Une église du Vaucluse est confiée aux Anglicans
Le diocèse d’Avignon communique ces jours-ci : « Le 2 juillet 2025, par convention l’église paroissiale d’Oppède a été mise à disposition de la communion Anglicane [1]. » Faut-il y voir un geste de communion ?
Inutile de dire qu’il n’est toujours pas question de confier des églises à la Fraternité Saint Pie X, réputée « catholique mais pas en pleine communion[2]». Rien de nouveau sous le soleil.
Y a‑t-il une raison qui justifie de faire ce type de gestes envers des groupes acatholiques (et pour être précis hérétiques et schismatiques) de préférence à des catholiques ? Une réflexion tirée du document préparatoire du synode sur la synodalité pourrait l’indiquer : dans l’Église, outre les trois « acteurs » que sont Jésus, les Apôtres et la foule, « il existe aussi l’acteur “de plus”, l’antagoniste, qui apporte sur la scène la division diabolique entre les trois autres… Le piège qui divise – et qui entrave donc un cheminement commun – se manifeste aussi bien sous les formes de la rigueur religieuse, de l’injonction morale, qui se présente comme plus exigeante que celle de Jésus, ou sous celles de la séduction d’une sagesse politique mondaine qui se veut plus efficace qu’un discernement des esprits[3]. »
En pratique, celui qui ne veut pas rentrer dans le cheminement du groupe, surtout au motif de principes doctrinaux ou moraux, voyant que ce chemin synodal ressemble plus aux autoroutes du monde qu’à la voie étroite, celui-là est l’ennemi, celui qui divise. Bref, le diable. On ne rentre pas en communion avec le diable.
Le Nouveau Testament marque pourtant bien qu’il y a des personnes membres de l’Église, et d’autre qui n’en sont pas[4]. Saint Paul exhorte à faire du bien à tous, mais surtout à ceux qui sont de la « famille de la foi » (Gal 6, 10). Ce qui doit bien faire une différence, bien distincte de celle entre les participants du dialogue et ceux qui ne dialoguent pas !
Bien sûr il ne manquera pas de théologiens pour dire que saint Paul est encore marqué de préjugés, que saint Pierre a été conduit à regarder les païens autrement lorsque le Saint Esprit l’a conduit à baptiser Corneille et sa famille[5](Ac 10), et que même Jésus a eu besoin d’une conversion pour admettre de faire du bien à la chananéenne, après avoir « fait le théologien » en réservant la miséricorde au peuple élu[6] !
Pourtant la simple lecture de l’Évangile montre que chaque miracle de Jésus est fait pour conduire à la foi, ou pour la réveiller chez ceux en qui elle est éteinte. « Qui ne croira pas sera condamné. » (Mc 16, 16) Lesdits théologiens pourront se contorsionner tant qu’ils voudront pour concilier leurs théories avec l’Évangile, la géométrie de leur communion sera trop variable pour être bien euclidienne !
- https://www.chancellerie.diocese-avignon.fr/Rentree-2025-Nominations-et-informations.html[↩]
- https://www.la-croix.com/Religion/Pape/Pape-Francois-Nous-sommes-sortis-differents-Synode-2016–05-16–1200760524[↩]
- Synode 2021–2023 – Pour une Eglise synodale – communion – participation – mission – document préparatoire, 7 septembre 2021, n°20–21.[↩]
- Par exemple I Cor 5, 12–13 6, 15–17 ; II Cor 6, 14–18 ; Apoc 7, 4 sq.[↩]
- Ibidem, n°21 sq.[↩]
- Antonio Spadaro sj, « Semi della rivoluzione », Il fatto quotidiano, 20 août 2023. Peu après, ce Père jésuite était nommé par le pape François sous-secrétaire du Dicastère pour la Culture et l’Education. Voir les commentaires en https://caminante-wanderer.blogspot.com/2023/10/la-gran-inversion.html, ou https://katholisches.info/2024/08/23/ist-jorge-bergoglio-ein-stratege-iv/.[↩]