Le Très Précieux Sang de Notre Seigneur

Retable de l'Agneau mystique par Van Eyck, © Sint-Baafskathedraal Gent, www.artinflanders.be, Dominique Provost

Dès le pre­mier jour de juillet, nous fêtons le Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus-​Christ, auquel tout ce mois est consacré.

Cette fête a été ins­ti­tuée par Pie IX en sou­ve­nir du 1er juillet 1849, jour de la vic­toire des armées fran­çaises sur la Révolution qui avait chas­sé le Pape de Rome.

Il est louable de réci­ter tous les jours de juillet les belles lita­nies du Précieux Sang. « Sauvez-​nous » ! répèterons-​nous en invo­quant le Sang rédemp­teur, car « ce n’est pas par l’or et l’argent que nous avons été rache­tés, mais par le Précieux Sang de l’Agneau imma­cu­lé » (I Pierre, I, 17–19).

Verser son sang pour Jésus-​Christ, pour la patrie, c’est don­ner sa vie. En ver­sant son Sang, Jésus a don­né sa vie pour que nous ayons la Vie éternelle.

L’hymne des vêpres de la fête du Précieux Sang est une magni­fique syn­thèse doc­tri­nale et spi­ri­tuelle du mys­tère de notre rédemp­tion. Lisons avec atten­tion cha­cune de ses strophes :

Que les car­re­fours reten­tissent de chants de fête,
Que la joie brille à tous les fronts,
La torche ardente à la main,
Avancez en har­mo­nieux cor­tège, enfants et vieillards.

Le Christ, sur l’arbre rude de la Croix
A par ses plaies sans nombre ver­sé son sang
En fêtant ce sou­ve­nir
Il convient à nous de ver­ser au moins des larmes.

Du genre humain par son crime,
L’ancien Adam avait cau­sé la funeste mort,
Le nou­vel Adam, par son inno­cence et son amour,
A ren­du à tous la vie.

Si le Père suprême, du haut des cieux,
A enten­du le cri puis­sant de son Fils à l’agonie,
Il a dû bien plus être apai­sé par son sang,
Et nous faire grâce.

En ce sang, qui­conque baigne sa robe, en lave les taches.
Il y prend un éclat empour­pré,
Qui le rend sou­dain sem­blable
Aux anges et, et agréable au Roi.

Que nul désor­mais ne s’éloigne du droit sen­tier ;
Gagnons le but suprême
Où Dieu qui nous aide dans la course,
Nous accor­de­ra le noble prix.

Soyez pro­pice, Ô Père tout-​puissant,
Élevez jusqu’au som­met des cieux
Ceux que vous avez rache­tés par le sang de votre Fils,
Et que vous recréez par l’Esprit de paix. Ainsi soit-il.

A chaque Messe, nous assis­tons au mys­tère inef­fable de la trans­sub­stan­tia­tion du vin au Sang de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Le calice que le prêtre élève après avoir pro­non­cé les paroles de la consé­cra­tion contient le Précieux Sang du Rédempteur qui a cou­lé sur la Croix.

En nous ins­pi­rant du beau com­men­taire du R.P. Lebrun[1], arrêtons-​nous un peu sur la consé­cra­tion du Sang divin :

Semblablement après que l’on eut sou­pé, pre­nant aus­si ce pré­cieux calice entre ses mains saintes et véné­rables, et vous ren­dant pareille­ment grâces, il le bénit et le don­na à ses dis­ciples, disant : Prenez et buvez-​en tous :

Car c’est le calice de mon Sang, nou­veau et éter­nel tes­ta­ment, le mys­tère de la foi, qui sera répan­du pour vous et pour plu­sieurs, pour la rémis­sion des péchés.

Toutes les fois que vous ferez ces choses, vous les ferez en mémoire de moi.

