Dans un monde qui bouge…

L’Eglise se doit d’être la mai­son bâtie sur le roc qui tient ferme contre vents et marées.

C’est elle que Notre-​Seigneur a recom­man­dée en conclu­sion de son ser­mon sur la Montagne (Matthieu 7, 24). Notre-​Seigneur a vou­lu pour le chef de son Eglise le nom de Pierre (Matt. 16,19) indi­quant par là que l’Eglise serait une monar­chie solide et non une démo­cra­tie en proie aux sou­bre­sauts d’une col­lé­gia­li­té ( ce mot évoque inévi­ta­ble­ment pour moi les cha­huts de collégiens !).

Le roc c’est la foi expri­mée dans le Credo.

Le roc c’est aus­si la morale expri­mée dans les dix commandements.

Il y a scan­dale quand le jour des com­mu­nions solen­nelles, les « pro­fes­sions de foi » sont aban­don­nées à l’i­ni­tia­tive indi­vi­duelle des enfants qui viennent au micro dire ce qu’ils veulent bien croire. Voilà donc les nou­veaux Pères de l’Eglise ! Ils savent à peine dire le « Je vous salue Marie » mais sont capables, paraît-​il, d’in­té­grer toutes les reli­gions dans la Fraternité Universelle de demain.

Et il y a scan­dale aus­si quand des reli­gieux et de hauts digni­taires ecclé­sias­tiques font dans la presse ou à la télé l’é­loge du Ramadan, du laï­cisme, du Nirvana boud­dhiste et veulent inven­ter une éthique qui pren­drait la place désor­mais vacante de la morale.

Dans ce monde qui bouge, je suis très éton­né que des gens d’Eglise aient la bou­geotte au lieu de se tenir ferme sur la pierre éta­blie par Jésus-Christ.

Saint Paul le disait aux Galates :

Je suis très éton­né que vous aban­don­niez si vite celui qui vous a appe­lés par la grâce du Christ et que vous vous tour­niez vers une autre Bonne Nouvelle. En réa­li­té, il n’y a pas d’autre Bonne Nouvelle ; mais je vous parle ain­si parce qu’il y a des gens qui vous troublent et veulent chan­ger la Bonne Nouvelle du Christ. Eh bien ! si quel­qu’un – même si c’é­tait nous ou un ange venu du ciel – vous annon­çait une Bonne Nouvelle dif­fé­rente de celle que nous vous avons annon­cée, qu’il soit maudit !

Epître de saint Paul aux Galates, I, 6 à 9.

Abbé Philippe Sulmont

Source : Bulletin parois­sial de Domqueur n°302

Curé de Domqueur † 2010

L’abbé Philippe Sulmont (1921–2010), second d’une famille de qua­torze enfants, ancien sémi­na­riste des Carmes, fut pro­fes­seur de col­lège, puis de sémi­naire, aumô­nier d’un pen­sion­nat de filles, puis enfin curé durant 37 ans de Domqueur et de six paroisses avoi­si­nantes entre Amiens et Abbeville.