Éditorial du N° 71 Décembre 2024 – Aux Sources du Carmel

La Magnanimité

Cher frère, Chère sœur,

« Je suis fille de l’Église. » [Sainte Thérèse de Jésus] « Dans le Cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’Amour.» [Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.]

Dans la phrase citée en exergue, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus révèle une dis­po­si­tion fon­cière de l’Ordre du Carmel. Que ce soit dans la vie cloî­trée des moniales du second ordre, ou dans la vie apos­to­lique des reli­gieux du pre­mier ordre, que ce soit dans la vie des membres du troi­sième ordre, c’est tou­jours la ver­tu de cha­ri­té qui s’exprime dans le zèle ardent annon­cé par le pro­phète Élie : « Zelo zela­tus sum pro Domino Deo exer­ci­tuum » [1], zèle pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Tant et tant de saints du Carmel ont fait preuve de magna­ni­mi­té dans leur zèle au ser­vice de l’Église de Jésus-Christ.

C’est ce que vous lirez dans ce bul­le­tin, chers ter­tiaires : le Carmel est au ser­vice de l’Église, fon­dée par Jésus-​Christ pour sau­ver et sanc­ti­fier les âmes. Et le prin­cipe de ce zèle est dans la vie d’oraison qui nour­rit l’âme, dans la confor­mi­té à Jésus-​Christ, à son esprit, de manière à ne vou­loir que ce qu’Il veut. La vie en pré­sence de Dieu était aus­si celle du Père du Carmel, saint Élie : « Vivit Dominus in cujus conspec­tu sto. » Loin de l’esprit car­mé­li­tain est au contraire cet esprit d’activisme qui éloigne l’âme de l’union à Dieu et dis­sipe ses forces.

La vie cachée de la car­mé­lite, impré­gnée de l’amour de Dieu, et ne tra­vaillant que pour la gloire de Dieu, aidant au loin les mis­sion­naires, dans l’oubli de soi, l’apostolat accom­pli par le reli­gieux ou le ter­tiaire, se fai­sant l’instrument de Notre-​Seigneur pour accom­plir le bien dans les âmes, pour étendre son règne ici-​bas par la pra­tique de la cha­ri­té, voi­là l’œuvre du Carmel. Et tel un feu, cette ardeur d’amour vient embra­ser les âmes, les atti­rer à la Croix de Jésus-​Christ, à son Cœur divin, four­naise de cha­ri­té. Car telle est bien l’œuvre du Carmel, que cha­cun de ses membres, envoyé depuis sa confir­ma­tion, et plus encore, depuis sa pro­fes­sion, peut et doit accom­plir, en fils ou fille de l’Église, afin de la défendre contre ses enne­mis et de l’accroître par une vie sainte.

Dans ses monas­tères, sainte Thérèse de Jésus a for­mé des saintes qui ont répa­ré les dom­mages cau­sés par l’hérésie pro­tes­tante, et qui ont conso­lé le Cœur de Jésus par leur vie de péni­tence et d’oraison ani­mée de la cha­ri­té divine. Elles étaient déjà ce « cœur » de l’Église, comme vou­dra l’être plus tard sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Saint Jean de la Croix l’affirmait : « La moindre par­celle de pur amour est plus pré­cieuse aux yeux de Dieu et aux yeux de l’âme, elle est plus pro­fi­table à l’Église, dans une appa­rente inac­tion, que toutes les autres œuvres ensemble. » [2] Et sainte Anne de Saint-​Barthélémy, par sa seule prière, éloi­gna de la ville d’Anvers le péril protestant.

Daignent Notre-​Dame du Mont Carmel, notre Père saint Élie et notre Mère sainte Thérèse de Jésus, avec tous les autres saints de l’Ordre, nous ani­mer, chers ter­tiaires, d’un tel amour envers la Sainte Église, qu’il nous fasse tout entre­prendre pour l’extension du Règne de Notre-​Seigneur Jésus-Christ.

† Je vous bénis.

Retraites carmélitaines

Retraites mixtes (hommes et dames), ouvertes prin­ci­pa­le­ment aux ter­tiaires du Carmel mais aus­si aux per­sonnes inté­res­sées par la spi­ri­tua­li­té du Carmel.

Inscriptions et ren­sei­gne­ments auprès de M. l’ab­bé Dubroeucq,
direc­teur du Tiers-​Ordre du Carmel.

M. l’ab­bé Dubroeucq
Séminaire Saint-​Curé-​d’Ars
rue Saint Dominique
21150 Flavigny-​sur-​Ozerain
tél : 03 80 96 20 74

Notes de bas de page
  1. [I R 19, 10][]
  2. [Cantique spi­ri­tuel B, str.29, 2, in Jean de la Croix. Œuvres com­plètes, Paris, Cerf, 2004, p. 1373.][]