Semblablement après qu’il eut sou­pé : après la man­du­ca­tion de l’agneau pas­cal et l’usage d’une pre­mière coupe[2], Notre Seigneur prit la Coupe d’action de grâces, celle qui sera le vrai calice eucha­ris­tique[3]. En effet, le Sang ado­rable qu’il contient est, avec son Très Saint Corps, le don le plus excellent que nous puis­sions pré­sen­ter à Dieu en action de grâces pour tous les biens dont il nous comble sans cesse, et pour obte­nir tous les autres biens dont les fidèles auront besoin jusqu’à la fin des siècles.

Prenant aus­si ce Précieux calice entre ses mains saintes et véné­rables : Ce Calice de la Cène du Jeudi Saint, uti­li­sé ensuite par Saint Pierre jusqu’à Saint Sixte II, sau­vé par Saint Laurent et véné­ré après un long périple en la Cathédrale de Valencia[4], ce calice qui ne contient plus les ombres et les figures de la loi, mais le Sang Précieux par elles signi­fiées. Les mains du Christ sont saintes[5] et véné­rables, et revê­tues de la Toute-​puissance de son Père.

La Sainte Coupe

Il lui en rend grâces et le bénit : par la béné­dic­tion de ce calice, Jésus-​Christ fait des­cendre sur ce qu’il contient toute la ver­tu néces­saire pour chan­ger le vin en son Sang.

Il le don­na à ses dis­ciples en disant : Prenez et buvez-​en tous : Il fal­lait que ceux avec qui Jésus contrac­tait la nou­velle alliance pour toute l’Église en bussent. Ils en burent tous en effet[6]. Et il faut que les prêtres qui renou­vellent cette alliance et ce sacri­fice, que le Christ ins­ti­tua alors, en boivent aus­si. L’Église a vu dans ces paroles un pré­cepte qui oblige tous les prêtres qui célèbrent la Messe à y com­mu­nier sous les deux espèces (à l’Hostie et au Sang du calice) ; elle a recon­nu qu’il n’y avait point de pré­cepte à l’égard des laïques, ni à l’égard des prêtres qui com­mu­niaient dans l’église, sans offrir per­son­nel­le­ment le sacri­fice. Saint Paul nous fait remar­quer cette dif­fé­rence au sujet de la seule com­mu­nion, en met­tant l’alternative du Corps ou du Sang, de man­ger ou de boire : Quiconque man­ge­ra ce pain OU boi­ra le calice du Seigneur indi­gne­ment, sera cou­pable du Corps et du Sang de Jésus-​Christ[7].

Car c’est le calice de mon Sang, nou­veau et éter­nel tes­ta­ment. Le célé­brant passe main­te­nant du ton de celui qui raconte, au ton de celui qui réa­lise une action : celle de rendre pré­sent, par la ver­tu du Christ, le Sang rédempteur.

C’est le Sang du Nouveau Testament ou de la nou­velle et éter­nelle alliance. Jésus-​Christ, Médiateur, est venu faire une nou­velle alliance entre Dieu et les hommes, dont l’ancienne n’était que la figure. Cette ancienne alliance fut faite sur le mont Sinaï par le minis­tère de Moïse, qui en fut le média­teur. Dieu y don­na les pré­ceptes de la loi aux Israélites, et pro­mit de les regar­der comme son peuple choi­si et sépa­ré de tous les autres peuples de la terre, s’ils gar­daient ses pré­ceptes[8]. Ils pro­mirent d’y être fidèles. Moïse prit du sang des vic­times, et en répan­dit sur le peuple en disant : C’est le sang de l’alliance que le Seigneur a contrac­tée avec vous.

