Fraternité de la Transfiguration : le processus d’unité entre catholiques et luthériens est une unité de dupes

Photo de la signature de la déclaration conjointe entre catholiques et luthériens - Lund, le 31 octobre 2016

Photo de la signa­ture de la décla­ra­tion conjointe entre catho­liques et luthé­riens – Lund, le 31 octobre 2016

Dans La Simandre, son bul­le­tin de l’é­té 2017, la Fraternité de la Transfiguration rejette l’u­ni­té de façade que le pape François, sui­vant en cela l’es­prit – et la lettre – du funeste Concile Vatican II, veut impo­ser à marche forcée.

Article de La Simandre

NON :à l’oc­ca­sion du 500e anni­ver­saire de la catas­trophe pro­vo­quée par la soi-​disant Réforme de Luther, cer­taines auto­ri­tés romaines ont affir­mé que le pro­ces­sus d’u­ni­té entre catho­liques et luthé­riens avait été bien enga­gée par la « décla­ra­tion com­mune » du 31 octobre 1999 sur la jus­ti­fi­ca­tion. Or, il n’en est rien. Cette uni­té est une uni­té de dupes aucu­ne­ment une uni­té doc­tri­nale.

La jus­ti­fi­ca­tion ou sanc­ti­fi­ca­tion, selon la Révélation, est à la suite du bap­tême, le pas­sage de l’é­tat de péché [« enfants de colère par nature » (Eph. 2/​3), « esclaves du péché » (Rom. 6/​20) – à la suite du péché ori­gi­nel] à l’é­tat de grâce. C’est donc une action inté­rieure dans l’âme du bap­ti­sé, réa­li­sée par la venue de la Trinité, avec les ver­tus théo­lo­gales, les dons du Saint-Esprit…

Pour l’hé­ré­sie luthé­rienne, l’homme reste fon­ciè­re­ment mau­vais : un foyer de péché, et le bap­tême recouvre cette âme, demeu­rée mau­vaise, du man­teau de la Passion du Christ.

Tandis que, comme le défi­nit infailli­ble­ment le concile de Trente, la pre­mière jus­ti­fi­ca­tion (celle du bap­tême) est sui­vie d’une seconde jus­ti­fi­ca­tion qui donne à l’âme la capa­ci­té de pro­gres­ser en sain­te­té, ou la pos­si­bi­li­té de récu­pé­rer la jus­ti­fi­ca­tion à la suite d’un péché mor­tel – par le sacre­ment de péni­tence ; l’hé­ré­sie pro­tes­tante nie cette seconde justification.

Tandis que la Révélation expli­ci­tée par les Pères de l’Église et, entre autres, par le concile de Trente, affirme la coopé­ra­tion de l’homme à sa jus­ti­fi­ca­tion, l’hé­ré­sie luthé­rienne la lui refuse.

Cette décla­ra­tion com­mune [1], signée par le car­di­nal Cassidy pour l’Église catho­lique et par le Docteur Krausse, Président de la Fédération luthé­rienne mon­diale, n’est qu’un texte diplo­ma­tique, rem­pli de « faux-​fuyants », qui évite toute oppo­si­tion doc­tri­nale (ce qui nous unit est plus impor­tant que ce qui nous divise…). Objectivement, en toute véri­té, face à Dieu, il n’y a aucune uni­té sur ce sujet de la justification.

Nous dénon­çons ce faux œcu­mé­nisme qui a été offi­ciel­le­ment impo­sé par le concile Vatican II, qui est une faute à la fois contre la véri­té et contre la cha­ri­té. Les luthé­riens ont droit à la cha­ri­té de la vérité.

Sources : La Simandre, Eté 2017

Notes de bas de page

  1. Lire à ce sujet « La décla­ra­tion conjointe sur la doc­trine de la jus­ti­fi­ca­tion de 1999″, par M. l’ab­bé Thierry Gaudray[]