Combat pour la vie

Le plus simple, le plus évident, le plus effi­cace, après réflexion, consis­tait à don­ner des exemples d’ac­tions qui ont réus­si à un niveau ou à un autre. C’est pour­quoi nous pro­po­sons trois articles sur des actions au Portugal, en Argentine et aux Etats-Unis.

L’avortement, nous le savons bien, est un grave péché contre Dieu, un crime (homi­cide) contre l’être humain que l’on assas­sine, une lourde faute à l’é­gard de la socié­té, que l’on lèse de diverses façons, notam­ment en la pri­vant d’un de ses futurs membres, un drame enfin pour la femme, pour la mère qui en est la com­plice et, le plus sou­vent, la victime.

Nous savons aus­si que, chaque année, envi­ron 200 000 avor­te­ments se com­mettent dans notre pays, ce qui repré­sente une catas­trophe spi­ri­tuelle, morale et humaine majeure. Ce crime social mas­sif et conti­nuel attire sur nous les malé­dic­tions divines.

Et pour­tant… Et pour­tant, nous ne fai­sons pas grand-​chose de concret contre cette situa­tion dra­ma­tique. Sans doute déplorons¬nous ce drame de l’a­vor­te­ment. Sans doute prions-​nous pour que ce fleau cesse. Mais, pour la plu­part d’entre nous, notre action concrète s’ar­rête là.

Nous avons, bien enten­du, de bonnes rai­sons, d’ex­cel­lentes excuses.

« Tous les com­bats pré­cé­dents ont échoué ! »
« En France, on ne modi­fie pas une légis­la­tion par des mani­fes­ta­tions ! »
« L’avortement est pas­sé dans les moeurs, on ne peut plus le supprimer ! »

En consa­crant notre dos­sier au com­bat pour la vie, à l’oc­ca­sion du tren­tième anni­ver­saire de la sinistre loi Veil qui a léga­li­sé le crime dans notre pays, nous avons vou­lu pré­ci­sé­ment atta­quer de front ces « bonnes rai­sons » de ne rien faire, de res­ter sage­ment dans son coin en lais­sant le crime se com­mettre sans réac­tion aucune : poli­tique scan­da­leuse qui est celle de l’é­pis­co­pat fran­çais, à la dif­fé­rence d’autres épis­co­pats plus offensifs.

Alors, nous n’a­vons pas cher­ché dans notre dos­sier à rédi­ger de grandes démons­tra­tions par A+B pour mani­fes­ter que l’a­vor­te­ment n’est pas bien, qu’il fau­drait qu’il n’existe pas, etc. Nous nous sommes dit tout sim­ple­ment : Que faire ? Comment agir pour contri­buer, très concrè­te­ment, à endi­guer le fléau ?

Le plus simple, le plus évident, le plus effi­cace, après réflexion, consis­tait à don­ner des exemples d’ac­tions qui ont réus­si à un niveau ou à un autre. C’est pour­quoi nous pro­po­sons trois articles sur des actions au Portugal, en Argentine et aux Etats¬Unis. Après les avoir étu­diés, cha­cun de nous devra se poser la ques­tion que s’a­dres­sait saint Augustin au moment où il hési­tait à fran­chir le pas de la conversion :

« Si tant et tant l’ont fait, pour­quoi n’en serais-​je pas capable ? » Si les Portugais, les Argentins, les Américains font recu­ler l’a­vor­te­ment, ou du moins gagnent cer­taines batailles du com­bat pour la vie, pour­quoi les Français n’y réussiraient-​ils pas ?
D’autant que, dans notre pays, les asso­cia­tions de lutte pour la vie ne manquent pas, comme le montre l’ar­ticle du doc­teur Perrel qui les pré­sente une à une : il suf­fit de les ren­for­cer de sa pré­sence et de son mili­tan­tisme pour qu’aus­si­tôt le com­bat se réchauffe et se régé­nère. Et ne croyons pas que ce mili­tan­tisme pro-​vie soit insi­gni­fiant : la haine incroyable que ren­contrent les actions, pour­tant déri­soires à vue humaine, du doc­teur Dor, est un bon ther­mo­mètre de leur effi­ca­ci­té. Les enne­mis, eux, ne se trompent pas de combat.

Et si nous n’a­vons pas le cou­rage, la dis­po­ni­bi­li­té, la san­té de rejoindre ces com­bats mili­tants et publics, cha­cun de nous peut par­ti­ci­per sans dif­fi­cul­té à des actions telles que les prône SOS Mamans, c’est-​à-​dire le sou­tien concret, immé­diat, tan­gible, indi­vi­duel à des mères en dif­fi­cul­té, pour les aider à ne pas recou­rir à l’a­vor­te­ment, à gar­der leur bébé, à l’ac­cueillir et à l’é­le­ver, à le faire bap­ti­ser même dans un cer­tain nombre de cas. Sans phrases, sans grandes décla­ra­tions creuses, on fait alors recu­ler effec­ti­ve­ment l’a­vor­te­ment mal­gré la loi de mort.

Abbé Régis de Cacqueray †
Supérieur du District de France

Source : Fideliter n° 162

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.

Fideliter

Revue bimestrielle du District de France de la Fraternité Saint-Pie X.