Sermon de l’abbé de Cacqueray à Notre-​Dame de Marceille le 19 mars 2011


2011 : l’année du » pèlerinage interdit »…

Avertissement : le style par­lé de ce ser­mon a été conser­vé

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Cher Monsieur le Doyen,
Chers Messieurs les abbés,
Ma révé­rende Mère,
Mes bien chers frères,
Bien chers pèlerins,

Ce soir, que nos âmes soient et demeurent dans la paix, la vraie paix de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ. Cette paix ne peut jamais être le fruit d’une sorte de naï­ve­té, d’i­ré­nisme, de sen­ti­men­ta­lisme ou d’illu­sion que l’on culti­ve­rait pour se cacher l’â­pre­té des réa­li­tés de la vie pré­sente. De même, la Très Sainte Vierge Marie et saint Joseph, son illustre époux, savaient bien au fur et à mesure qu’ils essuyaient les refus des habi­tants de Bethléem de les loger lors­qu’ils leur deman­daient l’hos­pi­ta­li­té, que ces gens fai­saient mal parce qu’il est par­ti­cu­liè­re­ment indigne et hon­teux de lais­ser dehors et dans le froid une femme qui est sur le point de mettre un enfant au monde. Cependant, en face de cet égoïsme par­ti­cu­liè­re­ment odieux, saint Joseph et la Très Sainte Vierge Marie ont conser­vé la paix et la séré­ni­té dans leur cœur et ils ont prié pour la conver­sion de ces pauvres âmes pour les­quelles l’Enfant allait naître et pour les­quelles Il allait pré­ci­sé­ment ver­ser Son Sang afin de les sau­ver. Ils n’ont pas eu de dis­cours acri­mo­nieux à leur égard et ils ont pas­sé leur che­min en priant pour eux.

Je vous invite donc à la même séré­ni­té. Ne nous lais­sons pas sub­mer­ger par les pas­sions de colère, d’a­mer­tume, d’in­di­gna­tion. Ce soir, lors de cette Messe de la fête de Saint Joseph, que la vraie paix de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ des­cende en nos cœurs afin que nous ne déplai­sions pas à Dieu par des pen­sées ou par des paroles incon­si­dé­rées. Que l’exemple de la Très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph nous guide.

Cela étant dit, je suis bien obli­gé de vous par­ler de la situa­tion de ce soir et de devoir dire cer­taines choses qui ont trait au refus de l’é­vêque de Carcassonne de nous lais­ser entrer dans la basi­lique cette année. Il est impos­sible de ne pas se cho­quer de cer­tains actes ou de cer­taines paroles qu’il a tenus à notre égard. Cependant, au moment même où nous le disons, nous gar­dons dans nos âmes le res­pect qui lui est dû et nous n’ou­blions pas de prier Dieu à ses intentions.

I) N’avons-nous pas que ce que nous méritons ?

Parmi les argu­ments qui ont été sou­le­vés pour jus­ti­fier le refus qui nous a été fait, de la basi­lique, il a été dit que nous ne devions pas nous offus­quer de ce refus, de cette mise à dis­po­si­tion puisque nous-​mêmes, nous n’ac­cep­te­rions pas que des prêtres célé­brant la nou­velle messe viennent la célé­brer dans nos cha­pelles. Mgr Planet a écrit à l’ab­bé Le Noach, le 20 jan­vier 2011, :

« Jusqu’à l’a­bou­tis­se­ment des conver­sa­tions romaines en cours, je n’en­tends pas accueillir la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie‑X dans les églises du dio­cèse ; elle n’a d’ailleurs pas l’in­ten­tion de m’ac­cueillir dans les siennes. »

Vous com­pre­nez son rai­son­ne­ment : « puis­qu’elle n’a pas l’in­ten­tion de m’ac­cueillir dans les siennes, je ne l’ac­cueille­rai pas dans les miennes ». Et autant qu’il puisse être néces­saire de le confir­mer par­mi vous, je le confirme, cela est vrai. Et nous n’ac­cep­tons pas que des prêtres viennent célé­brer la nou­velle messe dans nos cha­pelles. De fait, on peut donc super­fi­ciel­le­ment esti­mer que nous n’a­vons à nous en prendre qu’à nous-​mêmes du refus de la basi­lique. C’est notre propre ostra­cisme et notre propre intran­si­geance qui en seraient alors à l’origine.

