​cinquième anni­ver­saire de la pro­cla­ma­tion du dogme de l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie, par notre Saint-​Père le pape Pie XII. C’était le 1er novembre 1950.

J’avais la joie et le bon­heur de me trou­ver ce jour-​là à Rome sur la place Saint-​Pierre et j’entends encore les paroles de notre Saint-​Père le pape Pie XII, pro­cla­mant l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie, dogme de notre foi.

Une vérité professée dès les temps apostoliques

Est-​ce que c’est en 1950, le 1er novembre, que pour la pre­mière fois la Sainte Église de Dieu a enten­du par­ler de l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie ? Certes non. Il suf­fit de lire les Actes par les­quels, notre Saint-​Père Pie XII, a pro­cla­mé l’Assomption de la très Sainte Vierge, pour voir que depuis les temps les plus recu­lés de l’Église, on pro­fes­sait déjà l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie.

Que ce soit dans des images, que ce soit dans des vitraux, que ce soit dans les récits des Pères, déjà, par­tout on pro­fes­sait la foi en l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie. Mais ce n’était pas défi­ni solen­nel­le­ment par la Sainte Église, car ces dogmes – il faut s’en sou­ve­nir – ne peuvent pas être de nou­velles véri­tés. Toute la Révélation étant ter­mi­née après la mort du der­nier des apôtres.

Il faut donc se repor­ter avant la mort du der­nier des apôtres pour trou­ver dans le fond de tra­di­tion et de Révélation qu’ils nous ont légués, que les apôtres nous ont légués, pour affir­mer des véri­tés que nous devons croire aujourd’hui. Aucun pape ne peut inven­ter une nou­velle véri­té qu’il vou­drait sou­mettre à notre foi. Il ne peut que recher­cher cette véri­té dans la suite des siècles, signi­fiant que cette véri­té était déjà impli­ci­te­ment conte­nue dans la Révélation et dans la foi que les apôtres nous ont don­nées. Tel est l’enseignement de l’Église.

Ainsi donc lorsque nous croyons à l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie, c’est-à-dire que le Bon Dieu a per­mis que le corps de la très Sainte Vierge Marie soit glo­ri­fié dès à pré­sent, nous ne fai­sons que nous unir à toute la foi de l’Église, de l’Église de tous les siècles et cela doit être pour nous, une grande joie, une grande conso­la­tion de pen­ser que notre foi aujourd’hui plus ferme que jamais, plus forte que jamais, est unie à celle des chré­tiens de tous les siècles.

La vie surnaturelle

Il y a dans ce dogme et dans cette véri­té de l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie, une véri­té très pré­cieuse, très utile, à notre temps, à notre époque, époque où l’on veut nier le miracle, époque où l’on vou­drait nier tout ce monde sur­na­tu­rel. Ce mot même, évi­dem­ment a quelque chose d’un peu mys­té­rieux – l’état sur­na­tu­rel – peut-​être un peu dif­fi­cile à com­prendre par les chré­tiens, dif­fi­cile à réa­li­ser. Et cepen­dant il existe dans tout l’enseignement de l’Église.

Le Bon Dieu nous a appe­lés à être ses fils, alors que nous n’aurions dû être que sim­ple­ment ses serviteurs.

Dans nos caté­chismes nous avons appris que nous étions deve­nus des fils de Dieu ; que le Bon Dieu avait vou­lu non seule­ment nous don­ner une nature humaine, une âme humaine, mais qu’il avait vou­lu faire de nous des enfants pri­vi­lé­giés, des fils pri­vi­lé­giés, par­ti­ci­pant de sa nature divine et donc ayant des pos­si­bi­li­tés, des connais­sances de Dieu, des pos­si­bi­li­tés d’amour de Dieu et d’amour du pro­chain infi­ni­ment plus grandes que si nous n’avions eu que l’état natu­rel. Il faut tou­jours nous rap­pe­ler cela.

