Le mercredi 29 juin au matin, dans la prairie riante qui jouxte le séminaire d’Écône, en Valais (Suisse), sous une tente érigée pour la circonstance, S. E. Mgr Alfonso de Galaretta a conféré le sacrement de l’ordre à quelques jeunes lévites. Parmi eux se trouvaient onze Français : dix d’entre eux étaient ordonnés au service de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, et un autre pour la Fraternité Saint-Dominique.
La plupart et même probablement tous ces prêtres exerceront leur ministère, prochainement ou bien dans quelques années, dans l’une ou l’autre des maisons (prieurés, écoles, etc.) du district de France. Fideliter a pu les interroger. Sur onze, dix d’entre eux ont bien voulu accepter cet entretien.
Quatre questions leur ont été posées :
1 – Quand avez-vous pris la décision d’entrer au séminaire ? Le cas échéant, quel aspect du sacerdoce vous a attiré pour répondre à l’appel de Dieu ?
2 – Dans le courant des mois derniers, vous avez reçu certaines grâces et pu exercer pour la première fois les pouvoirs qui vous ont été confiés. Quels moments garderezvous surtout en mémoire ?
3 – À qui va principalement votre gratitude ?
4 – Où êtes-vous envoyé et quelles sont vos dispositions après cette nomination ?
Que la présentation de ces nouveaux prêtres et leurs réponses permettent à nos lecteurs de connaître ceux qui, un jour ou l’autre, s’occuperont de leurs âmes, et contribuent à éveiller des vocations parmi nos jeunes gens !
Abbé Amaury Graff
Abbé Amaury GRAFF
Ce n’est pas un événement, mais un ensemble de circonstances providentielles qui m’ont amené au séminaire. Au cours moyen j’ai pour la première fois parlé à un prêtre de l’appel que j’entendais. La lecture de la vie de saint Jean Bosco a été aussi une étape importante.
Et puis j’avais dans ma famille de nombreux prêtres déjà à mes côtés. Enfin le ministère des frères et des prêtres, à l’école Saint-Joseph des Carmes, a été lui aussi déterminant, sans que jamais cependant je n’aie été poussé par eux vers le sacerdoce.
Les cérémonies de l’ordination se succèdent rapidement, à l’exception de l’imposition des mains par l’évêque et les prêtres. À ce moment-là on prend mieux conscience de ce qui nous est donné. Je me souviendrai toujours de cet instant-là. Et aussi de la première bénédiction que j’ai donnée à mes parents ; de la première fois que j’ai consacré la sainte hostie…
C’est à la sainte Trinité que va d’abord ma gratitude, et puis bien entendu à mon père et à ma mère.
Je suis nommé à l’école Saint-Joseph des Carmes. J’aurai la joie de pouvoir lui rendre ce qu’elle m’a donné, de participer à l’éducation des enfants. Je me rends dans un cadre que je connais bien !
Abbé Raphaël du Chazaud
Abbé Raphaël du CHAZAUD
Quand j’avais 10 ou 11 ans, j’étais à l’école Saint-Michel. J’ai pu côtoyer les abbés, en particulier l’abbé Érick Briols, et leur présence a été déterminante pour ma vocation. Le fait de servir la messe a été également crucial. L’abbé Benoît Knittel m’a dit : « Je vais vous donner une bénédiction pour que la petite flamme de votre appel ne s’éteigne jamais. » De fait, elle ne s’est pas éteinte. L’école m’a placé dans un cadre favorable à cette vocation. L’appel est resté au fond de l’âme. J’y ai répondu définitivement pendant mes études supérieures. Aucun aspect du sacerdoce ne m’a attiré plus qu’un autre. J’avais du goût pour le métier militaire, mais étais persuadé que cela ne me conviendrait pas. J’étais convaincu que la vraie voie pour moi était dans le sacerdoce.
