Bienheureuse Imelda Lambertini

La chasse de la bienheureuse Imelda dans l'église saint Sigismond à Bologne

Vierge Dominicaine (1322–1333)

Fête le 13 mai.

Imelda vécut peu d’années en ce monde, mais quelles années ! La sain­te­té, comme l’enseigne saint Thomas, se résume fout entière dans l’amour de Dieu ; or, cet amour fut assez vif dans le cœur d’Imelda pour arra­cher son âme à son corps mor­tel, et l’u­nir à Jésus-​Christ pour toujours.

Le divin Maître a ren­du ce beau témoi­gnage de sainte Madeleine : qu’elle avait beau­coup aimé ; il en fut ain­si de l’angélique Imelda, qui avait reçu au bap­tême le nom de Madeleine.

Dans la maison paternelle.

Madeleine Lambertini naquit dans la ville de Bologne, en Italie, en 1322. Son père, le comte Egano, était un homme d’une grande foi. Il rem­plis­sait dans la cité la haute charge de capi­taine géné­ral. La mère, Castora Galluzzi, était très pieuse ; se voyant sans enfants, elle recou­rut avec per­sé­vé­rance à la Vierge du Saint-​Rosaire qui exau­ça enfin ses supplications.

La famille de Madeleine, d’une noblesse déjà ancienne, était riche et puis­sante ; elle avait don­né des hommes illustres par leurs exploits et par les ser­vices ren­dus à leur pays et elle comp­tait alors de saints reli­gieux : l’Augustin Napoléon Galluzzi, l’évêque Dominicain Egide Galluzzi, Gisèle Galluzzi, fon­da­trice d’un couvent fran­cis­cain ; et aus­si, du côté pater­nel, Massima de Ramiero Caccianemici, qui renon­ça au monde pour s’enfermer dans un monas­tère, avec qua­rante-​neuf nobles dames, et que la voix popu­laire pro­cla­ma bienheu­reuse à sa mort, en 1344. Au milieu du xviiie siècle, un des reje­tons de cette vaillante race, le car­di­nal Prosper Lambertini, devien­dra Pape sous le nom de Benoît XIV et gou­ver­ne­ra l’Eglise près de dix-​huit ans, véri­table prince de la science ecclésiastique.

Dieu ne réser­vait pas à la petite Madeleine une gloire aus­si bril­lante aux yeux du monde, mais il avait ver­sé dans cette âme des dons si rares, que, dès sa plus tendre enfance, elle parut un ange dans un corps mortel.

Sa jeune intel­li­gence sem­blait s’ouvrir comme natu­rel­le­ment aux pre­miers ensei­gne­ments des véri­tés chrétiennes.

Si quelque acci­dent ou quelque dou­leur venait à trou­bler la séré­nité de son visage et à exci­ter ses larmes enfan­tines, il suf­fi­sait de lui par­ler de Jésus et de Marie, pour cap­ti­ver immé­dia­te­ment son atten­tion, sécher ses pleurs et lui rendre ses sourires.

Elle était sérieuse, appli­quée, obéis­sante, modeste dans ses regards, grave dans son main­tien, enne­mie du bruit et de la dissi­pation. Son plus agréable passe-​temps était de se reti­rer dans un petit ora­toire rus­tique situé au fond du parc de ses parents, et où elle avait dres­sé un autel sur­mon­té d’une image de la Très Sainte Vierge. Là elle priait à son aise, aimant sur­tout à réci­ter le rosaire, comme sa mère le lui avait appris, et elle se livrait à divers exer­cices de pié­té, dans le silence et le recueillement.

Elle pre­nait pour modèle le divin Enfant Jésus et crois­sait en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes.

Dans ces saintes occu­pa­tions, elle com­pre­nait de plus en plus que le monde pré­sent n’est que vani­té en pré­sence de l’éternité, que la grande affaire de la vie est de sau­ver son âme, que Dieu, la Beauté sans égale et la Bonté infi­nie, est seul vrai­ment digne d’amour, et que « la mesure de l’aimer est de l’aimer sans mesure », comme dit saint Bernard. Aussi s’efforçait-elle de lui don­ner, chaque matin, tout son cœur, et de res­ter unie toute la jour­née à cet unique Bien-Aimé.

Les pré­oc­cu­pa­tions de vani­té et de toi­lette, qui se glissent si vite dans l’imagination des jeunes filles, n’existaient point pour elle, car elle s’oubliait elle-​même pour ne son­ger qu’à plaire à Dieu. Les richesses de la mai­son pater­nelle la lais­saient indifférente.

