Le patriarcat de Moscou signe l’acte de décès de l’œcuménisme conciliaire

Le Patriarche Cyrille, chef de l'Eglise orthodoxe russe. Crédit : Serge Serebro, wikimedia commons.

Le mirage œcu­mé­nique est-​il en train de se noyer dans les eaux gla­ciales de la Moskova ? En tout cas, la récente mise au point du métro­po­lite Hilarion de Volokolamsk, pré­sident du dépar­te­ment des rela­tions ecclé­sias­tiques exté­rieures du Patriarcat de Moscou, a de quoi bri­ser en éclat les illu­sions per­dues des pères de Vatican II en la matière.

Le numé­ro deux de l’Eglise auto­cé­phale russe réagis­sait, le 12 décembre 2021, sur la chaîne Rossiya-​24, aux pro­pos tenus, le 6 décembre pré­cé­dent, par le pape François, dans l’avion qui le rame­nait de son voyage en Grèce.

Le sou­ve­rain pon­tife avait alors décla­ré : « je suis dis­po­sé à me rendre à Moscou. (…) Ma ren­contre avec le patriarche Cyrille est à un hori­zon proche. »

Sans confir­mer ni infir­mer le pro­jet d’une ren­contre au plus haut niveau entre le Successeur de Pierre et le chef de l’Eglise russe – qui serait la deuxième dans l’actuel pon­ti­fi­cat – le métro­po­lite Hilarion a tenu à ne lais­ser la place à aucune équivoque :

« Personne ne parle de réunion des deux Eglises, car nos divi­sions sont très anciennes, les contra­dic­tions se sont accu­mu­lées ; les deux Eglises vivent leur propre vie depuis près de neuf siècles », a‑t-​il insisté.

Aux yeux du hié­rarque russe, « l’unité est hors de ques­tion, mais ce qui serait envi­sa­geable, c’est que nous met­tions fin à la situa­tion de riva­li­té, de concur­rence, d’inimitié, qui existe depuis de nom­breux siècles ».

Puis, Hilarion n’a pas man­qué d’appuyer sur les « erreurs » des catho­liques et « la vio­lence exer­cée par l’Eglise sur les Orthodoxes ». Doit-​on y voir l’effet-boomerang des nom­breuses repen­tances expri­mées par les plus hautes auto­ri­tés de l’Eglise catho­lique, ces der­nières décennies ?

Quoi qu’il en soit, par­mi ces « vio­lences », l’uniatisme obtient la palme d’or dans le dis­cours du métro­po­lite : « (dans le cas de l’uniatisme) il était per­mis aux ortho­doxes de conser­ver leur rite, mais ils devaient rejoindre l’Eglise catho­lique, adop­ter la doc­trine catho­lique, y com­pris celle de la juri­dic­tion uni­ver­selle du pape de Rome ».

Pour Hilarion de Volokolamsk, l’uniatisme est une « trom­pe­rie, car de nom­breux fidèles ortho­doxes, lorsqu’ils sont pas­sés à l’uniatisme, n’ont pas soup­çon­né qu’ils chan­geaient leur foi. En effet, exté­rieu­re­ment, tout res­tait comme avant – les vête­ments de l’Eglise étaient les mêmes ; les prières à la litur­gie étaient les mêmes ; le chant de l’Eglise était le même. »

Autant de pro­pos qui ont le mérite de la clar­té, mais qui font l’effet d’une gifle pour tous les fidèles, d’Ukraine notam­ment, qui ont sacri­fié par­fois jusqu’à leur vie afin de gar­der l’unité avec le Saint-Siège.

D’ailleurs, les catho­liques uniates risquent fort d’être sacri­fiés sur l’autel de la nor­ma­li­sa­tion – on ne parle plus d’œcuménisme – des rela­tions entre Rome et le patriar­cat de Moscou :

« Quand le patriarche Cyrille a ren­con­tré le pape à La Havane, ils ont fait une décla­ra­tion com­mune disant clai­re­ment que l’uniatisme n’est pas une méthode pour par­ve­nir à l’unité », n’a pas man­qué de rap­pe­ler, en forme d’avertissement, le métropolite.

A cette heure – et bien que le suc­ces­seur de Pierre ait ren­con­tré Hilarion à Rome, le 22 décembre der­nier – ni date ni lieu ne sont évo­qués concer­nant l’hypothétique ren­contre entre Cyrille et le pape François. Une seule cer­ti­tude : l’œcuménisme conci­liaire a vécu sa Bérézina…

Source : Fsspx.Actualités