Deux mois après l’élection du pape François, plusieurs s’interrogent sur le nouveau pontife. Ces interrogations sont bien légitimes, lorsqu’on sait que le 16 avril, lors de la messe qu’il célébrait à l’intention de son prédécesseur, le souverain pontife a affirmé que le concile Vatican II « fut une belle œuvre, une œuvre de Dieu », que le pape Jean XXIII a été « obéissant » (à l’Esprit-Saint). Et de se demander : 50 ans après « avons-nous accompli tout ce que le Saint-Esprit nous a dit lors du Concile ? Nous en célébrons l’anniversaire, nous en faisons un monument, mais qu’on ne nous embête pas. Nous ne voulons pas changer ». Pire, a‑t-il dit, « certaines voix voudraient retourner en arrière ». « Cela s’appelle être têtus, cela s’appelle vouloir apprivoiser le Saint-Esprit, être privé d’intelligence et avoir le cœur lent à croire ».
L’abbé Régis de Cacqueray, supérieur du district de France, dans l’éditorial de Fideliter n°212 (mars-avril 2013) déclare :
« Nous regrettons bien de devoir le dire, nos craintes sont grandes au regard de ce que nous apprenons des faits et gestes de celui qui fut le cardinal Bergoglio. Citons seulement trois exemples :
- La nouvelle messe est déjà en elle-même une grave transgression. Or, non seulement le cardinal Bergoglio la célèbre mais il s’est fait remarquer, quand il était évêque et cardinal, lors de liturgie pour les jeunes particulièrement dégradées et désacralisées.
- Pendant qu’il était évêque et cardinal de Buenos-Aires, le cardinal Bergoglio a également accepté de se mettre à genoux pour recevoir une fausse ‘bénédiction‘ donnée par des pasteurs protestants.
- Enfin, il a mis la cathédrale de Buenos-Aires à la disposition de la communauté juive pour une fête judaïque à laquelle il a participé.
« Si sa théologie ne lui permettait pas de comprendre, lorsqu’il était évêque et cardinal, que la bénédiction donnée par un pasteur protestant n’est en réalité qu’une parodie de bénédiction et que les cérémonies juives sont mortifères et injurieuses pour la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ et pour la foi catholique, qu’en est-il aujourd’hui, maintenant qu’il est pape ? Comment ne pas se poser cette question ?
« La théologie du cardinal Montini a été celle de Paul VI ; celle du cardinal Wojtyla a été celle de Jean-Paul II, et celle du cardinal Ratzinger, la théologie de Benoît XVI. Ce qui est bien à craindre et ce que l’on entrevoit malheureusement déjà, c’est que la théologie du pape François reste celle du cardinal Bergoglio. »
De même l’abbé Christian Bouchacourt, supérieur d’Amérique du sud, dans l’éditorial de la revue trimestrielle Jesus Christus n° 141 (mars 2013), sous le titre « Une nouvelle ère ? », écrit :
« Il y a quelques semaines retentissait du haut de la loggia de Saint-Pierre de Rome, le fameux « Habemus papam ! » François Ier venait d’être élu pape. Depuis cet évènement, les médias ne cessent d’expliquer qu’une nouvelle ère s’est ouverte dans l’Eglise. Avec le nouveau Souverain Pontife, proclament-ils, l’Eglise du Christ va revenir à la source claire et rafraichissante de la pauvreté véritable et de la simplicité évangélique. Adieu mozette et ornements richement brodés, adieu cérémonial pontifical triomphaliste et vive le retour à la simplicité de « l’Eglise pauvre pour les pauvres ». Le monde applaudit à tout rompre et a déjà jeté dans les profondeurs de l’oubli son prédécesseur Benoît XVI pourtant encore vivant. (…)
« Pour celui qui fut le primat d’Argentine, tout faste crée une barrière entre les pauvres et l’autorité ; aussi faut-il simplifier au maximum ce qui peut l’être… La liturgie ayant pour finalité, selon lui, de rassembler les hommes et leur manifester la tendresse de Dieu, il faut donc en bannir la solennité, l’or, l’encens et revenir à la simplicité de l’Evangile. Il ne s’agit pas tant d’un manque de goût ou d’une absence de culture liturgique que la concrétisation d’une doctrine vécue, celle que Vatican II a prônée et qu’il applique en toute logique. (…)
« Alors, faut-il désespérer pour autant et se lamenter sur les malheurs de notre temps ? Surtout pas ! Ce serait stérile et opposé à l’esprit catholique. Car comme le dit la Sainte Ecriture, « abyssus abyssum invocat », l’abîme de l’épreuve appelle sur ceux qui aiment Dieu la surabondance de sa grâce. Il donne aujourd’hui à ceux qui veulent rester fidèles, des grâces insignes qu’Il ne donnait pas hier. Aussi, gardons courage ! Comme l’a demandé Notre Dame à Fatima, prions plus que jamais, pour le pape et offrons des pénitences pour lui afin que l’Esprit-Saint l’illumine, le guide et lui donne la force de restaurer la Tradition qui sauvera l’Eglise. C’est un devoir pour chacun d’entre nous, prêtres et laïcs. »
Sur, le 8 mai 2013, paraissait un article intitulé « Le pape François sera-t-il en mesure de rebâtir l’Eglise ? » :
« Saint François d’Assise, dont le nouveau pape a pris le nom, a entendu Notre Seigneur lui dire : “Va, François et reconstruis mon Eglise”. C’est aussi par ces mots que Mgr Fellay a souhaité ses meilleurs vœux de réussite au pape nouvellement élu. A présent que les projecteurs de l’actualité se sont détournés du Vatican et que chacun est retourné à ses occupations, nous proposons à nos lecteurs quelques réflexions sur la carrière ecclésiastique du prélat argentin afin d’essayer d’obtenir un aperçu sur son pontificat. Si son travail à la tête de l’archidiocèse de Buenos Aires (Argentine) est un indice de ce que sera l’avenir, il est difficile, voire présomptueux, d’avoir de l’espoir. En effet, très conscient de l’état de délabrement de son clergé, il a pourtant été incapable d’améliorer la situation des vocations, de la formation des séminaristes ou de celle des prêtres. Jamais le séminaire de Buenos Aires n’a eu aussi peu de séminaristes qu’aujourd’hui. (…) – Suivent ici plusieurs exemples qui reprennent ceux déjà exposés par l’abbé de Cacqueray et l’abbé Bouchacourt.
« Pas de doute, le pontificat du pape François va tracer de nouveaux chemins. Ils semblent être à l’opposé de ceux des deux papes précédents qui étaient professeurs d’université. Le souverain pontife actuel semble être plus préoccupé par des résultats concrets. Un tel désir pourrait être pour le bien de la foi et de la Tradition, si les efforts déployés étaient orientés vers la restauration de la foi et donc de l’Eglise. Nous avons cependant de nombreuses raisons de craindre que les résultats qu’il poursuit avec acharnement vont s’avérer plus préjudiciables à l’Eglise que les réformes modérées de son prédécesseur. Donc, plus que jamais, c’est le moment pour tous les catholiques traditionnels de prier pour le trône de Pierre, pour le don de force dans l’accomplissement de la mission du pape de “confirmer ses frères dans la foi”. »
Sources : Fideliter/Jesus Christus/sspx.org – du 17/05/13