Modèle de mère et d’épouse ; de charité et de piété. Elle mis au monde Godefroy de Bouillon qui conquit Jérusalem [1]. (Vers 1040–1113.)
Fête le 13 avril.
La bienheureuse Ide ou Ida, qui eut l’honneur de donner le jour aux deux premiers rois latins de Jérusalem. Godefroy de Bouillon et son frère Baudouin, naquit vers l’an 1040 au château de Bouillon, en Belgique, à quatre lieues environ de Sedan. Son père, Godefroy II le Barbu ou le Grand, duc de Basse-Lorraine (+ 1069 ou 1070), descendait de Charlemagne par Louis le Débonnaire. Son oncle, Frédéric de Lorraine, devint Pape et gouverna l’Eglise de 1057 à 1058 : c’était le vénérable Etienne IX ou Etienne X. Enfin, sa mère, nommée Dode ou Doda, était elle-même d’une famille illustre. Ide avait un frère aîné qui est connu dans l’histoire des ducs de Lorraine sous le nom de Godefroy III le Bossu.
La mère des deux enfants, la duchesse Doda, mourut prématurément et fut ensevelie auprès de son beau-père, Gothelon le Grand, marquis d’Anvers et duc de Lorraine, dans l’église monacale de Bilsen, au diocèse de Liège.
Ide, privée des soins de sa mère, fut élevée dans un monastère. Elle profita admirablement de l’enseignement qui lui fut donné. A l’âge de dix-sept ans, elle connaissait les lettres humaines, elle savait le latin et excellait dans les travaux de son sexe. De précoces vertus ornaient son âme et répandaient jusque sur son visage ce charme qui met au front de la vierge chrétienne comme un rayon de la divine beauté.
Mariage.
Bientôt arrivèrent au palais de Godefroy des messagers, chevaliers et barons, venant au nom de leur seigneur et maître, Eustache II, dit Eustache aux Grenons, comte de Boulogne et de Lens, demander au duc de Lorraine la main d’Ide sa fille. Eustache n’était pas d’une lignée inférieure à celle d’Ide ; lui aussi descendait de Charlemagne. Les deux familles avaient d’ailleurs déjà été unies.
Godefroy le Barbu voulut prendre conseil : il réunit ses amis et ses plus proches parents. Ide, nouvelle Rébecca, fut enfin remise aux messagers du comte Eustache avec une escorte d’honneur composée de personnes distinguées et vertueuses, des dames de compagnies et des officiers de la cour ducale.
Le mariage fut célébré en 1057 dans la ville de Boulogne-sur-Mer, et non comme on l’a dit à Cambrai.
Peu de temps après les fêtes nuptiales, le comte Eustache II conduisit sa jeune épouse « dans toutes les villes et dans tous les endroits les plus considérables de ses domaines ».
A son retour, la comtesse Ide habita le palais de son mari, qui s’élevait sur l’emplacement du beffroi actuel de Boulogne. Elle y resta toujours fidèle aux intérêts de la gloire de Dieu. Sans négliger les devoirs de sa dignité, elle détachait son cœur des frivolités de ce monde et vivait saintement, sous le regard du Seigneur, dans l’état du mariage. Elle donna le jour à plusieurs enfants, une ou deux filles, dit-on sans preuves, et certainement à trois fils, Eustache, Godefroy et Baudouin. On ne saurait préciser lequel était l’aîné, car si, dans une charte, la mère les nomme dans l’ordre que nous venons d’indiquer, en deux autres actes de donation en faveur de monastères, elle fait mention en premier lieu de Godefroy, puis d’Eustache et de Baudouin.
Les trois fils de la bienheureuse Ide.
Pendant que ses enfants étaient au berceau, Ide ne voulut pas les confier à des soins mercenaires ; elle les nourrit de son propre lait, de peur que des influences étrangères n’altérassent la pureté de leur sang.