Je garderai toujours en mémoire la foi des fidèles. Avant l’ordination, ils ne s’agenouilleraient pas. Une fois le prêtre ordonné, les voilà à genoux pour se confesser, se confier et demander des conseils. Ils peuvent attendre une demi-heure pour recevoir une bénédiction. Il est clair que ce n’est pas notre personne qui produit cela : leur foi leur fait voir le prêtre. Et quelle joie de se dire : « J’ai reçu le sacerdoce et les âmes vont recevoir les biens de Dieu grâce à cela ! »
Ma gratitude va en premier à mes parents, et aussi aux abbés et aux frères qui s’occupaient de nous à Châteauroux : l’abbé Briols, le frère Dominique. Tous ont été des modèles et cela m’a permis d’entendre la vocation qui a pu se fortifier en moi. Je remercie ma soeur, religieuse dans la congrégation de Fanjeaux, qui a beaucoup prié pour moi. Ma pensée va vers mon grand-père, décédé cinq mois après que je suis entré au séminaire. Lui, qui passait son temps à égrener son chapelet, pleurait en apprenant la nouvelle de mon entrée. Enfin je veux exprimer ma gratitude envers mes confrères du séminaire : ceux qui m’ont précédé, encouragé, soutenu pendant six années.
Je suis nommé à Melbourne, en Australie et suis très content de partir à l’aventure avec un vrai dépaysement. Pour le coup, je comprends la parole : « Quitte ton père et ta mère » ! Au début j’étais très surpris de cette nomination. Mais plus j’y pense, plus je m’y suis fait. Partir si loin est enthousiasmant, comme autrefois où l’on partait en mission et l’on ne revenait pas chez soi. Cependant je pourrai rentrer dans ma famille régulièrement. J’aimerais que les personnes auxquelles j’ai donné des images prient pour moi, afin que je sois fidèle.
Abbé Pierre Mouroux
Abbé Pierre MOUROUX
Quand j’étais en classe de quatrième, j’ai assisté à une retraite de deux ou trois jours, dans le cadre de l’école. Elle était prêchée par le père Jean-Jacques Marziac qui nous a raconté ses missions. J’ai compris que l’on avait besoin de prêtres pour former les âmes et leur donner les biens de Dieu. J’ai à ce moment reçu une grâce qui m’appelait vers le sacerdoce.
Plus encore que la cérémonie d’ordination, je garde le souvenir précis de la première messe que j’ai célébrée le lendemain, entouré de mes confrères et de mon cousin prêtre l’abbé Jean-François Mouroux. Ce fut une grande joie que de monter pour la première fois les marches de l’autel.
Je voudrais exprimer ma reconnaissance pour le prêtre qui m’a amené jusqu’à l’autel, l’abbé Érick Briols, de l’école Saint- Jean Baptiste de la Salle. Je pense aussi à toute ma famille, à mes parents, à mes grands-parents qui ont été pour moi des exemples et n’ont jamais formulé d’objection à ma vocation.
Ma nomination contient un sourire de la Providence, puisque je suis nommé en Espagne, où j’ai déjà vécu quatre ans, avant d’entrer au séminaire. Les prêtres en charge de cet apostolat sont d’ailleurs à peu près toujours les mêmes. Je vais découvrir le ministère dans ce pays et même… le potager du prieuré. Un peu de travail manuel ne fait pas de mal !
Abbé Benoît Espinasse
Abbé Benoît ESPINASSE
J’ai eu l’idée de la vocation étant jeune, par le catéchisme, au contact des prêtres. Plus tard, j’ai fait partie du MJCF : l’occasion de travaux apostoliques qui m’ont forcé à prier plus sérieusement et à travailler. C’est un peu ce qui m’a aidé, qui m’a poussé vers le haut, jusqu’à se poser plus sérieusement la question de la vocation. De façon plus prochaine, une retraite a été capitale : celle de la décision. Mon oncle lui-même est prêtre, j’ai pu lui poser des questions, me faire guider… Ce qui m’a attiré, dans le sacerdoce, c’est surtout la messe et le fait de se mettre entièrement au service de Dieu. C’est pour cela que j’ai voulu mettre, sur mon image d’ordination, la citation de saint Paul : « Nous n’avons qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes faits, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes. » Notre vie doit être soumise à Dieu, nous devons être plongés en lui, rien de nous ne doit lui échapper ; en disant la messe on lui rend un peu de ce qu’il nous a donné, par ce qu’il nous donne lui-même.
Après mon ordination j’ai passé une semaine à Saint-Nicolas du Chardonnet, où j’ai assuré la permanence. Cela a été une bonne initiation. Beaucoup de gens viennent parler au prêtre, se confesser. On mesure qu’il est là pour donner la grâce. J’ai été marqué par ces gens qui venaient se confier. De très belles âmes, et également des âmes en difficulté viennent chercher la grâce, même auprès d’un prêtre plus jeune, ayant moins d’expérience ; c’est un beau regard de foi. Cela m’a presque plus impressionné que les premières messes que j’ai célébrées.
