Prier, consulter, réfléchir !

Avez-​vous un espoir fon­dé de pou­voir deve­nir prêtre, à l’aide des moyens natu­rels et sur­na­tu­rels, grâce à des dis­po­si­tions ini­tiales qui se déve­lop­pe­ront dans la suite ?

Règles et directions

En gar­dant dans son esprit et dans son cœur la pen­sée pro­fonde et le sen­ti­ment très vif de la subli­mi­té du sacer­doce, on peut sim­pli­fier ce que sou­vent on appelle le pro­blème du dis­cer­ne­ment de la voca­tion : il se ramène à se rendre compte, pour soi-​même et pour les autres, si, agis­sant dans la pleine ini­tia­tive de sa liber­té, par l’examen de l’intelligence, du carac­tère et du cœur, on constate en soi ou en autrui, avec une volon­té réso­lue et une inten­tion droite, les apti­tudes et les ver­tus requises pour le sacer­doce, ou du moins une espé­rance fon­dée d’acquérir les apti­tudes et les ver­tus à un degré suf­fi­sant pour l’état ecclé­sias­tique. C’est de cet ensemble de faits que l’on pour­ra conclure à la légi­ti­mi­té de la marche en avant. Il s’agit, en un mot, de pou­voir répondre affir­ma­ti­ve­ment à ces ques­tions : « Voulez-​vous sin­cè­re­ment et avec droi­ture, dans l’amour de Dieu et des âmes, dans le goût des choses saintes, dans la pro­bi­té de vie ? Vous sentez-​vous capable ? Avez-​vous un espoir fon­dé de pou­voir deve­nir prêtre, à l’aide des moyens natu­rels et sur­na­tu­rels, grâce à des dis­po­si­tions ini­tiales qui se déve­lop­pe­ront dans la suite ? »

Si, au cours de cet inter­ro­ga­toire, on a soin d’envisager ce qu’il y a de divin dans l’état ecclé­sias­tique, les vues seront conduites dans la direc­tion de celles de Dieu.

Si pour­tant, effrayé de son igno­rance et de sa misère, on appelle Dieu au secours de l’incertitude et de l’obscurité de ses propres conseils, on cher­che­ra et on trou­ve­ra la lumière et la force dans la prière et l’on atten­dra les secours d’en haut avec une confiance tranquille.

Mais la déter­mi­na­tion d’un état de vie, même dans l’état social qu’est le sacer­doce, ne laisse pas que d’être aus­si une ques­tion essen­tiel­le­ment per­son­nelle. Il faut se consul­ter, puisque Dieu nous a don­né le juge­ment et la rai­son, afin que nous nous en ser­vions dans toutes les affaires qui nous regardent, mais par­ti­cu­liè­re­ment en celles qui sont d’une aus­si grande consé­quence que l’orientation défi­ni­tive d’un avenir.

L’examen per­son­nel se ramène aux trois opé­ra­tions sui­vantes : prier, consul­ter, réflé­chir. En d’autres termes, on a recours à Dieu, on s’adresse aux ministres de Dieu, on se consulte soi-même.

Les ministres de Dieu, en cette affaire, sont les confes­seurs et direc­teurs ; le père et la mère dont on a reçu la vie. Ceux-​ci sont, après Dieu et selon l’ordre de Dieu, les pre­miers supé­rieurs de leurs enfants. Leur devoir fon­da­men­tal est celui de l’éducation par laquelle ils feront acqué­rir à leurs enfants les qua­li­tés d’esprit et de cœur dont ceux-​ci auront besoin.

Quant à l’avenir, bien qu’il n’appartienne pas aux parents de dis­po­ser de leurs enfants en ce qui regarde leur état de vie et le choix qu’ils ont à en faire, les parents ont un droit de direc­tion et de sur­veillance. Ils ont ce pou­voir en rai­son des charges qui y sont atta­chées. Il y a du reste une pru­dence humaine qui n’est pas contraire à la sagesse évan­gé­lique. L’abus est de n’écouter que cette pru­dence, de ne se conduire que d’après ses indications.

Le devoir des enfants est donc de consul­ter leurs parents par défé­rence pour leur autorité.

[R.P. Le Floch, Les élites et le sacer­doce, p. 30–33]

Source : fsspx.ch