Cher Révérend Père Londos,
Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
C’est avec une très grande joie et une très grande satisfaction, cher Révérend Père, que nous vous accueillons aujourd’hui dans cette humble chapelle de notre séminaire, pour fêter vos noces de diamant de sacerdoce.
Ce ne sont pas tous les prêtres auxquels le Bon Dieu fait cette grâce, d’avoir et de fêter ses soixante ans de sacerdoce. Aussi sommes-nous heureux de partager votre joie, de nous unir à vous dans les actions de grâces que vous exprimez dans cette messe que vous célébrez vous-même.
Mais vous devriez être entouré de milliers de personnes ; vous devriez être entouré de toute votre société religieuse, de tous ceux auxquels votre apostolat s’est dirigé au cours de ces soixante années de sacerdoce, qui ont profité des grâces de votre sacerdoce. Alors puisque la révolution qui s’est introduite à l’intérieur de l’Église vous a en quelque sorte isolé, à cause de votre foi dans votre sacerdoce, parce que vous avez continué à être fidèle à votre sacerdoce de toujours, nous essayons aujourd’hui de remplacer tous les absents et de vous dire le témoignage de notre reconnaissance pour ce sacerdoce exercé pendant soixante ans et pour toutes les grâces que vous avez données aux âmes qui ont profité de votre ministère.
Vous aviez choisi la Congrégation des Pères maristes ; fondée en 1816, congrégation particulièrement destinée aux missions, missions extérieures, missions intérieures, paroisses et aussi à l’éducation chrétienne, également à l’éducation de futurs prêtres. Et c’est ce que vous avez fait, au cours de votre vie, d’une manière toute particulière. Vous vous êtes attaché particulièrement à la formation de ceux qui se destinaient au sacerdoce ou à la vie religieuse.
Et nous sommes heureux de penser qu’à côté de vous, d’autres prêtres de votre société, ont également choisi la même voie que vous, dans la fidélité à la foi de toujours, au sacerdoce de toujours. Le cher Père Da Silva ici présent, le cher Père Vigouroux, qui nous a quittés il y a peu de temps et qui s’était dévoué avec tant de zèle auprès des élèves de notre école Saint-Michel de Châteauroux et le Père Smith qui se dévoue également en Nouvelle Zélande.
Autant de témoins de votre chère société qui a été fondée précisément, en grande partie, pour maintenir et restaurer la foi qui avait été si éprouvée par la Révolution française. Beaucoup de congrégations comme la vôtre, sont nées au cours de ce XIXe siècle, ont été très florissantes, ont envoyé des missionnaires partout ; ont réalisé un travail immense de rechristianisation, faisant refleurir les vocations religieuses et les vocations sacerdotales dans le monde dévasté par la persécution antichrétienne.
Et ainsi, vous avez été destiné particulièrement, au cours de votre existence sacerdotale, à vous occuper des petits séminaires, petits séminaires de votre société, petits séminaires d’autres diocèses, également de vocations tardives. Vous avez toujours aimé, cette vocation spirituelle des jeunes qui se préparent au sacerdoce ou à la vie religieuse. Vous l’avez manifesté d’ailleurs, quand vous vous êtes occupé de nos chers frères.
Vous avez aussi été formateur de futurs prêtres, dans les séminaires, dans les grands séminaires, séminaire de Nevers, séminaire de Valence où vous avez donné le meilleur de vous-même, bien cher Père. Et aujourd’hui, eh bien, en célébrant cette sainte Messe, rendez grâces à Dieu et nous rendons grâces à Dieu avec vous de toutes ces bénédictions qui ont été accordées par vos mains à tous ceux qui ont reçu cette formation sacerdotale.
En effet s’il est un but particulier, auquel l’Église est attachée, c’est bien la formation des prêtres et la formation des religieux. La vie sacerdotale et la vie religieuse dans l’Église sont vraiment ce qu’elle a de plus beau ; sont vraiment ses joyaux en quelque sorte, qui lui sont vraiment personnels, qui la distinguent de toutes les autres fausses religions.
Notre Seigneur a voulu se choisir ses prêtres. Il a voulu qu’il y ait une distinction profonde entre les fidèles, entre les laïcs et les clercs. Il a voulu marquer ceux auxquels Il communiquait son Sacerdoce par le caractère sacramentel du sacrement de l’ordre. Il a voulu aussi se choisir parmi les laïcs, parmi les fidèles, des âmes qui se consacreraient spécialement à Lui, des religieux, des religieuses, manifestant ainsi la présence du Saint-Esprit dans l’Église par toutes les vertus, l’exemple sacerdotal et l’exemple de la vie religieuse.
