Reportage des Assises nationales 2024 du MJCF

Le der­nier week-​end de juin ont eu lieu à La Martinerie les Assises natio­nales du Mouvement de la Jeunesse Catholique de France (MJCF), sur le thème : « France, fille aînée de l’Église ».

Les Assises natio­nales du MJCF ont réuni cette année à la Martinerie (Châteauroux) près de 500 per­sonnes, actifs et anciens, aumô­niers et amis du mou­ve­ment, autour de trois jour­nées de confé­rences, d’offices litur­giques, de jeux et autres moments conviviaux. 

Mouvement apos­to­lique « par des jeunes, pour des jeunes », le MJCF est connu pour ses camps de vacances (séjours iti­né­rants à l’étranger pen­dant l’été et ski en hiver). Ce mou­ve­ment d’apostolat est en effet né à l’occasion d’un pre­mier séjour iti­né­rant en Turquie à l’été 1967, sui­vi d’un camp de ski pour Noël à Flumet (Alpes), et bien d’autres sui­virent… Dans le grand désordre qui règne alors dans l’Eglise de France, ces « Jeunes en marche » (pas encore MJCF) détonnent par leur désir d’un catho­li­cisme authen­tique fon­dé sur les ensei­gne­ments de l’Eglise, romaine avant tout, et sur la litur­gie tra­di­tion­nelle. Presque 60 ans après, leur cap reste le même et leur place bien mar­quée au sein de la Tradition.

Structuré par équipes d’une quin­zaine de gar­çons et filles, le MJCF fonc­tionne de façon décen­tra­li­sée (auto­no­mie de chaque groupe pour leurs acti­vi­tés) mais sous l’élan don­né par une hié­rar­chie natio­nale de jeunes, cou­plée avec une aumô­ne­rie assu­rant l’encadrement doc­tri­nal et sacra­men­tel. Dans cette vie quo­ti­dienne du Mouvement, les Assises natio­nales prennent une place à part. Organisées de façon aléa­toire – envi­ron tous les 3 ou 4 ans – elles per­mettent à tous ses membres actifs, aux­quels se joignent les anciens mili­tants, amis et bien­fai­teurs – tou­jours bien­ve­nus – de se retrou­ver l’espace d’une fin de semaine dans un cadre de joie chré­tienne et d’amitié. Le but est avant tout de se for­ti­fier dans une socié­té chré­tienne, en dehors de ce monde loin de Dieu et qui se meurt : prière, jeux, chants et bonne humeur, messes et veillée eucha­ris­tique, tout contri­bue à consti­tuer une micro-​chrétienté, éphé­mère mais bien vivante, à tra­vers une vraie « réunion de famille ».

Un thème, dif­fé­rent à cha­cune des Assises, sert de fil conduc­teur à tra­vers des stands, des confé­rences, des jeux et une veillée. Cette année, « France, fille aînée de l’Eglise » sou­li­gnait les rap­ports pri­vi­lé­giés de la France avec la Rome pon­ti­fi­cale, des rois méro­vin­giens depuis Clovis Ier jusqu’aux défen­seurs actuels de la Tradition, en pas­sant par les contre-​révolutionnaires. C’était aus­si l’occasion d’admirer les cathé­drales construites par nos ancêtres, ain­si que la mul­ti­tude d’ordres reli­gieux nés et déve­lop­pés au cœur de la « Fille aînée de l’Eglise ». Les confé­rences ont per­mis d’approfondir les rai­sons his­to­riques de ce titre qui fait la fier­té de la France et le rôle qu’a encore à jouer notre pays dans la crise reli­gieuse et socié­tale actuelle.

Vendredi 28 juin

Après l’accueil des par­ti­ci­pants, dis­cours d’introduction don­né par le pré­sident du MJCF, Jacques Quarez, en fin de mati­née. Puis, jouer ! « Ici, on prie et on joue », selon la devise de l’abbé Jean-​Joseph Allemand, fon­da­teur des patro­nages au début du XIXe siècle. La pre­mière acti­vi­té sera les Olympiades. Le ter­rain de foot­ball de la Martinerie devient une carte de France, théâtre d’un grand jeu dont l’en-jeu (!) est de conqué­rir les régions de l’hexagone. Bien four­bus mais contents, nos amis n’ont plus ensuite qu’à se réunir à la messe célé­brée par le Père capu­cin Paul-​Marie et s’instruire sur les devoirs des ani­ma­teurs du MJCF par le ser­mon de l’Abbé Patrick Troadec. La prière se pour­suit toute la nuit par la veillée devant le Saint-​Sacrement, à tour de rôle, en remer­cie­ment des grâces reçues par et pour le MJCF, à qui beau­coup doivent tant. En fin de compte, cette petite péni­tence tom­bait par­fai­te­ment pour la vigile des saints Apôtres Pierre et Paul.

