Editorial du numéro 30 de novembre 2012 – Aux Sources du Carmel

Bulletin du Tiers-​Ordre sécu­lier pour les pays de langue fran­çaise

Editorial de Monsieur l’abbé Louis-​Paul Dubroeucq,
aumônier des tertiaires de langue française 

Cher frère, Chère sœur,

Dans la pré­di­ca­tion de Jésus-​Christ la pen­sée du ciel revient sans cesse. C’est ain­si que le Sauveur invoque sou­vent ce motif pour invi­ter ses dis­ciples à obser­ver ses pré­ceptes, à suivre ses exemples, à atteindre leur fin der­nière. Le bon­heur est pro­mis à ceux qui se détachent des biens ter­restres comme à ceux qui, pour Dieu, endurent avec cou­rage les per­sé­cu­tions et qui sau­ront se sevrer des plai­sirs d’ici-bas. [Mt., 5, 3–12]. Les récom­penses célestes seront accor­dées à ceux qui pra­tiquent les com­man­de­ments [Mt., 5, 19], observent la cha­ri­té envers le pro­chain [Mt., 5, 46], agissent avec pure­té d’intention [Mt., 6, 1, 3–6, 16–18], sont constants dans le sacri­fice [Mt., 7, 13–14], obéissent aux volon­tés du Père [Mt.,7, 21], pro­fessent leur foi avec cou­rage [Mt., 10, 32], se dévouent à leurs frères [Mt., 25, 40–46] et res­tent fidèles à leur voca­tion. [Mt., 19, 28]. Avant de quit­ter ses Apôtres, Jésus leur dévoile la gloire qui les attend. [Jn, 14]. Ceux-​ci, de même, feront de cette pen­sée du ciel un des sti­mu­lants les plus effi­caces à l’exercice des ver­tus, et l’un des meilleurs sou­tiens dans les épreuves. Il ne faut pas se las­ser de faire le bien ; on mois­son­ne­ra pen­dant l’éternité ce que l’on aura semé durant la vie. [Gal., 6, 9]. C’est de bon cœur que l’on doit accom­plir toutes choses, pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que l’on rece­vra du Seigneur « pour récom­pense l’héritage céleste ». [Col., 3, 24]. Les tri­bu­la­tions des Thessaloniciens les ren­dront dignes du Royaume de Dieu pour lequel ils souffrent [2 Thess., 1, 5) et pour exal­ter notre espé­rance, saint Paul nous appelle par anti­ci­pa­tion des « citoyens du Ciel. » [Phil., 3, 2]. L’Apôtre saint Pierre nous pré­vient que nous sommes des étran­gers et des voya­geurs ici-​bas. [1 P., 2, 11]. Afin d’engager les fidèles à la per­sé­vé­rance, saint Jean évoque la féli­ci­té du ciel que le Seigneur leur a pro­mise : « Et la pro­messe que lui-​même nous a faite, c’est la vie éter­nelle. » [1 Jn., 2, 25]. La grande vision de l’Apocalypse est celle du ciel ; un coin du voile qui cache le bien­heu­reux séjour est sou­le­vé pour for­ti­fier les chré­tiens dans les per­sé­cu­tions et les affer­mir dans la fidé­li­té à Jésus-​Christ. [Apoc., 7 ; 19 ; 21 et 22]. « Toute l’Écriture, dit saint Augustin, nous exhorte à nous déta­cher de la terre et à nous éle­ver au ciel, où se trouve la véri­table et suprême béa­ti­tude. » [Cité de Dieu].

On est frap­pé, en lisant les Actes des mar­tyrs, de la place consi­dé­rable qu’y occupe la pen­sée du ciel. L’espérance de rejoindre le Christ sou­te­nait les chré­tiens conduits au sup­plice. Le pre­mier de tous, saint Etienne, s’écrie pen­dant que les juifs le lapident : « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme assis à la droite de Dieu…Seigneur, rece­vez mon âme. » [Actes, 7, 56].