Le Bon Dieu nous a appe­lés à être ses fils, alors que nous n’aurions dû être que sim­ple­ment ses ser­vi­teurs. Normalement, si nous n’avions eu que notre état natu­rel, nous n’aurions dû jamais connaître Dieu direc­te­ment. Nous aurions dû tou­jours Le connaître indi­rec­te­ment par les créa­tures, par les effets de la toute Puissance de Dieu, remon­ter à la cause de toute puis­sance qui a fait toutes ces choses qui nous entourent, qui nous a créés nous-​mêmes ; nous remon­tons des effets à la cause ; tout natu­rel­le­ment nous pen­sons qu’il y a un Être extra­or­di­nai­re­ment puis­sant, un Être qui ne peut être que Dieu pour avoir fait ces choses par sa toute Puissance. Nous en serions res­tés là.

Le Bon Dieu n’a pas vou­lu cela. Il a vou­lu que nous entrions dans son inti­mi­té. Il a vou­lu que nous entrions en Lui, en quelque sorte, pour mieux Le connaître, pour mieux L’aimer. Et cela est une grâce. Précisément le terme même signi­fie, une grâce extra­or­di­naire, incroyable, à laquelle nous ne pou­vions pas pré­tendre. Nous aurions peut-​être ten­dance à dire : Pourquoi le Bon Dieu nous a‑t-​il tant aimés ? Mais ! Qu’il nous laisse dans notre pauvre nature humaine ! Qu’est-ce que nous avions besoin de ren­trer dans la nature même de Dieu, d’être si près de Dieu, cela nous donne des devoirs plus importants.

Eh oui, cela nous crée des devoirs plus impor­tants. Et cela change com­plè­te­ment notre spi­ri­tua­li­té. Cela change notre vie inté­rieure – doit chan­ger notre vie inté­rieure – et cela la change ori­gi­nel­le­ment dès que nous rece­vons le bap­tême. Dès que nous rece­vons cette grâce de filia­tion de Dieu dans le bap­tême, le péché ori­gi­nel est éloi­gné de nos âmes. Nous deve­nons des enfants pri­vi­lé­giés de Dieu, des enfants adop­tifs de Dieu.

Et aujourd’hui, cette fête de l’Assomption, nous montre le cou­ron­ne­ment de l’œuvre de Dieu. Dieu veut cela pour nous aus­si, comme Il l’a fait pour la très Sainte Vierge. Il veut assu­mer notre corps, rendre notre corps spi­ri­tuel en quelque sorte et nous don­ner toutes les joies de l’esprit et toutes les joies de notre filia­tion divine.

Et com­ment cela change-​t-​il notre vie quo­ti­dienne ? Comment cette vie sur­na­tu­relle, cette filia­tion divine, cette adop­tion divine, doit chan­ger notre vie quo­ti­dienne ? Eh bien, parce que nous ne devons plus voir les choses comme nous les ver­rions si nous n’avions que notre nature humaine. Sachant que nous sommes appe­lés à vivre de Dieu, à vivre en Dieu, à Le connaître direc­te­ment. Celui qui a créé toutes choses, nous devons et nous avons en nous par cette grâce de Dieu, par cette nature divine qui est déjà en nous, par la grâce sanc­ti­fiante, cette nature doit créer en nous, créer dans nos cœurs, dans nos intel­li­gences, un désir de Dieu, une aspi­ra­tion à aimer Dieu, à être avec Lui. Cette grâce qui a sus­ci­té pen­dant tous les siècles de l’Église et dès le début déjà de l’ère chré­tienne, une foule d’héroïsme d’âmes qui tel­le­ment atti­rées par Dieu, tel­le­ment atti­rées par le désir de connaître, de vivre avec Dieu, se sont reti­rées dans le désert, dans les cou­vents, dans les monas­tères, dans la vie reli­gieuse, même dans la vie laïque et se sont don­nées complètement.

Dans toutes ces familles tel­le­ment chré­tiennes qui vivaient de Dieu, qui priaient du matin au soir – si l’on peut dire – qui réci­taient la prière en famille, qui avaient la dévo­tion à la très Sainte Vierge Marie, qui vivaient de leur vie chré­tienne et qui donc – voyez-​vous – avaient un cer­tain mépris on peut le dire, qui esti­maient d’une manière moins grande, les choses de la nature, les choses créées, les chose matérielles.

