Conférence aux parents donnée le 12 novembre 2022 – le style oral a été conservé.
En matière d’éducation, la charte des familles et des écoles est l’encyclique Divini illius magistri du Pape Pie XI.
Après avoir rappelé que l’Eglise se fait l’écho des paroles de Notre Seigneur Lui-même : « Laissez venir à moi les petits enfants[1]», le Pape souhaite s’adresser aux éducateurs et aux pères et mères de famille, et cela est d’autant plus « nécessaire à notre époque où nous n’avons que trop à déplorer une absence si complète de principes clairs et sains, même sur les problèmes les plus fondamentaux » comme celui de l‘éducation — que dirait-il aujourd’hui !
Premier principe : « il ne peut y avoir de véritable éducation qui ne soit tout entière dirigée vers notre fin dernière, le salut éternel ».
Deuxième principe : « II ne peut donc y avoir d’éducation complète et parfaite en dehors de l’éducation chrétienne ».
Votre présence ici, bien chers parents, confirme que ces principes sont aussi les vôtres, Deo gratias. Cependant il était bon de les rappeler car ils éclaireront la suite de mon propos.
Ensuite, Pie XI dans un long développement que je vais vous résumer, répond à une question essentielle :
A qui appartient l’éducation ?
Le Pape répond : A l’Eglise, à la famille, à l’Etat.
Nous nous en tiendrons aux deux premiers points, l’Eglise et la famille. La mission de l’Etat concernant I’éducation n’entre pas dans le sujet de cette conférence. Du reste, s’il est une institution infidèle de fait à sa mission éducatrice c’est bien la France actuelle, laïciste, séparée de l’Eglise, affranchie de la loi divine. Pie XI affirme qu’en matière d’éducation, « c’est le droit, ou pour mieux dire le devoir de l’Etat de protéger par ses lois le droit qu’a la famille sur l’éducation chrétienne de l’enfant, et, par conséquent, de respecter le droit surnaturel de l’Eglise sur cette même éducation ». Nous en sommes bien loin ! II suffit de constater comment et dans quel but nos écoles sont inspectées. Les élèves y reçoivent néanmoins une éducation civique (« EMC ») quant à l’organisation administrative de notre pays, se présentent, d’ailleurs avec grand succès, au baccalauréat officiel et l’école se plie aux normes de sécurité imposées.
L’école reçoit sa mission de l’Eglise
C’est précisément pour cette raison que, s’adressant aux parents d’élèves, votre serviteur se réfère au magistère de l’Eglise, en particulier à l’encyclique Divini illius magistri.
L’Eglise, ainsi, « se fait la promotrice des lettres, des sciences et des arts, dans la mesure où tout cela peut être nécessaire ou profitable à l’éducation chrétienne comme à toute son œuvre de salut des âmes, fondant même et entretenant des écoles et des institutions qui lui sont propres, en tout genre de science et à tout degré de culture », écrit le Pape selon le canon 1375 du Code de droit canonique. il s’agit-là, vous l’avez compris, des écoles et des universités catholiques. Des prêtres, des religieux et des religieuses enseignantes sont ainsi délégués par l’autorité ecclésiastique qui répond au commandement de Notre Seigneur lui-même : « Allez, enseignez toutes les nations » [2], y compris les enfants et les jeunes gens.
Par un décret de la Sacrée Congrégation des Religieux, signé le 5 septembre 1953, Nos Mères dominicaines ont reçu la mission d’enseigner vos enfants, mission qui leur vient de l’Eglise. « Leur fin spéciale est d’accomplir comme religieuses, à l’égard des jeunes filles, sans distinction de milieu, une œuvre d’enseignement et d’éducation selon l’esprit de l’Evangile et conformément aux directives de l’Eglise », comme il est écrit dans leurs Constitutions. Nous y lisons aussi : « Les Sœurs seront vraiment filles de l’Eglise », « elles se donnent à l’Eglise pour la servir à leur poste d’enseignantes ».
C’est donc bien volontiers qu’elles recoururent à un P. Calmel, dominicain, pour les guider, ou à un Mgr Tissier de Mallerais, de la FSSPX, pour l’approbation de leur catéchisme. C’est ainsi également que l’ouvrage clé du P. Calmel, de référence pour les Mères de Saint-Pré : « Ecole chrétienne renouvelée [3]» sur l’éducation des filles, a reçu l’imprimatur le 4 juin 1957.