Ma gratitude va déjà à mes parents. Grâce à eux j’ai pu connaître la foi, suivre de bons catéchismes, compter sur leur soutien. Il y a aussi des gens qui ne le savent pas et qui, par leur exemple, m’ont aidé : j’ai été impressionné par certains dévouements qui m’ont fait beaucoup réfléchir ; je pense enfin à tous les prêtres qui m’ont guidé par leurs conseils : aux aumôniers du MJCF ; à mon oncle qui m’a donné les bons conseils aux bons moments (l’abbé Philippe Marcille) ; aux professeurs du séminaire qui m’ont apporté une nourriture substantielle.
Je suis nommé à la chapelle Sainte- Germaine et à l’Institut Saint-Pie X. Je suis heureux parce que ce ministère est varié, j’aurai donc l’occasion de pouvoir faire du bien sur différents plans. J’enseignerai la littérature et la théologie ; la littérature paraît éloignée de la doctrine sacrée, mais c’est un moyen par lequel j’espère transmettre un esprit chrétien. D’ailleurs je crois y être bien préparé par mes études précédentes.
Abbé François Delmotte
Abbé François DELMOTTE
Quand j’étais encore enfant, à l’école Saint- Joseph des Carmes, la question de la vocation m’est venue à l’esprit et l’idée a fait progressivement son chemin. C’est dans cette école que j’en ai parlé pour la première fois à un prêtre, l’abbé Philippe Toulza. J’ai entendu cet appel toujours plus clairement, pendant mes études supérieures et au MJCF. Il n’y a pas eu de moment marquant, mais ce qui m’a attiré particulièrement, dans le sacerdoce, c’est le salut des âmes. Sauver les âmes : oui, c’est cela.
L’ordination représentera pour moi le moment le plus important de toutes ces grâces reçues dernièrement. Mais je voudrais mentionner aussi la confession : j’ai administré pour la première fois le sacrement de pénitence avant même de célébrer ma première messe. J’ai également une pensée pour mon grand-père, décédé le jour même de mon ordination sacerdotale.
Il me faut remercier tout d’abord mes parents et grands-parents, paternels et maternels, qui ont si bien réagi dans la crise de l’Église. Mes deux grandspères ont donné beaucoup d’eux-mêmes pour chercher des prêtres, le dimanche, qui disaient la messe traditionnelle.
Je suis nommé à l’école Saint-Bernard, à Paris. Ayant personnellement une grande dévotion à ce saint, j’en suis satisfait. Mais j’aurais été content, quel que soit l’endroit où l’on m’aurait nommé. Je crains cependant une chose, en région parisienne : …la circulation automobile !
Frère Marie-Laurent
Frère MARIE-LAURENT
J’ai désiré le sacerdoce principalement pour sauver les âmes. Plus précisément, j’ai été attiré à l’ordre de Saint-Dominique parce que c’est vraiment la grâce propre de l’Ordre. Saint Dominique répétait en effet chaque soir en se donnant la discipline : « Que vont devenir les pauvres pécheurs ?»
Je me souviendrai surtout du moment où l’évêque a prononcé les paroles de la forme sacramentelle. C’est à ce moment que nous avons été revêtus d’un pouvoir divin qui dépasse de très loin tout ce qui n’est qu’humain.
J’ai voulu devenir religieux également pour être meilleur prêtre. Tout prêtre, par le caractère sacerdotal, est uni au Christ souverain prêtre. Pour porter du fruit il faut cependant qu’il s’unisse le plus possible à Notre-Seigneur victime sur la croix. Or ce qui constitue l’état religieux ce sont les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance qui sont comme trois clous qui fixent à la croix de Notre-Seigneur. D’autre part les vœux constituent une véritable protection contre les dangers qui guettent le prêtre dans ce monde qui a rejeté Dieu et toute autorité, et qui est un vrai cloaque d’impureté.
Enfin dans l’Ordre dominicain règne une dévotion ardente à la sainte Vierge. Et il est l’Ordre de saint Thomas d’Aquin, le docteur commun de l’Église. Qu’y a‑til de plus exaltant que d’entrer dans un ordre voué à la prédication de la vérité alors que nous vivons dans un monde plongé dans l’ignorance, et que la plupart des hommes d’Église conduisent les âmes à leur perte ?
