Comment éviter la routine dans nos prières ?
Peut-être pourrions-nous nous imaginer en train d’apprendre à prier directement de la bouche de Notre Seigneur Jésus-Christ. Loin d’être une rêverie, cela est bel et bien arrivé… C’est ce que nous offre, en effet, la prière du Notre Père, cette prière simple et profonde que le Christ nous a enseignée. Depuis des siècles, les plus grands esprits de l’Église se sont penchés sur ce texte sacré. Saint Augustin, Thérèse d’Avila, Thomas d’Aquin… tous ont cherché à percer les mystères de cette prière et à nous guider dans sa méditation. Ces mots mêmes nous viennent de Dieu. Lorsque l’on y songe bien, il y a là de quoi nourrir toute notre vie spirituelle et de quoi éviter la monotonie dans nos prières.
Voici donc quelques références qui donnent une explication du Notre Père, ainsi que des éléments pour le méditer et en faire une vraie prière.
On trouve donc le Pater dans l’évangile de saint Matthieu au chapitre 6. Les Pères de l’Eglise qui commentent son évangile en parlent donc. On peut lire le Commentaire sur saint Matthieu de saint Jérôme (collection Sources chrétiennes, n° 242, éditions du Cerf). Également celui de saint Cyprien de Carthage (collection Sources chrétiennes, n° 431, éditions du Cerf). On peut aussi méditer le magnifique Commentaire sur le Sermon sur la Montagne écrit par saint Augustin (plusieurs éditions possibles). Il y commente les huit Béatitudes et le Notre Père et montre le lien des unes avec l’autre. Notons enfin les Homélies sur le Notre Père par saint Grégoire de Nysse (collection Sources Chrétiennes, n° 596, éditions du Cerf).
Dans une époque plus tardive, Saint François d’Assise a écrit une belle paraphrase du Pater qui prolonge cette prière (Commentaire du Notre Père, éditions du Cerf). Saint Thomas d’Aquin, quant à lui, l’étudie de façon minutieuse dans la Somme théologique, lIa Ilae Question 83, article 9. Mais surtout il a prêché de magnifiques Sermons sur le Pater et l’Ave Maria, que l’on peut trouver aux Nouvelles Editions Latines.
Parmi les auteurs plus modernes, on peut signaler que sainte Thérèse d’Avila donne une longue méditation pratique sur chacune des demandes du Pater dans son livre Le Chemin de la Perfection (chapitres 27–42). Et de son côté, saint Louis-Marie Grignion de Montfort propose encore une explication du Notre Père dans Le Secret admirable du Très Saint Rosaire lorsqu’il explique les différentes prières qui composent le chapelet.
Toutes ces explications et commentaires du Pater sont admirablement synthétisés dans Le Catéchisme du Concile de Trente à partir du chapitre 39. Il s’agit de la dernière partie du Catéchisme où l’on étudie la prière. Et quoi de mieux que de reprendre les paroles mêmes de Notre Seigneur pour nous apprendre à prier et pour faire naître dans notre âme la vraie prière des enfants de Dieu ?
Source : Le Seignadou – février 2025