Lire et méditer le Notre Père

Dieu en gloire, fresque Giannicola Paolo Smicca (1460-1544)

Comment évi­ter la rou­tine dans nos prières ?

Peut-​être pourrions-​nous nous ima­gi­ner en train d’ap­prendre à prier direc­te­ment de la bouche de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Loin d’être une rêve­rie, cela est bel et bien arri­vé… C’est ce que nous offre, en effet, la prière du Notre Père, cette prière simple et pro­fonde que le Christ nous a ensei­gnée. Depuis des siècles, les plus grands esprits de l’Église se sont pen­chés sur ce texte sacré. Saint Augustin, Thérèse d’Avila, Thomas d’Aquin… tous ont cher­ché à per­cer les mys­tères de cette prière et à nous gui­der dans sa médi­ta­tion. Ces mots mêmes nous viennent de Dieu. Lorsque l’on y songe bien, il y a là de quoi nour­rir toute notre vie spi­ri­tuelle et de quoi évi­ter la mono­to­nie dans nos prières.

Voici donc quelques réfé­rences qui donnent une expli­ca­tion du Notre Père, ain­si que des élé­ments pour le médi­ter et en faire une vraie prière.

On trouve donc le Pater dans l’évangile de saint Matthieu au cha­pitre 6. Les Pères de l’Eglise qui com­mentent son évan­gile en parlent donc. On peut lire le Commentaire sur saint Matthieu de saint Jérôme (col­lec­tion Sources chré­tiennes, n° 242, édi­tions du Cerf). Également celui de saint Cyprien de Carthage (col­lec­tion Sources chré­tiennes, n° 431, édi­tions du Cerf). On peut aus­si médi­ter le magni­fique Commentaire sur le Sermon sur la Montagne écrit par saint Augustin (plu­sieurs édi­tions pos­sibles). Il y com­mente les huit Béatitudes et le Notre Père et montre le lien des unes avec l’autre. Notons enfin les Homélies sur le Notre Père par saint Grégoire de Nysse (col­lec­tion Sources Chrétiennes, n° 596, édi­tions du Cerf).

Dans une époque plus tar­dive, Saint François d’Assise a écrit une belle para­phrase du Pater qui pro­longe cette prière (Commentaire du Notre Père, édi­tions du Cerf). Saint Thomas d’Aquin, quant à lui, l’étudie de façon minu­tieuse dans la Somme théo­lo­gique, lIa Ilae Question 83, article 9. Mais sur­tout il a prê­ché de magni­fiques Sermons sur le Pater et l’Ave Maria, que l’on peut trou­ver aux Nouvelles Editions Latines.

Parmi les auteurs plus modernes, on peut signa­ler que sainte Thérèse d’Avila donne une longue médi­ta­tion pra­tique sur cha­cune des demandes du Pater dans son livre Le Chemin de la Perfection (cha­pitres 27–42). Et de son côté, saint Louis-​Marie Grignion de Montfort pro­pose encore une expli­ca­tion du Notre Père dans Le Secret admi­rable du Très Saint Rosaire lorsqu’il explique les dif­fé­rentes prières qui com­posent le chapelet.

Toutes ces expli­ca­tions et com­men­taires du Pater sont admi­ra­ble­ment syn­thé­ti­sés dans Le Catéchisme du Concile de Trente à par­tir du cha­pitre 39. Il s’agit de la der­nière par­tie du Catéchisme où l’on étu­die la prière. Et quoi de mieux que de reprendre les paroles mêmes de Notre Seigneur pour nous apprendre à prier et pour faire naître dans notre âme la vraie prière des enfants de Dieu ?

Source : Le Seignadou – février 2025