Mais à mesure qu’elle gran­dis­sait, elle consta­tait com­bien l’esprit du monde est dif­fé­rent de l’esprit de Dieu. Elle se sen­tait atti­rée vers le saint asile d’un cloître où, renon­çant à toutes les choses de ce monde par un géné­reux sacri­fice, elle serait toute à Jésus-Christ.

Elle sup­plia ses parents de la conduire en quelque couvent ; et ces bons parents, offrant à Dieu leur sacri­fice, acquies­cèrent à sa demande. Madeleine aimait vive­ment sa famille et en était égale­ment aimée ; mais à cette joie de la terre il fal­lait pré­fé­rer Dieu et sa sainte volon­té, et il fut fait ainsi.

Cette enfant vrai­ment pré­des­ti­née avait à peine dix ans.

La petite religieuse.

A peu de dis­tance de Bologne, dans le lieu appe­lé Val di Pietra, s’élevait le couvent de Sainte-​Madeleine, éta­bli d’abord à Ronzano, du vivant même de saint Dominique, par la bien­heu­reuse Diane d’Andalo, et où de fer­ventes reli­gieuses Dominicaines ser­vaient le Seigneur avec amour. C’est là que se pré­sen­ta la fille des Lambertini. Par son brû­lant amour divin et par sa pure­té par­faite, la jeune Madeleine était digne d’être la fille des deux Patrons de l’Ordre : saint Augustin au cœur d’or et l’angélique fon­da­teur des Frères Prêcheurs.

Suivant un usage très ancien et encore fré­quent à cette époque, l’enfant fut reçue au monas­tère, mal­gré son jeune âge, et revê­tue de l’habit reli­gieux. Cette démarche, d’ailleurs, n’engageait point l’avenir, et la pro­fes­sion ne pou­vait avoir lieu qu’après l’âge nubile.

En rece­vant l’habit des novices, Madeleine échan­gea son nom contre celui d’Imelda.

Les enfants de son âge, admis dans les monas­tères, n’étaient sou­mis qu’à une par­tie de la règle ; la jeune Sœur Imelda vou­lut l’observer tout entière. On la voyait à tous les exer­cices de la com­munauté, même, par­fois, lorsqu’elle en obte­nait la per­mis­sion, à ceux qui avaient lieu au milieu de la nuit ; elle était la plus exacte, la plus modeste, la plus obéis­sante. Elle châ­tiait son corps res­té frêle par de rudes péni­tences, comme si elle eût eu de grands péchés à expier, car elle dési­rait res­sem­bler à Jésus cru­ci­fié. Les Sœurs les plus anciennes la regar­daient avec une secrète admi­ra­tion comme leur modèle.

Sa dévotion envers l’Eucharistie.

C’était un spec­tacle tou­chant de voir la mer­veilleuse dévo­tion de la sainte enfant envers le Sacrement de l’Eucharistie. Sachant que Jésus y est pré­sent, Jésus l’unique objet de son ardent amour, elle éprou­vait un bon­heur sans las­si­tude à pas­ser des heures entières en ado­ra­tion devant le taber­nacle. Dans ces suaves entre­tiens avec le divin Enfant, le temps lui parais­sait court.

Chaque malin, elle assis­tait au saint sacri­fice de la messe. Sou âme était alors tout absor­bée dans la médi­ta­tion de cet auguste mys­tère ; son recueille­ment et ses larmes témoi­gnaient de sa ferveur.

Mais c’est sur­tout au moment de la com­mu­nion, quand les Sœurs quit­taient leur place pour aller s’agenouiller à la Table Sainte, que la petite reli­gieuse ne pou­vait rete­nir le flot de ses larmes. Qu’elle eût sou­hai­té rece­voir aus­si son Roi bien-​aimé ! Aucun sacri­fice ne lui eût coû­té pour être admise à un tel bon­heur ; mais son âge l’en rete­nait encore éloignée.

En atten­dant, à l’heure de la récréa­tion, elle s’approchait de quel­qu’une de ses com­pagnes qui avait eu la grâce de com­mu­nier le matin, pour s’entretenir avec elle de ce divin mystère :

– Oh ! je vous en prie, disait elle dans l’ingénuité et l’ardeur de son amour, expliquez-​moi com­ment on peut rece­voir Jésus dans son cœur, et ne pas mourir.

