« Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » (Mt 19, 16)
« Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » (Mt 19, 16) Il y a suffisamment de livres spirituels qui ont tenté de donner des réponses à la suite de l’Evangile.
Mgr Lefebvre donna un jour la sienne à des religieuses contemplatives, en leur disant qu’elles devaient surtout être « de bonnes chrétiennes ». Savourant le froufrou peut-être pincé ici ou là qui se laissait deviner derrière rideaux et grilles, il poursuivit : l’idéal de la vie chrétienne n’est pas différent de celui de la vie religieuse, il s’agit de la sainteté ; la vie religieuse ne consiste qu’à en prendre les moyens les plus efficaces.
Si, sans mener la vie religieuse, nous voulons être de « bons chrétiens », c’est-à-dire des saints, nous pourrons donc trouver les meilleures leçons dans tout manuel de morale – catholique traditionnelle – car ce n’est là au fond que l’explication systématique de la morale de l’Evangile, qui nous explique que « la mesure d’aimer Dieu, c’est de l’aimer sans mesure ».
Ceci dit, cela ne parle pas beaucoup, parce qu’un manuel est trop abstrait. On trouvera alors des exemples plus concrets dans la vie des saints. En particulier des saints qui ont vécu dans les derniers siècles, car leur expérience nous sera plus familière.
Entre ces deux sortes d’ouvrages, il y a un intermédiaire. De grands saints ont non seulement touché les sommets de la vie mystique, mais également rassemblé une vaste expérience de direction des âmes. Ils n’ont pas seulement le savoir théorique, ni la pratique personnelle, ils ont le savoir-faire. Parmi eux, les grands docteurs du Carmel : sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix. C’est une synthèse de leurs écrits que le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus présenta dans ses deux ouvrages Je veux voir Dieu et Je suis fille de l’Eglise, à la fin des années 40. On ne saurait trop les recommander.
Abbé Nicolas Cadiet