Le rapprochement entre catholiques et protestants ne catholicise pas les seconds, mais protestantise les premiers. Il prend de l’âge, se fait plus audacieux et, si elles n’y prennent garde, peut mener les autorités romaines au luthéranisme.
À la fin du XIXe siècle, ce rapprochement a commencé chez les exégètes. On a favorisé une lecture humaine de la Bible. Il y a eu ensuite les filiations coupables entre des philosophes proches du protestantisme, comme Kant, Husserl et Kierkegaard, et des
philosophes et théologiens comme Blondel, Wojtyla, Ratzinger.
À la suite du concile Vatican II (où huit protestants avaient été invités comme observateurs), le dialogue œcuménique a été mené tambour battant.
Dialogue liturgique, avec par exemple la messe Paul VI conçue pour ne pas déplaire aux protestants et accessible de fait à leur assistance et à leur célébration (témoignages de Roger Mehl et Max Thurian).
Dialogue doctrinal, avec par exemple, en 1999, sous le patronage du cardinal Ratzinger, la signature d’une Déclaration commune aux catholiques et luthériens sur la justification par la foi, déclaration scandaleuse et suspecte d’hérésie.
Les gestes et célébrations œcuméniques se sont succédé. Le 13 octobre, mille luthériens ont été reçus en audience par le pape. Une horrible statue de l’horrible Luther a été placée dans la salle [ voir photo ci-dessus] . Le pape Bergoglio s’est vu offrir une édition des 95 thèses du moine hérétique. Il a lancé : « J’aime vraiment les bons luthériens. »
Ces pratiques délétères culminent avec la commémoraison du 500e anniversaire de la réforme protestante. Le pape s’y joint avec le sourire.
Le 31 octobre, une détestable prière commune, à laquelle François a participé dans la cathédrale luthérienne de Lund, en Suède, disait :
« (…) nous reconnaissons que la Réforme a contribué à mettre davantage au centre la sainte Écriture dans la vie de l’Église. (…) L’expérience spirituelle de Martin Luther nous interpelle (…). Luther a trouvé ce Dieu miséricordieux dans la bonne nouvelle de Jésus-Christ incarné, mort et ressuscité. »
Le souverain pontife a répété : « Ce qui nous unit est plus grand que ce qui nous divise. »
Jean-Marie Guénois, journaliste au Figaro, conclut cette fois comme il faut : « (…) le bon peuple catholique finirait par croire que le pape serait davantage protestant que catholique ! » (2 novembre 2016).
Abbé Philippe TOULZA, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X
Sources : Fideliter n° 234