« Je trouve ici les chrétiens trop savants. Chrétien, tu sais trop la distinction des péchés véniels d’avec les mortels. »
(Jacques-Bénigne Bossuet, Oraison funèbre de Marie-Thérèse d’Autriche)
Il y a une science subtile qui vise à optimiser la médiocrité pour passer la barre du salut sans trop d’effort ni de renoncement. Calcul risqué ! Et indigne d’un chrétien. Notre Seigneur a laissé aux Apôtres comme son testament en leur disant : « si vous m’aimez, observez mes commandements » (Jn 14, 15). Les observer à moitié, c’est aimer à moitié. « Donnez, et on vous donnera : on versera dans votre sein une bonne mesure, pressée, et secouée, et qui débordera. Car la même mesure avec laquelle vous aurez mesuré servira de mesure pour vous. » (Lc 6, 38)
C’est pourquoi quant au péché, le chrétien évite non seulement le péché mortel, mais encore le péché véniel délibéré et autant que possible les péchés véniels de faiblesse ou de surprise.
Aussi bien, la vie du chrétien ne consiste pas premièrement à éviter le péché. Elle consiste à aimer Dieu, et pour cela éviter de Le blesser par nos infidélités. La perfection de la vie spirituelle, c’est la charité.
Abbé Nicolas Cadiet