Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
La période de l’Avent qui a précédé cette belle fête de la Nativité est tout embaumée de la pensée, de la présence de la très Sainte Vierge Marie.
En effet, comment était-il possible de préparer cette fête de la Nativité, sans se trouver dans la présence de celle de qui devait naître le Verbe de Dieu. Aussi, avec les bergers, rendons-nous auprès de la Crèche. Et nous trouverons la Vierge Marie portant dans ses bras Celui qui vient de naître et qui lui a gardé sa parfaite virginité. Grand miracle en effet. Signe déjà annoncé par Isaïe : Elle demeurera vierge et elle enfantera un Fils.
Essayons de demander à la très Sainte Vierge Marie, quelles sont ses pensées. Il est dit qu’elle gardait dans son cœur, les paroles de ceux qui l’entouraient. Et les bergers particulièrement qui lui annonçaient ce que les anges leur avaient dit. Oui, la très Sainte Vierge Marie méditait ces paroles. Et si on lui demande qui est ce Fils, quel est cet Enfant qu’elle porte dans ses bras, elle nous dira les paroles de l’ange, que l’ange Gabriel lui a dites : « Il sera le Sauveur du monde. Il enlèvera les péchés du monde et libérera les hommes de l’esclavage du péché ».
En effet, ce qui définit le mieux l’Enfant-Jésus, c’est bien qu’il est le Sauveur. C’est aussi ce que l’ange a dit à Joseph lorsqu’il était dans le doute et dans l’hésitation au sujet de la Vierge Marie : « Ne crains point Joseph. Celui qui naîtra de la Vierge sera le Sauveur du monde ».
C’est encore ce que les anges ont annoncé aux bergers durant la nuit de Noël. Eux aussi attendaient le Messie ; ils attendaient le Sauveur et les anges leur ont dit : « Ce Sauveur est né. Des générations et des générations ont attendu le Sauveur. Il est né, vous pouvez aller le voir ». Et les bergers se sont rendus auprès de la Vierge Marie et ils ont vu le Sauveur.
Quelles étaient donc les pensées de la Vierge Marie au sujet de ce Fils ? Est-ce qu’elle méditait surtout sa génération temporelle ? Comme l’ont fait particulièrement les évangélistes, les trois premiers, les synoptiques. Les trois premiers évangélistes ont parlé particulièrement de la génération temporelle de Notre Seigneur. Ils ont fait sa généalogie. Il descendait vraiment de David, puisque Joseph et Marie étaient de la famille royale de David. Est-ce cela qui occupait les pensées de la Vierge Marie ? Il semble que non. L’Évangile de saint Jean, lui, parle au contraire de la génération divine de Notre Seigneur Jésus-Christ. Et l’Évangile de saint Jean n’est-il pas l’Évangile de la Vierge Marie ? Pendant les années que saint Jean a gardé la Vierge Marie, ils ont pu converser longuement ensemble et la Vierge Marie inspirée bien plus encore que saint Jean, est certainement à l’origine des magnifiques considérations de l’Évangile de saint Jean, particulièrement de ce Prologue de l’Évangile de saint Jean, si admirable, qu’il nous emmène dans les hauteurs de la Trinité Sainte. Et Deus erat Verbum. Et le Verbe était Dieu et c’est par Lui que tout a été fait. Et rien n’a été fait sans Lui.
Voilà le Dieu éternel que la Vierge Marie porte dans ses bras. Elle qui est remplie du Saint-Esprit, qui est inondée par les grâces de la Trinité Sainte, a sûrement médité sur les splendeurs des réalités qu’elle porte dans ses bras. Réalités humaines, mais surtout réalités divines.
Et c’est bien ce que saint Jean aussi dans son Évangile – encore une fois inspiré par la Vierge Marie aussi – raconte de la Trinité Sainte. Dans aucun Évangile Notre Seigneur ne parle de son Père, comme dans l’Évangile de saint Jean. Nulle part Il ne cite le Saint-Esprit comme dans l’Évangile de saint Jean. Il révèle vraiment sa vie dans la Trinité Sainte. Il fait descendre la Lumière et la charité. Ce sont les mots qui caractérisent surtout le Verbe de Dieu : Notre Seigneur. Alors Marie devait penser qu’elle portait la Lumière, la Lumière du monde et la charité répandue dans le monde. Charité qu’a si bien magnifié Notre Seigneur avant sa Passion ; charité qui devait produire l’unité, l’unité dans ses disciples. Cette charité qui se répand dans les membres de son Corps mystique : l’unité avec Notre Seigneur. Notre Seigneur demande que tous ses disciples demeurent en Lui ; qu’ils demeurent attachés à Lui, eux et tous ceux qui croiront à leur parole. N’est-ce pas aussi dans cet Évangile que Notre Seigneur nous donne cette magnifique parabole de la vigne ? Il est le cep ; nous sommes les sarments. Quelle belle image. C’est la même sève qui coule dans le cep et dans les sarments. Nous sommes les sarments. Et la Vierge Marie devait penser : Je porte la Vigne et je porte les sarments. Elle portait l’Église ; elle portait le Corps mystique de Notre Seigneur. Tout était là dans ses bras : le Lumière du monde, la charité venue de la Trinité Sainte, la vie qui devait se répandre dans les membres du Corps mystique.