Ne pou­vant plus résis­ter à l’ardeur de ses dési­rs, elle alla prier le confes­seur du couvent de lui per­mettre de s’approcher de la sainte Table. Mais c’était alors l’u­sage, en ce pays, de ne pas admettre les enfants à la pre­mière Communion avant l’âge de qua­torze ans. La tra­di­tion de l’Eglise d’admettre à la pre­mière Communion les petits enfants au moins dès L’âge de dis­cré­tion ayant été aban­don­née, mal­gré les inter­ven­tions du IVe Concile de Latran en 1215, elle devait ache­ver de dis­pa­raître avec les siècles sui­vants, et il fau­dra attendre jusqu’au pon­ti­fi­cat de Pie X pour voir réta­blir, en 1910, l’antique discipline.

Il est facile de conce­voir, dès lors‑, que l’aumônier du couvent des Dominicaines ne crut, pas devoir faire une excep­tion pour Imelda. Il se bor­na à encou­ra­ger les saints dési­rs de l’enfant, sans lui per­mettre encore de les réa­li­ser. Imelda se sou­mit ; mais quel sacrifice !

Sa première Communion miraculeuse.

Cependant le divin Maître, qui ne se laisse pas vaincre en généro­sité, ne pou­vait res­ter long­temps sans répondre à des appels aus­si ardents.

L’épreuve de la bien­heu­reuse enfant durait encore, quand arri­va la fête de l’Ascension. On était au 13 mai 1333. Imelda venait d’atteindre sa dou­zième année. Pensant qu’en un si beau jour son confes­seur se relâ­cherait de sa sévé­ri­té, elle sur­monte sa timi­di­té et réitère sa demande avec plus d’ins­tances que jamais. Ce fut en vain…

Mais, qu’est la volon­té de l’homme devant celle de Dieu ? On peut bien, il est vrai, inter­dire à une âme de s’approcher de lui ; mais est-​il au pou­voir de per­sonne d’empêcher Dieu de s’unir à cette âme ? Dieu lui-​même n’a‑t-il pas décla­ré, dans les divines Ecritures, que ceux qui le cherchent le trou­ve­ront infailli­ble­ment, et qu’il ras­sa­sie­ra de ses biens ceux qui sont affamés ?

Le cœur bri­sé par le nou­veau refus qu’elle venait d’essuyer, Imelda se ren­dit à l’église du monas­tère, pour assis­ter à la messe et unir son sacri­fice à celui de l’adorable Victime…

Quand le moment de la com­mu­nion fut venu, toutes les reli­gieuses sans excep­tion vinrent se ran­ger, heu­reuses et recueillie », autour de la Table sainte.

Seule, Imelda res­ta dans le bas du chœur.

Là, age­nouillée, la tête dans ses mains, elle donne un libre cours à ses larmes, en son­geant au bon­heur de ses Sœurs ; elle se plaint amou­reu­se­ment à son divin Epoux de res­ter sourd à sa prière, et le conjure par de nou­velles ins­tances de ne pas dif­fé­rer plus long­temps de com­bler ses vœux.

Comme elle priait et pleu­rait encore, une Hostie s’échappe mira­culeusement du ciboire, s’élève en l’air, fran­chit la grille du chœur et vient s’arrêter, sans qu’aucune main la sou­tienne, au-​dessus de la tête de l’enfant, Imelda, age­nouillée, les yeux fixés sur la sainte Hostie, ado­rait son Dieu, si près d’elle, et sem­blait s’unir aux anges dans un même mou­ve­ment de res­pect et d’amour. Les Sœurs n’en peuvent d’abord croire leurs yeux. Cependant, le miracle per­sis­tant, elles aver­tissent le cha­pe­lain. Celui-​ci, très ému, s’approche et s’age­nouille, la patène à la main : l’Hostie, jusque-​là immo­bile, vient s’y pla­cer elle-​même. Alors, ne dou­tant plus de la volon­té de Dieu, le prêtre prend avec véné­ra­tion l’Hostie mira­cu­leuse et en com­mu­nia la bien­heu­reuse enfant.

Sa mort.

Imelda venait de faire sa pre­mière Communion !