Le chroniqueur bien connu Guillaume, archevêque de Tyr (+ vers 1180), raconte qu’un jour où les trois fils jouaient ensemble autour de leur mère, comme le font les petits enfants, se harcelant les uns les autres et venant se réfugier dans les bras maternels, le comte Eustache, leur père, entra dans l’appartement au moment où ils étaient cachés sous le manteau maternel. Là encore et sous le vêtement qui les couvrait, les enfants se provoquaient à l’envi, en agitant leurs mains et leurs pieds. Le comte ayant demandé la cause de ces mouvements, la comtesse lui répondit : « Ce sont trois grands princes, dont l’un sera duc, un autre roi, le troisième comte ». La suite des événements prouva que la mère n’avait annoncé que la vérité si l’on considère que Godefroy fut duc de Lorraine après son oncle Godefroy III le Bossu, qui lui légua aussi son titre et ses terres de Bouillon, et refusa de porter la couronne royale de Jérusalem ; que Baudouin, par contre, fut couronné ; enfin qu’Eustache succéda à son père à la tête du comté et fut le troisième du nom.
Ide avait une conception véritablement chrétienne des devoirs de la maternité. Son premier soin fut d’inspirer à ses enfants une ardente piété. Elle leur enseigna elle-même et leur fît enseigner le latin, qui était la langue savante ; elle leur apprit aussi à parler et à écrire correctement les idiomes vulgaires le plus en usage à cette époque : le roman et la langue germanique.
Baudouin montra d’abord un goût prononcé pour l’état ecclésiastique. Dus prébendes lui étaient réservées dans les diocèses de Reims, de Cambrai et de Liège. L’avenir ne devait pas consacrer cette vocation précoce, et la pieuse mère ne put certainement se défendre d’une certaine tristesse devant ces projets abandonnés.
Godefroy de Bouillon, né vers 1060, surpassa ses frères sous beaucoup de rapports. Un de ses rivaux fut forcé de lui rendre ce témoignage flatteur : « Pour le zèle dans le service de Dieu, il est la fidèle image de sa mère ; pour l’esprit chevaleresque, il continuera son père. » Malheureusement avant qu’un zèle plus désintéressé l’attirât à la conquête de Jérusalem, son ardeur guerrière et son ambition devaient l’entraîner dans des aventures qui durent faire saigner plus d’une fois le cœur de la comtesse de Boulogne.
Eustache, qui devait hériter du comté, n’avait pas les qualités transcendantes de ses frères, mais son courage était semblable, et semblable était sa piété.
La dirigée de saint Anselme.
Cependant, Eustache II faisait souvent la guerre. Il prit part à la conquête de l’Angleterre et aux campagnes de Flandre ; son fils Godefroy avait été armé chevalier dès l’âge de treize ans tandis qu’il guerroyait à la suite de son oncle Godefroy le Bossu contre le comte de Flandre.
D’autres préoccupations d’un ordre plus élevé agitaient aussi le comte de Boulogne : il se distinguait par le soin qu’il prenait, de concert avec son épouse, de restaurer les églises et de construire des monastères.
Ide aimait, encore plus que son mari, à offrir de riches présents aux abbayes et à relever de toutes manières la pompe des cérémonies religieuses. Elle travaillait elle-même aux ornements des ministres de Jésus-Christ, et en envoyait en divers lieux, car sa munificence était sans bornes.
L’église Notre Dame et l’église augustinienne de Saint-Wulmer intra muros à Boulogne furent richement dotées à cette époque par les pieux époux. Celle de Lens fut reconstruite.
En récompense de cette générosité inépuisable, Dieu mit la comtesse de Boulogne en relations avec plusieurs Saints, et surtout avec saint Anselme, prieur et abbé du Bec en Normandie, puis archevêque de Cantorbéry. Cet illustre prélat visita la pieuse femme ; il lui écrivit plusieurs lettres et accepta la direction de sa conscience.
Les épreuves d’ailleurs ne furent pas ménagées à la sainte comtesse. Elle eut le chagrin de voir son frère Godefroy le Bossu prendre le parti de l’empereur Henri TV contre le Pape saint Grégoire VII, et ce même frère tomber, en 1076, sous le poignard d’un assassin. Pire encore : le jeune Godefroy de Bouillon lui-même, héritier de son oncle, rester six ans sous la bannière du souverain excommunié, marcher sur Rome avec l’armée impériale et y pénétrer le 3 juin 1083. Un mal étrange et providentiel qui le saisit lui et son ancien précepteur, André d’Achères, l’empêcha seul d’assister, à Saint-Pierre de Rome, à l’intronisation de l’antipape Clément III. Le remords pénétra dans le cœur des deux malades : tous deux firent le vœu de ne plus porter les armes contre le Vicaire de Jésus-Christ et d’expier leurs fautes par le pèlerinage de Jérusalem : André d’Achères devint prêtre et fut, par la prédication, l’un des initiateurs des Croisades ; Godefroy allait lui aussi racheter avec gloire ses errements passés.