J’aimerais ce soir, sans être trop long, mon­trer en quoi cet argu­ment qui paraît si fort en appa­rence, est faux dans la réa­li­té, et ensuite, je m’in­ter­ro­ge­rai sur l’hy­po­thèse où l’é­vêque de Carcassonne qui semble le vou­loir, nous deman­de­rait de bien vou­loir célé­brer la Messe dans une de nos cha­pelles s’il nous cer­ti­fiait qu’il y vien­drait célé­brer la Messe de Saint Pie‑V.

Pour bien répondre à ces ques­tions impor­tantes, il faut que nous recou­rions aux lumières que nous donne la foi car ce sont les lumières les plus péné­trantes qui soient pour bien juger des choses et ce sont elles qui nous per­mettent de répondre à cette appa­rente contra­dic­tion. De même la vie de saint Joseph est une vie entiè­re­ment conduite par la foi. Jugée avec une vue seule­ment humaine, on ne com­prend rien. Saint Joseph doit prendre des déci­sions mys­té­rieuses et inso­lites qui ont dû le faire pas­ser par ceux qui le côtoyaient pour un homme bizarre, impré­vi­sible, décon­cer­tant. En réa­li­té, il agis­sait bien selon une sagesse supé­rieure et divine.

Si les deux messes, l’an­cienne et la nou­velle, étaient équi­va­lentes, si elles expri­maient aus­si bien l’une que l’autre, le sacri­fice de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ renou­ve­lé sur nos autels, si elles per­met­taient pareille­ment l’é­lé­va­tion et la sanc­ti­fi­ca­tion des âmes, si elles ren­daient toutes les deux un culte égal à Dieu, alors l’ob­jec­tion que l’on nous ferait serait valable. Mais si, de la même manière que le sacri­fice d’Abel fut agréé par Dieu tan­dis que celui de Caïn fut refu­sé, de même nous croyons que ces deux messes ne sont pas équi­va­lentes, mais que la nou­velle ne peut pas plaire à Dieu. Elle ne peut pas plaire à Dieu, quelles que soient la qua­li­té humaine et même la sin­cé­ri­té des prêtres qui la célèbrent. La ques­tion ne se trouve pas dans les inten­tions des per­sonnes. Elle se trouve dans le rite lui-​même. Votre bou­lan­ger peut être le meilleur des hommes. Si cepen­dant il vous vend du pain ava­rié, vous ne lui ache­tez pas, même pour lui faire plai­sir parce que vous l’ai­mez bien. Il en est ain­si de la nou­velle messe, elle est une messe ava­riée. En disant qu’elle est ava­riée, nous ne vou­lons pas dire que la nou­velle messe n’est plus une messe, mais nous vou­lons dire que cette messe est aus­si dan­ge­reuse pour l’âme qu’un ali­ment ava­rié peut l’être pour le corps. 

Ce ne sont pas les prêtres de la FSSPX qui l’ont dit en pre­mier. Mais avant même que la Fraternité n’existe, deux illustres car­di­naux, les car­di­naux Ottaviani et Bacci, ont écrit que cette messe s’é­loi­gnait dans l’en­semble comme dans le détail et d’une façon impres­sion­nante de la théo­lo­gie catho­lique. Nous ren­voyons à leur étude le Bref Examen Critique pour une ana­lyse détaillée de cette véri­table révo­lu­tion litur­gique que consti­tue cette nou­velle messe. Le célèbre pas­teur pro­tes­tant, par exemple, Max Thurian de Taizé, a écrit après la paru­tion de la nou­velle messe qu’il pou­vait désor­mais célé­brer la cène pro­tes­tante avec les textes de la nou­velle messe. Les études de l’é­cri­vain bri­tan­nique, Mickael Davis, ont mon­tré la res­sem­blance incroyable qui exis­tait entre la nou­velle messe et la réforme angli­cane. C’est stu­pé­fiant de décou­vrir les simi­li­tudes qui existent entre les deux. Voici encore ce qu’a écrit le célèbre écri­vain Julien Green, conver­ti de l’an­gli­ca­nisme au catho­li­cisme, lors­qu’il assis­ta pour la pre­mière fois à la nou­velle messe devant son écran de télé­vi­sion, je le cite : 

