Paroles de Charles de Foucauld

Quelques perles par­mi d’autres, dans les écrits de Charles de Foucauld.

Voix haute, voix basse

Vous par­lez, mon Dieu, aux hommes de deux manières sur­tout, à haute voix pourrait-​on dire, et à voix base… A haute voix par vos livres ins­pi­rés, la Sainte Écriture ; à voix basse par tout ce qu’ins­pire votre grâce, par toutes les paroles inté­rieures que vous ins­pi­rez aux fidèles… Que sais-​je de vous ? Assez pour connaître que vous êtes l’Infini, l’Être, la Perfection, et cela suf­fit pour me mon­trer que je dois vous aimer sans mesure ; pour­tant, je me réjouis de mieux vous connaître dans le Ciel ; en voyant mieux vos beau­tés, je vous aime­rai davan­tage (Retraite à Nazareth).

Comment résister à la tentation

Pour résis­ter à la ten­ta­tion, il faut deux choses : 1° de longues heures consa­crées à la prière, chaque jour, avec une régu­la­ri­té invio­lable ; 2° la prière conti­nuelle pen­dant le reste du temps, c’est-à-dire que, pen­dant les diverses occu­pa­tions qui rem­plissent le reste de la jour­née, il faut avoir l’esprit sans cesse atta­ché à Dieu, les yeux sans cesse tour­nés vers lui, soit par la simple pen­sée de sa pré­sence, soit par la médi­ta­tion ‚soit par des prières vocales, peu importe le moyen, pour­vu que l’on regarde son Bien-​Aimé (Méditations sur l’Evangile).

La dernière place

Et l’estime du monde, qu’est-ce ? (…) Dieu est né, il a vécu, il est mort dans la plus pro­fonde abjec­tion et les der­niers op­probres, ayant pris une fois pour toutes tel­lement la der­nière place que nul n’a jamais pu être plus bas que lui… Et s’il a occu­pé avant tant de constance, tant de soin, cette der­nière place, c’est pour nous ins­truire, pour nous apprendre que les hommes et l’estime des hommes ne sont rien, ne valent rien ; qu’il ne faut pas mépri­ser ceux qui oc­cupent les plus basses des plus basses condi­tions ; que les plus pauvres, les plus abjects ne doivent pas s’attrister de leur bas­sesse : ils sont près de Dieu, près du Roi des rois de ce monde ; c’est pour nous ap­prendre que notre conver­sa­tion n’étant pas de ce monde, nous ne devons faire aucun cas de la figure de ce monde, mais ne vivre que pour le royaume des Cieux que le Dieu-​Homme voyait dès ici-​bas par la vision béa­ti­fique, et que nous devons consi­dé­rer sans cesse, des yeux de la foi, mar­chant en ce monde comme si nous n’étions pas de ce monde, sans sou­ci des choses exté­rieures, ne nous occu­pant qu’à une chose : à regar­der, à aimer notre Père céleste, et à faire sa volon­té (Retraite à Nazareth).

Le fiat de la Sainte Vierge

Notre-​Dame qui, par ton oui a chan­gé la face du monde, prends près de toi ceux qui veulent dire oui pour tou­jours. Tu sais le prix de ce mot, fais que nous ne recu­lions pas devant ce qu’il exige de nous, apprends-​nous à le dire comme toi, dans l’hu­mi­li­té, la sim­pli­ci­té et l’abandon à la volon­té du Père. Demande à ton fils Jésus, que nos oui quo­ti­diens servent plus par­fai­te­ment la volon­té de Dieu pour notre bon­heur et celui du monde entier. Amen. » [Prière pour l’Annonciation).

Prière d’abandon

Mon Père, Je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plai­ra.
Quoi que tu fasses de moi, je te remer­cie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volon­té se fasse en moi, en toutes tes créa­tures, je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’a­mour de mon cœur, parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour de me don­ner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infi­nie confiance, car tu es mon Père.

Source : Fideliter n°231, mai-​juin 2016.