Lire la Bible en sa langue et y découvrir le Verbe

Editorial du Fideliter n°271

Savoir Jésus-​Christ, la Sagesse incar­née, c’est assez savoir ; savoir tout et ne pas la savoir, c’est ne rien savoir. » Ce sont les mots fameux de saint Grignion de Montfort. Or Jésus-​Christ est au centre de la Bible. Depuis le pro­té­van­gile, selon la for­mule de Tertullien, jusqu’à l’Apocalypse, tous les livres de la Bible sont pleins de Jésus-​Christ. En d’autres termes, depuis la Genèse qui dit l’événement his­to­rique de la chute d’Adam et Eve, leur condam­na­tion et puis, presque immé­dia­te­ment, l’achèvement du ter­rible décret par la magni­fique pro­messe à l’humanité déchue, d’un Rédempteur, tout, oui tout, raconte Notre-​Seigneur, le Sauveur. « Jésus-​Christ, disait un ora­teur célèbre, étant le centre et le fon­de­ment de la reli­gion, doit tenir aux annales du monde une place qu’aucun conqué­rant, phi­lo­sophe ou légis­la­teur ne serait at­teindre… l’histoire de Jésus-​Christ se par­tage en trois périodes dis­tri­buées en quatre mille ans : les temps pro­phé­tiques, les temps évan­gé­liques et les temps aposto­liques. Dans la pre­mière, Jésus-​Christ est atten­du et pré­pa­ré ; dans la seconde, il vit et meurt au milieu de nous ; dans la troi­sième, il fonde son Église par les Apôtres qui ont vécu avec lui, re­çu ses ensei­gne­ments et héri­té de ses pou­voirs. » Voilà l’abrégé de toute la Bible. Jésus lui-​même a affir­mé que l’Ancien Testament est plein de lui : « Scrutez les Écritures, puisque vous pen­sez avoir en elles la vie éter­nelle ; ce sont elles qui rendent témoi­gnage de moi » (Jn 5, 39). Les Apôtres en appellent comme leur Maître constam­ment à la Bible. Par exemple saint Pierre dit : « tous les pro­phètes qui ont par­lé suc­ces­si­ve­ment depuis Samuel ont annon­cé ces jours [l’ère du Messie] ». Mais sur­tout saint Paul, ce rab­bin conver­ti qui s’était avi­de­ment plon­gé dans l’étude des saintes Écritures et des tra­di­tions juives, a prou­vé, mieux que per­sonne, que Jésus-​Christ est véri­ta­ble­ment l’âme de l’Ancien Testament : « le terme de la loi, c’est le Christ » (Rm 1, 4). Et saint Ambroise, par­mi tous les Pères, a cette envo­lée : « la coupe de la Sagesse est entre vos mains. Cette coupe est double ; c’est l’Ancien et le Nouveau Testaments. Buvez‑y le Verbe dans les deux Testaments. On boit l’Écriture, on la dévore, lorsque le suc du Verbe éter­nel des­cend dans les veines de l’esprit et dans l’essence de l’âme. » Et quel meilleur encou­ra­ge­ment que celui de saint Paul : « tout ce qui a été écrit l’a été pour notre ins­truc­tion, afin que, par la patience et la conso­la­tion que donnent les Écritures, nous pos­sé­dions l’espérance » ! (Rm 15, 4) Il ajoute, pour son cher Timothée : « Toute l’Écriture divi­ne­ment ins­pi­rée est utile pour ensei­gner, pour reprendre, pour cor­ri­ger, pour ins­truire dans la jus­tice. » La Bible est une suave conso­la­tion pour le cœur et une habile ins­ti­tu­trice pour notre esprit.

Jésus-​Christ est l’a­bré­gé de toute la Sainte Ecriture

Certes les papes ont ensei­gné qu’il fal­lait user de pré­cau­tions pour la lec­ture du Livre par excel­lence qui n’est rien moins que la parole de Dieu lui-​même. Une pré­cau­tion n’est pas inter­dic­tion mais seule­ment limi­ta­tion ; et lorsque les pro­tes­tants eurent un peu per­du de leur influence délé­tère et vio­lente, l’Église a adou­ci ses res­tric­tions. Ainsi Léon XIII, dans sa brillante ency­clique Providentissimus Deus, comme d’ailleurs toutes celles qu’il a écrites, dit bien que l’Église « a tou­jours fait cou­ler vers ses fils les sources salu­taires de la divine Écriture ».

Néanmoins, le Nouveau Testament sur­tout devrait être l’objet de nos consi­dé­ra­tions. « Tout ce qu’il enseigne est véri­té, tout ce qu’il com­mande est bon­té, tout ce qu’il pro­met est bon­heur. » La fré­quen­ta­tion habi­tuelle de ce livre saint nous appor­te­rait cet ins­tinct de foi si néces­saire pour gar­der pré­cieu­se­ment le sens du Christ, comme dit l’Apôtre saint Paul.

Mais il est évident qu’on ne sau­rait péné­trer dans ces arcanes divins sans l’as­surance qu’ils sont attes­tés : c’est donc à une tra­duc­tion auto­ri­sée par L’Église qu’on devra néces­sai­re­ment se réfé­rer. Voilà bien l’objet de ce Fideliter.

Source : Fideliter 271

FSSPX Supérieur du District de France

L’abbé Benoît de Jorna est l’ac­tuel supé­rieur du District de France de la Fraternité Saint Pie X. Il a été aupa­ra­vant le direc­teur du Séminaire Saint Pie X d’Écône.

Fideliter

Revue bimestrielle du District de France de la Fraternité Saint-Pie X.