Lourdes 2004, pèlerinage mémorable

Suite et fin du reportage

« Les magni­fiques mosaïques de la basi­lique supé­rieure : l’Agonie de Notre Seigneur et la Résurrection. Fasse que la crise de l’Eglise ‑son agonie- finisse par se trans­for­mer en res­tau­ra­tion de la Tradition par la tradition ! »

Le rôle déterminant de la Fraternité Sacerdotale saint-​Pie X

Oui, il est pos­sible, en célé­brant l’Immaculée Conception, de faire un tout petit excur­sus sur notre Fraternité Saint-​Pie X. Nous tous qui sommes ici, cha­cun à notre place, nous lui sommes pro­fon­dé­ment atta­chés, à cette Fraternité. Nous en com­pre­nons le rôle déter­mi­nant pour per­pé­tuer le sacer­doce et la Tradition dans la crise de l’Eglise. Comme je vous l’ai dit, indé­pen­dam­ment de ces écla­bous­sures inévi­tables qui viennent nous gifler jusqu’au-dedans de la barque, com­ment ne pas rendre grâce au Bon Dieu pour le che­min qui a été par­cou­ru ? Et nous per­ce­vons qu’au fur et à mesure que s’accentue la déser­ti­fi­ca­tion spi­ri­tuelle et que les com­pro­mis de pseudo-​retour à la Tradition montrent leur impuis­sance, notre Fraternité appa­raît, modes­te­ment mais réel­le­ment, comme une lumière, un point de repère que l’on observe, peut-​être pour ne pas se lais­ser empor­ter sans s’en aper­ce­voir. Elle est un phare dans la tem­pête, et la lumière de ce phare appa­raît davan­tage comme l’espérance sur l’océan en furie. Elle n’est pas l’Eglise bien évi­dem­ment, mais elle a reçu la res­pon­sa­bi­li­té, dans la crise, de conti­nuer l’œuvre de la Tradition. Elle le fait au tra­vers d’hommes qui ne peuvent pas être sui­vis pour ce qu’ils sont, des hommes, mais en rai­son de leur fidé­li­té à trans­mettre la foi selon la mis­sion qui a été rem­plie par son fon­da­teur. Et c’est là votre motif, notre motif com­mun de fidé­li­té à la Fraternité qui ne doit pas s’émouvoir aisé­ment des chaos, des secousses du che­min. Oui, cette Tradition, cette Fraternité, comme nous aurons à cœur cet après-​midi d’en renou­ve­ler la consé­cra­tion au Cœur dou­lou­reux et imma­cu­lé de Marie qui nous pro­tège tel­le­ment et dont je vous ai dit tout à l’heure les béné­dic­tions qu’il fai­sait des­cendre sur cette Tradition.

Alors, mes biens chers frères, oui, ne nous lais­sons pas impres­sion­ner par les dif­fi­cul­tés. Il faut sans cesse remon­ter à contre-​courant ? Oui ! Il faut consen­tir à une exis­tence moins facile, à cer­tains points de vue ? Sans doute !Mais est-​ce que tout cela n’en vaut pas lar­ge­ment la peine ? Pour aller au Ciel, pour retrou­ver notre Mère, Marie, et pour don­ner à nos enfants, dès cette terre, la grâce et le sou­rire constant d’une Mère dans le Ciel, d’une Mère qui nous accom­pagne, tou­jours pré­sente dans les joies et les peines de l’existence ! Parents chré­tiens, savez-​vous le tré­sor que vous trans­met­tez à vos enfants lorsque, dès leur tendre enfance, vous les habi­tuez à prier Marie, à vivre avec Marie, à avoir tou­jours devant eux, devant leur visage le sou­rire constant de cette Mère tel­le­ment capable de trans­for­mer les cœurs ?

l’éducation mariale

Laissez-​moi vous mon­trer le résul­tat de ce sou­rire de Marie, le résul­tat de ce que l’on peut bien appe­ler l’éducation mariale. Nous en voyons l’exemple chez la petite Bernadette, après le temps des appa­ri­tions. Elle reçut un jour la visite d’un liber­tin qui l’interpella en ces termes :

« C’est toi qui vois la Sainte Vierge ? Tu nous racontes des his­toires. Dis-​moi donc tout ce que tu voyais. » Et la petite Bernadette, calme, com­mence par lui dire : « C’est inutile puisque vous n’y croyez pas ! » Mais l’homme de pour­suivre : « Montre-​moi au moins com­ment elle sou­riait. Je suis un pécheur et peut-​être ce sou­rire me convertira-​t-​il. » Alors la petite Bernadette, ins­pi­rée à l’évidence de Dieu, eut cette réponse éton­nante : « Ce sou­rire, lui expli­qua t‑elle, ce sou­rire ne se voit qu’au Ciel, je ne pour­rai pas vous le mon­trer. Cependant, puisque vous êtes un pécheur, je vais essayer. Je vais essayer, moi, de vous mon­trer ce sou­rire de l’Immaculée, ce sou­rire qui ne se voit qu’au Ciel, je vais essayer de le repro­duire pour vous, pour cette seule rai­son que vous êtes un pécheur, pour que vous com­pre­niez com­ment elle regarde les pécheurs. » Et Bernadette sou­rit alors en levant les yeux au ciel, et ce sou­rire frap­pa tel­le­ment cet homme qu’il en eut l’âme rem­plie et que, pous­sé vers la Grotte, il y pria et se convertit… »

