Travailler avec ardeur à la restauration du règne du Christ Roi

Lettre aux amis et bienfaiteurs n° 83 de novembre 2014

Accès à l’é­di­to­rial de Mgr Fellay dans la LAB n° 83

« Que votre règne arrive, que votre nom soit sanc­ti­fié, que votre volon­té soit faite sur la terre comme au Ciel ».

Ces demandes, chers Amis et bien­fai­teurs, nous les pro­non­çons chaque jour, elles sont un pro­gramme de vie, elles consti­tuent la feuille de route que l’Eglise a reçue de son divin fon­da­teur Notre-​Seigneur Jésus-​Christ : éta­blir le règne du Christ Roi dans les âmes, dans les familles et dans la socié­té tout entière. Pour y être fidèles, les mar­tyrs ont ver­sé leur sang et les saints ont tout don­né. Ce règne s’est éten­du peu à peu pour créer une civi­li­sa­tion : la chré­tien­té qui est la réa­li­sa­tion visible de l’Evangile édi­fiée à l’ombre de la Croix.

Cependant, depuis la chute ori­gi­nelle, deux éten­dards s’affrontent : celui de Dieu et celui de Satan. Ces deux camps sont irré­duc­tibles et irré­con­ci­liables car tout les sépare : leurs prin­cipes, les moyens qu’ils emploient et la fin qu’ils veulent atteindre. L’étendard du Christ Roi veut conduire les âmes au ciel dans la dépen­dance de Dieu, à l’ombre de la Croix, tan­dis que celui du prince de ce monde, Satan, veut détour­ner l’homme de sa fin sur­na­tu­relle par l’apologie de l’indépendance et l’exaltation des plai­sirs. Cette lutte a atteint son paroxysme, le Vendredi Saint, le jour de la Passion et de la mort de notre Rédempteur, et dure­ra jusqu’à la fin des temps.

Tout au long de l’histoire de l’Eglise, les Papes n’ont ces­sé de mettre en garde les chré­tiens contre l’esprit du monde, et les ont encou­ra­gés à tra­vailler avec foi, espé­rance et cha­ri­té à l’extension du règne du Christ Roi, notre Créateur et Sauveur qui nous a rache­tés au prix de son sang. Mais voi­ci que depuis le der­nier Concile, un nou­vel esprit s’est intro­duit dans l’Eglise, vou­lant récon­ci­lier l’irréconciliable, à savoir l’Eglise avec le monde au moyen d’un aggior­na­men­to. Une véri­table révo­lu­tion inté­rieure s’est opé­rée, bou­le­ver­sant l’Eglise de fond en comble, mena­çant, si cela était pos­sible, son exis­tence même. Tout ce que l’Eglise a de plus sacré a été chan­gé : la sainte Messe, le rituel des sacre­ments, la Bible, le caté­chisme, le droit cano­nique, les concor­dats avec les Etats, tout, abso­lu­ment tout pour adap­ter l’Eglise au monde.

Le prin­temps annon­cé s’est trans­for­mé en un hiver gla­cial. Les sémi­naires se sont vidés, les églises ont été déser­tées, la pra­tique reli­gieuse s’est effon­drée et les Etats catho­liques ont dis­pa­ru… Hier, on construi­sait des églises. Aujourd’hui, on les détruit !

Seuls, deux évêques se sont dres­sés pour dénon­cer ce dan­ger mor­tel : Monseigneur de Castro Mayer et Monseigneur Lefebvre, notre fon­da­teur. C’est en effet pour sau­ver la messe, pour sau­ver le sacer­doce, pour sau­ver le règne du Christ Roi que la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X a été fon­dée. Reconnue par l’Eglise lors de sa fon­da­tion, elle a été ensuite per­sé­cu­tée, calom­niée avec son fon­da­teur avec une vio­lence inouïe. Sa seule faute : vou­loir res­ter fidèle à la sainte Tradition ! Avec les congré­ga­tions reli­gieuses amies, elle s’efforce de vivre de ce patri­moine reçu, de le défendre, de le trans­mettre dans son inté­gri­té mal­gré les fortes oppo­si­tions des auto­ri­tés reli­gieuses. Quel mystère !

Avec dou­leur, nous voyons la chré­tien­té se déli­ter, parce que les hommes d’Eglise jusqu’aux plus hauts som­mets doutent de la pos­si­bi­li­té de res­tau­rer cette royau­té du Christ ou pire, n’y croient même plus. Quelle res­pon­sa­bi­li­té devant Dieu ! Comment expli­quer que le pape François, lors de son récent dis­cours au par­le­ment euro­péen n’ait pas pro­non­cé une seule fois le nom de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ alors que nous savons qu’aucune res­tau­ra­tion n’est pos­sible sans le Christ.

Nous ne vou­lons pas et nous ne pou­vons pas nous rési­gner à un tel désastre ! Nous croyons qu’il est pos­sible que le Christ, Dieu incar­né, retrouve son trône et nous vou­lons y tra­vailler de toutes nos forces, fai­sant nôtres ces paroles que notre patron saint Pie X écri­vait dans sa pre­mière encyclique :

« tout res­tau­rer dans le Christ et rame­ner les hommes à l’obéissance divine sont une seule et même chose. Et c’est pour­quoi le but vers lequel doivent conver­ger tous nos efforts, c’est de rame­ner le genre humain à l’empire du Christ. »[1]

La Messe tra­di­tion­nelle a éta­bli la Chrétienté, elle en est le fruit visible. Grâce à elle, les âmes ont été façon­nées, les socié­tés trans­for­mées. Elle a engen­dré des saints. Elle est notre éten­dard et notre force, elle est le moyen pri­vi­lé­gié pour étendre la royau­té du Christ.

