Mes bien chers amis,
Mes bien chers confrères,
Mes bien chers frères,
En ce Jeudi Saint, fête de l’institution du sacerdoce, je m’adresserai particulièrement à vous, mes chers confrères dans le sacerdoce et à vous, chers séminaristes qui montez vers le sacerdoce et je vous inviterai à méditer particulièrement sur trois dispositions fondamentales, dont nous avons besoin, spécialement en cette époque de l’Histoire de l’Église, dont nous sommes les serviteurs.
Première disposition . .…: c’est la foi.
Deuxième disposition …: la piété.
Troisième disposition .…: l’esprit de sacrifice.
La foi, mes bien chers amis, vous qui êtes prêtres, qui chaque jour offrez le Saint Sacrifice de la messe, toute votre vie est fondée, basée sur la foi. La foi en Notre Seigneur Jésus-Christ, c’est vraiment le fondement de notre sanctification, de notre sainteté : point de sainteté sans la foi en Notre Seigneur Jésus-Christ. Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu : Sine fide impossibile est placere Deo.
Or, s’il est une valeur, s’il est quelque chose qui aujourd’hui est mise en cause et combattue, c’est bien la foi. Et c’est avec douleur que nous constatons que le gouvernement de l’Église qui a été fondée, constituée par Notre Seigneur Jésus-Christ, précisément pour répandre sa foi, pour la diffuser, pour la défendre – il suffit d’énumérer les différents dicastères qui ont été fondés à Rome, c’est-à-dire les différents ministères du Souverain Pontife – pour s’apercevoir que c’est bien le rôle du gouvernement de l’Église, de propager la foi par la continuité de l’apostolicité de l’Église, par la Congrégation des évêques, la Congrégation du clergé et puis la Propagande – Propagation de la foi – et le Saint-Office, Office de l’Inquisition pour la défense de la foi. Et on pourrait ainsi énumérer tous les dicastères de Rome et l’on s’apercevrait que tout est orienté vers la propagation de la foi, vers la diffusion de la foi et la défense de la foi.
Or, nous sommes bien obligé de constater aujourd’hui que ceux qui précisément ont la charge de répandre la foi et de la défendre, s’acharnent au contraire à la détruire. Nous sommes bien obligé de le constater. Et ce n’est pas sans motif, que des Congrégations romaines comme celle de la Propagation de la foi et celle du Saint-Office, ont été – en quelque sorte – réduites à néant, par d’autres organismes qui les remplacent.
On a voulu introduire dans le gouvernement de l’Église, des organismes qui ne professent plus la foi catholique. C’est là un grand dommage pour l’Église. Et nous sommes bien obligé de constater que cette situation qui se trouve à Rome a des conséquences dans le monde entier. Et que les évêques, désormais, et beaucoup de prêtres n’ont plus la foi catholique.
Les exemples sont innombrables. Et tous les jours nous apprenons des choses, toujours de plus en plus stupéfiantes, surtout en ce qui concerne l’œcuménisme.
Alors nous nous reportons à l’Évangile. Nous nous reportons à saint Jean, à saint Jean dans ses Lettres, dans lesquelles il est formel : Nous ne devons pas avoir de contacts avec l’infidèle. Nous devons nous séparer des infidèles. Et en nous disant cela, ces textes nous apprennent que comme il n’y a qu’un seul baptême, il n’y a qu’une seule foi et un seul Dieu.
C’est saint Paul qui le dit. Que l’on lise les Épîtres de saint Paul, en particulier les deux Épîtres aux Corinthiens et l’Épître aux Hébreux. Et l’on trouvera, avec quelle force, avec quelle énergie, avec quel commandement, saint Paul insiste auprès des Corinthiens, auprès de ses fidèles, pour leur dire : Pas de mélange avec les infidèles. Il n’est pas question de ceux qui communient plus ou moins à notre foi. Cela n’existe pas. Il n’y a pas de communion moins pleine, plus pleine, plénière, très pleine ! Cela n’existe pas. Il y a la foi et il y a l’infidélité. Il y a un fossé entre les deux. Et ceux qui n’ont pas la foi adorent des idoles, parce que n’ayant plus Notre Seigneur Jésus-Christ vraiment comme Dieu, ils n’ont plus le Père non plus. Celui qui n’a pas le Fils, dit saint Jean, n’a pas le Père. Et il n’y a qu’un seul Dieu, comme nous n’avons qu’un seul Dieu et un seul Seigneur, par qui nous sommes, écrit saint Paul, et pour qui nous sommes.