L’enseignement et l’éducation donnés au Cours Notre-Dame des Victoires, je suis bien placé pour en témoigner, sont éclairés, nourris par l’esprit de l’Eglise. Enseignement ET Education sont distincts mais non séparés dans les écoles dominicaines. Ainsi, vos enfants étudient les lettres modernes ou anciennes, les sciences, l’histoire, la philosophie, certes, mais pas indépendamment d’une droite orientation de leur pensée et de leur agir dans la société actuelle. « II est indispensable, dit Léon XIII, que non seulement à certaines heures, la religion soit enseignée aux jeunes gens, mais que tout le reste de la formation soit imprégné de piété chrétienne[4]» et de vraie sagesse.
Quel est le but de la classe d’histoire ? « Non seulement, répond le P. Calmel[5], apprendre la chronologie de l’histoire politique de la France, de l’Europe et même du monde, mais encore, à travers la connaissance des événements, des régimes et des institutions, donner le sens du droit naturel, de la vie politique juste, de la patrie, de la collaboration entre les patries, de la soumission de nos patries charnelles au Christ-Roi ».
Quel est le but de la classe de français ? « Non seulement faire sentir ce qu’est une œuvre belle mais encore, à travers une œuvre belle, à travers l’expression littéraire, connaitre ce qu’est l’homme pour mieux vivre. S’habituer à exprimer dans la beauté, oralement ou par un texte, des idées et des sentiments justes et personnels ».
De même pour les cours de science, de mathématiques, de philosophie, ou sur le bien-écrire, « il ne suffit pas d’enseigner quelqu’un pour l’éduquer ». « Chaque discipline doit être mise paisiblement et intégrée dans un ensemble cohérent ; par là même l’esprit se trouve armé et désencombré par une formation profonde et unifiante [6] ».
Sans oublier, bien sûr, la sainte Messe, la liturgie, la récitation quotidienne du chapelet, les cours de doctrine, tout contribue dans cette école à former intégralement une femme chrétienne, depuis leur tenue vestimentaire, les temps de prière, en passant par l’acquisition des connaissances, la formation du jugement, jusqu’à l’amour de la belle musique. Et « en éduquant vos filles comme des chrétiennes authentiques et dans la fidélité à leur baptême, les Mères n’en font pas des femmes diminuées, sottes ou niaises, bien au contraire car plus une femme est sainte, plus elle est femme [7]». En revanche, la jeunesse actuelle, détruite par un monde qui va jusqu’à nier la nature des êtres tels que Dieu les a faits (théorie du genre et tutti quanti) – car il y a une nature des choses ! – cette jeunesse sans foi, ni loi, qui s’affranchit du réel, qui s’empoisonne au sens propre comme au figuré, en zappant pendant des heures sur internet, ces pauvres jeunes sont « assis à l’ombre de la mort », sans une once de sagesse, une culture dévoyée et si peu de bon sens et de force.
La mission éducatrice de la famille
« La famille reçoit immédiatement du Créateur la mission et conséquemment le droit de donner l’éducation à l’enfant, droit inaliénable parce qu’inséparablement uni au strict devoir corrélatif, droit antérieur à n’importe quel droit de la société civile et de l’Etat, donc inviolable par quelque puissance terrestre que ce soit ».
Soyez donc félicités, chers parents, de ne pas confier vos enfants, au prix de nombreux sacrifices, à une Education Nationale corruptrice, ni à des écoles privées infectées par de mauvais principes ou un enseignement tendancieux ; cas de telle ou telle école soi-disant « très bien », où circulent des livres écrits par un auteur favorable à la théorie du genre, ou à l’évolutionnisme, et dont la catéchèse, comme on dit, fait perdre la foi aux enfants, ainsi que l’habitude de prier !
C’est souvent, hélas, le « qu’en dira-t-on », un esprit plus mondain que chrétien, le manque d’esprit de sacrifice, si essentiel à la vie chrétienne, qui inspire les parents quand ils inscrivent leurs enfants dans de telles écoles. « La nature, enseigne saint Thomas d’Aquin, ne vise pas seulement à la génération de l’enfant, mais aussi à son développement et à son progrès pour l’amener à l’état parfait de l’homme en tant qu‘homme, c‘est-à-dire à l’état de vertu [8]». Léon XIII, dans sa belle encyclique Sapientiae christianae, affirme : « Les parents doivent donc employer toutes leurs forces et une persévérante énergie à faire reconnaître, d’une manière absolue, le droit qu’ils ont d’élever leurs enfants chrétiennement, comme c’est leur devoir de les refuser à ces écoles dans lesquelles il y a péril qu’ils ne boivent le funeste poison de l’impiété »
La responsabilité parentale, en matière d’éducation, n’est pas un vain mot. Il est très surprenant de voir des parents laisser leurs enfants choisir leur scolarité ! « Je ne suis pas contre son inscription à Le Hérie, mais elle aime bien son école, je la laisse choisir ». Que choisira-t-elle ? A‑t-elle la maturité suffisante pour faire le bon choix, surtout si elle a des amies dans cette « école pas si mal », et qui est près de la maison où elle rentre tous les soirs ? Devinez ce que cette enfant choisira…
Au contraire, l’instinct paternel et maternel, qui viennent de Dieu, se tournera avec confiance vers l’école intégralement catholique, et cela même chez des parents peu ou point croyants, comme cela s’est souvent vu. Je me rappelle ce chef de gendarmerie à Prunay qui, après une inspection de notre petite école primaire me dit qu’il placerait volontiers ses enfants chez nous ; régulièrement, il m’avertissait quand un type louche rôdait à la sortie des écoles.
