La Volonté de Dieu

Cher frère, Chère sœur,
« Père, non pas ma volonté, mais la vôtre ! » Ainsi, notre divin Sauveur s’adressait-il à son Père, alors qu’il s’apprêtait à offrir son sacrifice pour le salut du monde.
Le Verbe de Dieu, ayant épousé notre nature humaine, avait, de ce fait deux volontés, la volonté divine et la volonté humaine. Ces deux volontés étaient unies parfaitement. Le Verbe de Dieu, en sa nature humaine ne voulait que ce que voulait son Père : « je fais toujours ce qui lui plait. »[1]
Depuis le péché d’Adam, l’homme blessé dans ses facultés, l’est particulièrement par la blessure de malice, dans sa volonté : « Je fais le mal que je ne veux pas et je ne fais pas le bien que je veux. » [2] Comment guérir de cette blessure ? En nous renonçant quotidiennement, c’est l’abnégation de soi qui opère cela : « si quelqu’un veut me suivre, dit Notre-Seigneur, qu’il se renonce chaque jour, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » [3]
L’abnégation soumet la raison et la volonté humaine à la volonté divine. Le divin Sauveur n’a cessé de nous instruire en cela, depuis sa venue en ce monde, « Voici que je viens, ô Père, pour faire votre volonté » [4], et toute sa vie, en pratiquant l’obéissance jusqu’à la mort sur la Croix.
Faire la volonté de son Père était sa nourriture.[5] Il enseigna cette conformité à la volonté divine, maintes fois : « Ce n’est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, que l’on entrera dans le Royaume des cieux, mais en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » [6] C’est la source de notre bonheur ici-bas et dans l’éternité, car l’union à Dieu se réalise alors, prélude de sa consommation dans le Ciel ; ainsi parle le Seigneur à sainte Catherine de Sienne : « Je t’ai dit que de la volonté seule venaient toutes les peines de l’homme. Comme mes serviteurs se sont dépouillés de leur volonté pour revêtir la mienne, ils n’éprouvent aucune souffrance afflictive, et ils sont rassasiés parce qu’ils me sentent présent dans leur âme par la grâce. »[7]
Et notre Mère sainte Thérèse d’insister sur cette vérité dans le Chemin de perfection : Le grand avantage qu’il y a pour nous à faire plaisir à son Père éternel, c’est que « par là nous nous disposons à atteindre rapidement le but de notre voyage et à nous désaltérer aux eaux vives de la fontaine dont j’ai parlé. Mais si nous ne donnons pas entièrement notre volonté au Seigneur pour qu’il dispose à son gré de tout ce qui nous concerne, jamais il ne nous permettra d’y boire. » [8]
Et alors nous parviendrons à la perfection de la charité, ainsi que l’exprime le Docteur mystique : « L’âme se rend compte de l’immense amour dont Dieu l’aime, et elle ne veut pas l’aimer moins hautement et moins parfaitement. Elle aspire à la transformation de la gloire, où cette égalité d’amour lui deviendra possible par la totale transformation de sa volonté en celle de Dieu… » [9]
Chers tertiaires, à l’école de Notre-Dame, et par sa maternelle intercession, vivons notre Fiat quotidien à la sainte et adorable volonté de notre Père du Ciel.
† Je vous bénis.
Retraites carmélitaines
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Retraites mixtes (hommes et dames), ouvertes principalement aux tertiaires du Carmel mais aussi aux personnes intéressées par la spiritualité du Carmel. Inscriptions et renseignements auprès de M. l’abbé Dubroeucq, M. l’abbé Dubroeucq |
- [Jn 8, 29.][↩]
- [Rm 7,15.][↩]
- [Mt. 16, 24.][↩]
- (Hb, 10,7[↩]
- [Jn 4,34.][↩]
- [Mt, 7,21.][↩]
- [Le Livre des dialogues, traduction de l’italien par le R.P. J. Hurtaud, O.P., Paris, Lethielleux, 1913, t. 1, p. 164.][↩]
- [Chemin, ch. 32,9, in Thérèse d’Avila. Œuvres complètes, Paris, Cerf, 1995, p.824.][↩]
- [Cantique spirituel A, expl. str. 37,2, in Jean de la Croix. Œuvres complètes, Paris, Cerf, 1997, p. 515.][↩]
