Le dernier week-end de juin ont eu lieu à La Martinerie les Assises nationales du Mouvement de la Jeunesse Catholique de France (MJCF), sur le thème : « France, fille aînée de l’Église ».
Les Assises nationales du MJCF ont réuni cette année à la Martinerie (Châteauroux) près de 500 personnes, actifs et anciens, aumôniers et amis du mouvement, autour de trois journées de conférences, d’offices liturgiques, de jeux et autres moments conviviaux.
Mouvement apostolique « par des jeunes, pour des jeunes », le MJCF est connu pour ses camps de vacances (séjours itinérants à l’étranger pendant l’été et ski en hiver). Ce mouvement d’apostolat est en effet né à l’occasion d’un premier séjour itinérant en Turquie à l’été 1967, suivi d’un camp de ski pour Noël à Flumet (Alpes), et bien d’autres suivirent… Dans le grand désordre qui règne alors dans l’Eglise de France, ces « Jeunes en marche » (pas encore MJCF) détonnent par leur désir d’un catholicisme authentique fondé sur les enseignements de l’Eglise, romaine avant tout, et sur la liturgie traditionnelle. Presque 60 ans après, leur cap reste le même et leur place bien marquée au sein de la Tradition.
Structuré par équipes d’une quinzaine de garçons et filles, le MJCF fonctionne de façon décentralisée (autonomie de chaque groupe pour leurs activités) mais sous l’élan donné par une hiérarchie nationale de jeunes, couplée avec une aumônerie assurant l’encadrement doctrinal et sacramentel. Dans cette vie quotidienne du Mouvement, les Assises nationales prennent une place à part. Organisées de façon aléatoire – environ tous les 3 ou 4 ans – elles permettent à tous ses membres actifs, auxquels se joignent les anciens militants, amis et bienfaiteurs – toujours bienvenus – de se retrouver l’espace d’une fin de semaine dans un cadre de joie chrétienne et d’amitié. Le but est avant tout de se fortifier dans une société chrétienne, en dehors de ce monde loin de Dieu et qui se meurt : prière, jeux, chants et bonne humeur, messes et veillée eucharistique, tout contribue à constituer une micro-chrétienté, éphémère mais bien vivante, à travers une vraie « réunion de famille ».
Un thème, différent à chacune des Assises, sert de fil conducteur à travers des stands, des conférences, des jeux et une veillée. Cette année, « France, fille aînée de l’Eglise » soulignait les rapports privilégiés de la France avec la Rome pontificale, des rois mérovingiens depuis Clovis Ier jusqu’aux défenseurs actuels de la Tradition, en passant par les contre-révolutionnaires. C’était aussi l’occasion d’admirer les cathédrales construites par nos ancêtres, ainsi que la multitude d’ordres religieux nés et développés au cœur de la « Fille aînée de l’Eglise ». Les conférences ont permis d’approfondir les raisons historiques de ce titre qui fait la fierté de la France et le rôle qu’a encore à jouer notre pays dans la crise religieuse et sociétale actuelle.
Vendredi 28 juin
Après l’accueil des participants, discours d’introduction donné par le président du MJCF, Jacques Quarez, en fin de matinée. Puis, jouer ! « Ici, on prie et on joue », selon la devise de l’abbé Jean-Joseph Allemand, fondateur des patronages au début du XIXe siècle. La première activité sera les Olympiades. Le terrain de football de la Martinerie devient une carte de France, théâtre d’un grand jeu dont l’en-jeu (!) est de conquérir les régions de l’hexagone. Bien fourbus mais contents, nos amis n’ont plus ensuite qu’à se réunir à la messe célébrée par le Père capucin Paul-Marie et s’instruire sur les devoirs des animateurs du MJCF par le sermon de l’Abbé Patrick Troadec. La prière se poursuit toute la nuit par la veillée devant le Saint-Sacrement, à tour de rôle, en remerciement des grâces reçues par et pour le MJCF, à qui beaucoup doivent tant. En fin de compte, cette petite pénitence tombait parfaitement pour la vigile des saints Apôtres Pierre et Paul.