« Le premier lieu naturel et nécessaire de l’éducation, affirme Pie XI, est la famille, précisément destinée à cette fin par le Créateur », et non l’Etat qui prétend que l’enfant nait d’abord citoyen et qui doit se l’approprier le plus tôt possible. « De règle donc, poursuit le Pape, l’éducation la plus efficace et la plus durable sera celle qui sera reçue dans une famille chrétienne, bien ordonnée et bien disciplinée, et son efficacité sera d’autant plus grande qu’y brilleront plus clairement et plus constamment les bons exemples surtout des parents puis des autres membres de la famille (…) Que les parents s‘appliquent à user, en toute rectitude, de l’autorité qui leur a été confiée par Dieu, dont ils sont, en un sens très réel, les vicaires ».
« L’enfance, c’est l’avenir en promesse et en espérance ; elle est l’humanité en fleur [9]». « Que sera cet enfant ? », se demandait-on autour du berceau de saint Jean-Baptiste. La réponse est : cet enfant sera ce que ses parents l’aideront à devenir et ce, dès le premier âge, dont les fautes entraînent des conséquences analogues à celles des erreurs d’aiguillage : une légère déviation au départ peut aboutir à une catastrophe [10]. D’où l’importance aussi pour les parents de ne pas attendre la classe de seconde pour inscrire leurs enfants.
Cet enfant sera ce que ses parents l’aideront à devenir, avec l’aide de l’école. Collaborer avec elle est donc aussi un devoir essentiel.
L’union entre la famille et l’école
Après avoir décrit les missions éducatrices de l’école, œuvre d‘Eglise, et de la famille, œuvre du Créateur, la nécessité d’une union profonde entre les deux nous apparaîtra clairement. Une désunion, même à des degrés divers, entre ces deux institutions serait au contraire extrêmement dommageable au bien de l’enfant.
« Comme Dieu l‘a établi [11], la famille est la première responsable de l’éducation de l’enfant. Notre tâche [celle du Cours Notre-Dame des Victoires] n’est pas de nous y substituer mais de la compléter. Vous comprenez dès lors que pour rien au monde nous ne voulons d’une école totalitaire et renfermée sur soi et qu’une étroite collaboration s’impose entre nous. Ce sont vos filles qui feraient les frais d’un manque de collaboration. Par suite, en cours d’année, nous aurons des réunions avec vous, nullement solennelles, croyez-le, mais réalistes et portant sur des questions précises pour le bien de vos enfants (comme aujourd’hui). Nous trouvons cela tellement indispensable que si, pendant la durée d’une année, il nous eût été impossible d’atteindre la famille d’une de nos élèves, la question se poserait de garder celle-ci l’année suivante ».
« L’école accepte volontiers la collaboration des parents quand ils l’offrent et elle doit l’exiger s’ils ne l’offrent pas [12]».
Comme le dit Pie XI, la mission éducatrice de la famille concorde admirablement avec celle de l’Eglise et donc de l’école catholique, d’abord parce que « toutes deux procèdent de Dieu » qui ne souffre aucune contradiction. Mais on ne pourra exiger de miracles pédagogiques à l’école si les parents négligent l’éducation de leurs enfants [13] et une confiante collaboration avec l’école. Le meilleur tuteur du monde ne pourra rien si la terre est ingrate. La jolie plante qui promettait tant depuis le jour de son baptême, s’étiolera, puis mourra.