« Ce que j’ai recon­nu était une imi­ta­tion assez gros­sière du ser­vice angli­can qui nous était fami­lier dans mon enfance. Le vieux pro­tes­tant qui som­meillait en moi dans sa foi catho­lique se réveilla tout-​à-​coup devant l’é­vi­dente et absurde impos­ture que nous offrait l’é­cran et lorsque cette étrange céré­mo­nie prit fin, je deman­dai sim­ple­ment à ma sœur : pour­quoi nous sommes-​nous convertis ? »

Il ne faut donc pas s’é­ton­ner de voir les églises comme les sémi­naires vides, fer­més, les prêtres n’é­tant plus rem­pla­cés dans les dio­cèses, car cette nou­velle messe a vrai­ment empoi­son­né pour de bon. 

La foi s’est mas­si­ve­ment éteinte dans les âmes. Le catho­li­cisme dis­pa­raît en France et cette litur­gie empoi­son­née en est for­te­ment res­pon­sable. Il est bien pos­sible que la réso­lu­tion de la crise de l’Église se fasse d’ailleurs ain­si : par la dis­pa­ri­tion pro­gres­si­ve­ment com­plète du cler­gé qui célèbre et des fidèles qui assistent à cette messe conci­liaire dont il est insuf­fi­sant de dire qu’elle ne nour­rit pas les âmes. En réa­li­té, elle les empoi­sonne, elle les a fait mou­rir et elle conti­nue à les faire mou­rir jus­qu’à aujourd’­hui. C’est pour­quoi il nous serait impos­sible en conscience d’ac­cep­ter que la nou­velle messe soit célé­brée dans nos cha­pelles. Nous ne pou­vons pas accep­ter cette célé­bra­tion chez nous d’une messe protestantisante. 

L’argument qui nous est oppo­sé est donc faux parce qu’il fait tout sim­ple­ment abs­trac­tion de la ques­tion de la véri­té. Il donne les mêmes droits à ce qui est vrai et juste et à ce qui ne l’est pas. En réa­li­té, lorsque nous deman­dons cette église, nous la deman­dons parce que c’est notre droit de la célé­brer dedans, que c’est une injus­tice de ne pas nous y auto­ri­ser et que c’est encore une injus­tice de célé­brer dans la basi­lique cette nou­velle messe tron­quée. Et lorsque nous refu­sons aux prêtres célé­brant la nou­velle messe de la célé­brer chez nous, c’est parce que c’est notre devoir de la refu­ser, de refu­ser cette litur­gie fal­si­fiée et que c’est une injus­tice de faire pas­ser pour catho­lique une messe qui est équi­voque et qui est dan­ge­reuse pour la foi.

II) La messe, mais pas sans la doctrine :

Mais alors, si l’é­vêque de Carcassonne deman­dait à pou­voir célé­brer la Messe de Saint Pie V à Saint-​Joseph des Carmes, le lui refuseriez-​vous encore ? Nous véri­fie­rions sa doc­trine parce que nous avons des rai­sons graves de la véri­fier. Non point par quelque esprit de revanche que ce soit, non point parce que nous ne le recon­nais­sons pas comme évêque de Carcassonne, mais parce que jus­qu’à aujourd’­hui nous ne pou­vons pas avoir confiance dans l’en­sei­gne­ment qu’il dis­pense. Il faut non seule­ment que la Messe de Saint Pie V soit là mais il faut éga­le­ment que la doc­trine dis­pen­sée du haut de la chaire soit vraie. Or, trop de choses mani­festent que son esprit qui n’est autre que celui du concile de Vatican II, esprit qui conti­nue à régner aujourd’­hui dans l’Église, est éloi­gné de la véri­té catho­lique. Il ne prêche pas la véri­té catho­lique comme il doit le faire comme évêque. Saint Hilaire s’ex­pri­mait ain­si : « Ministres de la véri­té, il nous appar­tient de décla­rer ce qui est vrai. »

