Le canon de la messe a pour conclusion ce que nous appelons la petite élévation. Avant le XIIeme siècle, c’était la seule élévation du rite de la messe.
Le prêtre, ayant fait une génuflexion, prend l’hostie entre ses doigts et, avec elle, trace cinq croix : trois croix au-dessus du calice en disant « par lui, avec lui et en lui ». Par ce geste et ces paroles le rite indique que le Corps et le Sang du Christ, quoique séparés par le sacrement, sont unis dans la gloire de la Résurrection.
Puis le prêtre trace deux croix en avant du calice « à vous qui êtes Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit…» ; montrant par là que seul le Fils s’est incarné, mais que le Père et le Saint-Esprit sont présents à ce sacrifice pour le recevoir.
Ensuite le prêtre place à nouveau l’hostie au-dessus du calice et les élève ensemble en disant : « vous soit rendu tout honneur et toute gloire ». Cette élévation signifie l’Ascension du Christ ressuscité, par laquelle le Père reçoit et agrée le sacrifice du Fils, et consomme ainsi notre salut.
Enfin le prêtre repose l’hostie et le calice à leur place sur le corporal, et recouvre le calice avec la pale. Ce dernier geste est interprété par certains auteurs comme représentant le nuage qui couvrit Jésus-Christ pendant son Ascension. Puis se relevant de la génuflexion, le prêtre termine à voix haute (ou en chantant) « dans tous les siècles des siècles ». Les fidèles répondent « Amen ». Tout est consommé, le silence du canon est rompu, les fidèles s’unissent au mystère de leur rédemption qui est accomplie : « Amen ».
Une nouvelle partie de la messe s’ouvre alors. Les baptisés vont recevoir les fruits du salut : la filiation divine, l’unité, la paix, la communion. Désormais ils peuvent s’adresser à Dieu en lui donnant le nom de Père. Le prêtre dit ou chante le Pater Noster, les mains écartées, les yeux fixés sur l’Hostie. L’Hostie n’est pas le Père, mais le Fils qui a pris cette chair. Cependant c’est le Fils qui nous a enseigné le Notre Père. En bon disciple, le célébrant regarde le Maître de la prière. Et puis il s’adresse au Père à travers le Fils qui a dit « Qui me voit, voit le Père ».
Source : Apostol n° 178