Éditorial du N° 70 Septembre 2024- Aux Sources du Carmel

La Volonté de Dieu

Cher frère, Chère sœur,

« Père, non pas ma volon­té, mais la vôtre ! » Ainsi, notre divin Sauveur s’adressait-il à son Père, alors qu’il s’apprêtait à offrir son sacri­fice pour le salut du monde.

Le Verbe de Dieu, ayant épou­sé notre nature humaine, avait, de ce fait deux volon­tés, la volon­té divine et la volon­té humaine. Ces deux volon­tés étaient unies par­fai­te­ment. Le Verbe de Dieu, en sa nature humaine ne vou­lait que ce que vou­lait son Père : « je fais tou­jours ce qui lui plait. »[1]

Depuis le péché d’Adam, l’homme bles­sé dans ses facul­tés, l’est par­ti­cu­liè­re­ment par la bles­sure de malice, dans sa volon­té : « Je fais le mal que je ne veux pas et je ne fais pas le bien que je veux. » [2] Comment gué­rir de cette bles­sure ? En nous renon­çant quo­ti­dien­ne­ment, c’est l’abnégation de soi qui opère cela : « si quelqu’un veut me suivre, dit Notre-​Seigneur, qu’il se renonce chaque jour, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » [3]

L’abnégation sou­met la rai­son et la volon­té humaine à la volon­té divine. Le divin Sauveur n’a ces­sé de nous ins­truire en cela, depuis sa venue en ce monde, « Voici que je viens, ô Père, pour faire votre volon­té » [4], et toute sa vie, en pra­ti­quant l’obéissance jusqu’à la mort sur la Croix.

Faire la volon­té de son Père était sa nour­ri­ture.[5] Il ensei­gna cette confor­mi­té à la volon­té divine, maintes fois : « Ce n’est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, que l’on entre­ra dans le Royaume des cieux, mais en fai­sant la volon­té de mon Père qui est dans les cieux. » [6] C’est la source de notre bon­heur ici-​bas et dans l’éternité, car l’union à Dieu se réa­lise alors, pré­lude de sa consom­ma­tion dans le Ciel ; ain­si parle le Seigneur à sainte Catherine de Sienne : « Je t’ai dit que de la volon­té seule venaient toutes les peines de l’homme. Comme mes ser­vi­teurs se sont dépouillés de leur volon­té pour revê­tir la mienne, ils n’éprouvent aucune souf­france afflic­tive, et ils sont ras­sa­siés parce qu’ils me sentent pré­sent dans leur âme par la grâce. »[7]

Et notre Mère sainte Thérèse d’insister sur cette véri­té dans le Chemin de per­fec­tion : Le grand avan­tage qu’il y a pour nous à faire plai­sir à son Père éter­nel, c’est que « par là nous nous dis­po­sons à atteindre rapi­de­ment le but de notre voyage et à nous désal­té­rer aux eaux vives de la fon­taine dont j’ai par­lé. Mais si nous ne don­nons pas entiè­re­ment notre volon­té au Seigneur pour qu’il dis­pose à son gré de tout ce qui nous concerne, jamais il ne nous per­met­tra d’y boire. » [8]

Et alors nous par­vien­drons à la per­fec­tion de la cha­ri­té, ain­si que l’exprime le Docteur mys­tique : « L’âme se rend compte de l’immense amour dont Dieu l’aime, et elle ne veut pas l’aimer moins hau­te­ment et moins par­fai­te­ment. Elle aspire à la trans­for­ma­tion de la gloire, où cette éga­li­té d’amour lui devien­dra pos­sible par la totale trans­for­ma­tion de sa volon­té en celle de Dieu… » [9]

Chers ter­tiaires, à l’école de Notre-​Dame, et par sa mater­nelle inter­ces­sion, vivons notre Fiat quo­ti­dien à la sainte et ado­rable volon­té de notre Père du Ciel.

† Je vous bénis.

Retraites carmélitaines

Retraites mixtes (hommes et dames), ouvertes prin­ci­pa­le­ment aux ter­tiaires du Carmel mais aus­si aux per­sonnes inté­res­sées par la spi­ri­tua­li­té du Carmel.

Inscriptions et ren­sei­gne­ments auprès de M. l’ab­bé Dubroeucq,
direc­teur du Tiers-​Ordre du Carmel.

M. l’ab­bé Dubroeucq
Séminaire Saint-​Curé-​d’Ars
rue Saint Dominique
21150 Flavigny-​sur-​Ozerain
tél : 03 80 96 20 74

Notes de bas de page
  1. [Jn 8, 29.][]
  2. [Rm 7,15.][]
  3. [Mt. 16, 24.][]
  4. (Hb, 10,7[]
  5. [Jn 4,34.][]
  6. [Mt, 7,21.][]
  7. [Le Livre des dia­logues, tra­duc­tion de l’italien par le R.P. J. Hurtaud, O.P., Paris, Lethielleux, 1913, t. 1, p. 164.][]
  8. [Chemin, ch. 32,9, in Thérèse d’Avila. Œuvres com­plètes, Paris, Cerf, 1995, p.824.][]
  9. [Cantique spi­ri­tuel A, expl. str. 37,2, in Jean de la Croix. Œuvres com­plètes, Paris, Cerf, 1997, p. 515.][]