Indifférence dissolvante

En 1999, pour par­ve­nir coûte que coûte à un accord sur la doc­trine de la jus­ti­fi­ca­tion avec les luthé­riens, le car­di­nal Walter Kasper avait usé d’un stra­ta­gème : le consen­sus dif­fé­ren­cié où les deux par­ties se disent d’accord, sans l’être tout à fait.

Aujourd’hui, pour admettre à tout prix les divor­cés « rema­riés » à la com­mu­nion, les évêques alle­mands pro­posent : les solu­tions dif­fé­ren­ciées, c’est-à-dire une adap­ta­tion pas­to­ra­le­ment souple de la doc­trine intan­gible de l’indissolubilité du mariage. Le lien matri­mo­nial est indis­so­luble en théo­rie, sans l’être tout à fait en pratique.

Le Christ a ensei­gné : « Celui qui épouse une femme ren­voyée, se rend adul­tère » (Mt 19, 9). Dans l’esprit d’Amoris læti­tia, les évêques alle­mands cor­rigent cet ensei­gne­ment : il faut admettre des dif­fé­rences, selon les cir­cons­tances… Pour eux, le mariage est rela­ti­ve­ment indissoluble.

Le consen­sus dif­fé­ren­cié du car­di­nal Kasper débouche sur la dif­fé­rence consen­suelle, une variante du cercle car­ré. La solu­tion dif­fé­ren­ciée des évêques alle­mands abou­tit à l’indif­fé­rence dis­sol­vante, indif­fé­rence doc­tri­nale et dis­so­lu­tion morale.

Ce refus de choi­sir entre le oui et le non, entre le blanc et le noir, plonge dans la pénombre la doc­trine catho­lique du mariage et de la famille que le synode était cen­sé faire briller.

La cla­ri­fi­ca­tion deman­dée dans les dubia des quatre car­di­naux est plus qu’utile. Elle est vitale.

Abbé Alain Lorans, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

Sources : DICI du 17 février 2017