Eustache de Boulogne ne tarda pas à mourir lui-même et il fut enterré dans l’église abbatiale de Saint-Wulmer, à Samer.
La pieuse Ide fut très sensible à la perte de son mari. Elle ne put trouver de consolation que dans la pensée du ciel, dans l’amour de ses enfants et dans l’exercice de la charité à l’égard du prochain.
Marques de sainteté.
Le moment était venu où Dieu allait manifester aux hommes la sainteté de son humble servante. Comme elle se rendait en Lorraine afin de visiter ses proches parents, elle s’arrêta à une église dédiée à sainte Walburge.
Il y avait dans le vestibule une pauvre femme couchée par terre, incapable de faire un pas, atteinte d’une paralysie et d’une hydropisie générales. La comtesse en eut pitié ; elle prit doucement la malheureuse dans ses bras et toucha les membres souffrants. Au même instant la malade fut guérie ; elle se leva, se mit à marcher et entra dans l’église avec sa bienfaitrice dont elle publiait à haute voix les louanges.
Un miracle semblable, opéré par la comtesse de Boulogne en Angleterre, eut un retentissement plus considérable. A la porte d’une église, un boiteux étendu par terre sollicitait la charité des fidèles. Ce malheureux était connu de presque tous les habitants du pays, et son infirmité excitait la compassion. Ide avait pour règle invariable de ne refuser la charité à personne. En passant à côté du mendiant, elle lui remit une aumône : le boiteux fut aussitôt guéri et il se mit à marcher.
Ceux qui l’avaient vu dans son infirmité étaient frappés d’admiration. Ils lui disaient : « Comment avez-vous tout à coup recouvré l’usage de vos membres ? »
Le pauvre répondait avec une simplicité semblable à celle de l’aveugle-né de l’Evangile : « Une dame que je ne connais pas, mais qui m’a semblé très vénérable et illustre, m’a donné l’aumône que je lui demandais, et en même temps elle m’a rendu la santé que je n’espérais plus obtenir. »
La comtesse s’était retirée, craignant les louanges des hommes ; mais elle fut découverte et elle se vit entourée des malades qui sollicitaient leur guérison. Elle niait de toutes ses forces avoir accompli le miracle qu’on lui attribuait et elle faisait adresser à Dieu les actions de grâces qui ne sont dues qu’à lui seul. La foule grossissait, l’émotion devenait plus intense et les infirmes arrivaient plus nombreux, plus suppliants. A la fin, vaincue par la charité, la comtesse se mit en prières, elle imposa les mains et rendit la santé à beaucoup de malades. Tout le lamentable cortège des misères humaines était là, se déroulant sous ses yeux, demandant et emportant des bénédictions.
Œuvres de zèle.
En revenant d’Angleterre, Ide se rendit à Bruxelles ; de là elle passa à Genappe, où elle séjourna quelque temps avec ses fils ; niais c’était dans le Boulonnais que son zèle l’appelait.
A Boulogne, la servante de Dieu voulait faire adopter aux prêtres séculiers de Saint-Wulmer la règle d’un Ordre régulier. Dans ce dessein, elle bâtit auprès du château un monastère, avec l’assentiment et l’aide de son fils Eustache III. Des chanoines réguliers y furent installés qui suivaient la règle de saint Augustin.
A trois lieues de Boulogne, dans une plaine arrosée par les eaux du Wimereux, se trouve un petit village appelé Le Wast. Les abbés de Saint-Bertin y avaient fondé en 954 le monastère de Saint-Michel dont il ne restait que des ruines.