On ne peut donc pas prê­cher dans des temples pro­tes­tants sauf si le droit nous était don­né par les pro­tes­tants de dire, hors de toute céré­mo­nie œcu­mé­nique, la véri­té catho­lique dans toute son inté­gra­li­té et sans l’ombre d’une équi­voque. On ne dia­logue pas avec la franc-​maçonnerie. Au lieu de dire que les idéaux de l’Église et de la maçon­ne­rie ne sont pas, je cite : « exac­te­ment les mêmes », on doit dire qu’ils sont abso­lu­ment oppo­sés et que l’on doit com­battre la franc-​maçonnerie comme les papes l’ont fait, c’est-​à-​dire comme on com­bat une secte – c’est le terme employé par les papes – qui s’op­pose de plein fouet à l’Église catho­lique. Le pape Léon XIII dans son ency­clique « Humanum Genus » du 20 avril 1884, ne dit pas que l’i­déal de l’Église n’est pas exac­te­ment le même que celui de la franc-​maçonnerie. Il dit, et je le cite, que : « La franc-​maçonnerie se pro­pose de réduire à rien, au sein de la socié­té civile, le magis­tère et l’au­to­ri­té de l’Église ».

Lorsqu’une église est caillas­sée par des musul­mans, on ne doit pas alors déplo­rer la mon­tée de l’is­la­mo­pho­bie mais celle de la chris­tia­no­pho­bie. De même qu’une géné­ra­tion d’é­vêques fran­çais porte une part de la res­pon­sa­bi­li­té de la loi sur l’a­vor­te­ment à cause du silence qu’ils ont gar­dé – et ce constat a été fait par Simone Veil elle-​même – de même les évêques fran­çais de cette géné­ra­tion seront lar­ge­ment res­pon­sables devant l’Histoire de l’is­la­mi­sa­tion de notre pays et de la dis­pa­ri­tion mas­sive de notre reli­gion, parce qu’au lieu de dési­gner cette reli­gion comme fausse, ils vont inau­gu­rer des mos­quées. Savez-​vous, Monseigneur, ce que disait Bossuet de l’Islam ? Je le cite : « c’est une reli­gion qui se dément elle-​même, qui a pour toute rai­son son igno­rance, pour toute per­sua­sion sa vio­lence et sa tyran­nie et pour tout miracle ses armes ». Il le dit dans son beau pané­gy­rique de saint Pierre Nolasque, qui est un saint de votre diocèse.

La liste serait longue mais elle suf­fit ample­ment pour dire que cet évêque n’a­git pas comme le bon pas­teur. Par sa parole et par son exemple, il jette les âmes vers le désar­roi et l’a­po­sta­sie. Cependant il ne faut pas trop s’en éton­ner car son ami­tié ou ses indul­gences avec toutes ces forces oppo­sées à l’Église pro­viennent de l’a­bais­se­ment de la foi catho­lique et de la rela­ti­vi­sa­tion de la véri­té. Il y a oppo­si­tion entre le catho­li­cisme, je dirai vrai, et les forces enne­mies que nous avons citées. Il y a éga­le­ment oppo­si­tion entre le catho­li­cisme et la reli­gion fon­dée sur le concile Vatican II, de telle manière que plus la pen­sée se trouve entée sur le concile, plus elle s’op­pose à la Tradition. En revanche, il n’y a guère plus de véri­table oppo­si­tion entre la reli­gion de Vatican II et ces forces autre­fois enne­mies de l’Église, et c’est pour­quoi nous ne pou­vons pas nous éton­ner com­plè­te­ment des pro­pos de l’évêque.

Monseigneur, per­sonne d’entre nous ne vous a insul­té, ni n’a insul­té vos pré­dé­ces­seurs. Nous sommes sim­ple­ment déso­lés de devoir faire le constat de la rup­ture de vos prin­cipes avec les prin­cipes catho­liques. Et dire cela, ce n’est pas vous insul­ter. Nous n’ap­pre­nons pas à nos enfants à vous insulter.