Enfin, ses vœux sont accom­plis ! et, comme si elle n’eût pu dans un corps mor­tel sup­por­ter une telle joie, elle s’affaisse sur elle-​même, abî­mée dans une contem­pla­tion pro­fonde : ain­si la fleur s’incline sous les gouttes de la rosée du ciel, trop faible pour en sou­te­nir le poids. Les mains tou­jours croi­sées sur sa poi­trine, les yeux dou­ce­ment fer­més, Imelda parais­sait livrée à un déli­cieux sommeil…

Longtemps les Sœurs l’admirèrent en silence. Elles ne se las­saient pas de la regar­der… ni de louer Dieu au fond de leur cœur, parce qu’il est bon, et que sa misé­ri­corde s’étend à tous les siècles. Toutefois, l’office ache­vé, la voyant tou­jours immo­bile et pros­ter­née, elles ne peuvent se défendre d’une vague inquié­tude. On l’appelle ; on la prie, on la sup­plie, on lui com­mande de se rele­ver ; elle, tou­jours si prompte en obéis­sance, cette fois n’obéit pas ; elle n’a pas enten­du… On la relève… Elle était morte !

Qui aurait eu la pen­sée de plaindre cette heu­reuse enfant d’être entrée si sain­te­ment dans la vie qui dure sans fin, au ciel, après une pre­mière Communion si fer­vente, et en ce beau jour de l’Ascension ?

Ne la plai­gnons pas, en effet, mais félicitons-​la d’être entrée si sain­te­ment dans la vie qui dure sans fin, au ciel.

Imelda trou­vée morte après sa pre­mière communion.

Après la mort. – Ses reliques.

Le bruit de ces pro­di­gieux évé­ne­ments se répan­dit bien­tôt dans la ville de Bologne, et le monas­tère de Val di Pietra vit accou­rir une véri­table foule, cha­cun dési­reux de contem­pler une der­nière fois les traits de la petite moniale. Ce fut le comte Lambertini qui fer­ma lui-​même les yeux de sa fille, que le peuple appe­lait déjà la « petite Sainte ».

Les moniales l’inhumèrent dans leur cha­pelle et firent éle­ver à l’entrée du chœur un mau­so­lée de marbre blanc, qui devint un centre de pèle­ri­nage, et près duquel les fidèles venaient implo­rer la pro­tec­tion de l’angélique enfant et en obte­nir des miracles.

Pendant deux siècles, ses restes repo­sèrent dans leur sépul­ture pri­mitive. Mais, par suite de troubles et de guerres, les reli­gieuses durent cher­cher asile dans la ville de Bologne, en 1566, et quit­ter Val di Pietra où les Servites les rem­pla­cèrent. Les reli­gieuses avaient dû lais­ser leur cher tré­sor, et elles ne s’en conso­laient pas. Cédant à leurs ins­tances, le car­di­nal Palcotti, évêque de Bologne, ordon­na le trans­fert du corps d’Imelda, ce qui eut lieu le 24 février 1582. La famille Lambertini fit déco­rer une cha­pelle en son hon­neur, et on y pla­ça une ins­crip­tion rap­pe­lant le miracle de sa com­mu­nion et sa mort.

L’ancien couvent des Dominicaines de Val di Pietra est aujourd’hui occu­pé par les Capucins ; dans le chœur de la petite église, présen­tement dédié à saint Joseph, une ins­crip­tion latine marque l’endroit pré­cis où arri­vèrent la com­mu­nion mira­cu­leuse et la mort de la « petite Sainte ». En voi­ci la traduction :

Ici, le XX des calendes de juin (13 mai) 1333, en la fête de l’Ascension de Notre-​Seigneur dans les cieux, la bien­heu­reuse Imelda Lambertini, vierge très noble, de l’Ordre domi­ni­cain, qui, à cause de la jeu­nesse de son âge, s’était vu inter­dire l’accès de la sainte Table, fut nour­rie mira­cu­leu­se­ment par la sainte Hostie qui se posa sur elle, et ren­dit heu­reu­se­ment son âme à Dieu.

Son culte.

On conçoit aisé­ment que les Dominicaines de Bologne furent les pre­mières à hono­rer comme une Sainte leur chère petite Sœur ; elles ins­cri­virent son nom dans leur Martyrologe et elles célé­braient sa fête le 16 sep­tembre. La famille Lambertini n’était pas moins empres­sée à faire connaître les ver­tus d’Imelda, qu’elle consi­dé­rait, à juste titre, comme sa gloire la plus pure. Au xve siècle, la bienheu­reuse Jeanne Lambertini, Clarisse de Bologne, contri­bua beau­coup à répandre le culte de sa parente. Au xviie siècle, un cer­tain Jean-​Baptiste Lambertini, appar­te­nant à la même famille, publiait en latin, à Anvers, la bio­gra­phie de la sainte Dominicaine. Enfin, au milieu du siècle sui­vant, le car­di­nal Prosper Lambertini, à la veille de deve­nir le Pape Benoît XIV, s’occupa de faire intro­duire officiel­lement la cause de la béa­ti­fi­ca­tion d’Imelda. La mort ne lui lais­sa pas le temps d’achever son œuvre et le pro­cès fut sus­pen­du jusqu’au sor­tir des guerres de la Révolution et de l’Empire.

