Né vers 530 en Aquitaine, et mort en 609.
Saint Virgile naquit en Aquitaine vers l’an 530 d’une riche famille gallo-romaine. Il grandit et préserva la vertu de pureté.
Ayant la vocation religieuse, il entra au monastère de Lérins dont il devint l’Abbé, en raison de sa régularité.
Puis, il fut appelé à gouverner l’abbaye St-Symphorien d’Autun.
Une nuit, alors que Virgile veillait dans l’abbaye, un diable lui apparut sous une forme effroyable, Virgile fit le signe de la croix et ce fantôme infernal disparut. Un religieux eut néanmoins une apparition semblable et fut tellement impressionné qu’il fut atteint de fièvre. Le saint Abbé pria auprès de lui et le mal le quitta.
Au décès de Licérius, archevêque d’Arles, saint Syagrius, évêque d’Autun, recommanda Virgile pour ses vertus éminentes auprès du clergé et du peuple d’Arles, lesquels optèrent pour Virgile qui, malgré son opposition, dut céder à une insistance unanime. Il fut ainsi sacré en 580.
Saint Grégoire le Grand, pape dès 590, avait été avisé par des israélites que certains de leurs coreligionnaires, commerçant avec Marseille, avaient été baptisés de force. Arles étant alors la métropole, le pape prescrivit à Virgile d’y porter remède.
Dans une autre lettre, du 6 juin 595, le pape demande au métropolitain de veiller à ce que cesse dans tout le royaume de Childebert II la simonie, ce péché qui consiste à ordonner des clercs en échange d’argent.
En 597, Virgile sacre saint Augustin de Cantorbéry, le grand apôtre de l’Angleterre. Coïncidence, Lérins, où Virgile avait été formé, et l’Angleterre qu’Augustin évangélise, sont chacune surnommées l’Île des Saints.
Virgile fit édifier à Arles la basilique St-Etienne, un monastère, et une église sous le vocable de Saint-Honorat, fondateur de Lérins et archevêque d’Arles. Lors de la construction de l’église, les colonnes ne pouvaient pas être dressées malgré tous les moyens employés. Les ouvriers le signalent à Virgile qui y vit l’action du démon et leur dit : Mes enfants, ne vous donnez pas tant de peines ; ce serait inutile, vous ne réussiriez pas. A une résistance surnaturelle, il faut opposer une force surnaturelle. Puis, après avoir prié, il adressa un exorcisme au démon, et les colonnes purent être dressées normalement.
Un diacre d’Arles avait un neveu qui trouva la mort en tombant d’un rempart. L’oncle porta le corps auprès de Virgile et le supplia de le ramener à la vie avec tant d’instances que le saint évêque pria ardemment et obtint la résurrection de l’enfant. Une autre fois, c’est une mère qui fit approcher le cercueil de sa fille unique auprès de Virgile alors qu’il célébrait la Messe. Elle le supplia de lui rendre sa fille. Il pria Dieu avec ferveur, et la défunte ouvrit les yeux et reçut l’ordre du pontife de se lever. Virgile voulut se dérober, mais la foule le cerna et lui arracha plusieurs parts de ses vêtements comme des reliques.
Une nuit, à la sortie des matines, un homme, aveugle depuis quinze ans, se posta pour obtenir du saint archevêque sa guérison ; le saint pria, fit un signe de croix sur les yeux de cet homme, et celui-ci recouvra la vue.
Virgile prédit le jour de sa mort, et donna ordre qu’on l’ensevelît avec le cilice qu’il portait toujours. En 609[1], l’échéance étant arrivée, il se coucha et commença à réciter l’office divin et… s’endormit dans le Seigneur, terminant au ciel l’office qu’il commença sur terre. Une odeur très parfumée s’exhala de son corps.
Lors des funérailles, tandis qu’on acheminait le cercueil vers l’église St-Honorat pour l’y ensevelir, on apporta le corps d’une jeune fille qui venait de décéder au village voisin. Les villageois supplient le clergé de mettre en contact les deux cercueils et de prier. Chose faite, on entonne le Kyrie, la foule répond, et au septième Kyrie, la fille ressuscite ! Un frisson de religieuse stupeur saisit le peuple, puis laisse place à une sainte allégresse[2].
Le monastère de Lérins et le diocèse de Fréjus fêtent saint Virgile le 5 mars, tandis que l’Eglise d’Arles le célébrait le 10 octobre.
Abbé L. Serres-Ponthieu