Samedi 29 juin

La jour­née fut plus axée sur la for­ma­tion doc­tri­nale. Trois confé­rences trai­tèrent le thème sous des angles divers. M. l’abbé Nicolas Portail, aumô­nier géné­ral du MJCF, pré­sen­ta les rai­sons his­to­riques du titre de « fille aînée » de l’Eglise depuis l’origine de la nation des francs. Ce titre, d’abord don­né par les papes aux rois, confé­rait aus­si une res­pon­sa­bi­li­té impor­tante de pro­tec­trice de l’Eglise et de son chef ter­restre, assu­mée gros­so modo par les monarques jusqu’à la Révolution. Une seconde confé­rence dans l’après-midi, don­née par M. Roberto de Mattei, per­mit d’approfondir la res­pon­sa­bi­li­té du roi Louis XIV dans le déve­lop­pe­ment des diver­gences avec Rome à la veille de l’ébranlement dû aux nou­velles idées des Lumières. Malgré les erreurs du gal­li­ca­nisme, qui vou­lait une Eglise fran­çaise sous le pou­voir du roi, et mal­gré une situa­tion par­fois ten­due avec le Saint-​Siège, Louis XIV n’alla jamais jusqu’au schisme – au contraire des angli­cans – et res­ta fina­le­ment fidèle à la voca­tion de la France.

La jour­née vit ensuite la pré­sen­ta­tion des stands his­to­riques, sous forme de say­nètes, sui­vis par la messe solen­nelle célé­brée par M. l’abbé Du Châtelet avec pré­di­ca­tion de M. l’ab­bé Bruno France. 

Pas trop de théo­rie : l’après-midi, un forum des métiers orga­ni­sé par les Ateliers Saint-​Joseph, per­met de tou­cher du doigt com­ment faire régner le Christ dans les entre­prises (et au foyer pour les futures mères de familles), comme c’était le cas jadis. Ainsi, aux conseils d’orientation s’ajoutait la meilleure façon de rayon­ner aujourd’hui en tant que catho­lique dans le monde du tra­vail selon chaque profession.

Enfin, la veillée – tou­jours très atten­due – vient clore en beau­té cette jour­née, met­tant en scène les aven­tures rocam­bo­lesques d’un jour­na­liste débu­tant pour déjouer un com­plot maçon­nique mena­çant de des­truc­tion la basi­lique du Sacré-​Cœur à Paris. Grand suc­cès. Jusque tard dans la nuit, les réjouis­sances se pro­lon­gèrent par des chants impro­vi­sées auprès des stands de galettes bre­tonnes, de frites et de la tireuse de bière – nou­veau­té (appré­ciée) de l’année – petits sup­plé­ments gour­mands bien mérités.

Dimanche 30 juin

Jour tout par­ti­cu­lier que ce dimanche d’Assises pré­si­dé par M. l’abbé Davide Pagliarani, supé­rieur géné­ral de la Fraternité Saint-​Pie X. Cela devait bien faire 25 ans que le MJCF n’avait accueilli un suc­ces­seur de Mgr Lefebvre. Bien enten­du, sa confé­rence sur « la France, l’Eglise et la Tradition catho­lique aujourd’hui » mar­qua les esprits, insis­tant sur la néces­si­té de l’apostolat et l’importance de l’amour de l’Eglise de Notre Seigneur Jésus-​Christ, notre prin­ci­pal motif de défendre la Tradition aujourd’hui.


Conférence de M. l’abbé Pagliarani, supé­rieur géné­ral de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

Il devait célé­brer la messe de clô­ture qui sui­vit, assis­té de M. l’abbé Le Roux, secré­taire géné­ral de la Fraternité Saint-​Pie X et du Père Clément-​Marie de la Fraternité de la Transfiguration.

Photos de famille, puis grand repas de fête et, déjà, il fut temps pour le pré­sident, de faire le mot de conclu­sion, et de remer­cier tous les orga­ni­sa­teurs et les confé­ren­ciers qui avaient fait l’effort de venir par­ler devant ce petit échan­tillon de la jeu­nesse de France, en par­ti­cu­lier nos hôtes étran­gers, M. l’abbé Pagliarini et M. de Mattei, enchan­tés de leur pre­mière (mais non der­nière) visite aux jeunes du MJCF.

C’est avec le Salut du Saint-​Sacrement que se ter­mi­na ce week-​end, devant Notre-​Seigneur : « à Lui tout hon­neur et toute gloire ».


Actifs, anciens et amis

Les actes des Assises natio­nales du MJCF seront publiés dans un pro­chain numé­ro de la revue Savoir et Servir.

Dans les publi­ca­tions à venir, on note pour la ren­trée de sep­tembre la réédi­tion des Encycliques de com­bat, cor­ri­gées et ampli­fiées et d’un numé­ro de Savoir et Servir sur l’écologie. Renseignements sur le site du MJCF.

Album photo

Photos : Théophile Gensbittel et François Caron