Et alors, aujourd’hui, on nous reproche cela ; on reproche à l’Église, dans l’Église elle-​même, par ceux qui dans l’Église devraient conti­nuer à nous apprendre ces choses, à nous mon­trer comme modèles ceux qui se sont déta­chés des choses de ce monde, pour, dès ici-​bas déjà, se don­ner à Dieu com­plè­te­ment, pour exal­ter les foyers chré­tiens qui sont déta­chés, ces foyers chré­tiens où l’on prie, où l’idée d’une voca­tion reli­gieuse, d’une voca­tion sacer­do­tale dans la famille est une chose esti­mée, une chose dési­rée, afin qu’en quelque sorte toute la famille soit consa­crée à Dieu, par amour de Dieu.

Le mépris contemporain pour le surnaturel

Et cela c’est la grâce, c’est la grâce sur­na­tu­relle, c’est la filia­tion divine qui est dans vos cœurs qui doit vous deman­der cela, qui doit vous faire dési­rer cela. Que votre famille soit tota­le­ment à Dieu. Que rien de la famille ne puisse être un scan­dale qui éloigne de Dieu. Que ce soit là votre sou­ci prin­ci­pal et à plus forte rai­son pour ceux qui se donnent à Dieu, pour des futurs prêtres, pour ceux qui veulent être unis à Dieu, dans les liens d’une pro­fes­sion religieuse.

À force d’insister sur les valeurs humaines […], on finit par nier Notre Seigneur Jésus-Christ.

Et voyez aujourd’hui, com­ment l’on a més­es­ti­mé la vie reli­gieuse, més­es­ti­mé la vie chré­tienne dans le foyer chré­tien. À tel point que l’on ne fait que répé­ter l’estime que l’on doit avoir pour les valeurs de ce monde, pour les valeurs de la science. Tout cela est faux. Tout cela réside dans le mépris du sur­na­tu­rel, dans la néga­tion de tout ce que Notre Seigneur est venu nous appor­ter. C’est nier Notre Seigneur Jésus-​Christ en défi­ni­tive. À force d’insister sur les valeurs humaines, sur les valeurs de ce monde, sur les valeurs de la science, on finit par nier Notre Seigneur Jésus-Christ.

Notre Seigneur Jésus-​Christ est venu pour­quoi ? Pourquoi est-​Il mort sur la Croix ? Pourquoi s’est-Il incar­né ? Propter nos et nos­tra salu­tem. « Pour nous et pour notre salut ». Pour nous don­ner sa grâce que nous avions per­due ; pour nous rendre cette filia­tion divine. Lui qui est le Fils de Dieu, le vrai Fils de Dieu, le seul Fils de Dieu : Promogenitus, « Premier né de toutes les créa­tures », Notre Seigneur a vou­lu nous don­ner par son Sang, nous com­mu­ni­quer sa vie divine dès ici-​bas. Nous avons donc par par­ti­ci­pa­tion avec Notre Seigneur Jésus-​Christ, nous sommes vrai­ment par­ti­ci­pants de la nature divine. Et par consé­quent, si vrai­ment nous sommes conscients de cela, nous devons à l’image des siècles de chré­tien­té, nous devons à leur image, mépri­ser les choses de ce monde, mépri­ser les biens de ce corps, mépri­ser les biens de nos sens. Alors qu’aujourd’hui nous dési­rons rem­plir nos sens de toutes les satis­fac­tions naturelles.

Eh bien, ce n’est jamais cela que Notre Seigneur nous a ensei­gné. Notre Seigneur nous a ensei­gné, pré­ci­sé­ment, le mépris des choses de ce monde, parce que nous sommes appe­lés à une vie infi­ni­ment plus grande, infi­ni­ment plus haute. C’est cela qui a été toute la spi­ri­tua­li­té de la vie chré­tienne, pen­dant tous les siècles qui nous ont pré­cé­dés. Et l’exemple de toutes ces per­sonnes qui se reti­raient du monde, qui s’enfermaient toute leur vie dans un monas­tère, était admi­rable et était un encou­ra­ge­ment pour la chrétienté.