Samedi 29 juin
La journée fut plus axée sur la formation doctrinale. Trois conférences traitèrent le thème sous des angles divers. M. l’abbé Nicolas Portail, aumônier général du MJCF, présenta les raisons historiques du titre de « fille aînée » de l’Eglise depuis l’origine de la nation des francs. Ce titre, d’abord donné par les papes aux rois, conférait aussi une responsabilité importante de protectrice de l’Eglise et de son chef terrestre, assumée grosso modo par les monarques jusqu’à la Révolution. Une seconde conférence dans l’après-midi, donnée par M. Roberto de Mattei, permit d’approfondir la responsabilité du roi Louis XIV dans le développement des divergences avec Rome à la veille de l’ébranlement dû aux nouvelles idées des Lumières. Malgré les erreurs du gallicanisme, qui voulait une Eglise française sous le pouvoir du roi, et malgré une situation parfois tendue avec le Saint-Siège, Louis XIV n’alla jamais jusqu’au schisme – au contraire des anglicans – et resta finalement fidèle à la vocation de la France.
La journée vit ensuite la présentation des stands historiques, sous forme de saynètes, suivis par la messe solennelle célébrée par M. l’abbé Du Châtelet avec prédication de M. l’abbé Bruno France.
Pas trop de théorie : l’après-midi, un forum des métiers organisé par les Ateliers Saint-Joseph, permet de toucher du doigt comment faire régner le Christ dans les entreprises (et au foyer pour les futures mères de familles), comme c’était le cas jadis. Ainsi, aux conseils d’orientation s’ajoutait la meilleure façon de rayonner aujourd’hui en tant que catholique dans le monde du travail selon chaque profession.
Enfin, la veillée – toujours très attendue – vient clore en beauté cette journée, mettant en scène les aventures rocambolesques d’un journaliste débutant pour déjouer un complot maçonnique menaçant de destruction la basilique du Sacré-Cœur à Paris. Grand succès. Jusque tard dans la nuit, les réjouissances se prolongèrent par des chants improvisées auprès des stands de galettes bretonnes, de frites et de la tireuse de bière – nouveauté (appréciée) de l’année – petits suppléments gourmands bien mérités.
Dimanche 30 juin
Jour tout particulier que ce dimanche d’Assises présidé par M. l’abbé Davide Pagliarani, supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X. Cela devait bien faire 25 ans que le MJCF n’avait accueilli un successeur de Mgr Lefebvre. Bien entendu, sa conférence sur « la France, l’Eglise et la Tradition catholique aujourd’hui » marqua les esprits, insistant sur la nécessité de l’apostolat et l’importance de l’amour de l’Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ, notre principal motif de défendre la Tradition aujourd’hui.
Conférence de M. l’abbé Pagliarani, supérieur général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X
Il devait célébrer la messe de clôture qui suivit, assisté de M. l’abbé Le Roux, secrétaire général de la Fraternité Saint-Pie X et du Père Clément-Marie de la Fraternité de la Transfiguration.
Photos de famille, puis grand repas de fête et, déjà, il fut temps pour le président, de faire le mot de conclusion, et de remercier tous les organisateurs et les conférenciers qui avaient fait l’effort de venir parler devant ce petit échantillon de la jeunesse de France, en particulier nos hôtes étrangers, M. l’abbé Pagliarini et M. de Mattei, enchantés de leur première (mais non dernière) visite aux jeunes du MJCF.
C’est avec le Salut du Saint-Sacrement que se termina ce week-end, devant Notre-Seigneur : « à Lui tout honneur et toute gloire ».
Ouf ! c’est fini ! Fatigués mais contents
Actifs, anciens et amis
Les actes des Assises nationales du MJCF seront publiés dans un prochain numéro de la revue Savoir et Servir.
Dans les publications à venir, on note pour la rentrée de septembre la réédition des Encycliques de combat, corrigées et amplifiées et d’un numéro de Savoir et Servir sur l’écologie. Renseignements sur le site du MJCF.
Album photo
Photos : Théophile Gensbittel et François Caron