Parents chré­tiens, don­nez à vos enfants la joie du sou­rire de Marie, de ce visage devant le visage de vos enfants, de ce sou­rire qui trans­per­ce­ra leur âme et leur cœur, qui leur com­mu­ni­que­ra un sou­rire qui vient du Ciel et qui, à son tour, – comme ce bra­sier d’amour que le Bon Dieu a vou­lu don­ner à la terre pour ensuite être pro­pa­gé – pour­ra venir réchauf­fer tant d’âmes. Car c’est cela, mes biens chers Frères, la mis­sion de la Tradition. Nous vou­lons rega­gner les âmes à Jésus-​Christ. Et pour cela, nous pas­sons par Marie qui nous écoute, et à tra­vers elle nous avons la cer­ti­tude d’être enten­dus de Dieu ! Nous deman­dons ce sou­rire de la misé­ri­corde pour cha­cun d’entre nous, de cette vraie misé­ri­corde catho­lique, misé­ri­corde de Dieu sur les âmes qui passe par Marie ; misé­ri­corde qui nous retourne au-​dedans de nous-​mêmes, comme lorsque nous sommes allés à la Grotte et que nous nous rele­vons tout chan­gés ; misé­ri­corde qui nous conver­tit pro­fon­dé­ment, misé­ri­corde qui recrée, qui refait les âmes et qui leur donne cette ardeur pour par­tir à la conquête mis­sion­naire autour d’elles. Mes biens chers frères, dans la mesure où la Tradition sera pro­fon­dé­ment inté­rieure, péné­trée de cette vie sur­na­tu­relle qui unit à Dieu, sai­sie par ce contact avec Marie, parce qu’elle aura reçu le sou­rire de Marie, notre Tradition sera pro­fon­dé­ment apos­to­lique et mis­sion­naire. Nous avons une espé­rance et cette espé­rance est infaillible, car elle se nomme Marie.

Des ames profondément mariales

Notre espé­rance s’accroît tel­le­ment aujourd’hui de ce Pèlerinage, de ce renou­vel­le­ment marial dans les cœurs, et elle per­met tel­le­ment ce che­mi­ne­ment spi­ri­tuel qui doit s’accomplir dans les âmes. Oui, nous vou­lons la conver­sion de toutes les âmes à Jésus-​Christ, nous vou­lons le retour vers la Tradition. Et pour cela nous com­pre­nons qu’il faut que nos âmes soient des âmes pro­fon­dé­ment mariales, rem­plies de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ par Marie. Alors com­bien nous pou­vons être effi­caces au ser­vice de Dieu, emplis de Lui, débor­dant de Lui. Comment nous pour­rons Le com­mu­ni­quer à l’extérieur de nous-​mêmes. Mes biens chers frères, nous n’avons besoin fina­le­ment que d’une seule chose, nous avons besoin que les âmes de la Tradition soient des âmes pro­fon­dé­ment don­nées à Marie, et alors com­bien la flamme de Jésus-​Christ, l’amour de Jésus-​Christ pour­ra embra­ser cette terre !

« Virgo singularis »
« Inter omnes mitis »
« Nos culpis solutos »
« Mites fac et castos. »

« Vierge unique, douce entre toutes, après nous avoir puri­fiés, déliés de nos fautes, enseignez-​nous par ce par­don même, la dou­ceur divine et la pure­té. Ainsi soit-il. »

Régis de Cacqueray †

Un événement inattendu

A la fin de la pro­ces­sion du Saint Sacrement, mon­sieur le Recteur du Sanctuaire de Lourdes a tenu à pro­non­cer quelques mots :

« Je tiens à vous féli­ci­ter pour la fer­veur avec laquelle vous avez accom­pli ce pèle­ri­nage[…] Oui, bien sûr, je ne peux nier la déchi­rure ecclé­siale qui nous divise, mais nous avons la même Foi[…] Ainsi que je l’ai fait avec tous les direc­teurs de pèle­ri­nage en 2004, je tiens à remettre aux res­pon­sables de la Fraternité Saint-​Pie X, mes­sieurs les abbé de Cacqueray(NDLR : pour le District de France) et Pinaut (NDLR : pour le prieu­ré de Lourdes), un mor­ceau de gra­nit tiré de la grotte de Massabielle lors de la res­tau­ra­tion de 1958[…]Sans oublier de vous dire « A l’an­née prochaine » ! »

Quittant alors le micro, mon­sieur le rec­teur, à l’in­vi­ta­tion de mon­sieur l’ab­bé de Cacqueray, a rejoint le cor­tège des clercs de la Tradition pour la pro­ces­sion de sor­tie : Deo Gratias !

A l’an­née pro­chaine, donc, du same­di 22 au lun­di 24 octobre 2005 !