Perte de la vie religieuse

Or main­te­nant, voyez ces cou­vents déser­tés, les grilles bri­sées dans les monas­tères de cla­risses, de car­mé­lites, ces reli­gieuses qui avaient une clô­ture très stricte pour être avec Dieu, pour prendre conscience de la filia­tion divine, pour vivre déjà du Ciel avant d’être au Ciel, sachant que les quelques années qu’elles auraient à vivre sur la terre devaient les pré­pa­rer à cette vie du Ciel. Elles s’étaient immé­dia­te­ment réfu­giées loin du monde, loin des plai­sirs de ce monde, afin de vivre cette vie qu’elles avaient reçue par leur bap­tême, confir­mée par la confir­ma­tion, entre­te­nue par la Sainte Eucharistie et la péni­tence. Ces âmes d’élite vou­laient être enfermées.

Qu’est-ce qui va atti­rer les âmes vers cette vie contem­pla­tive si l’on ne parle plus de cette vie de Dieu que nous avons en nous ?

Qu’est-il arri­vé ? On a bri­sé les clô­tures ; on a bri­sé les grilles ; on a deman­dé à ces reli­gieuses cloî­trées de sor­tir. Notre Seigneur est aus­si sor­ti du couvent. Et c’est pour­quoi il n’y a plus de voca­tions. C’est pour­quoi il n’y a plus de vie contemplative.

Qu’est-ce qui va atti­rer les âmes vers cette vie contem­pla­tive si l’on ne parle plus de cette vie de Dieu que nous avons en nous ? Qu’est-ce qui va atti­rer les foyers chré­tiens à vivre chré­tien­ne­ment si l’on ne dit plus que vous, par le mariage, vous avez reçu une grâce spé­ciale pour faire de vos familles un foyer chré­tien ? Un foyer où l’on honore Dieu, où l’on honore la très Sainte Vierge Marie, où le Crucifix est en place d’honneur, où le foyer est le royaume pri­vi­lé­gié de Jésus et Marie. S’il n’y a plus cela, il n’y aura plus de foyers chré­tiens ; il n’y aura plus de voca­tions ; les âmes se perdront.

Nous sommes faits, avant tout, pour être des enfants de Dieu, pour vivre avec Dieu

Voilà ce que nous apprend aujourd’hui le mys­tère de l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie, qui sera le cou­ron­ne­ment pour nous aus­si. Nous devons attendre cela. Nous devons espé­rer cela. C’est la grande ver­tu d’espérance. Or cette ver­tu d’espérance est pré­ci­sé­ment une ver­tu qui dis­pa­raît éga­le­ment, parce que toute l’espérance est ici-​bas. Maintenant, le pro­grès social, la jus­tice sociale, le pro­grès maté­riel, la dis­tri­bu­tion des biens de ce monde, voi­là les grands thèmes de la pré­di­ca­tion d’aujourd’hui. Alors que ce n’est pas pour cela que nous sommes faits, que le Bon Dieu nous a créés.

Comment aurons-​nous trans­mis à nos enfants cette espé­rance du Ciel, ces réa­li­tés éter­nelles ? Voilà ce que le Bon Dieu nous demandera

Nous sommes faits, avant tout, pour être des enfants de Dieu, pour vivre avec Dieu. Peu importe si nous aurons vécu pau­vre­ment ou aisé­ment ici-​bas, tout ce qui compte, c’est l’amour que nous aurons eu pour Dieu. Comment aurons-​nous pas­sé les quelques années que le Bon Dieu nous a don­nées, vis-​à-​vis de Lui, vis-​à-​vis de cette espé­rance du Ciel ? Comment aurons-​nous trans­mis à nos enfants cette espé­rance du Ciel, ces réa­li­tés éter­nelles ? Voilà ce que le Bon Dieu nous demandera.

