Lettre d’information de l’Association Saint Cyrille d’Alexandrie
1er trimestre 2003 – Nº5
n Ukraine, la Tradition a été bien éprouvée, cette année. Le premier assistant de la Fraternité Saint Josaphat, le père Ludomir, a été frappé de la « grande excommunication » à cause du crime de « lefebvrisme ». Persécuté par le clergé et aussi par le pouvoir civil en accord avec l’évêque du lieu, notre ami a dû se réfugier dans une petite maison, dans laquelle il célèbre la Sainte Liturgie pour ses fidèles, qui en grand nombre lui sont restés fidèles. Il y a même de nouvelles têtes, qui, par la campagne de presse organisée contre lui par évêque, ont appris l’existence d’un prêtre qui garde la Tradition. Le père Ludomir tient bon, encouragé par ses confrères et soutenu par notre aide. Quant au supérieur de ladite Fraternité, il a été aussi bien malmené cette année. Le Père Basile était curé de quatre paroisses, il y a deux ans. Maintenant on les lui a enlevées l’une après l’autre, malgré les protestations des fidèles. Il ne lui reste qu’une seule paroisse. Un autre confrère, le père Wladimir, curé d’une paroisse est devenu simple vicaire ; à sa place, on a mis son vicaire moderniste. Dans la paroisse, c’est la guerre ouverte : environ deux tiers suivent le nouveau, un tiers (250 à 300 fidèles) tient bon avec notre ami. C’est une question de jours ou de semaines pour le procès canonique de ce vaillant prêtre accusé de semer la zizanie. Le grand problème est qu’il n’y a pratiquement pas de grande salle à louer pour le nombre assez important de fidèles. Où les mettre quand on chasse, l’un après l’autre, leurs prêtres ? Nous pensons à construire des églises en bois, mais pour cela, il faudrait acheter des terrains… et la pauvreté des gens est extrême. Même les sours n’ont pas pu acquérir le noviciat car la plupart des dons que nous avons recueillis pour l’Ukraine ont été destinés au séminaire, à l’organisation de retraites, à l’édition de bulletins. Sans retraites et sans veillées d’adoration, les fidèles perdent leur élan surnaturel. Nous admirons nos amis en Ukraine, qui, au milieu de ces terribles épreuves, mettent toute leur confiance en l’Immaculée et restent inébranlablement fidèles à la Tradition. Grande était leur reconnaissance envers la Fraternité, non pas seulement pour notre aide financière, mais aussi pour l’ordination au diaconat du premier séminariste de leur séminaire, dont ils nous ont confié la garde spirituelle. C’est l’abbé Laroche de Zaitkofen, qui se rend maintenant plus souvent en Ukraine afin de donner des cours en alternance avec l’un de nous, ici, à Varsovie. Ce séminaire est l’avenir de la Tradition. C’est pourquoi, nous y mettons tant de sollicitude et n’hésitons pas à faire appel à votre aide. N’oublions pas la générosité de la France catholique, qui par l’Association Saint-Cyrille d’Alexandrie a déjà bien aidé la Lituanie et l’Ukraine par des dons, en nature, voire du matériel nécessaire pour survivre. Un grand merci à cette généreuse association !
Un grand merci pour votre efficace collaboration à notre ouvre missionnaire de notre Mère la Sainte Eglise, surtout pour vos dons. Ce n’est pas la brillance des ouvres extérieures et des édifices, mais bien les nombreuses âmes, qui par ces moyens nécessaires se convertissent à la lumière, et c’est bien cela le fruit de votre charité. C’est pourquoi nous ne cessons de mendier auprès de vous : continuez à prier, à faire des sacrifices, à porter votre croix. Alors, je vous promets que, grâce à vous, de nombreuses âmes, au lieu de se torturer éternellement dans le plus affreux désespoir, maudire Dieu et sa Sainte Mère, vont L’aimer infiniment et L’adorer, et vous remercier sans fin, car c’est votre générosité et amour qui ont ému le Cœur du Très Haut pour les sauver.
Le convoi chargé du matériel que vous avez offert, pour le séminaire du Cour Immaculé de Marie, est parti le 7 janvier.
L’Ukraine est plus que jamais terre de mission, ne les abandonnons pas, car les sectes protestantes se sont emparées depuis quelques temps de ce Ouest ukrainien majoritairement catholique. Des « centaines et même des milliers d’Eglises venue d’Amérique du Nord » (EdM 4e trim.02) prêchent auprès d’une population pauvre, crédule et désabusée prête à tout écouter pour remplir le vide qu’ont laissé soixante-dix-sept années de nihilisme anti-chrétien.
Abbé Sthélin