Né vers l’an 500 à Vaison la Romaine, et mort le 15 février 579 à Vaison la Romaine.
Le diocèse de Fréjus célèbre conjointement le 15 février deux évêques avec lesquels il conserve un certain lien : saint Armentaire, évêque d’Antibes, et saint Quinide, évêque de Vaison-la-Romaine.
Saint Quinide, quant à lui, fleurit au siècle suivant. Etant enceinte, sa mère, de Vaison alla à Arles prier saint Genêt[1]. L’église étant fermée, elle veilla en prière quand un concert d’anges lui apparaît et lui ouvre la porte de l’église. L’un d’eux lui dit que son enfant sera évêque de Vaison et docteur éminent en science sacrée. Quinide naquit à Vaison ; sa mère le confiera à de pieux ecclésiastiques.
Quinide fut admis dans le clergé. Il fut remarqué à Vaison et aux environs pour ses vertus et sa probité. Voulant fuir ce qui devenait une admiration, saint Quenin fut formé à Lérins par saint Siffrein, et vécut en ermite vers Camps-la-Source, où l’on visite encore une chapelle sous son patronage (St-Quinis). Il y fit des miracles, et l’on y recevait encore des grâces par son intercession au XIXe siècle. En la fête de la Trinité, on y portait les enfants malades : les parents faisaient deux fois le tous de l’autel à deux genoux[2].
Il revint néanmoins à Vaison où le vieil évêque saint Théodose l’ordonna diacre, et l’envoya au concile provincial d’Arles (17 diocèses, élargi à deux autres) du 29 juin 552. Ce concile édicta sept canons de discipline ecclésiastique. Théodose choisit ensuite Quinide comme évêque coadjuteur, c’est-à-dire celui qui le remplacera à son décès, survenu le 14 février 554.
Quinide se rendit au 4e concile de Paris du 11 septembre 572, en l’église des Sts-Pierre-et-Paul (aujourd’hui Ste-Geneviève), convoqué par saint Gontran, roi d’Orléans et de Bourgogne, pour blâmer Gilles, archevêque de Reims, d’avoir sacré un évêque, de connivence avec Sigebert, roi d’Austrasie.
En 574/5, Momble, patrice du roi Gontran[3], dirigea l’armée vers Grenoble et en chassa les Lombards, victoire dont il n’était pas peu fier. De passage à Vaison, il se vexa du manque d’exaltation à son égard de la part de Quinide, évêque du lieu. Aussi se vengea-t-il sur le saint évêque de la plus indigne façon. Quinide souffrit tout avec patience jusqu’au départ du général. Mais à peine ayant quitté Vaison, Momble est pris d’une douleur violente que les médecins ne purent soulager et qui laissa craindre le pire. En désespoir de cause, ses gens le portèrent auprès de Quinide. Le saint pria pour sa guérison, et l’obtint sur l’heure.
Saint Quinide décéda le 15 février 579. Parmi les grâces obtenues par son intercession, on note des guérisons de paralytiques, d’aveugles et de lépreux. Il fut canonisé en 1205. Il est cité au Martyrologe Romain[4] en ces termes : A Vaison, dans les Gaules, saint Quinide, évêque, dont les fréquents miracles attestent que sa mort fut précieuse devant Dieu… (Ps. 115 : Pretiosa in conspectu Domini, mors sanctorum ejus.
Abbé L. Serres-Ponthieu
- S. Genès, scribe à Arles, martyr le 25 août 303, pour avoir refusé de copier un édit de Maximien contre les chrétiens, et s’être déclaré chrétien.[↩]
- Calendrier des fêtes provençales, p.57.[↩]
- 571 HEF IV, 42.[↩]
- Le Martyrologe Romain de Solesmes de 1977 a changé l’éloge : En Provence, au VIe siècle, saint Quinide, évêque de Vaison-la-Romaine, témoin de la foi catholique dans plusieurs conciles provinciaux.[↩]