Le serment antimoderniste

Aussi, mes chers amis, vous qui dans quelques ins­tants allez pro­non­cer une pro­fes­sion de foi et allez répé­ter le ser­ment anti-​moderniste, vous remar­que­rez que ce ser­ment anti-​moderniste est pré­ci­sé­ment à peu près dans tous ses articles une pro­fes­sion du sur­na­tu­rel, contre ceux qui veulent détruire la grâce du Bon Dieu, détruire la réa­li­té divine, de la grâce de Dieu et notre filia­tion divine.

Et en fai­sant cela, ils anéan­tissent même leur propre intel­li­gence. Ils pré­tendent que leur propre intel­li­gence n’est pas capable de connaître Dieu. C’est le pre­mier article : l’intelligence inca­pable de connaître Dieu. Ces gens qui méprisent l’intelligence divine que nous avons en nous, d’une cer­taine manière ; cette par­ti­ci­pa­tion à l’intelligence divine que nous avons en nous, mépri­sant cette grâce que le Bon Dieu nous a don­née ; cette lumière que le Bon Dieu met dans nos cœurs et dans nos intel­li­gences, ils perdent en même temps la rai­son. Et ils disent eux-​mêmes : Nous ne sommes plus capables de connaître Dieu. Ainsi donc, nous sommes radi­ca­le­ment, défi­ni­ti­ve­ment cou­pés de Dieu, puisque nous ne sommes plus capables de Le connaître.

Et ensuite, ils méprisent tous les biens que Notre Seigneur nous a don­nés : la grâce divine, les sacre­ments, le Saint Sacrifice de la messe, tout cela est réduit à un état natu­rel. Il n’y a plus du tout de grâce qui passe à tra­vers ces sacre­ments, pour tous ces modernistes.

Eh bien, vous allez au contraire pro­fes­ser votre foi en la grâce du Bon Dieu, en cette vie sur­na­tu­relle que le Bon Dieu nous a don­née et dont Il nous fait par­ti­ci­per. Et cela le jour de l’Assomption. Vous ne pou­vez pas le faire en un meilleur jour que celui-​ci afin d’affirmer tous les bien­faits que le Bon Dieu nous a don­nés, la grande cha­ri­té que le Bon Dieu a eue pour nous. Car c’est blas­phé­mer que de dire ce que disent les moder­nistes, c’est blas­phé­mer contre Notre Seigneur, puisqu’ils renient tout ce que Notre Seigneur est venu faire ici-​bas. Ils renient son Église, ils renient son Sacrifice, ils renient ses sacre­ments. Ils renient tout. Il ne reste plus rien.

Et c’est de cela que les caté­chismes actuel­le­ment – les caté­chismes modernes – sont pleins. Et c’est pré­ci­sé­ment pour cela que ces caté­chismes sont très nocifs, parce qu’ils finissent par réduire à néant toute la vie de la grâce, toute la vie divine, ce que nous avons de plus précieux.

Demandons à la très Sainte Vierge Marie aujourd’hui, en ce jour, de nous faire com­prendre vrai­ment ce qu’est notre vie sur­na­tu­relle, cette par­ti­ci­pa­tion à la vie divine. Dieu sait si elle, elle la connaît cette par­ti­ci­pa­tion à la vie divine, elle qui a don­né la vie natu­relle à Jésus par la grâce du Saint-​Esprit évi­dem­ment. Comme le Bon Dieu a dû l’inonder de grâces spi­ri­tuelles et comme elle doit être capable de nous faire com­prendre comme il est beau, comme il est grand, comme il est doux d’être uni à Notre Seigneur, de connaître le Bon Dieu, de vivre avec le Bon Dieu.

Demandons à la très Sainte Vierge de nous faire pas­ser dans nos âmes ; dans nos cœurs, ce désir immense, ce désir insa­tiable, de tous les ins­tants de notre vie, de toutes nos semaines, de tous nos mois, de toutes nos années, d’être avec le Bon Dieu pour l’éternité.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit. Ainsi soit-il.

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.