Mais si l’on se sépare de ce Seigneur, on se sépare de Dieu. Et si l’on se sépare de Dieu, on n’adore plus Dieu, on adore des idoles, ce sont des constructions de notre esprit, des dieux imaginaires qui sont des idoles, qui sont des démons. C’est ce que dit explicitement l’Évangile, c’est ce qu’écrit explicitement saint Paul.
Eux (saint Jean et saint Paul) au moins étaient clairs, nets dans leurs affirmations, pas d’hésitation possible. Il n’y a pas d’Église divisée. Cela n’existe pas une Église divisée, l’Église ne serait plus si Elle était divisée. Il n’y a pas une partie de l’Église chez les protestants et une partie de l’Église chez les catholiques. Il n’y a l’Église catholique unique, seule et véritable Église, véritable Temple de Dieu. Et comme l’écrit saint Paul : Nous sommes le temple de Dieu.
Or, vous le savez bien, c’est ce que l’on enseigne aujourd’hui couramment à Rome, dans les églises, partout, dans les évêchés. Il semble que l’unité de l’Église n’existe plus, que l’Église soit divisée. Et c’est pour cela que l’on a fait ce Secrétariat de l’unité des chrétiens à Rome, pour retrouver l’unité de l’Église, perdue. Elle n’a jamais été perdue. Elle n’existerait plus l’Église, elle ne serait plus divine, s’il n’y avait plus d’unité de l’Église.
Alors c’est au service de cette unité de l’Église, au service de cette foi unique, de ce Dieu unique, que nous avons été consacrés dans notre sacerdoce. Et nous devons à tout prix, défendre cette vérité fondamentale de notre foi et prêcher Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. Voilà toute notre prédication. Voilà tout l’objet de notre foi. Demeurons fidèles à cette foi.
Et si nous voulons être fidèles à cette foi, quels sont en nous les effets qu’elle doit produire dans nos âmes ?
La piété. En quoi consiste en définitive la piété ? La piété c’est le don de perfection de la vertu de justice et dans la vertu de justice, celle qui concerne particulièrement la piété, la vertu annexe de la vertu de justice, c’est la religion. Alors la piété est très connexe avec la vertu de religion. Ayons de la religion, mes bien chers confrères, aimons à relire, avec attention, avec méditation, les magnifiques chapitres de saint Thomas d’Aquin, sur la vertu de religion.
Vous aussi, chers séminaristes, qui élevés dans un climat difficile aujourd’hui dans vos familles, dans les milieux dans lesquels vous avez été élevés, dans lesquels vous avez crû, votre piété facilement chancelante, hésitante, incertaine, beaucoup d’hésitations. Non ne soyez pas des hésitants. Lisez, relisez, ce que nous devons être par rapport à Dieu. La religion éclairée par la foi nous décrit les bases fondamentales de ce que nous devons être : la dévotion, l’adoration, la prière, le sacrifice, voilà les bases de notre vertu, de la vertu de religion, qui nous mettent dans une dépendance totale de Dieu, dans une révérence profonde, complète de nous-mêmes, qui ne bouge jamais, qui ne change jamais. Vous êtes toujours des créatures ; nous sommes toujours des créatures ; nous sommes toujours des rachetés ; nous sommes toujours des baptisés.
Par conséquent, il y a dans notre âme des relations fondamentales avec Dieu, avec Notre Seigneur Jésus-Christ, qui ne doivent jamais changer. Sur lesquelles nous ne devons jamais hésiter.
Si au cours de notre vie spirituelle, il y a quelques hésitations, quelques difficultés, quelques épreuves, cela c’est naturel. Le Bon Dieu le veut pour notre sanctification. Mais jamais, jamais, jamais nous ne devrions mettre en doute ou en cause, les principes fondamentaux de notre piété, de notre sainte Religion, de notre dévotion à Dieu, jamais !
Alors soyez là aussi fidèles à cette piété, à cet amour de Dieu. Car une foi qui n’aboutirait pas à l’amour, à la charité, serait une foi morte. Si nous aimons Notre Seigneur Jésus-Christ, nous aimons l’amour fait Homme, qui est mort sur la Croix, pour l’amour de son Père et pour l’amour des âmes.
Et puis enfin, l’esprit de sacrifice. Je dirai volontiers au lieu de l’esprit de sacrifice, l’esprit de croisade. Le croisé est un homme sacrifié. Celui qui est au combat, abandonne les impedimenta, tout ce qui peut le gêner pour son combat. Souvenez-vous du combat de David et Goliath. On avait essayé de mettre sur le dos de David, une armure pesante et lourde pour essayer de le protéger contre les coups de Goliath. Et David a dit : « Avec cette armure je ne puis rien faire ; je suis paralysé. Enlevezmoi cette armure. Je prends ma fronde et je vais au combat. Avec la grâce de Dieu, j’aurai la victoire. »
Eh bien, c’est cela aussi les dispositions que nous devons avoir dans cette croisade effrayante. Jamais croisade au cours de l’Histoire n’a été une croisade comme celle d’aujourd’hui.