Mes bien chers fidèles, mes bien chers frères, ne nous lais­sons pas dis­traire par les cir­cons­tances de cette Messe, mais aimons à glo­ri­fier saint Joseph d’une prière qui sera aujourd’­hui bien pro­fonde et bien aimante pour qu’une pluie de grâces des­cende sur notre dio­cèse, sur vos écoles, sur vos familles.

Certes, nous aime­rions de tout notre cœur que les évêques se rendent compte aujourd’­hui de leur pos­ture. Si le rap­pel de la foi catho­lique aujourd’­hui ne les touche plus, les faits de votre pré­sence si nom­breuse par exemple ne peuvent-​ils pas les rap­pe­ler à la réa­li­té ? Que sont en train de deve­nir leurs dio­cèses ? Prêtres vieillis­sants, églises et sémi­naires fer­més, popu­la­tion ayant tour­né le dos à la pra­tique reli­gieuse, confes­sion­naux déser­tés, litur­gie pro­fa­née… Tous les feux ne sont-​ils pas allu­més au rouge depuis long­temps ? Face à ce désastre, n’y a‑t-​il pas un retour à faire sur soi-​même ? Or force est de consta­ter que pour l’ins­tant, la vue de ce désastre semble sim­ple­ment ren­for­cer l’hos­ti­li­té face à la Tradition. C’est dom­mage car il semble appro­cher ce moment où celui qui se trou­ve­ra sur le siège de Carcassonne n’au­ra plus guère de fidèles catho­liques que ces ban­nis de l’Église, de Fanjeaux, de Montréal ou de Narbonne.

Non, Monseigneur, nous n’a­vons aucune inten­tion de ne plus nous décla­rer catho­liques. En cette foi, nous vou­lons vivre et mou­rir et nous prions qu’il en soit de même pour vous.

Prions ce soir saint-​Joseph et Notre-​Dame de Marceille pour que l’é­vi­dence de ces contra­dic­tions qui existent entre les idées et les actions de la hié­rar­chie actuelle de l’Église avec la foi catho­lique de tou­jours devienne visible à nos évêques et qu’ils reviennent à la sainte et vraie doc­trine traditionnelle.

Et pour conclure, je vou­drais rap­pe­ler cette fio­ret­ti de 1975, la seule année où l’ac­cès de l’é­glise nous avait été inter­dit. Par une admi­rable déli­ca­tesse de la Providence, cette année-​là, la Vierge de Marceille que nous n’a­vions pu voir parce que les portes étaient fer­mées, était venue à l’é­cole sans que nous n’ayons rien eu à faire. C’était l’an­née où les vierges pèle­rines furent lan­cées sur toutes les routes de France et sans que nous le sachions, sans que nous soyons au cou­rant de cette cara­vane des vierges pèle­rines, on nous télé­pho­na à l’é­cole pour nous deman­der si nous vou­lions bien accueillir cette vierge pèle­rine de Notre-​Dame de Marceille, de pas­sage dans le dio­cèse. Cette coïn­ci­dence pro­vi­den­tielle tou­cha alors gran­de­ment tous ceux qui étaient à l’école.

Eh bien, nous ne dou­tons pas que cette année encore, la Très Sainte Vierge Marie et saint Joseph ont dou­ble­ment et bien plus encore, leurs regards qui sont posés sur nous pour nous com­bler de leur béné­dic­tion. Et je vou­drais tout spé­cia­le­ment m’a­dres­ser à vous tous, élèves de Fanjeaux et de Montréal qui vous trou­vez ici, pour que vous com­pre­niez cette grande déso­la­tion qui se trouve en France faute de prêtres, faute de reli­gieux, de reli­gieuses et ces popu­la­tions qui n’en­tendent plus par­ler de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ et de ces enfants qui ne sont plus bap­ti­sés et il faut que le Bon Dieu allume dans les cœurs cette grande soif et cette grande géné­ro­si­té pour pou­voir venir à la res­cousse de vos aînés, sur ces voies de la pré­di­ca­tion de l’Évangile en France et partout.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. 

Abbé Régis de Cacqueray

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.