Sous la domi­na­tion fran­çaise, les Dominicaines furent contraintes de quit­ter leur couvent de Bologne et de se dis­per­ser ; les pauvres reli­gieuses se par­ta­gèrent alors les osse­ments de leur petite Sœur ; grâce à la pié­té de la famille Malvezzi, ces reliques furent de nou­veau réunies et pla­cées dans l’église Saint-​Sigismond, sur laquelle cette famille avait un droit de patro­nat. Elles s’y trouvent encore aujourd’hui, véné­rées dans une châsse, sous une effi­gie en cire de l’angélique enfant qui émeut pro­fon­dé­ment les visiteurs.

Le 6 mai 1826, la S. Congrégation des Rites confir­mait le culte ren­du à la petite Dominicaine, ce qui équi­va­lait à la béa­ti­fi­ca­tion, et, le 16 décembre sui­vant, le Pape Léon XII la pro­cla­mait offi­ciel­le­ment bien­heu­reuse, accor­dant à toute la famille Dominicaine et au dio­cèse de Bologne la per­mis­sion de célé­brer l’office et la messe propres en son hon­neur. Sa fête est fixée au 13 mai, depuis la réforme du Bré­viaire, pour l’Ordre de Saint-Dominique.

Patronne des premiers communiants.

La bien­heu­reuse Imelda Lambertini a été don­née pour patronne aux enfants de la pre­mière Communion, afin de leur obte­nir deux grâces : celle de bien rece­voir la pre­mière visite de Jésus Hostie et celle de la per­sé­vé­rance. Une confré­rie a été fon­dée, le 17 mai 1891, par Mgr Billard, évêque de Carcassonne, à Prouille, dans ce sanc­tuaire qui se flatte d’avoir vu naître la dévo­tion du saint Rosaire, près duquel saint Dominique a fon­dé le pre­mier couvent de reli­gieuses et d’où il a envoyé ses pre­miers Frères à tra­vers le monde. Affiliée à l’Ordre des Frères Prêcheurs, le 21 août 1893, par le R. P. Fruhwirth, Maître géné­ral, et plus tard car­di­nal, elle a été éri­gée en archi­con­fré­rie par un Bref du Pape Léon XIII, le 7 mai 1896, et enfin trans­férée à Rome, le 18 octobre 1910, sous le pon­ti­fi­cat de Pie X, le Pape de la pre­mière Communion précoce.

Voici l’antienne et l’oraison gra­vées sur une plaque de bronze, l’an 1600, dans l’église du couvent des Dominicaines de Bologne, près de l’inscription déjà signalée :

Glorieuse vierge, épouse du Christ, Imelda, perle pré­cieuse de vir­gi­ni­té, illus­trée par les dons du ciel, écou­tez les prières que nous répan­dons en votre pré­sence ; faites que nous soyons un jour unis aux chœurs célestes, et en atten­dant, protégez-​nous an milieu des cala­mi­tés qui nous pressent de toutes parts.

℣. Priez pour nous, bien­heu­reuse Imelda.
℟. Afin que nous deve­nions dignes des pro­messes de Jésus-Christ.

Prions. Seigneur, que l’intercession de la bien­heu­reuse Imelda, votre vierge, nous pro­tège contre tout péril, et que par son inter­ven­tion il nous soit don­né de rece­voir, avant notre mort, le sacre­ment du Corps et du Sang de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, après une vraie péni­tence et une sin­cère confes­sion. Par le même Jésus-​Christ Notre-​Seigneur. Ainsi soit-il.

Maxime Viallet.

Sources consul­tées. – R. P. Lataste, O. P., Vie de la bien­heu­reuse Imelda Lambertini (Paris, 1875). – Anonyme, La bien­heu­reuse Imelda (Bureau des Œuvres eucha­ris­tiques, Paris). – Renée Zeller, Imelda Lambertini, vierge Dominicaine (Paris, 1929). – Les Saints et Bienheureux de l’Ordre de Saint-​Dominique (Paris, 1927). – P. Bianchi, O. P., La Santina délia pri­ma Communione (dans l’Aurora nel seco­lo del Sacramento, Milan). – M.-C. de Ganay, Les Bienheureuses Dominicaines (Paris, 1913). – (V. S. B. P., n° 587).