Dans cette tem­pête, les prêtres de la Fraternité Saint Pie‑X veulent tra­vailler avec ardeur à la res­tau­ra­tion du règne du Christ Roi dans la fidé­li­té à la sainte Tradition. Pour cette rai­son, notre Supérieur Général, lors du der­nier pèle­ri­nage à Lourdes, lui a consa­cré ses membres et ses œuvres.

C’est grâce à votre cha­ri­té, à votre géné­ro­si­té, chers Amis et bien­fai­teurs, que le District de France œuvre à cette noble tâche de res­tau­ra­tion par ses 160 prêtres au tra­vers de ses 37 prieu­rés, ses 9 écoles secon­daires et 32 écoles pri­maires. 160 prêtres, 28 reli­gieux frères et une cen­taine de reli­gieuses se sont consa­crés à Dieu pour le don­ner aux âmes et les conduire à lui.

La tâche est certes dif­fi­cile tel­le­ment les oppo­si­tions sont fortes, mais elle est enthou­sias­mante car nous consta­tons chaque jour la jus­tesse des paroles de saint Paul : « là où le péché abonde, la grâce sur­abonde »[2].

Malgré toutes les dif­fi­cul­tés ren­con­trées, les épreuves tra­ver­sées, la Tradition ne cesse de se for­ti­fier et de s’étendre.

Quelle magni­fique espé­rance repré­sentent nos 2 125 élèves répar­tis dans nos écoles pri­maires, secon­daires et notre uni­ver­si­té, pour l’avenir de la sainte Eglise et celui de notre patrie. Plus que jamais, nous avons besoin du sou­tien de vos prières et de votre géné­ro­si­té. Votre cha­ri­té nous aide­ra à faire briller le phare de la Tradition catho­lique qui seule ramè­ne­ra la paix dans l’Eglise et la société.

Chers Amis et bien­fai­teurs, res­tons fermes dans la foi, que l’espérance habite nos âmes et que la cha­ri­té fasse de nous des mis­sion­naires ardents au ser­vice notre divin Roi. Je ne veux pas ter­mi­ner cette lettre sans remer­cier Monsieur l’abbé de Cacqueray qui, pen­dant 12 ans, avec ardeur et abné­ga­tion, a tra­vaillé au rayon­ne­ment et à la défense de la Tradition dans notre district.

Qu’il sache qu’il peut comp­ter sur nos prières alors qu’il vient de fran­chir les portes du couvent de nos chers capu­cins, comme nous sommes convain­cus qu’il conti­nue­ra à prier pour nous.

Que Celle qui a pro­mis à Fatima qu’à la fin son « Cœur triom­phe­ra », la Très Sainte Vierge, notre Reine et notre Mère, nous donne force et cou­rage pour tra­vailler sans relâche à his­ser haut l’étendard de son divin Fils notre Roi et notre Maître.

Soyez assu­rés de toutes nos prières et de notre gratitude.

Que l’Enfant-Jésus de la crèche vous comble de grâces tout au long de cette nou­velle année, qu’il récom­pense au cen­tuple votre cha­ri­té et vous bénisse !

Grâce à votre géné­ro­si­té nous avons pu réa­li­ser ce qui suit : 

- L’église Saint-​Joseph de l’école Saint-​Joseph-​des-​Carmes presque achevée.
– La cha­pelle de l’école Saint Michel de Châteauroux, à la Martinerie, qua­si­ment ter­mi­née, y com­pris son amé­na­ge­ment inté­rieur. Elle pos­sède désor­mais un clocher.
La cha­pelle de Saint-​Baldoph, près de Chambéry, récem­ment bénite.
– Les vitraux de notre église Sainte-​Thérèse à Compiègne.
– Le prieu­ré de Lyon a enfin trou­vé un local pour y amé­na­ger une vaste chapelle.
– Les prêtres et les Sœurs nou­vel­le­ment ins­tal­lées du prieu­ré des Fournils béné­fi­cient de beaux bâti­ments et d’une belle chapelle.
La cha­pelle dans la cité du Sacré-​Cœur à Paray amé­na­gée avec goût et éga­le­ment récem­ment bénite.

Mais il faut encore : 

- Réparer la toi­ture de notre belle cha­pelle de la Consolation, à Paris, qui prend l’eau.
– Réparer la toi­ture de la cha­pelle du prieu­ré d’Unieux et faire de nom­breux amé­na­ge­ments dans la mai­son des Sœurs.
– Restaurer la toi­ture et la façade de la col­lé­giale de Thouars.
– Mener à leur fin les tra­vaux de notre nou­velle cha­pelle d’Amiens.
– Et réa­li­ser encore, grâce à votre géné­ro­si­té, beau­coup d’autres pro­jets dont nous vous infor­me­rons lors de notre pro­chaine Lettre…

Abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du District de France

Extrait de la LAB n° 83 de novembre 2014

Aider la Fraternité à poursuivre son combat de restauration de la Tradition :

1 – Par un don en ligne
2 – Par un don par voie postale

Notes de bas de page
  1. Saint Pie X, lettre ency­clique E Supremi Apostolatus du 4 octobre 1903.[]
  2. Epitre aux Romains, 5 20[]

FSSPX Second assistant général

Né en 1959 à Strasbourg, M. l’ab­bé Bouchacourt a exer­cé son minis­tère comme curé de Saint Nicolas du Chardonnet puis supé­rieur du District d’Amérique du Sud (où il a connu le car­di­nal Bergoglio, futur pape François) et supé­rieur du District de France. Il a enfin été nom­mé Second Assistant Général lors du cha­pitre élec­tif de 2018.