L’eau bénite

Un bénitier

Entrons dans la tra­di­tion et l’in­ten­tion de l’Église, en évi­tant de prendre l’eau bénite machinalement.

Lorsque nous entrons dans une église, notre pre­mier geste est de prendre l’eau bénite avec laquelle nous fai­sons sur nous-​même le signe de croix. Bref, nous nous bénis­sons avec l’eau bénite.

L’eau bénite est le sacra­men­tal de base, pour ain­si dire. Elle contient non pas la grâce – comme c’est le cas pour les sept sacre­ments – mais la prière très puis­sante de l’Église. Son effet pre­mier est de chas­ser les démons grâce aux exor­cismes, que cette eau a reçus, et au sel, que le prêtre y ajoute lors de sa béné­dic­tion. L’eau bénite écarte donc les nui­sances immé­diates du démon que sont les attaches au péché, les ten­ta­tions, les distractions.

Il convient donc de prendre l’eau bénite pour être mieux dis­po­sé à hono­rer le lieu saint qu’est l’église, à y prier, à assis­ter aux offices et à rece­voir les sacre­ments. En un mot l’eau bénite nous fait pas­ser du pro­fane au sacré.

Ce rite nous fait obéir à l’usage des pre­mières églises chré­tiennes, quand les fidèles rece­vaient l’eau bénite du célé­brant lui-​même avant d’entrer dans l’église, ou bien la pre­naient dans des vasques ou « can­thares » posées dans le ves­ti­bule. De nos jours ils sont asper­gés par le célé­brant au début de la grand’messe du dimanche.

Entrons dans la tra­di­tion et l’intention de l’Église, en évi­tant de prendre l’eau bénite machi­na­le­ment. On omet de la prendre lorsqu’il y a l’aspersion du dimanche. Il n’y a aucune rai­son de la prendre en sor­tant de l’église, sur­tout après avoir com­mu­nié. Toute autre uti­li­sa­tion de l’eau bénite par les fidèles à l’église est à proscrire.

Abbé Lionel Héry

Source : Apostol n° 156