Mais cette alliance était figu­ra­tive, pro­phé­tique, et ne devait durer qu’un temps. Le Messie, annon­cé et figu­ré par Moïse, vient scel­ler la nou­velle alliance, ou nou­veau tes­ta­ment, et la confirme ici, non par le sang des ani­maux, mais par son propre Sang. Le sang de la pre­mière alliance ne pou­vait pro­duire qu’une pure­té exté­rieure et figu­ra­tive, ce dont les scribes et les pha­ri­siens de l’évangile se conten­taient illu­soi­re­ment ; le Sang de la nou­velle est la source de la pure­té inté­rieure, réelle et véri­table. Aussi le sang de la pre­mière alliance ne fut répan­du qu’extérieurement sur les Juifs, avec qui Dieu la contrac­tait ; et le Sang de la nou­velle devait être bu, pour être reçu inté­rieu­re­ment. Voilà pour­quoi Jésus-​Christ, par le plus grand de tous les miracles, vou­lut don­ner son Sang à ses Apôtres, et en fit par avance, avant sa mort, une véri­table et actuelle effu­sion (quoique mys­tique), selon le texte grec des évan­gé­listes : qui est répan­du pour vous. C’est pour cela que Jésus-​Christ dit à ses Apôtres : Buvez-​en tous, car c’est mon Sang de la nou­velle alliance. Jésus-​Christ a éta­bli cette alliance, après avoir accom­pli toutes les figures en man­geant l’agneau pas­cal. Il l’a fait dans un fes­tin, comme se font ordi­nai­re­ment les alliances, en fai­sant son tes­ta­ment de mort, parce que son peuple fidèle ne doit rece­voir que par le mérite infi­ni de sa mort[9] l’héritage éter­nel pro­mis par cette nou­velle alliance. Il l’a fait en lais­sant à l’Église, en la per­sonne des Apôtres, sa Chair et son Sang, avec le pou­voir de les pro­duire jusqu’à la fin des siècles. Et cette alliance est renou­ve­lée tous les jours dans le Sang du tes­ta­ment éter­nel, au Saint Sacrifice de la Messe. Cette alliance est ain­si nou­velle et éter­nelle, parce qu’elle ne sera jamais chan­gée, comme il a été pré­dit par les pro­phètes[10] et confir­mé par les Apôtres.

Le Mystère de la foi : Ces deux mots ne sont pas dans l’Évangile, et l’on ne doit pas en être sur­pris, parce que les évan­gé­listes n’ont pas tout écrit (Saint Matthieu est le seul qui rap­porte la locu­tion enim). Et comme le remarque le Pape Innocent III, Saint Paul et les autres Apôtres ont sou­vent rap­por­té des faits et des paroles omises ensuite par les évan­gé­listes. Ainsi l’Église a reçu de la tra­di­tion ce que nous trou­vons de par­ti­cu­lier dans le canon : Élevant les yeux au Ciel, éter­nel, et Mystère de foi. Tous ces mots sont dans les plus anciens sacra­men­taires[11] de l’Église romaine, et ils doivent être au nombre de ces véri­tés que Jésus-​Christ expli­qua à ses Apôtres entre sa résur­rec­tion et son ascension.

Le mot mys­tère signi­fie secret. C’est en ce sens qu’il est pris par Saint Paul, lorsqu’il parle du mys­tère de la foi, que les diacres doivent conser­ver avec une conscience pure[12], du mys­tère caché et pré­pa­ré avant tous les siècles, du mys­tère de Jésus-​Christ, qui n’a pas été décou­vert aux enfants des hommes dans les autres temps. Or, le plus grand de tous les mys­tères, et pour ain­si dire tout le secret de la foi, tout le secret de la reli­gion, est que le Sang d’un Dieu dût être ver­sé pour le salut du monde. Ce mys­tère ren­ferme toutes ces véri­tés : que les péchés ne sont point remis sans effu­sion de sang[13]; que celui des pécheurs était indigne d’être offert à Dieu ; que depuis Abel les sacri­fices d’animaux ont été offerts pour les péchés des hommes, qu’il était néan­moins impos­sible que le sang des tau­reaux et des boucs ôtât les péchés ; qu’il fal­lait une vic­time sainte pour sanc­ti­fier les hommes, le Sang d’un Dieu fait homme pour les récon­ci­lier et les unir à Dieu. C’est là le grand Mystère, caché jusqu’à la mort et à la résur­rec­tion du Messie, Mystère mon­tré par Jésus-​Christ même aux dis­ciples d’Emmaüs : Ne fallait-​il pas que le Christ souf­frît, et qu’il entrât ain­si dans sa gloire[14] ? Mystère dont le sang répan­du dans tous les sacri­fices n’avait jamais été qu’une ombre et une figure, Mystère révé­lé par Saint Jean qui appelle Jésus-​Christ l’Agneau immo­lé dès la créa­tion du monde[15] et par Saint Pierre dans sa pre­mière épître : Vous avez été rache­tés par le Précieux Sang de Jésus-​Christ, comme de l’Agneau sans tache et sans défaut, pré­des­ti­né avant la créa­tion du monde et mani­fes­té dans les der­niers temps. Le Sang de Jésus-​Christ conte­nu dans le calice est donc par excel­lence le Mystère de la foi.

