Là où est la Tradition, là est l’Eglise

Prise de soutane , 2 fevrier 76

Sermon inédit de Mgr Lefebvre lors d’un pèle­ri­nage d’ac­tion de grâce à Notre-​Dame des Marches pour les sacres épis­co­paux de 1988, pro­non­cé le 19 novembre 1988 à Bulle (Suisse).

Résumé

Dans ce ser­mon, Mgr Lefebvre rend grâce pour le don extra­or­di­naire de quatre nou­veaux évêques pour l’Eglise catho­lique. Ces sacres ont – appa­rem­ment – eu lieu sans l’au­to­ri­sa­tion de Rome en rai­son des cir­cons­tances d’a­po­sta­sie géné­rale, répan­due même dans les milieux romains.

La priorité : maintenir sa foi

Mgr Lefebvre s’at­tache à rap­pe­ler que cette apos­ta­sie a été pré­dite par la Sainte Ecriture et par la Très Sainte Vierge Marie à La Salette, à Fatima, et dans bien d’autres cir­cons­tances. La Sainte Vierge a aver­tit qu’à la fin du XXe siècle il y aurait dans l’Eglise une situa­tion incroyable qui ris­que­rait de faire perdre la foi à tous les chré­tiens. Mais, en même temps, ces pro­phé­ties nous annoncent qu’il res­te­ra dans l’Eglise des fidèles qui main­tien­dront la foi catho­lique, par une grâce par­ti­cu­lière du Bon Dieu. 

La pre­mière chose à gar­der pour res­ter fidèles à Dieu, c’est de main­te­nir sa foi, à l’exemple de tous les mar­tyrs. Qu’est-​ce qu’un mar­tyr ? C’est un témoin de la foi qui a pré­fé­ré ver­ser son sang plu­tôt que d’a­ban­don­ner la foi catho­lique. Les fidèles de la Tradition sont des témoins, ils sont dans bien des cir­cons­tances per­sé­cu­tés, mépri­sés. En réa­li­té, ils veulent sim­ple­ment gar­der la foi, alors ils suivent des prêtres et des évêques catho­liques qui veulent eux aus­si gar­der la foi catholique.

Des temps de grâces inouïes

Ces temps extra­or­di­naires de per­sé­cu­tions sont aus­si des temps de grâces. On le constate par­tout. Comment se fait-​il que dans ces cir­cons­tances dif­fi­ciles où il n’y a presque plus de voca­tions sacer­do­tales et reli­gieuses, nous voyons venir frap­per à la porte de nos sémi­naires et de nos cou­vents des jeunes gens et des jeunes filles nés après le concile Vatican II ? Comment ces jeunes qui n’ont même pas connu la situa­tion avant le concile, peuvent-​ils dési­rer la Tradition ?

Ils ont com­pris, le Bon Dieu leur a don­né une grâce par­ti­cu­lière de dire : « là où est la Tradition, là est l’Eglise ». Et alors ils viennent deman­der de s’a­gré­ger à nos familles reli­gieuses, à notre Fraternité, afin de rece­voir les grâces que Dieu donne aux âmes qui sont fidèles. Ces jeunes dési­rent être prêtres mal­gré les per­sé­cu­tions, mal­gré les faux bruits de schisme, mal­gré tout cela ils ont le cou­rage de venir parce qu’ils savent qu’en fai­sant par­tie de cette famille tra­di­tion­nelle ils sont dans l’Eglise, ils sont des témoins de l’Eglise.

Là est l’Eglise

On peut dire qu’il y a vrai­ment deux notes prin­ci­pales de l’Eglise, l’u­ni­té de la foi, avoir la même foi que ceux qui ont cru avant nous, que ceux qui sont membres de l’Eglise catho­lique dans le monde, et puis la sain­te­té. C’est cela que nous devons gar­der à tout prix pour deve­nir des saints, des âmes sanc­ti­fiées. Si nous avons la foi, nous croyons à la grâce de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, nous croyons en sa pré­sence dans tous les sacre­ments. Nous trou­vons là la source de la vie. Voilà ce qu’est être catho­lique. Celui qui ne croit pas, ne peut pas être sau­vé, celui qui n’a pas la vie de la grâce en lui, ne peut pas être sau­vé non plus. Nous y tenons fer­me­ment et nous remer­cions Dieu de nous y main­te­nir. C’est pour­quoi les lieux de culte de la Tradition sont si impor­tants, on y reçoit tous les sacre­ments dignement.

Mgr Lefebvre ter­mine en ren­dant grâce pour les nou­veaux évêques, car sans évêques, il n’y a pas de prêtres, il n’y a pas de sacre­ments et il n’y a pas de fidèles catho­liques. Le Bon Dieu, les saints anges et les élus du Ciel ne peuvent que se réjouir de tous ces fruits de sanc­ti­fi­ca­tion. Mgr invite à ne pas écou­ter les bruits qui courent et qui vou­draient nous détour­ner de res­ter membres de cette famille de la Tradition, qui est vrai­ment la famille de l’Eglise catho­lique. Si comme Marie – Virgo fide­lis – nous demeu­rons fidèles, alors de nom­breuses béné­dic­tions des­cen­dront sur nous et nos familles.

Le sermon

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.