Née le 25 mars 1347 à Sienne, en Toscane,
et morte le 29 avril 1380 à Rome
Le père de sainte Catherine était un teinturier de Sienne. Son épouse, après lui avoir donné vingt-trois enfants, dont plusieurs jumeaux, mit encore au monde des jumelles, dont Catherine [1], le 25 mars 1347.
Jeune enfant, elle est favorisée de grâces mystiques qui allaient de pair avec sa dévotion. Dans sa septième année, elle fait vœu de virginité. Elle attira autour d’elles plusieurs jeunes filles qui la suivront toute sa vie.
Dans sa dix-huitième année, elle reçut l’habit des Soeurs de la Pénitence (dominicaines) au titre de tertiaire.
Dès 1367, Catherine est renommée par l’éclat de ses miracles dans la ville de Sienne. Un jour, son amour envers Dieu fut tel qu’elle mourut, mais Il la ressuscita pour le salut des âmes.
En 1372, Catherine reçoit comme confesseur le Bx Raymond de Capoue, dominicain, qu’elle guérira de la peste. Elle écrit plusieurs lettres au pape Grégoire XI [2] résidant en Avignon.
À Pise, elle reçoit les stigmates. Elle écrit aux princes et généraux chrétiens pour les encourager à la Croisade. Elle exhorta les cités italiennes à ne point se liguer contre le pape.
La cité de Florence l’envoie négocier la paix avec le pape à Avignon où elle arrive le 13 juin 1376.
Le pape lui demandant conseil, elle répond : « Faites ce que vous avez promis à Dieu », lui montrant ainsi qu’elle connaissait par révélation le vœu intime qu’il avait fait de regagner Rome, ce qui le décida à l’exécuter. Aussi quittèrent- ils Avignon par des chemins différents le 13 septembre 1376. Catherine, accompagnée de Raymond de Capoue, passe par le Teunès, pays qui répond à l’ancien diocèse de Toulon, cité où elle s’arrête à un hospice et se retire aussitôt dans sa chambre, selon son habitude. Cependant, Catherine ayant la réputation de sainte thaumaturge, des femmes affluèrent de la ville, puis des hommes, audit hospice, demandant où était la sainte dame qui revenait de la cour romaine. L’hôte le leur ayant dit, elle ne put se cacher et dut au moins laisser entrer les femmes. L’une d’elles introduisit un enfant dont le corps et surtout le ventre étaient tellement enflés qu’il avait l’aspect d’un monstre. Les Toulonnaises supplièrent Catherine de bien vouloir prendre cet enfant dans ses bras. Catherine refusa d’abord, par crainte des louanges, puis saisie de compassion, et voyant la foi de ces femmes, accéda à leur demande. À peine eut-elle pris l’enfant dans ses mains virginales, que le corps de l’enfant rejeta les gaz qui l’enflaient, les assistants virent l’enflure disparaître, et l’enfant fut bientôt complètement guéri. Cet enfant étant le neveu du vicaire général du diocèse de Toulon, l’évêque demanda au Bx Raymond la grâce d’avoir un entretien avec Catherine, ce qui eut lieu. En souvenir du passage bienfaisant de la sainte, ce quartier de Toulon prit le nom de Bon-Rencontre.
Grégoire XI et Catherine se retrouvent à Gênes où le pape est tenté de rentrer à Avignon ; Catherine l’en dissuade. Catherine demeura en Toscane d’où elle réussit à pacifier l’Italie en 1378. C’est alors qu’étant souvent en extase elle dictait le livre des Dialogues que Dieu lui inspirait.
Grégoire XI ayant réintégré Rome, y décéda le 26 mars 1378. Urbain VI étant élu le 8 avril suivant, un schisme commence à s’ourdir parmi les cardinaux français frustrés de l’abandon d’Avignon et du mauvais caractère du nouveau pape. « Schisme dont le roi de France Charles V, cœur déjà revêtu de dureté, avait été le premier soutien », note le Bx Raymond. Ainsi un antipape fut élu en septembre : le cardinal Robert de Genève. Catherine écrivit aux cardinaux et aux princes les exhortant à suivre le pape légitime, et au pape à corriger son caractère !
Urbain VI appelle sainte Catherine de Suède et sainte Catherine de Sienne, laquelle arrive à Rome en novembre 1378. Le pape souhaitait qu’elles lui rallient Jeanne d’Anjou, reine de Sicile, autre soutien du schisme. Catherine de Suède et Raymond de Capoue s’y opposèrent par prudence humaine, Catherine de Sienne en fut dépitée.
À Rome, elle prie pour le pape menacé par les schismatiques, puis par les Romains. Elle endure pour cela de tels tourments des démons depuis la Sexagésime 1380, qu’elle décéda le 29 avril après avoir reçu les ultimes sacrements. Canonisée en 1461, sa fête sera fixée au 30 avril.
Abbé Laurent Serres-Ponthieu
Extrait de l’Etoile de la Mer n° 586 d’avril 2014