Qui sera répan­du pour vous et pour plu­sieurs, pour la rémis­sion des péchés : les fidèles, qui doivent être exempts de tout péché grave pour se nour­rir de la Chair et du Sang de Jésus-​Christ, et pour avoir part au royaume céleste, ne sont sanc­ti­fiés que par ce Sang ado­rable, répan­du pour eux le Vendredi Saint. Le texte grec pré­cise en disant qui est répan­du pour plu­sieurs, ce qui marque l’oblation actuelle du Sang rédemp­teur à chaque Messe.

Le Sauveur dit qu’il répan­dra son Sang pour les Apôtres, pro vobis, pour vous et pour tous ceux qui croi­ront et se conver­ti­ront, pro mul­tis, pour beau­coup et non pro omni­bus, pour tous, (ni pour la mul­ti­tude, terme ambi­gu) car le salut des hommes n’est pas, hélas, uni­ver­sel. Quoiqu’il soit mort très réel­le­ment pour tous les hommes, son sacri­fice ayant une valeur infi­nie, Dieu, dit Saint Paul, est le Sauveur de tous les hommes, mais prin­ci­pa­le­ment des fidèles[16]. Cette véri­té choque par­fois nos contem­po­rains, pour­tant l’enseignement des Apôtres ne laisse pas de doute : Sachez qu’aucun for­ni­ca­teur, ou impu­dique, ou avare, c’est-à-dire ido­lâtre, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu[17]. Ces paroles sont l’écho de celle du Christ lui-​même : Alors on ver­ra le Fils de l’homme venant dans les nuées avec une grande puis­sance et une grande gloire ; il enver­ra ses anges, et il ras­sem­ble­ra ses élus[18]. Quand le Fils de l’homme vien­dra dans sa majes­té, et tous les anges avec lui, alors il s’assiéra sur le trône de sa majes­té. Et toutes les nations seront ras­sem­blées devant lui, et il les sépa­re­ra les uns d’avec les autres, comme le pas­teur sépare les bre­bis d’avec les boucs. Et il pla­ce­ra les bre­bis à sa droite et les boucs à sa gauche ; alors Il dira à ceux qui sont à sa droite : Venez les bénis de mon Père : pos­sé­dez le royaume pré­pa­ré pour vous depuis la fon­da­tion du monde (…) Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : Allez loin de moi, mau­dits, au feu éter­nel, qui a été pré­pa­ré au diable et à ses anges (…) Et ceux-​ci s’en iront à l’éternel sup­plice et les justes dans la vie éter­nelle[19].