Ma gratitude va à Dieu tout d’abord, à la sainte Vierge, à mes parents aussi et à mes supérieurs, au MJCF encore où j’ai été formé à l’apostolat. J’ai été également très touché par de nombreuses attentions de fidèles qui m’ont écrit des petits mots, qui m’ont assuré de leurs prières. Ma vocation est le fruit d’efforts d’autres âmes, même si elles n’ont pas pensé à moi.
Je suis nommé… père bibliothécaire (rires). Je n’aurai pas de cours à donner mais aurai la joie de suivre encore une année d’études. Ce sera également une année d’apprentissage du sacerdoce par la révision de toute la théologie morale, l’administration du sacrement de baptême et la confession des enfants. Dans l’état religieux la vie commune est un élément des plus sanctifiants. Comme dit saint Jean de la Croix, elle est comme un sac dans lequel on aurait mis des cailloux aux arêtes plus ou moins tranchantes. À force de se frotter les uns aux autres, les cailloux deviennent tout lisses et doux. Les religieux s’aident les uns les autres par les bons exemples qu’ils essaient de se donner.
Abbé Louis-Marie Carlhian
Abbé Louis-Marie CARLHIAN
La compréhension de la volonté divine a été progressive. Je me suis donc décidé assez tard. Quand j’étais enfant, je regardais vers l’autel avec respect. J’ai ensuite mieux découvert la messe traditionnelle grâce à un prêtre qui s’était installé dans le Morvan. J’ai pu apprécier la différence entre les deux rites. Le fait d’avoir assisté aux deux messes (faute de mieux) n’a pas empêché que j’apprécie la messe traditionnelle, bien au contraire. Je me suis senti attiré par l’autel, tout spécialement un jour, au catéchisme, à l’âge de douze ans environ : la catéchiste nous a dit que chacun devait, un jour dans sa vie, se poser la question de la vocation. Je me suis dit : « Pourquoi pas moi ? » A l’école Saint-Michel j’ai assisté à la messe quotidiennement et ai bénéficié de la proximité de prêtres. C’est bénéfique pour une vocation. J’ai suivi ensuite trois ans d’études. De voir ce vide spirituel complet dans le monde étudiant, de pouvoir faire quelques études, tout cela m’a conforté dans ma vocation.
Le jour de mon ordination a été un jour exceptionnel, probablement le plus beau jour de ma vie à cette heure. Je ne puis pas non plus oublier mes premières messes, surtout celle que j’ai célébrée pour ma famille et des amis dans le Morvan. J’ai réussi à obtenir une petite église de village, avec l’autorisation du curé et de l’évêque. C’était vraiment magnifique de se voir soutenu par tant de prières, d’estime et de reconnaissance, avant même que j’aie fait quoi que ce soit pour eux. Ce jour-là a été vraiment inoubliable pour tous ceux qui y ont participé. J’ai pu montrer la richesse de la liturgie traditionnelle à des proches qui ne la connaissaient pas nécessairement.
C’est à mes parents que je dois tout, concrètement. Ils m’ont soutenu à tous les instants et m’ont donné une éducation irréprochable. Ma gratitude va également à tous les prêtres que j’ai pu côtoyer : surtout peut-être celui qui m’a fait connaître la messe traditionnelle dans le Morvan, mais aussi les prêtres de l’école Saint-Michel (abbés Jean-Pierre Boubée, Vincent Bétin, Benoît Knittel). Ce furent de belles années.
Je suis nommé à l’école Saint- Michel Garicoïtz, à Dommezain. J’ai passé cinq ans à l’école Saint-Michel de Châteauroux, comme élève, je connais donc ce milieu ; et j’ai suivi quelques études. Je n’ignore pas le caractère des adolescents (grâce au scoutisme), enfin je vais retrouver des confrères que je connais déjà. Il y aura des horaires, une vie de communauté sérieuse…
Abbé Grégoire Chauvet
Abbé Grégoire CHAUVET
C’est tout petit que j’ai commencé à penser à la vocation sacerdotale. Pendant mon adolescence je me suis sérieusement posé la question. La réponse est venue lors d’une retraite, en classe de Terminale, et j’ai pris le temps de confirmer cette réponse pendant une année d’études supérieures. L’une des choses qui m’ont amené à comprendre la nécessité de prêtres pour les âmes, c’est la difficulté que ma famille a rencontrée lorsqu’il s’est agi d’aller à la messe. En Martinique, en Guyane, à Djibouti, nous ne pouvions pas sanctifier le dimanche.
