C’est d’abord l’obéissance que nous devons à notre nouveau pape François.
Nous lui devons l’obéissance parce qu’il est le pape [1], successeur de Pierre et vicaire de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur la terre. Aucune autorité n’est plus élevée et plus glorieuse que la sienne ici-bas. Et nous ne pensons nullement que l’extrême gravité de la situation où se trouve l’Église nous exempte de notre devoir d’obéissance envers lui.
Cependant, il est vrai qu’il a souvent été fait mention, depuis le début de la crise dans l’Église, du grave dilemme qui existait entre la foi et l’obéissance. Pour garder la foi, il a été dit qu’il était nécessaire de « désobéir » apparemment lorsque les hommes d’Église enseignaient des nouveautés en contradiction avec la foi de toujours.
Nous ne devons pas être dupes de ces mots et comprendre en profondeur pourquoi cette désobéissance n’en est pas une en réalité. Certes, nous admettons qu’elle en présente les apparences. Mais si l’on veut justement ne pas en rester aux apparences et aller au fond des choses, il est aisé de montrer que ce sont les prêtres et les fidèles de la Fraternité Saint-Pie‑X, dans leur esprit de résistance aux erreurs opposées à la foi, qui sont les véritables obéissants.
Les hommes d’Église – fussent- ils les papes eux-mêmes – ne peuvent en effet utiliser leur autorité contre Dieu. S’ils viennent à en abuser au point de vouloir imposer aux fidèles de croire à une religion autre que celle qui a été révélée par Dieu et que l’Église a toujours enseignée, chaque catholique se trouve alors non seulement dans le droit mais dans le devoir grave de leur résister et de refuser ce nouvel enseignement.
Dans de telles circonstances, les chefs ne peuvent plus parler d’obéissance et ne sont plus en droit de l’exiger car c’est un péché de commander aux hommes de pécher et c’en serait un second que d’obéir à l’ordre de commettre le péché.
Mais qui ne voit justement que la hiérarchie catholique, depuis le concile Vatican II, a abâtardi la religion et y a mêlé des idées, des sentiments et des comportements du monde ? Qui ne s’aperçoit pas que la nouvelle liturgie a dévoyé le premier devoir de l’homme, celui de rendre le vrai culte à Dieu ?
Quelle tragédie ! Au nom d’une fausse conception de l’obéissance, des millions d’hommes ont quitté les sentiers de la foi et se sont égarés sur les chemins de l’erreur et du monde. C’est pourquoi, si notre obéissance au pape François est une obéissance vraie, une obéissance qui n’est pas factice, elle ne nous amènera jamais à approuver ses paroles, ses gestes, ses comportements qui s’opposeraient ou qui s’opposent à la foi.
Or – nous regrettons bien de devoir le dire – nos craintes sont grandes au regard de ce que nous apprenons des faits et gestes de celui qui fut le cardinal Bergoglio. Citons seulement trois exemples :
- La nouvelle messe est déjà en ellemême une grave transgression. Or, non seulement le cardinal Bergoglio la célèbre mais il s’est fait remarquer, quand il était évêque et cardinal, lors de liturgies pour les jeunes particulièrement dégradées et désacralisées.
- Pendant qu’il était évêque et cardinal de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio a également accepté de se mettre à genoux pour recevoir une fausse « bénédiction » donnée par des pasteurs protestants.
- Enfin, il a mis la cathédrale de Buenos Aires à la disposition de la communauté juive pour une fête judaïque à laquelle il a participé.
Si sa théologie ne lui permettait pas de comprendre, lorsqu’il était évêque et cardinal, que la bénédiction donnée par un pasteur protestant n’est en réalité qu’une parodie de bénédiction et que les cérémonies religieuses juives sont mortifères et injurieuses pour la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ et pour la foi catholique, qu’en est-il aujourd’hui, maintenant qu’il est pape ? Comment ne pas se poser cette question ?
La théologie du cardinal Montini a été celle de Paul VI ; celle du cardinal Wojtyla a été celle de Jean-Paul II, et celle du cardinal Ratzinger, la théologie de Benoît XVI. Ce qui est bien à craindre et ce que l’on entrevoit malheureusement déjà, c’est que la théologie du pape François reste celle du cardinal Bergoglio.
Il est alors clair que nous continuerons à fuir comme la peste l’apparence d’obéissance – refus réel d’obéissance à Dieu – qui a déjà fait tant de victimes. « Mieux vaut obéir à Dieu qu’aux hommes. » Nous ne voulons pas que notre âme périsse dans l’impiété et qu’y périssent également, par notre faute, les âmes des fidèles qui se sont confiés à nous.
Abbé Régis de Cacqueray †, Supérieur du District de France
- « Meilleure est la condition de celui qui possède. »[↩]