Toutes les fois que vous ferez ces choses : Jésus-​Christ a don­né le pou­voir aux prêtres de faire ce qu’il a fait, et ils peuvent l’exercer autant de fois qu’il est conve­nable. Quelle intel­li­gence, s’écrie Saint Ephrem, peut s’élever jusqu’à com­prendre la gran­deur de la digni­té sacer­do­tale, et n’est-ce pas ici où il faut s’exclamer avec Saint Paul : O pro­fon­deur incom­pré­hen­sible des richesses de la sagesse et de la science de Dieu ! Considérez dans le prêtre, dit Saint Jean Chrysostome, la main de Jésus-​Christ qui opère invi­si­ble­ment car ce n’est pas l’homme qui, sur l’autel de la consé­cra­tion, pro­duit le Corps et le Sang de Jésus-​Christ ; les paroles sont pro­non­cées par le prêtre, mais elles sont consa­crées par la ver­tu de Dieu et par sa grâce ; c’est-à-dire qu’elles tiennent toute leur force de la puis­sance de Dieu qui, par sa Bonté, les rend effi­caces. Saint Ambroise remarque, avec les Pères et le Concile de Florence, qu’au moment de la consé­cra­tion, le prêtre ne parle plus en sa per­sonne, mais in Persona Christi, en la Personne de Jésus-​Christ, en employant ses propres paroles.

Vous les ferez en mémoire de moi : les prêtres doivent accom­plir cette action excel­lente en mémoire du divin Sauveur, c’est-à-dire pour annon­cer sa mort jusqu’à ce qu’il vienne à la fin du monde, et pour renou­ve­ler la mémoire de son Amour immense, qui lui a fait don­ner sa vie pour les hommes.

« Notre Seigneur m’a aimé et s’est livré lui-​même pour moi » écrit saint Paul aux Galates (II, 20) et Il renou­velle pour nous son obla­tion au saint Sacrifice de la Messe avec le même Amour.

Comment L’aimer en retour ?

En lui mani­fes­tant une confiance totale et en nous effor­çant d’éviter le péché.

Que Notre Dame, nous y aide.

Le Sang de Jésus était à l’origine celui de la Sainte Vierge.

Bien évi­dem­ment, nous ne pou­vons pas dire que le sang de Marie est divin lui-​même. Le carac­tère divin du Précieux Sang vient de l’union hypo­sta­tique de la nature humaine et divine du Christ. Il n’y a pas de réa­li­té humaine com­pa­rable à la valeur infi­nie du Sang du Fils de Dieu.

« Je m’arrête là, parce que la cloche m’appelle ; je vais au pres­soir de l’église, à l’autel. C’est là que ruis­selle conti­nuel­le­ment le vin sacré du sang de ce rai­sin déli­cieux et unique dont bien peu ont la chance de pou­voir s’enivrer. »

Padre Pio
Notes de bas de page
  1. Explication des prières et céré­mo­nies de la Sainte Messe.[]
  2. Cf. Lc. XXII.[]
  3. Du mot grec euka­ris­tia, recon­nais­sance, action de grâces. Le « mer­ci » en grec moderne, pho­né­ti­que­ment « efia­ris­to » est de la même racine.[]
  4. Cf Le Saint Graal ou le vrai Calice de Jésus-​Christ, aux édi­tions Chiré.[]
  5. Qui me convain­cra de péché ? – Jn. 8, 46.[]
  6. Les Pères et les théo­lo­giens sont divi­sés quant à la com­mu­nion ou non de Judas.[]
  7. II Cor. XI, 27.[]
  8. Exode, XIX, 5.[]
  9. Cf. Epître aux hébreux, IX, 15.[]
  10. Je ferai avec vous un pacte éter­nel – Isaïe, LV, 3.[]
  11. Livre conte­nant les prières litur­giques rela­tives à la Messe et aux sacre­ments. Certains ont plus de 1200 ans.[]
  12. I Tim. III, 9.[]
  13. Heb. IX, 22.[]
  14. Lc. XXIV, 27–28.[]
  15. Apoc. 13, 8.[]
  16. I Tim. IV, 10.[]
  17. Eph. V, 5.[]
  18. Mc. XIII, 26, 27.[]
  19. Mat. XXV, 31, 46.[]