15 février 579

Saint Quinide Lérinien

Né vers l’an 500 à Vaison la Romaine, et mort le 15 février 579 à Vaison la Romaine.

Le dio­cèse de Fréjus célèbre conjoin­te­ment le 15 février deux évêques avec les­quels il conserve un cer­tain lien : saint Armentaire, évêque d’Antibes, et saint Quinide, évêque de Vaison-la-Romaine.

Saint Quinide, quant à lui, fleu­rit au siècle sui­vant. Etant enceinte, sa mère, de Vaison alla à Arles prier saint Genêt((S. Genès, scribe à Arles, mar­tyr le 25 août 303, pour avoir refu­sé de copier un édit de Maximien contre les chré­tiens, et s’être décla­ré chré­tien.)). L’église étant fer­mée, elle veilla en prière quand un concert d’anges lui appa­raît et lui ouvre la porte de l’église. L’un d’eux lui dit que son enfant sera évêque de Vaison et doc­teur émi­nent en science sacrée. Quinide naquit à Vaison ; sa mère le confie­ra à de pieux ecclésiastiques.

Quinide fut admis dans le cler­gé. Il fut remar­qué à Vaison et aux envi­rons pour ses ver­tus et sa pro­bi­té. Voulant fuir ce qui deve­nait une admi­ra­tion, saint Quenin fut for­mé à Lérins par saint Siffrein, et vécut en ermite vers Camps-​la-​Source, où l’on visite encore une cha­pelle sous son patro­nage (St-​Quinis). Il y fit des miracles, et l’on y rece­vait encore des grâces par son inter­ces­sion au XIXe siècle. En la fête de la Trinité, on y por­tait les enfants malades : les parents fai­saient deux fois le tous de l’autel à deux genoux((Calendrier des fêtes pro­ven­çales, p.57.)).

Il revint néan­moins à Vaison où le vieil évêque saint Théodose l’ordonna diacre, et l’envoya au concile pro­vin­cial d’Arles (17 dio­cèses, élar­gi à deux autres) du 29 juin 552. Ce concile édic­ta sept canons de dis­ci­pline ecclé­sias­tique. Théodose choi­sit ensuite Quinide comme évêque coad­ju­teur, c’est-à-dire celui qui le rem­pla­ce­ra à son décès, sur­ve­nu le 14 février 554.

Quinide se ren­dit au 4e concile de Paris du 11 sep­tembre 572, en l’église des Sts-​Pierre-​et-​Paul (aujourd’hui Ste-​Geneviève), convo­qué par saint Gontran, roi d’Orléans et de Bourgogne, pour blâ­mer Gilles, arche­vêque de Reims, d’avoir sacré un évêque, de conni­vence avec Sigebert, roi d’Austrasie.

En 574/​5, Momble, patrice du roi Gontran((571 HEF IV, 42.)), diri­gea l’armée vers Grenoble et en chas­sa les Lombards, vic­toire dont il n’était pas peu fier. De pas­sage à Vaison, il se vexa du manque d’exaltation à son égard de la part de Quinide, évêque du lieu. Aussi se vengea-​t-​il sur le saint évêque de la plus indigne façon. Quinide souf­frit tout avec patience jusqu’au départ du géné­ral. Mais à peine ayant quit­té Vaison, Momble est pris d’une dou­leur vio­lente que les méde­cins ne purent sou­la­ger et qui lais­sa craindre le pire. En déses­poir de cause, ses gens le por­tèrent auprès de Quinide. Le saint pria pour sa gué­ri­son, et l’obtint sur l’heure.

Saint Quinide décé­da le 15 février 579. Parmi les grâces obte­nues par son inter­ces­sion, on note des gué­ri­sons de para­ly­tiques, d’aveugles et de lépreux. Il fut cano­ni­sé en 1205. Il est cité au Martyrologe Romain((Le Martyrologe Romain de Solesmes de 1977 a chan­gé l’éloge : En Provence, au VIe siècle, saint Quinide, évêque de Vaison-​la-​Romaine, témoin de la foi catho­lique dans plu­sieurs conciles pro­vin­ciaux.)) en ces termes : A Vaison, dans les Gaules, saint Quinide, évêque, dont les fré­quents miracles attestent que sa mort fut pré­cieuse devant Dieu… (Ps. 115 : Pretiosa in conspec­tu Domini, mors sanc­to­rum ejus.

Abbé L. Serres-Ponthieu