Eh bien, ayant passé toute votre vie à servir l’Église dans cette formation de religieux et de prêtres, vous avez vraiment bien mérité de l’Église. Et il est tout à votre honneur d’avoir préféré vous séparer de ceux qui n’ont pas voulu continuer dans cette tradition ; qui n’ont pas compris la grandeur du sacerdoce, la grandeur de la vie religieuse et qui aujourd’hui, dans une certaine mesure, détruisent le sacerdoce et détruisent la vie religieuse.
Alors vous avez préféré souffrir, offrir ce grand sacrifice de vous éloigner de votre famille religieuse. Et ce n’est pas peu de chose, vous éloigner de votre vie religieuse, de votre famille religieuse, pour rester fidèle à votre sainte Vocation et non pas participer, ni être le témoin de la destruction de la vie sacerdotale et de la vie religieuse, à laquelle vous avez travaillé toute votre vie et ainsi vous êtes venu vous joindre à nous et nous avons eu la joie de vous avoir ainsi pendant ces années et vous avez continué votre apostolat auprès de nous, auprès de nos jeunes gens. Nous vous en remercions vivement.
Quel bel exemple pour vous, mes bien chers amis, alors que si peu de prêtres, si peu de religieux et de religieuses ont maintenu cette tradition, ont continué cette tradition. Il est bon que vous puissiez avoir dans votre mémoire, que vous puissiez fixer dans votre mémoire des exemples de prêtres qui ont été fidèles, fidèles jusqu’au bout à leur sainte Vocation religieuse et vocation sacerdotale.
Ainsi ces exemples sont pour vous un grand encouragement et je dirai, une grande sécurité. Ceux qui ont l’expérience – qui avaient l’expérience de la vie religieuse, l’expérience de la vie sacerdotale – vous ont montré la voie qu’il fallait suivre. Et nous remercions tous ceux qui sont venus ainsi collaborer à notre œuvre et qui ont préféré faire ce sacrifice de quitter leur famille religieuse, leur famille sacerdotale, pour montrer l’exemple de la fidélité à l’Église, de la fidélité à Notre Seigneur, de la fidélité au sacerdoce.
Nous pensons au cher Père Barrielle ; nous pensons au cher Père Le Boulch, au cher Père Da Silva et à tous ceux qui comme eux sont venus montrer cet exemple, exemple très salutaire.
Alors, bien chers amis, gardez cela dans votre mémoire et soyez fidèles. Rien de si beau que la fidélité à des engagements que l’on a pris dans sa jeunesse. Rien d’aussi beau que la fidélité au sacerdoce, 732
à la Sainte Messe dans laquelle on a été ordonné. Ces prêtres ont voulu garder la Sainte Messe de leur ordination, l’idéal de la vocation sacerdotale qu’ils concevaient à ce moment-là. Et ils ont été fidèles.
Aussi, mon cher Père, je crois que vous pouvez répéter les paroles de saint Paul : Bonum certanem certavi, cursum consummavi, fidem servavi (2 Tm 4,7) : J’ai bien combattu, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi, et In religuo reposita est mihi corona justitiæ, quam reddet mihi Dominus in illa die justus judex… (2 Tm 4,8) : Il ne me reste plus qu’à recevoir la couronne de justice qui m’est réservée, le Seigneur, le juste Juge, me la donnera en ce jour-là…
Nous prions pour cela, bien cher Père Londos, que le Bon Dieu vous accorde la joie intime et profonde de ce bon combat de la foi, de cette foi que vous avez conservée jusqu’au bout et de la couronne de justice et de sainteté que le Bon Dieu vous donnera certainement un jour et pour laquelle nous prions pour vous.
Puisque vous êtes fils de la Congrégation de Marie, ce serait un oubli impardonnable, de ne pas évoquer le nom de la Vierge Marie, au moment où vous fêtez ces soixante ans de sacerdoce que vous avez accomplis sous la protection de la très Sainte Vierge Marie, comme fils de la Congrégation de Marie, comme Père mariste.
Que la Vierge Marie continue cette protection et ses bénédictions auprès de vous, ainsi que saint Joseph dont vous avez choisi de célébrer la Sainte Messe aujourd’hui, la Sainte Messe de saint Joseph.
Que saint Joseph et la très Sainte Vierge Marie, continuent à vous protéger jusqu’à la fin de vos jours et vous accueillent un jour dans le Paradis.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.