Sermon de Mgr Lefebvre – Pentecôte – Confirmations – 30 mai 1982

Mes bien chers enfants,

C’est à vous sur­tout que je vou­drais adres­ser quelques mots, à l’occasion de la récep­tion du sacre­ment de confir­ma­tion, que je vais vous don­ner dans quelques instants.

Je suis bien cer­tain que vous avez été par­fai­te­ment pré­pa­rés par vos chers parents, par vos prêtres et que vous savez par­fai­te­ment ce qu’est le sacre­ment de confirmation.

Cependant je vou­drais insis­ter sur le fait que ce sacre­ment a été ins­ti­tué par Notre Seigneur Lui-​même. Ce n’est pas l’Église qui a ins­ti­tué ce sacre­ment. Ce n’est pas un pape, ce n’est pas un concile, c’est Notre Seigneur Jésus-​Christ Lui-même.

Or vous savez que Notre Seigneur Jésus-​Christ est Dieu. Donc c’est Dieu Lui-​même qui a pris soin d’instituer ce sacre­ment de confir­ma­tion. Nous ne pou­vons pas pen­ser que ce sacre­ment n’est pas impor­tant. Pourquoi le Bon Dieu Lui-​même a pris soin d’instituer les sept sacre­ments et par­mi les­quels se trouve le sacre­ment de confirmation ?

Parce que pré­ci­sé­ment ce sacre­ment porte ce nom de confir­ma­tion. Pourquoi de confir­ma­tion ? Parce que cela vous confirme dans la grâce que vous avez reçue au jour de votre baptême.

Le jour de votre bap­tême vous avez reçu le Saint-​Esprit. Cette fois-​ci vous allez être confir­més en grâces, confir­més dans la récep­tion des dons du Saint-​Esprit. Vous allez le rece­voir avec plus d’abondance. Votre cœur sera plus rem­pli de l’amour du Bon Dieu après le sacre­ment de confir­ma­tion. Et même votre cœur, votre âme, sera mar­quée d’un signe, un signe indé­lé­bile, c’est-à-dire qui ne sera jamais effa­cé. Les anges du Ciel, vos anges gar­diens, après la confir­ma­tion, sau­ront que vous avez reçu le sacre­ment de confir­ma­tion. Votre âme est mar­quée comme elle a été mar­quée le jour du bap­tême ; elle va être mar­quée aus­si après la confirmation.

Alors quand allez-​vous rece­voir cette grâce du sacre­ment de confirmation ?

Voici en quelques mots la céré­mo­nie que je vais faire et qui n’est pas autre chose que la céré­mo­nie que vos parents ont connue lorsqu’ils ont reçu le sacre­ment de confir­ma­tion. C’est la même céré­mo­nie. C’est celle que j’ai connue, moi, quand j’étais enfant et que j’ai reçu le sacre­ment de confir­ma­tion. Et mes parents et mes grands-​parents et vos parents et vos grands-​parents ont tous reçu le sacre­ment de confir­ma­tion de la manière dont je vais vous le don­ner maintenant.

Par consé­quent, je n’invente rien. Je n’ajoute pas un mot ; je ne change aucune céré­mo­nie, aucun geste ; je vais faire exac­te­ment ce que l’Église a deman­dé pen­dant vingt siècles.

Alors vous pour­rez être cer­tains que ce sacre­ment est un sacre­ment qui va vous don­ner la grâce. Sinon il fau­drait dire que pen­dant vingt siècles, ceux qui ont reçu le sacre­ment de confir­ma­tion se sont trom­pés et qu’ils n’ont pas reçu la grâce du sacre­ment. Ce n’est pas possible !

Alors voi­ci quelles sont les céré­mo­nies. Vous allez venir, accom­pa­gnés de vos par­rain et mar­raine qui vont mettre leur main droite sur l’épaule droite des confir­mands afin de bien mon­trer qu’ils se rendent res­pon­sables, eux aus­si, de la grâce que vous allez recevoir.

Et vous allez d’abord entendre la prière que l’évêque va réci­ter sur vous en éten­dant les mains. L’évêque étend les mains, de ce geste qui signi­fie l’appel du pon­tife au Saint-​Esprit pour des­cendre et prendre pos­ses­sion de votre âme d’une manière plus par­faite, plus com­plète encore que par le bap­tême. Et c’est pour cela que l’évêque nomme les sept dons du Saint-​Esprit. Et vous répon­drez avec la cho­rale qui répond aus­si : Amen, amen, amen, c’est-à-dire oui, ain­si soit-​il, qu’il en soit ain­si ; que les dons du Saint-​Esprit des­cendent en moi, qu’ils des­cendent en nous. Vous répon­drez amen de tout votre cœur.

Et puis ensuite, vous vous appro­che­rez de l’évêque et c’est à ce moment-​là que vous allez rece­voir le sacre­ment de confir­ma­tion. Quand l’évêque impose sa main sur votre tête, signe votre front du signe de la Croix, avec le Saint Chrême, consa­cré le Jeudi Saint par l’évêque et qu’il récite les prières du sacre­ment de confirmation.

À ce moment-​là pré­cis, le Saint-​Esprit des­cend dans votre âme. Oh, ce n’est pas long comme céré­mo­nie. Vous savez bien que le Bon Dieu a créé le monde sim­ple­ment par sa parole. Le Bon Dieu est tout-​puissant. Il peut faire ce qu’il veut.