Tout se ligue contre la foi ; tout se ligue contre l’Église : ennemis de l’extérieur, ennemis de l’intérieur. Partout, nous avons affaire à des combats comme jamais dans l’Histoire de l’Église il n’y en a eus.
Alors nous devons être des croisés. Nous ne pouvons pas, nous ne pouvons plus être des prêtres à demi. Nous ne pouvons pas avoir une vocation hésitante et chancelante. Pour mener ce combat, pour mener cette croisade, il faut des hommes convaincus ; des hommes qui ont la foi, qui ont la charité, qui ont des convictions profondes et qui s’apprêtent par conséquent à combattre et à donner tout, pour avoir la victoire ; pour la victoire de Notre Seigneur Jésus-Christ ; pour concourir à la victoire et au règne de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Je dirai que c’est une grâce pour vous, mes chers séminaristes, vous vivez à une époque où il faut être des héros ou rien, Vous avez le choix. Ou abandonner le combat, ou combattre comme des héros. Il vous faut donc les vertus de ces héros. On ne peut pas tergiverser. Sinon vous serez abattus dans les premiers combats, vous ne résisterez pas aux multiples attaques du démon. Voyez, voyez, même à l’intérieur de la Fraternité, comme le démon essaye par tous les moyens de nous diviser, de nous corrompre, de diminuer nos forces par tous les moyens. Très habilement, il arrive constamment à faire des oppositions, des divisions pour essayer d’affaiblir nos forces, d’affaiblir notre combat, pour nous désunir et ainsi gagner la victoire.
S’il est vrai que, comme le dit saint Paul aux Thessaloniciens, saint Paul annonce l’apostasie générale, avant l’arrivée de l’Antéchrist. S’il est vrai que cette apostasie générale doit venir, évidemment le démon semblera triompher. Pendant combien de temps ? Nous n’en savons rien. Mais il aura un semblant de victoire pendant quelque temps, en attendant que l’Antéchrist vienne et se fasse adorer comme Dieu, dans le temple de Dieu lui-même (2 Th 2,3–4).
Mais l’Église a les promesses de la pérennité et par conséquent elle ne peut pas disparaître. Alors, nous avons été appelés par Dieu pour maintenir la foi catholique et pour combattre ce combat extraordinaire. Prions Dieu, bien chers confrères, mes bien chers amis, prions Dieu d’être vraiment dignes d’être appelés par Lui pour cette croisade extraordinaire. Et promettons-Lui notre fidélité inconditionnelle, fidélité à la foi.
Bien sûr que le gouvernement de l’Église a été fondé également pour la défense de la foi et que – normalement – nous devrions être fidèles au gouvernement de l’Église pour aider ce gouvernement de l’Église à propager la foi et à continuer la foi catholique.
Mais si ce gouvernement faillit à son devoir, si ce gouvernement abandonne sa fonction et se retourne contre la foi, qu’est-ce que nous devons faire ? Demeurer attachés au gouvernement ou attachés à la foi ? Nous avons le choix.
Est-ce la foi qui prime ? Ou est-ce le gouvernement qui prime ? Nous sommes devant un dilemme et nous sommes bien obligés de faire un choix.
Or, le gouvernement a été fait pour la foi et non pas la foi pour le gouvernement ; parce que la foi c’est Jésus-Christ ; c’est Jésus-Christ Lui-même. Alors nous devons être attachés à Jésus-Christ avant d’être attachés au gouvernement même de l’Église fondée par Jésus-Christ sans doute, mais pas fondée pour être son ennemi ! Pas pour Le détruire ; pas pour entraîner les âmes vers les idoles, vers les faux-dieux, vers les démons.
Alors soyons fermes dans cette foi et demandons à la Vierge Marie, Notre-Dame des Victoires, de nous donner la force dans le combat. De nous aider à remporter la victoire contre cet assaut de l’enfer contre Notre Seigneur Jésus-Christ, notre doux Sauveur.
Nous allons méditer ces jours-ci, la Passion, les douleurs, les souffrances, l’abandon (de Notre Seigneur Jésus-Christ) par ses apôtres mais nous suivrons et nous nous efforcerons de toute notre âme, de suivre la Vierge Marie, saint Jean et les saintes Femmes, de ne pas suivre les apôtres dans leur abandon de Notre Seigneur Jésus-Christ, afin d’être vraiment des fils de Jésus et de Marie.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.