Chers Parents et Amis,
La Croix demeure tandis que le monde tourne ! Réalité sublime de la Croix qui exprime jusqu’où va l’Amour du Christ pour son Père et pour les âmes ; Victoire éternelle de la Croix qui restaure à jamais la Justice divine ; Miséricorde infinie qui rachète les âmes et les régénère ; Mystère sacré enfin, renouvelé sur l’autel quotidiennement. Telle est la Croix, stable, intemporelle, lumineuse. Elle est notre Espérance, elle est notre refuge. Comme tout cela est grand et nous dépasse !
C’est avec les yeux de la Foi que nous devons également regarder le monde. Au Calvaire, les hommes s’agitent mais la Rédemption s’opère. L’ennemi semble vainqueur, il est vaincu ! N’est-ce pas ce regard de Foi que l’on attend d’un éducateur, d’un père ? Qu’est-ce qu’un enfant, sinon une âme rachetée, aimée de Dieu ? Que sont ses faiblesses au regard de la puissance rédemptrice ? L’âme se trouble peut-être, certainement indocile, souvent indisciplinée, mais le Christ, Lui, demeure présent et pacifiant.
L’école est transcendée par l’oeuvre Rédemptrice et sa dimension intemporelle ; néanmoins, son action est incarnée dans le temps ; action bien concrète sur les élèves d’aujourd’hui, pas ceux d’hier, ni ceux de demain, sur ces élèves qui sont au Christ même s’ils sont aujourd’hui en nos mains.
Faut-il s’inquiéter pour nos écoles des réformes du gouvernement, de la Loi Gatel ou de l’évolution du baccaulauréat ? Peut-être, car nous ne pouvons prédire l’impact de ces lois sur les écoles authentiquement catholiques. Risquent-elles la fermeture ? Quoi qu’il advienne, saluons ici l’engagement de la « Fondation pour l’école » auprès des instances gouvernementales pour la défense de l’école hors contrat. Elle fêtait le 19 mars dernier ses dix ans d’existence.
Le monde tourne, assurément ; et nous y assistons, spectateurs impuissants. Dieu a ses voies et sa divine Volonté demeure toujours. Cherchons à la discerner dans toutes les circonstances et efforçons-nous d’y correspondre, de la suivre, sans jamais la précéder. Rien n’est moins facile ; mais ce n’est qu’à ce prix que notre conscience demeure en paix au milieu des troubles de tous ordres !
À notre niveau, bien téméraire qui prétendrait délimiter les contours de La Martinerie dans cinq ans ! Mais vivre l’instant présent réclame aussi de regarder l’avenir en face et de définir une feuille de route. Parler de projets vous paraîtra peut-être trop audacieux, mais les envisager me semble prudent.
Heureux, bien évidemment, du développement de notre jeune école professionnelle Philibert-Vrau, il nous faut cependant continuer à renforcer ses structures et en particulier son recrutement.
L’école professionnelle totalise déjà trente anciens sur ses six années d’existence. 16 ont obtenu un baccalauréat professionnel (100 % de réussite), 23 un BEP (sur 24 candidats) et 5 un CAP (sur 10 candidats). La moitié des bacheliers a poursuivi ses études par un BTS (4), un BP (brevet professionnel ; 2) ou une entrée chez les Compagnons du devoir.
Aujourd’hui, l’école compte 45 élèves, répartis ainsi : 19 en 2e Pro, 19 en 1e Pro et 7 en Terminale Pro ; certaines formations attirent davantage : 18 électriciens, 12 paysagistes, 6 cuisiniers, 5 menuisiers et 4 maçons. Pourtant ce sont autant de secteurs porteurs sur le marché du travail : un élève de Terminale en formation métiers de bouche s’est vu proposé, au terme de son dernier stage, un CDI dans un restaurant parisien de haute tenue pour un salaire brut de 2.500 € ! N’est-ce pas là une reconnaissance certaine de la formation reçue ?
Notre projet pour la rentrée scolaire prochaine est double : d’abord individualiser les classes de l’école professionnelle dont les cours généraux étaient jusque là souvent regroupés en raison des effectifs encore faibles ; et surtout ouvrir une 4e-3e prépa-pro au sein de l’école Saint-Michel pour les enfants de toutes nos écoles, décidés à suivre un parcours professionnel au terme de leur collège.
Ces enfants bénéficieront, tout au long de l’année, d’un emploi du temps hebdomadaire leur permettant de conjuguer la préparation directe au Diplôme National du Brevet avec la pratique journalière en atelier professionnel. Ils auront ainsi l’occasion de découvrir plus en profondeur chacune des cinq formations que nous proposons ; là où les stages en entreprise ne sont pas possibles pour des garçons dont l’âge n’atteint pas 16 ans. Surtout, il prendront confiance en eux et s’épanouiront du même coup : non seulement leurs cours généraux seront davantage adaptés pour répondre aux lacunes de chacun, mais la réalisation d’ouvrages concrets en ateliers et la spécification ultime au sein de l’une ou l’autre formation leur fournira le but dont ils ont besoin pour se motiver au quotidien !
Dans un tout premier temps, nous ne constituerons qu’une unique classe « prépa-pro », regroupant un double niveau 4e pro et 3e pro et dont les matière enseignées seront les suivantes : Doctrine : 2h ; Français : 4h ; Mathématiques : 4h ; Histoire-géographie : 3h ; Anglais : 3h ; