Les preuves que le grand tissu de lin a recueilli le corps du Christ après sa descente de croix ne font désormais l’objet d’aucun doute pour les spécialistes qui l’ont étudié de près.
Le Suaire de Turin n’en finit pas de fasciner les esprits, tant son histoire et les apports de la science sur l’image du Crucifié, avec les traces qui l’accompagnent, s’accumulent en faveur de son authenticité. Que les propagandistes ennemis du Christ le veuillent ou non, les preuves que le grand tissu de lin a recueilli le corps du Christ après sa descente de croix ne font désormais l’objet d’aucun doute pour les spécialistes qui l’ont étudié de près. Seule demeure mystérieuse l’origine de la formation de l’image du corps flagellé et couronné d’épines. La Résurrection du Christ peut seule être une explication, sans pour autant que la science soit capable d’en expliquer la genèse exacte, encore moins la reproduire.
L’historien Jean-Christian Petitfils, spécialiste de l’histoire moderne mais qui s’est aussi fait connaître par une biographie sur Jésus, a entrepris une synthèse complète de l’histoire du Saint Suaire et des études scientifiques qui se sont succédé depuis les premiers clichés photographiques de 1898 qui avaient révélé que l’image du négatif était plus parlante que l’image visible à l’œil nu. S’il existe quelques périodes durant lesquelles on ne peut savoir avec certitude où se trouvait le Suaire ou par qui il a été transporté, une chronologie assez précise du cheminement de la relique permet de comprendre comment elle est arrivée en France puis en Savoie et enfin à Turin.
Abordant ensuite les apports de la science, l’auteur expose la succession des études qui ont précédé et suivi jusqu’à nos jours la fameuse datation au carbone 14 de 1988, fixant autour du XIIIe siècle la date du Suaire. Cette péripétie largement médiatisée a en fait discrédité aux yeux des personnes averties les laboratoires qui se sont prêtés à ce fiasco scientifique dont les résultats détaillés de l’expérience n’ont pas été publiés à l’époque, comme c’est le cas pour toute publication scientifique sérieuse. La remise en cause de cette pseudo conclusion n’a pas empêché les opposants au Saint Suaire de continuer à déverser les mêmes mensonges sur le Suaire en répétant en boucle qu’il s’agit d’un faux du Moyen-Age. On discerne les enjeux religieux de cette question.
Malgré des affirmations parfois surprenantes et contestables (datation des quatre évangiles dans les années 70, p. 29 – mort de Jésus à 39 ans ! – ténèbres du Vendredi Saint commençant après la mort de Jésus et non pas dès la sixième heure (St Matthieu XXVII, 45) p. 401 et autres libertés prises sur la lettre de l’Évangile -, l’auteur offre une reconstitution claire des hypothèses concernant la localisation du Suaire et une synthèse accessible des apports scientifiques les plus récents concernant tout ce qui a pu être observé sur le Suaire de Turin. Tandis que l’étude rapproche le Linceul du Suaire d’Oviedo et de la Tunique d’Argenteuil pour montrer les convergences scientifiquement constatées des trois reliques, on s’étonne de la mise à l’écart du voile dit de Véronique, malgré le miracle survenu devant de nombreux témoins, lors de son ostension du 6 janvier 1849, authentifié par un bref de Léon XIII, le 1er octobre 1885).
Distinguant avec raison le caractère historique de la Résurrection et l’acte de foi qu’elle nécessite dans le chemin du salut, Jean-Christian Petitfils signe un ouvrage qui répond aux questions que croyants et incroyants honnêtes se posent au sujet d’un témoignage irrécusable de la Passion et de la Résurrection de Notre Seigneur.
Source : L’Écho des écoles n° 73 – novembre 2022