C’est une même personne qui est à la fois votre enfant et élève à l’école. Rassurez-vous, vous n’êtes pas les seuls à répéter 1000 fois les mêmes choses, à les reprendre, à les encourager, à les féliciter ! Il n’y a pas l’élève en semaine d’un côté et votre enfant le week-end ou en vacances de l’autre. Si l’enfant ressentait des divergences entre sa famille et son école, elle souffrirait, au mieux, d’un strabisme divergent, particulièrement incommode. Son âme serait tiraillée entre l’amour pour ses parents et le respect envers la Mère ou la maîtresse, ou l’aumônier. En gros, elle ferait ce qui lui est demandé, mais n’en pensera pas moins. Aux grandes causes métaphysiques (formelle, matérielle, efficiente et finale), s‘ajoutera la « cause toujours, tu m’intéresses ». II ne faudra alors pas s’étonner si la petite ou la jeune fille vous manifeste moins de confiance car elle aime beaucoup son école ou qu’elle n’est pas fière de son école, joyeuse d’en parler parce que des critiques sur son école ont été faites devant elle à la maison.
« Le climat scolaire de nos maisons est un climat d’honnêteté, de joie et de confiance. L’entente avec les parents porte sur cinq points principaux : docilité, discipline, pauvreté, pureté, foi [14]». Ces points essentiels doivent être parfaitement reçus par vous, sous peine d’imposer à votre fille un tiraillement bien dommageable. Reçus, c’est-à-dire acceptés, voulus et non subis.
Remarquez bien une chose, chers parents : jamais à l’école les parents sont dénigrés devant leurs enfants, ce serait pure folie, et une faute grave. Mais permettez-moi, à l’inverse, de vous donner quelques exemples concrets, non pour vous réprimander, mais pour vous encourager à faire attention.
Ces exemples sont éclairés par un principe fondamental : pas de critique, de commentaires négatifs sur l’école, la Mère titulaire, les maitresses devant votre enfant ; de même que vous évitez, je l’espère, de vous disputer devant vos enfants.
Certes, tout ne va pas forcément très bien, il y a telle ou telle difficulté, un doute, une inquiétude légitime ; la seule attitude à avoir est de s’adresser directement à l’école, à telle ou telle Mère. Alors tel problème fondra comme neige au soleil, même ici dans I’Aisne, qui n’est pas le département le plus chaud de France !
Très souvent, quand une enfant veut changer d’école, qu’elle y va en trainant des pieds, la critiquant sans cesse, ses· parents ont critiqué l’école devant elle sur tel ou tel point, même secondaire. Ou alors ils n’exercent pas leur autorité sur l’enfant. En tout cas, elle prie moins, ne se confesse pas, elle est inattentive pendant les cours, sinon insolente, elle est moins joyeuse en recréation, la petite va commenter cela avec ses amies dans un coin, bref, le mauvais esprit se faufile et à la fin de l’année, c’est inéluctable, elle voudra partir. Que de grâces perdues !
La tendance actuelle, réseaux soi-disant sociaux aidant, est de parler de tout et de tous, en comparant, en plaisantant, en parlant haut, ou en relativisant, en critiquant telle personne, en passant en revue les diverses tendances dans les chapelles, en jugeant les prêtres, et ce devant les enfants. II faut faire attention à cela.
II n’y a qu’un seul Dieu ; celui du Cours Notre-Dame des Victoires est le même que celui de la chapelle ou de l’église ou du Prieuré du dimanche. II mérite ce même respect qui se manifeste par la modestie de la tenue vestimentaire à la Messe, selon les directives de l’Eglise depuis saint Paul, à Le Hérie comme ailleurs. Quel dommage de retrouver ainsi nos élèves en pantalon, la tête découverte à la communion, enfin « libres », soi-disant. C’est surtout une porte ouverte au manque de docilité.
Quand je suis revenu d’Amérique du sud, en 2012, après y avoir passé 10 ans, quelque chose m’a impressionné : la palette des français dits « traditionalistes ». II y a la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X et ses fidèles, dont vous êtes pour la plupart, ceux qui sont plus durs, les « résistants », ceux qui sont moins durs, et ce à des degrés divers, les sédévacantistes, certains venant dans nos chapelles d’autres non, les « accordistes », un pèlerinage de Pentecôte dans les deux sens, ceux qui fréquentent indifféremment les chapelles de la FSSPX ou toute autre chapelle, d’autres à l’occasion, d’autres jamais, bref ! Un fidèle m’a dit une fois : « la FSSPX devient libérale » ; peu de temps après, une autre personne me dit : « la FSSPX se durcit ». Mgr Lefebvre nous a donné une ligne de crête à suivre, nous la suivons contre vents et marées, c’est tout.
