La grande misère des églises – DICI n° 446

Dans le Puy-de-Dôme, une église transformée en ... lieu d'habitation.

Eglises en ruines et en péril, qu’en est-​il aujourd’­hui dans le monde ?

Mgr Viganò sera-​t-​il excommunié ?

Lettre d’information de la Fraternité Saint-​Pie X

DICI numéro 446

Éditorial de M. l’abbé Alain Lorans

Un mobilier liturgique à l’image de Vatican II

Notre-​Dame de Paris est pro­vi­soi­re­ment épar­gnée : les élec­tions légis­la­tives retardent le pro­jet des vitraux contem­po­rains vou­lus par l’Elysée. En revanche, l’aménagement inté­rieur et le mobi­lier litur­gique ne relèvent pas de l’Etat, mais des auto­ri­tés ecclé­sias­tiques qui les ont pré­sen­tés à la presse, le 25 juin 2024. On en avait déjà eu un aper­çu grâce à l’exposition Grands décors de Notre-​Dame aux Gobelins, à Paris (Voir DICI n° 444, p. 18–19), mais le dos­sier de presse dévoile d’autres trouvailles.

Comme le dit dans son intro­duc­tion l’archevêque de Paris, l’ensemble du mobi­lier litur­gique a été choi­si pour sa « noble sim­pli­ci­té », afin « d’illustrer sub­ti­le­ment ce qu’expriment les ensei­gne­ments du concile Vatican II ». On nous pro­pose donc un mobi­lier litur­gique à l’image et à la res­sem­blance du Concile. Jugeons sur pièces.

L’autel est en bronze, car pré­vient son créa­teur : « Le bronze s’est impo­sé pour pou­voir exis­ter sans hur­ler, sans “sur-​montrer” (sic) ». On ne sait pas si c’est là l’expression d’une Eglise moderne qui veut exis­ter sans hur­ler, ni « sur-​montrer », dans un sou­ci de « noble sim­pli­ci­té ». Toujours est-​il que cet autel res­semble sur­tout à une demi-​meule de fro­mage. Il ne hurle pas, mais il jure sous les voûtes gothiques.

Le reli­quaire de la Couronne d’épines est « réso­lu­ment ver­ti­cal », il emprunte « à la tra­di­tion orien­tale de l’iconostase », paraît-​il, mais il fait irré­sis­ti­ble­ment pen­ser à une cible sur un champ de tir : « au centre, une demi-​sphère d’un bleu pro­fond se détache d’une auréole de douze cercles concen­triques… » Lorsqu’elle ne sera pas expo­sée, la Couronne d’épines sera abri­tée dans un coffre-​fort, dis­si­mu­lé dans la base du reli­quaire, à la forme d’un « tombeau-​autel » en marbre, sur lequel repo­se­ront des bou­gies de dévo­tion en diodes élec­tro­lu­mi­nes­centes. – Les saintes femmes avaient des aro­mates au tom­beau du Christ, les fidèles auront des lampes LED.

Ce brû­loir de bou­gies arti­fi­cielles sera com­plé­té, dans toute la cathé­drale, par des pré­sen­toirs de bou­gies en cire natu­relle, munis d’un tronc et d’un ter­mi­nal de paie­ment élec­tro­nique (TPE)… Ces veilleuses res­semblent à s’y méprendre à des lampes chauffe-​plat, mais qu’on se ras­sure : elles seront « res­pec­tueuses de l’environnement, 100 % bio­dé­gra­dables et com­pos­tables “Home com­post”». – Est-​ce à dire que l’en­sei­gne­ment conci­liaire est lui aus­si 100 % biodégradable ?

L’éclairage se veut « litur­gique et scé­no­gra­phique » ; la mise en lumière est au ser­vice d’une mise en scène. On cherche à « mani­fes­ter la puis­sance unique de l’architecture » à tra­vers « un éclai­rage glo­bal de l’ensemble des espaces à inten­si­té variable, sur des nuances de blanc, selon les moments de recueille­ment et la sai­son­na­li­té (sic) », et par « des points de concen­tra­tion lumi­neuse à forte puis­sance pour révé­ler les élé­ments essen­tiels : flam­boie­ment des pièces maî­tresses lors des célé­bra­tions prin­ci­pales qui marquent le temps litur­gique ; rayon­ne­ments ciblés autour des objets et des lieux. » - Du grand théâtre !

Pour les visi­teurs qui ne sou­hai­te­raient pas vivre cette expé­rience immer­sive liturgico-​scénographique, on a pré­vu des « pote­lets de mise à dis­tance, reliés entre eux par des tresses de san­dows spé­cia­le­ment conçues ». – En clair, des sangles élas­tiques tien­dront à dis­tance les fidèles, tout comme l’en­sei­gne­ment élas­tique de Vatican II.

Source : DICI n° 446, juillet 2024

DICI – Nouvelles de Chrétienté

Informations et analyses sur la vie de l'Eglise, le combat de la messe, Rome, le Pape, l’œcuménisme.