Reportage de notre envoyée spéciale.
6 février 2025
Cérémonie d’ouverture de la Mission
Ce dimanche 2 février, toute l’équipe des volontaires se retrouve à General Santos, ville la plus au sud des Philippines sur l’île de Mindanao. La séance inaugurale se tient à Pinobre Park, où sont logés les volontaires et d’où démarreront toutes nos expéditions vers les montagnes environnantes. Chacun se présente sous sa couleur nationale – dix origines différentes cette année chez les volontaires, dont un nouveau médecin venu du Brésil !
Yolly, l’infirmière permanente d’ACIM-Asia, expose le travail qui s’accomplit durant l’année auprès des patients reçus lors des missions. C’est l’occasion de découvrir les fruits des deux dernières missions. Ainsi, une jeune mère de famille de la tribu blaan, en grande tenue traditionnelle, a tenu à exprimer sa reconnaissance envers la mission. En effet, son bébé mourant a recouvré la santé grâce aux interventions chirurgicales financées par ACIM-Asia.
Elle a particulièrement souligné l’accompagnement persévérant et attentif dont elle a bénéficié. Cette charité désintéressée qu’elle a constatée avec stupeur, fut pour elle une révélation qui l’a conduite au baptême, avec la grâce de Dieu. Désormais pilier de la petite communauté qui se développe doucement dans son village, elle s’est jointe aux catéchumènes pour trouver un terrain à donner pour la construction d’une petite chapelle.
L’abbé Timothy Pfeiffer, Father Tim, bénira la statue de Notre Dame des Pauvres, qui a fait le voyage depuis les Ardennes jusqu’aux tropiques. Juchée sur son petit brancard fleuri, elle ouvrira la procession qui lui permettra de prendre possession des territoires où se rendront volontaires et missionnaires.
Avec Notre Dame des Pauvres, par elle et pour elle, ils iront, durant ces six jours de mission médicale et spirituelle, soulager les souffrances de ses enfants. Elle leur apportera la source de la paix, la Lumière qui éclaire toutes les nations, fidèle à la promesse qu’elle avait faite à la petite Mariette Béco, à dix mille lieues de là.
Une ascension difficile jusqu’à Datal Anggas
L’orage de ce dimanche soir, 2 février, a bien compromis notre ascension vers Datal Anggas. La route ne va pas encore jusqu’au village et les derniers kilomètres sont en travaux. A la vue des pentes et de l’état du sol après les pluies diluviennes de la veille, il n’était pas certain que les camions bennes qui transportent volontaires et matériel puissent arriver à bon port.
C’était sans compter sur la Providence ! Le bulldozer présent pour les travaux en cours a pu rattraper les véhicules qui lâchaient prise sur ce toboggan de boue et les pousser jusqu’au village. Le chauffeur expérimenté d’un des camions, qui n’avait pas eu la présomption de ne compter que sur lui-même, répondit à une passagère effrayée : « Il y a la grâce de Dieu », tout en embrassant son scapulaire. A sa prière a fait écho le Salve Regina des volontaires qui, dans la benne, n’en menaient pas large !
Ce furent trois heures de voyage pour atteindre le premier lieu de mission perdu dans les montagnes d’Alabel. Où, contrairement à ce qui avait été prévu, l’équipe des volontaires restera dormir sous la bonne garde de l’armée philippine, afin de ne pas multiplier des trajets périlleux, plus dangereux apparemment que la menace terroriste !
Cette garde rapprochée n’a pas empêché des voleurs de s’introduire dans l’école municipale pour dérober du matériel photographique. Les « seniors » de la mission ont été hébergés chez le maire du village, dans une maison en dur… tout autant que sa literie !
Pas d’électricité dans ce village des hauteurs, qui en est privé à chaque perturbation météorologique. Cependant les services municipaux ont pu fournir un groupe électrogène qui permettra au chirurgien de pratiquer son art, et au laboratoire d’analyse nomade de fournir ses résultats.
Ce lundi, 337 patients du village de Datal Anggas et des communautés plus éloignées, ont pu recevoir des soins. Un patient à la vue déficiente a fait 4 heures de marche pour rejoindre Datal Anggas afin d’obtenir une paire de lunettes. Une jeune maman et son bébé venus de très loin, sont malheureusement arrivés après la fermeture de l’enregistrement des patients.
Nous sommes en effet obligés d’arrêter la réception des patients en milieu d’après-midi. Le parcours de soin est très long jusqu’à la pharmacie, dernière étape après l’enregistrement, la prise de signes vitaux et la consultation. Chaque étape impose un long temps d’attente. Et malgré ce contingentement des patients, les pharmaciens ont « fermé boutique » vers 21 heures ce soir-là ! Yolly a proposé à la jeune femme de la loger sur place.
La journée sera conclue par une messe nocturne sous le préau municipal, à laquelle assisteront les volontaires, et quelques patients. Un homme atteint d’une importante récidive de tumeur de la parotide déjà opérée et irradiée, la suivra pieusement avec sa jeune femme et ses enfants. Ils bénéficieront ensuite d’un long entretien avec Father Tim qui les préparera à vivre les épreuves à venir avec foi et confiance.
Le lendemain, mardi 4 février, les volontaires se mettront au travail dès 7 heures du matin. En début d’après-midi, le maire d’Alabel et son conseil municipal, qui ont fait l’ascension jusqu’à Datal Anggas, ont honoré la mission d’une visite officielle avec discours de remerciements, photos de groupe, etc. Le partenariat se poursuit avec confiance et efficacité !
280 patients pourront être reçus malgré l’heure de fermeture avancée. Il fallait en effet plier bagage et faire le trajet du retour avant la nuit, à cause de l’état des pistes et des risques d’orage.
Source : Acim – Asia /FSSPX Actualités