Pourquoi je vous dis cela ? Pour que vous ne débattiez pas de cela devant vos enfants. A la moindre réprimande juste, ils diront, comme cela a été entendu récemment dans un couloir de l’école : « Elles (les Mères) ne sont pas cools, elles sont rattachées à la FSSPX ; au Christ-Roi, à la Frat’ Saint-Pierre au moins c’est cool ». II y aura comme des petits clans à l’école suivant les options parentales. Ne parlez pas de tout cela, dites du bien des œuvres que fréquentent vos filles et auxquelles vous les avez confiées. Dites du bien des Mères, des enseignantes, dont le travail est admirable. Attention à la médisance ! Parlez-en aux Mères ou aux personnes concernées.
L’idéal serait bien sûr que nous nous retrouvions tous au même lieu de culte les dimanches.
Dernier point : ne laissez pas la toile (internet) envahir leur vie, leur imagination, leur curiosité. On ne joue pas impunément avec l’araignée de cette toile qui fait écran à la vie spirituelle, à la vraie sagesse, à la pureté.
Témoignage d’anciennes élèves
En guise de conclusion, je donnerai la parole à d’anciennes élèves qui ont manifesté par écrit leur gratitude envers leur Mère titulaire et le Cours Notre-Dame des Victoires ; cette sincère reconnaissance est indéniablement le fruit d’une étroite collaboration entre leur famille et leur école. Voici quelques témoignages, choisis parmi de nombreuses lettres :
« Quels que soient les sujets traités devant moi, je sais comment répondre droitement. Je le dois à ce que j’ai reçu à l’école », (et sans doute dans sa famille).
« Je vous remercie de nous avoir formé à bien penser parce que le monde va de pire en pire et les gens avalent tout ce qu’on leur dit… »
« Depuis que j’ai mon portable, je n’arrive plus à lire, ce que je faisais pourtant à toutes heures avant. Ou, pour être honnête, je n’en prends pas le temps. (…) Auriez-vous des titres de livres intéressants, qui donnent vraiment envie de lire, sur un domaine ou sur un autre ? J’ai vraiment envie d’apprendre, de me former et de me cultiver au vrai. En réaction aux mensonges qu’on nous raconte sans cesse à la fac. (sur tout ce qui touche à l’histoire en particulier). D’ailleurs nous avons pour projet de créer un cercle de formation ».
« C’est vrai que c’est une fois que l’on est mélangé au reste des étudiants que l’on comprend l’importance de tout ce que l’on a reçu : la semaine dernière encore j’entendais une étudiante dire que les chiens étaient plus intelligents que les humains et qu’elle ne comprenait pas pourquoi il y avait une différence animaux/humains ».
D’une professeur dans un lycée ou sévit l’absentéisme : « Les élèves n’ont aucun souci de leur avenir, avec eux c’est bien simple : ils n’ont pas envie, ils ne font pas. C’était, je pense pouvoir le dire, un choc pour moi quand ils n’allaient pas en cours par flemme, ou ne faisaient pas tel devoir pour la même raison, sans que cela leur soit pénalisé sur le court terme d’une quelconque façon. C’est aussi un gros problème, que je trouve aberrant : le personnel n’a quasiment aucun pouvoir pour éduquer les élèves dans le cadre scolaire (…) Merci à vous, ma Mère, et à la communauté pour votre travail durant mes cinq années chez vous (…) Je vois bien que j’ai reçu une formation solide et pleine de valeurs ce qui est très précieux pour la vie et cela m’accompagnera sans aucun doute tout au long de ma vie » …
- Mc, 10, 14.[↩]
- Mat. 18,20.[↩]
- Ed. Téqui.[↩]
- Militantis Ecclesiae, du 4 août 1897.[↩]
- Ecole chrétienne renouvelée, p. 148, 149.[↩]
- Ecole chrétienne renouvelée, p. V.[↩]
- Ecole chrétienne renouvelée, p. 158.[↩]
- Supplément de la Somme théologique, III q.41, art. 1.[↩]
- Eduquer un enfant, par le P. Joseph Duhr, S.J. — Ed. de Chiré, 2018.[↩]
- Esquisse d’une pédagogie familiale, par François Charmot — Ed. Clovis, 2006.[↩]
- Ecole chrétienne renouvelée, p.159.[↩]
- François Charmot, p.15, op.cit.[↩]
- La conclusion de l’enquête de La Croix en 1931, déjà, sur la crise de l’éducation familiale signale parmi les causes de décadence « L’abdication des parents en matière d’éducation » cité par François Charmot, op. cit.[↩]
- Ecole chrétienne renouvelée, p. 159.[↩]