Alors puisque le Bon Dieu a vou­lu ins­ti­tuer ce sacre­ment par ce geste, par ces paroles, en un ins­tant l’Esprit Saint des­cend dans votre âme. Et vous vous sen­ti­rez plus forts après le sacre­ment de confir­ma­tion. Vous aurez des forces plus grandes. Vous aime­rez davan­tage le Bon Dieu ; vous serez davan­tage atta­chés à Notre Seigneur Jésus-​Christ. Et vous serez davan­tage des sol­dats de Notre Seigneur Jésus-​Christ, pour lut­ter contre le démon, contre tout ce qui peut vous entraî­ner dans le péché. Le démon fait tout ce qu’il peut pour arra­cher nos âmes. Il ne veut pas que nous allions au Ciel ; il veut que nous allions en enfer avec lui. Alors, le sacre­ment de confir­ma­tion, vous donne comme une armure. Vous êtes armés, vous serez plus forts pour lut­ter contre ce démon, l’ennemi de nos âmes.

Voilà ce que vous rece­vrez par le sacre­ment de confir­ma­tion. Et puis ensuite, l’évêque frappe votre joue. Pour mon­trer jus­te­ment que vous êtes capables de résis­ter, que vous êtes forts, que vous avez reçu une grâce qui vous rend forts contre les attaques du démon. C’est pour cela que l’évêque fait ce geste. Les épreuves, les dif­fi­cul­tés que vous aurez au cours de votre vie chré­tienne, eh bien, vous arri­ve­rez à les sup­por­ter, par la grâce du Saint-Esprit.

Et puis ensuite vous redes­cen­drez à votre place. De nou­veau l’évêque va réci­ter une prière ; vous demeu­rez à genoux. Et puis après cette prière, après la béné­dic­tion de l’évêque, vous vous met­trez debout pour réci­ter votre pro­fes­sion de foi : le Je crois en Dieu, le Notre Père, le Je vous salue Marie.

Vous mani­fes­te­rez par là que vous n’avez pas peur d’être catho­lique, d’être chré­tien et que vous pro­fes­sez votre foi devant tout le monde. Ce n’est pas tou­jours facile ! Demandez à vos parents si c’est tou­jours si facile que cela de mani­fes­ter son appar­te­nance à Notre Seigneur Jésus-​Christ. Ce n’est pas facile dans ce monde mau­vais, dans ce monde qui nie Notre Seigneur Jésus-​Christ, qui lutte contre Notre Seigneur Jésus-​Christ. Eh bien même au détri­ment de choses que l’on peut avoir, même de sa répu­ta­tion s’il le fal­lait. Eh bien, j’affirme que je suis chré­tien et que je demeu­re­rai chré­tien jusqu’à la fin de mes jours. C’est ce que vous avez déjà dit au jour du bap­tême par la bouche de vos par­rain et mar­raine. Eh bien main­te­nant, vous allez le faire vous-​mêmes. Maintenant vous êtes suf­fi­sam­ment grands, vous connais­sez vos prières et donc vous êtes bien capables de réci­ter le Je crois en Dieu, le Notre Père et le Je vous salue Marie, publi­que­ment. Et toute l’assemblée va s’unir à vous, en sou­ve­nir de la confir­ma­tion que nous avons reçue.

Nous réci­te­rons ces prières ensemble afin de mani­fes­ter devant le monde, devant les saints Anges, devant le Ciel, notre foi catholique.

Voilà mes chers enfants, ce que l’évêque va faire dans quelques ins­tants, afin que vous rece­viez la grâce de ce sacre­ment. Car on ne le reçoit qu’une seule fois dans sa vie, ce sacre­ment. On ne reçoit pas deux fois la confir­ma­tion. C’est pour­quoi cette jour­née pour vous doit mar­quer dans votre vie. Cela doit être un point impor­tant dans votre vie, une étape, qui vous fait meilleur chré­tien, chré­tien plus fidèle aux ensei­gne­ment de Notre Seigneur et de la très Sainte Vierge Marie.

Vous savez que les apôtres ont reçu le Saint-​Esprit dans le Cénacle, ils entou­raient la Vierge Marie. Et c’est l’enseignement de l’Église que les apôtres ont reçu cette grâce, par l’intermédiaire de la très Sainte Vierge Marie. La Vierge Marie était rem­plie du Saint-​Esprit ; elle ne pou­vait pas rece­voir le Saint-​Esprit davan­tage, la Vierge Marie. Alors elle qui était rem­plie du Saint-​Esprit, elle a com­mu­ni­qué – par la grâce du Bon Dieu évi­dem­ment – elle a com­mu­ni­qué le Saint-​Esprit aux apôtres qui l’entouraient. Et c’est par la Vierge Marie qu’ils ont reçu le Saint-​Esprit et que les langues de feu se sont posées sur leur tête et ont signi­fié l’Esprit qu’ils recevaient.

Alors, vous aus­si, par la grâce que vous allés rece­voir ; vous la rece­vrez par la Vierge Marie. Alors soyez fidèles à la très Sainte Vierge Marie. J’espère que vous avez tous votre cha­pe­let sur vous et que vous le réci­tez. Alors faites en sorte d’être bien dévots à la très Sainte Vierge Marie, aimez-​la de tout votre cœur, comme vous aimez votre maman de la terre. Eh bien aimez aus­si beau­coup et encore plus votre Maman du Ciel qui vous pro­tège, qui veut vous don­ner toutes les grâces dont vous avez besoin.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit. Ainsi soit-il.

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.