Ide demanda à son fils Eustache III, de lui céder le village du Wast. Eustache y consentit avec empressement, et sa mère se rendit au Wast afin de rétablir le couvent dans son ancienne prospérité ; elle racheta les biens qui avaient été vendus, rebâtit l’église, l’enrichit d’ornements et de livres, et dota cette maison de nombreux revenus.
Elle pria ensuite saint Hugues, abbé de Cluny, d’y envoyer quelques religieux de son Ordre afin d’établir régulièrement un prieuré qui fût pour toute la contrée un centre d’édification et un exemple de rénovation monastique. En même temps, elle sollicita pour elle-même la grâce d’être admise au nombre des filles spirituelles du saint abbé et de participer aux mérites de l’Ordre de Cluny.
Hugues avait assisté au lit de mort le Pape Etienne IX, oncle de la comtesse. Il connaissait la piété de celle-ci et il agréa les deux demandes qui lui étaient adressées. Il envoya donc au Wast quatre Frères et un prieur. Ide les reçut avec joie et se montra pleine de sollicitude à leur égard.
Près de Calais, sur le territoire de la paroisse actuelle des Attaques, Ide entreprit encore de bâtir un monastère. Cette nouvelle abbaye prit le nom de Notre-Dame de La Capelle et fut confiée aux Bénédictins que la comtesse fit venir de Ham. La Vierge Marie y répandait à profusion ses grâces célestes.
La bienheureuse Ide pendant la première Croisade.
A la voix de Pierre l’Ermite, en l’an 1096, l’Europe entière s’ébranla pour marcher à la délivrance du Tombeau du Christ. Les trois fils de la comtesse de Boulogne : le comte Eustache et ses frères Godefroy de Bouillon et Baudouin prirent la croix.
La sainte comtesse de Boulogne se mit en route pour la Lorraine et demanda l’hospitalité au monastère d’Afflighem. Elle rejoignit bientôt son fils Godefroy. Pour la dernière fois en ce monde, le héros chrétien et sa pieuse mère allaient s’entretenir ensemble ; ensemble ils allaient visiter les églises et les monastères de la Lorraine et du Brabant ; ensemble ils allaient signer des chartes et prendre de véritables dispositions testamentaires comme font ceux qui parlent pour un pays d’où l’on ne revient pas.
Ide gouverna le comté du Boulonnais au nom d’Eustache III, pendant toute la Croisade. Il ne restait plus guère autour d’elle que les vieillards, les femmes et les enfants. La paix ne cessa de régner parmi eux.
En 1098, la comtesse fit à Marcq une donation en faveur de l’abbaye bénédictine de Saint-Bertin, fondée en 648 près de Saint-Omer, « pour la conservation de ses fils Eustache, Godefroy et Baudouin qui étaient partis à Jérusalem ».
La tradition rapporte aussi que la comtesse Ide aimait à prier pour ses enfants dans l’église Saint-Wulmer à Boulogne. Un jour qu’elle y assistait à la messe, dans une petite chapelle dédiée à Notre-Dame des Douleurs, elle fut soudain ravie en extase, et aperçut son fils Godefroy montant à l’assaut de Jérusalem, et recevant, après la prise de la ville, la couronne royale.
Jérusalem tomba au pouvoir des chrétiens le vendredi 15 juillet 1099. Godefroy, élu roi de Jérusalem, refusa de porter la couronne qu’on lui offrit : il l’envoya à la Madone du Boulonnais : il fit en même temps parvenir à sa mère une relique du Précieux Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Godefroy mourut prématurément le 18 juillet 1100. Son frère Baudouin le remplaça sur le trône de Jérusalem de 1100 à 1108 et mourut sans postérité ; Eustache III, revenu à Boulogne en 1102, avait repris le gouvernement du comté et épousé, la même année, la princesse Marie, fille du roi Malcolm III et de sainte Marguerite d’Ecosse. Pour éviter de plus grands maux il renonça à ses prétentions au trône de Jérusalem en faveur de son compatriote et allié, Baudouin du Bourg, comte de Rethel.
La sourde-muette trois fois guérie.