Je garderai en mémoire, en tout premier lieu, la grâce d’avoir pu bénir mes parents. J’ai également béni, cet été, leur vingt-cinquième anniversaire de mariage et le mariage de ma soeur ! L’enthousiasme des fidèles pour le sacerdoce m’a aussi impressionné.
Ma gratitude va d’abord à mon père et à ma mère. Ils ont fait le bon choix de la Tradition et ont offert de gros sacrifices pour nous placer dans des écoles catholiques. Et je remercie aussi les frères et les prêtres de l’école Saint-Joseph des Carmes.
J’ai toujours aimé m’occuper d’enfants, au catéchisme, à la Croisade eucharistique ou dans des camps de louveteaux. Je suis heureux de ma nomination à l’école de Marlieux.
Abbé Louis-Étienne Héon
Abbé Louis-Etienne HEON
Très jeune j’ai pensé que je pourrais me donner au bon Dieu. Ma famille, qui était chrétienne, m’a aidé à mûrir ma vocation. En classe de terminale j’ai été encadré par des prêtres qui m’ont dirigé sur le plan spirituel ; je veux également mentionner le prêtre aumônier des scouts (j’étais chef scout à Rennes).
Les mouvements de jeunesse ne remplacent pas la société, très abîmée par une mauvaise politique, mais ils compensent en partie certains manques ; j’ai beaucoup reçu d’eux.
Ce qu’on attend, tout au long de la formation sacerdotale, c’est l’ordination. Ce moment de grâce représente donc une grande joie, surtout l’imposition des mains et la préface consécratoire. Alors on est certain d’être devenu prêtre de Jésus- Christ. J’ai ensuite célébré la messe, pour la première fois, à l’église de Sion.
Ce sont mes parents qui m’ont donné la vie et se sont chargés de mon éducation chrétienne. C’est dire la gratitude que j’ai envers eux. Je pense aussi aux prêtres que la Providence a mis sur mon chemin, en particulier le R. P. Gaillard, à Rennes, et les abbés Erick Briols et Pierre-Yves Chrissement.
Abbé Matthieu de Beaunay
Abbé Matthieu de BEAUNAY
Il y a très longtemps, j’ai entendu l’appel de Dieu, mais le son s’en est ensuite estompé. Je l’ai à nouveau entendu lorsque j’étais à la faculté et y ai répondu.
Au prieuré des Fournils, en Vendée, une première messe a été organisée par les abbés Vincent Ramé et Pierre de Maillard. Leur idée était la suivante : faisons de cette messe une fête paroissiale plus qu’un événement familial. Mes parents ont accepté, les fidèles se sont dévoués avec beaucoup de charité pour le sacerdoce. Je dois dire que cette journée a été si extraordinaire que j’en ai été très touché : une journée centrée sur le sacerdoce et très paroissiale. Et quelle joie de pouvoir célébrer le saint sacrifice et de confesser !
Je garde une grande dette envers ma mère ; envers mon père. Je n’oublie pas les prêtres que j’ai croisés et non plus la formation du séminaire, que j’ai beaucoup appréciée. Le contact avec les professeurs était bon ; je pense en particulier à l’abbé Benoît de Jorna. Le nommer est le moins que je puisse faire. Il a été très paternel.
Je suis nommé au prieuré de Prunay, près de Reims, pour desservir la chapelle de Joinville, dont j’ai entendu dire du bien. Je connais mon prieur l’abbé Ludovic Girod, dont j’ai été l’élève en d’autres lieux. Je suis heureux de commencer mon ministère dans ces conditions. J’avoue avoir hâte de commencer. Oui, j’ai hâte.
Abbé Laurent Désautard
Onze Français ont été ordonnés à Écône. À Winona a été ordonné un douzième Français, l’abbé Laurent Désautard, que nous n’avons pas pu contacter, pour raison d’excursion dans les belles montagnes américaines. Ci-dessus photographié avec sa famille.
Extrait du Fideliter n° 203 de septembre-octobre 2011