La sainte litur­gie qui annonce celle du Ciel, nous y pré­pare. Dans les lita­nies des saints, l’Église prie Dieu « d’élever notre esprit au désir des choses célestes ». Dans la col­lecte de la pre­mière messe de Noël, elle demande « qu’ayant connu sur la terre les mys­tères de cette lumière, nous puis­sions aus­si goû­ter au ciel les joies dont elle est la source » ; et dans celle du qua­trième dimanche après Pâques, « que nos cœurs res­tent fixés là où se trouvent les vraies joies. »

A l’école de Jésus-​Christ, contem­plé dans leur vie d’oraison, les saints du Carmel vivaient tour­nés vers le séjour des bien­heu­reux. Nous les voyons atti­rés par Dieu, sai­sis par Jésus-​Christ, ne vou­lant faire qu’un avec Lui. Lorsque sainte Thérèse de Jésus fut sur le point de rece­voir le saint Viatique, le 3 octobre 1582, son visage se trans­fi­gu­ra et d’une voix émue elle par­la à Notre-​Seigneur en ces termes : « O mon Seigneur et mon Époux, l’heure tant dési­rée est enfin venue ; il est temps de nous voir ! (…) Il est temps que je sorte de cet exil et que mon âme, ne fai­sant qu’un avec vous, jouisse de ce qu’elle a tant dési­ré. » [P. François de Ribera, Vie de sainte Thérèse, Éd. Lecoffre, 1868, p. 318]. Un même désir du Ciel anime l’âme de saint Jean de la Croix : « O flamme de l’Esprit-Saint, s’écrie t‑il, […] puisque tu te montres si favo­rable que de vou­loir te don­ner à moi dans l’éternelle vie, exauce ma prière ! (…) Brise enfin le léger tis­su de la vie pré­sente. N’attends pas que le cours du temps et le nombre des années viennent le tran­cher natu­rel­le­ment. Accorde-​moi de t’aimer dès main­te­nant avec la plé­ni­tude et le ras­sa­sie­ment sans fin auquel j’aspire. »[Vive Flamme B, str. 1, in Jean de la Croix. Œuvres com­plètes, Éd. du Cerf, 2004, p. 1471].

Lorsque Le père de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus tom­ba malade, on fit cou­rir le bruit que l’entrée au Carmel de sa petite der­nière était la cause de sa mala­die. Sainte Thérèse vit dans ces ragots de nou­velles piqûres d’épingles diri­gées par « la douce main de son Jésus ». Elle écrit à Céline : « Laissons Jésus nous arra­cher tout ce qui nous est le plus cher, et ne lui refu­sons rien… » [L. 86].« Plus notre cœur est au Ciel, dit-​elle, moins nous sen­tons ces piqûres d’épingles.»[L. 81].

Tout chré­tien qui tend à la per­fec­tion, et donc tout ter­tiaire, se doit d’entretenir et de déve­lop­per en lui la pen­sée du Ciel. [Imit. L. 4, ch. 4, 1–2]. Elle est source de lumière dans notre vie, source de force, aus­si, dans les ten­ta­tions et les épreuves, source de joie, source d’activité, de pro­grès spi­ri­tuel et de l’esprit missionnaire.

« Que notre foi se réchauffe au sou­ve­nir des véri­tés qu’elle croit, écrit saint Grégoire, que nos dési­rs s’enflamment pour le Ciel ; l’aimer c’est déjà y aller… Que notre esprit ne s’attache à rien dans ce bas monde, où il fau­dra tout quit­ter et si tôt. » [Hom.14, in Evangel.]. 

C’est la grâce que nous pou­vons deman­der en ce mois de novembre à Celle que nous invo­quons sous le titre de « Porte du Ciel ». Avec elle, contri­buons, par nos prières et nos sacri­fices, à y faire entrer de nom­breuses âmes répon­dant au mes­sage du Cœur imma­cu­lé de Marie, à Fatima, celui que nous rap­pe­lons entre les dizaines de notre cha­pe­let : « condui­sez toutes les âmes au Ciel ».

† Je vous bénis.

Abbé L.-P. Dubrœucq †

Retraites carmélitaines

Retraites car­mé­li­taines :

Retraite du 7 au 12 jan­vier 2013 : 16 H 00 ‑16 H 00 au Prieuré de Gastines, 49380 Faye d’Anjou
Retraite du15 au 20 juillet 2013 : 16 H 00 ‑16 H 00 au Prieuré de Gastines, 49380 Faye d’Anjou 

Retraites mixtes (hommes et dames),ouvertes prin­ci­pa­le­ment aux ter­tiaires du car­mel mais aus­si aux per­sonnes inté­res­sées par la spi­ri­tua­li­té du carmel.

Inscriptions auprès de M. l’ab­bé Dubroeucq au prieu­ré de Gastines tél : 02 41 74 12 78

Comme l’in­dique l’or­do de 2012,des messes sont célé­brées au Mans
tous les dimanches et fêtes d’o­bli­ga­tion à l’a­dresse suivante : 

Chapelle Notre-​Dame de l’Annonciation
1, rue des Edelweiss
72000 Le Mans
(Quartier des Maillets)

Tél : au prieu­ré Saint Louis-​Marie Grignon de Montfort, 49380 Faye d’Anjou ou au 06 16 80 63 17