Ide, libre désormais de toute préoccupation temporelle, rebâtit eu 1104 l’église Notre-Dame de Boulogne ; puis elle se retira au monastère de La Capelle, pour y finir ses jours à l’ombre du cloître. Elle s’y conforma aux observances de la vie bénédictine et s’astreignit aux jeûnes, aux veilles, à l’oraison. Elle avait sa stalle au chœur et chantait les psaumes sacrés en toute humilité et modestie.
La veille de quelque grande fête, il y avait dans l’église du monastère une pauvre jeune fille, sourde et muette de naissance. L’office se prolongeait, et la créature souffreteuse, vêtue de haillons, grelottait à côté de sa mère. La comtesse s’en aperçut, elle l’appela et l’enveloppa pour la réchauffer dans les plis de son manteau. Un parfum délicieux s’exhalait des vêtements de la sainte femme. La jeune fille était émerveillée de ce qu’elle éprouvait. Tout à coup, elle entendit, pour la première fois le son de la voix humaine et se mit elle-même à crier : « Ma mère ! ma mère ! » L’Abbé Ravenger, informé du prodige qui s’était accompli, entonna une seconde fois le Te Deum qu’on venait d’achever
A quelque temps de là, cette personne perdit son innocence et tomba dans le désordre. En punition de cette faute, elle fut de nouveau privée de l’usage de la parole. Sa mère la conduisit cependant encore dans l’église de La Capelle, aux Matines d’une fête solennelle. Les mérites de la comtesse obtinrent miséricorde pour la pécheresse.
Le croirait-on ? La malheureuse retomba dans le même péché et fut de nouveau affligée des mêmes infirmités. Mais Dieu guérit pour la troisième fois la sourde et muette à cause de la sainteté de la comtesse Ide. La pécheresse devint une pénitente ; elle vécut désormais dans la chasteté.
Au commencement de l’année 1113 les forces d’Ide s’épuisèrent de jour en jour. Les jeûnes, les veilles et les tribulations de la vie avaient ruiné sa santé. Peu à peu la maladie s’aggrava et la comtesse fut réduite à ne plus quitter son lit de douleur. Dans cette extrémité, elle redoubla de piété, distribua aux indigents les biens qui lui restaient, et ne pensa plus qu’à son éternité. Elle demanda et reçut très dévotement l’Extrême-Onction et le Saint Viatique. Les moines du Wast vinrent la visiter à La Capelle. « Allez, leur dit-elle, et soyez sûrs que dimanche prochain, vivante ou morte, j’irai fixer ma demeure dans l’église du Wast. »
Elle mourut, en effet, le dimanche suivant, 13 avril 1113, et fut enterrée, selon son désir, dans l’église Saint-Michel du Wast.
Ses restes, qui furent déposés dans un tombeau imposant surmonté d’un mausolée, y furent longtemps vénérés à l’égal de ceux d’une Sainte. L’église ayant été ruinée, le tombeau le fut aussi, mais les ossements de la Servante de Dieu furent transférés à Paris en 1669 ; une partie en est maintenant vénérée dans la chapelle des Bénédictines du Saint-Sacrement à Bayeux ; une autre fut apportée à Nancy en 1670, par les soins de Marguerite de Lorraine, veuve de Gaston d’Orléans, le frère de Louis XIII.
La vie d’Ide de Boulogne fut écrite par un contemporain, moine du Wast ; à travers les siècles, de très nombreux documents lui donnent les titres de Vénérable ou Très Vénérée, de Bienheureuse où Très Bienheureuse, de Sainte ou de Très Sainte. Elle est honorée d’un culte public dans les diocèses d’Arras et de Bayeux ; dans ce dernier, elle était honorée jadis le 15 avril, elle l’est maintenant le 13 avec le titre de Sainte.
Abbé F. D.
Sources consultées. — Acta Sanctorum, t. Il d’avril (Paris et Rome, 1866). — Abbé F. Ducatel, La vie illustrée de sainte Ide (Paris et Lille). — Mgr Gouraud, Discours prononcé aux fêtes du VIIIe centenaire de sainte Ide à Boulogne-sur-Mer en 1913, dans la revue Jérusalem (Paris, 1913). — (V. S. B. P., n° 1154.)
- Elle a été rayée du calendrier liturgique diocésain d’après Vatican II, peut-[↩]