Saint François d’Assise entendit le divin Crucifié lui dire : « Va, François et reconstruis mon Eglise ».
Chers Amis et Bienfaiteurs !
Il y a cinquante ans, peu après la fin du concile Vatican II, Mgr Lefebvre affirmait que l’Église catholique était sur le point de s’effondrer. Déjà en 1966, dans une lettre écrite au cardinal Ottaviani, il avait énuméré quelques-uns des mauvais fruits du Concile (cf. « J’accuse le Concile »). Sur son lit de mort, 25 ans plus tard, il déplorait la dévastation provoquée par l’oecuménisme frénétique du pape Jean-Paul II qui avait atteint son apogée lors de la réunion interreligieuse d’Assise en 1986, avec ses cérémonies blasphématoires et sacrilèges.
Depuis lors, la situation ne s’est pas améliorée. L’usage répandu d’internet dans la diffusion de comportements peccamineux, la législation sur le « mariage » homosexuel et la promotion de la théorie du genre sont quelques-unes des dernières attaques contre la civilisation chrétienne. L’effondrement de la foi a fini par atteindre la vie morale des catholiques qui tenait encore bon. Au cours des 25 années écoulées depuis la mort de Mgr Lefebvre, nous avons assisté à la destruction de toutes les institutions catholiques, la ruine de la notion même de famille et la disparition de la connaissance du droit naturel, tout cela promu par de nombreux membres influents de la hiérarchie catholique.
Un signe visible des conséquences désastreuses de ces changements dans l’Église sont la fermeture de tant d’églises et sanctuaires, et la construction de bâtiments étranges dans les plus prestigieux centres de pèlerinage du monde catholique (Saint Giovanni Rotondo, Fatima, Kraków – sanctuaire de la Miséricorde Divine, Guadaloupe, Lourdes, etc.). La glorification de Dieu dans l’architecture a cédé la place à l’exaltation du monde avec des églises qui ressemblent aux zones de départ des aéroports, à des parkings souterrains, des théâtres ou des temples païens celtiques. Cette transformation visible des lieux les plus sacrés de la terre a atteint un but : changer la mentalité des fidèles. Ceux qui avaient l’habitude d’aller à l’église pour adorer Dieu, seront amenés à pratiquer une nouvelle « religion », que Michael Davies appelait le « culte de l’homme ».
Face à la situation catastrophique dans l’Église, on pourrait être tenté par deux réactions opposées : soit le découragement menant à l’abattement, soit l’amertume conduisant aux critiques stériles et aux jugements. À l’ère de l’internet, de nombreux experts autoproclamés proposent des solutions faciles à une crise complexe. Comme s’ils étaient doués d’infaillibilité papale, ils font abondamment usage d’anathèmes dans un affichage d’agressivité qui n’a rien à voir avec l’esprit de Notre-Seigneur et l’exemple des saints. Les sédévacantistes et autres intellectuels fumeux sont bons à ça.
L’attitude catholique est aux antipodes : « Face à de tels coups de force perpétrés par les ennemis de l’Eglise de Dieu, sommes-nous autorisés à rester les bras croisés ? Est-il permis d’uniquement se plaindre et de verser des larmes ? Non ! Prenez en compte qu’au jugement dernier nous ne répondrons pas seulement de nos bonnes actions, mais que Dieu prendra en compte toutes les bonnes actions que nous aurions pu faire mais que nous avons échouées à réaliser. A chacun de nous incombe le grave devoir de se tenir sur les lignes de front et de repousser physiquement les attaques de l’ennemi. Souvent, on entend la remarque : « Mais que puis-je faire ? Le camp adverse est si bien organisé, a tant de pouvoir et de richesse, etc. » Un tel individu a sûrement oublié ce que saint Paul dit : « Je peux tout en Celui qui me fortifie ». » (St.Maximilian Kolbe, « Rycerz Niepokalanej » n ° 2, 1923).
Lorsque beaucoup de choses se sont effondrées au 12ème siècle, le Christ a demandé à saint François d’Assise de reconstruire son Église. Comment a‑t-il fait ? Comme tous les saints avant lui : par la prière fervente et le sacrifice, il est allé à la conquête de ceux qui étaient tombés dans l’erreur. Il se leva et reconstruisit ce que les autres avaient abattu. Ce fut exactement l’attitude de Mgr Lefebvre, c’est aussi la voie de la Fraternité Saint-Pie X : « Omnia instaurare in Christo ». Restaurer, réparer, renouveler toutes choses, tout dans le Christ : les séminaires, la prêtrise, les communautés religieuses, les familles, les institutions, la chrétienté.
Un signe visible de la fécondité du travail de la Fraternité Saint-Pie X est le fait que partout où elle va, elle construit des chapelles, des églises, des écoles, des maisons de retraite, des couvents, etc. Le Christ est la pierre, le roc sur lequel a été établi l’Église (Mt 16, 18). Nous ne devons pas (re) construire le christianisme sur le sable (Mt 7, 24). Comme des pierres vivantes dans le grand sanctuaire de notre Mère l’Église (1 Pierre 2, 5), nous devons construire sur le roc. Voici ce que les membres de la Fraternité Saint-Pie X ne se lassent pas de faire. Telle est la raison de son succès.
Le symbole du Christ Roc devient réalité lorsque les prêtres, avec les fidèles, mettent ensemble de vraies pierres et construisent leurs sanctuaires. Ceux-ci deviennent des centres spirituels de renouveau catholique et d’immenses sources de grâces, en raison de la présence du Très Saint Sacrifice de la Croix renouvelé sur les autels par les prêtres. Ici, le prêtre donne la grâce et la vie éternelle à travers les sacrements, bénédictions, sacramentaux, etc . ; il dirige le peuple sur la bonne voie, et avec l’aide des catéchistes, il enseigne la vérité.
Ceci est aussi en quelque sorte toute l’histoire du District d’Asie. Par exemple, il y a 2 ans à General Santos, dans notre petite chapelle (un garage), nous avions environ 70 fidèles. Aujourd’hui, dans l’église (encore en construction mais déjà utilisable), ils sont 400. Par conséquent, dans ce numéro de l’Apostle, nous voulons vous présenter le gigantesque travail de construction actuellement accompli dans notre district, vaste et pauvre. Vous pouvez le considérer comme un hommage spécial d’action de grâces envers Notre-Dame, à qui toutes ces futures églises seront consacrées.
La construction de belles églises est une expression de l’objectif principal de la Tradition catholique qui dévoile aux yeux et au cœur de beaucoup le plus beau mystère et le plus grand miracle sur la terre : la présence réelle du Roi des Rois et Son drame perpétuel d’Amour ; « Jusqu’à la mort sur la croix ».
Autour de ces églises, il y a déjà des milliers de Chevaliers de l’Immaculée et des centaines de Légionnaires de Marie. Comme beaucoup de fidèles adultes découvrent ou redécouvrent la grandeur du catholicisme dans nos églises, c’est notre grande consolation de voir qu’un grand nombre de jeunes sont également attirés par le trésor de notre sainte religion, où ils ont accès à sa richesse ancienne et pourtant toujours nouvelle, et dans lequel ils peuvent vivre un avant-goût de l’éternité.
Comme l’Avent approche et « le Seigneur est proche », nous vous souhaitons une préparation fructueuse à la fête de Noël, en compagnie de notre Sainte Mère.
Abbé Karl Stehlin, Supérieur du District d’Asie
Sources : Apostle n° 44 de novembre 2016/La Porte Latine du 27 octobre2016
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