Toute l’Église au cours des siècles, elle la portait, elle le portait dans ses bras. Mais s’il est vrai que Marie portait la vie, la vie divine dans ses bras et qu’elle nous portait déjà dans ses bras, c’est parce que nous avons été rattachés à Notre Seigneur Jésus-Christ par le baptême, baptême dans le Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ.
C’est encore dans l’Évangile de saint Jean, que Notre Seigneur parle de cette manière la plus explicite au sujet du baptême, dans cette nuit où Il a reçu Nicodème : Celui qui ne renaît de l’eau et de l’Esprit Saint ne pourra pas entrer dans le royaume des cieux. Alors nous avons été baptisés, baptisés dans l’eau et dans l’Esprit et ainsi nous sommes membres, membres du Corps mystique de Jésus, alors nous sommes vraiment les fils de la Vierge Marie. Oui, elle nous portait, elle nous portait dans ses bras.
Et si le baptême nous donne la vie de Jésus, c’est parce qu’il chasse de nous les ténèbres. C’est aussi une image qui est employée souvent par saint Jean. L’opposition entre la Lumière et les ténèbres ; les ténèbres c’est le péché ; les ténèbres c’est ce monde enfoui dans les vices et dans les péchés. Alors il faut que nous devenions Lumière, comme le dit saint Paul : « Autrefois, vous étiez ténèbres, maintenant vous êtes Lumière dans le Seigneur, dans le Christ-Jésus ».
Et c’est pourquoi nous devons en cette nuit de Noël, demander à la très Sainte Vierge Marie d’une manière spéciale qu’elle nous garde dans la Lumière ; qu’elle nous garde dans la charité ; qu’elle nous garde comme membre du Corps mystique de Notre Seigneur, afin que nous puissions toujours nous dire ses fils, ses enfants, les enfants de la Vierge Marie.
C’est pourquoi nous devons prendre une résolution ferme de lutter contre le péché. Le péché est le cancer de l’humanité, qui ruine la santé de nos âmes. Alors nous devons courageusement lutter contre tout ce qui peut nous entraîner dans le péché et qui nous éloignerait de Notre Seigneur et de la très Sainte Vierge Marie.
Et si Notre Seigneur a voulu, pour nous aider au cours de notre vie terrestre à garder la lumière 586
et la charité, à garder la vie divine en nous, Il a fait le sacrement de pénitence, afin que si nos âmes, hélas, sont maculées par le péché, nous puissions les laver à nouveau dans son Sang, dans le Sang de Jésus-Christ.
N’hésitons pas au cours de ces fêtes qui nous rappellent notre appartenance à Notre Seigneur Jésus-Christ et à la très Sainte Vierge Marie, n’hésitons pas de nous approcher du sacrement de pénitence, afin que nous soyons toujours davantage unis au Sauveur du monde. Et que les grâces qu’il est venu apporter soient en nous, que nous en profitions.
Oui, en conclusion, il n’y a vraiment que par Jésus et Marie que nous puissions être sauvés. Il est la Voie, la Vérité et la Vie. C’est encore dans l’Évangile de saint Jean que nous trouvons cela. Et il n’y a que Lui qui peut nous sauver. Il est le seul Sauveur ; il n’y a pas d’autre sauveur. Les anges n’ont pas annoncé un autre sauveur que Notre Seigneur Jésus-Christ.
Alors, gardons cette foi profonde. Ne nous laissons pas entraîner dans ces idéologies modernes qui feraient croire que tous les hommes se sauvent ; même ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ, même ceux qui sont éloignés de Lui, même ses ennemis. Non, pour nous, nous croyons en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, comme la Vierge Marie qui contemplait cette divinité, comme l’Enfant qu’elle portait dans les bras.
C’est en effet la conclusion dans l’Évangile de saint Jean.
Saint Jean dit : « Tout mon Évangile se résume dans une phrase : Celui qui croit que Notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu, sera sauvé ». Voilà le résumé de l’Évangile. Résumé encore une fois, sans doute, de la pensée de la Vierge Marie. Car enfin, comment imaginer que saint Jean n’ait pas été influencé par la Mère de Jésus qui la lui a confiée et avec laquelle il a vécu tant d’années.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.