Compléments sur le sujet

« Accomplir nos devoirs envers nos pères et nos mères est pour nous une obli­ga­tion de tous les ins­tants, mais sur­tout dans leurs mala­dies graves et dan­ge­reuses. C’est alors que nous devons faire le néces­saire pour qu’ils ne soient point pri­vés de la confes­sion et des autres sacre­ments que les Chrétiens sont tenus de rece­voir aux approches de la mort » (Catéchisme du Concile de Trente, à pro­pos du 4e commandement). 

Il est donc natu­rel pour un chré­tien de s’inquiéter d’assurer à ses proches le secours des sacre­ments tout au long de leur vie, et spé­cia­le­ment à l’approche de la mort. Hélas, dans notre socié­té sub­mer­gée par la vague de sécu­la­ri­sa­tion, il n’est pas de famille qui ne se fasse du sou­ci pour l’un de ses membres, ou encore pour un ami, qui s’obstine dans l’incrédulité. Mais heu­reu­se­ment, com­bien de prêtres pour­raient témoi­gner qu’appelés au che­vet d’un mori­bond par des parents inquiets, ils ont pu récon­ci­lier le pécheur avec Dieu et voir le bon lar­ron s’endormir dans le Seigneur !

Cependant il ne fau­drait pas qu’une mau­vaise com­pré­hen­sion de la manière dont agissent les sacre­ments prive de ses fruits cette bonne volon­té secou­rable. Le caté­chisme nous l’apprend : les sacre­ments donnent tou­jours la grâce pour­vu qu’on les reçoive avec les dis­po­si­tions néces­saires. Ne nous disons pas : mon­sieur l’abbé peut tout ! une fois qu’il se trouve au che­vet du frère en souf­france, la par­tie est gagnée ! Non, il ne pour­ra lui don­ner les sacre­ments que s’il pré­sente des dis­po­si­tions que le prêtre pour­ra ten­ter de sus­ci­ter par sa parole, par la prière, mais aux­quelles il ne pour­ra pas sup­pléer si celui auprès de qui on l’a appe­lé ne veut pas les apporter. 

Quels seraient les fruits de der­niers sacre­ments reçus du bout des lèvres, sans contri­tion profonde ?

Par exemple, le prêtre ne pour­ra pas don­ner l’absolution ni l’extrême-onction à un concu­bi­naire qui refuse de quit­ter son état de péché. Il ne pour­ra pas bap­ti­ser un adulte incons­cient et inca­pable de com­mu­ni­quer qui n’aurait pas aupa­ra­vant mani­fes­té une volon­té ferme et per­sé­vé­rante de rece­voir le bap­tême. De manière géné­rale, ne pas repous­ser le rite sacra­men­tel ne suf­fit pas, il faut le vou­loir posi­ti­ve­ment. Quels seraient les fruits de der­niers sacre­ments reçus du bout des lèvres, sans contri­tion profonde ?

Ces dis­po­si­tions néces­saires à la récep­tion des sacre­ments n’apparaissent pas ordi­nai­re­ment par miracle, elles se cultivent. Que les fidèles aient à cœur de pré­pa­rer le minis­tère du prêtre ! Il sera tou­jours plus facile de convaincre quelqu’un que l’on s’inquiète réel­le­ment pour son âme, si aupa­ra­vant l’on a entre­te­nu avec lui des contacts fré­quents, si l’on s’est inquié­té de ses dif­fi­cul­tés de tous ordres … bref, si notre sol­li­ci­tude ne cache pas un scru­pule de der­nière minute que l’on cherche à apai­ser, mais exprime une cha­ri­té conti­nue qui, par amour de Dieu, s’intéresse vrai­ment à la per­sonne de l’autre. Les vacances et le temps qu’elles pro­curent peuvent être le moment favo­rable à la pra­tique de cette œuvre de miséricorde.

Source : Le Carillon n°200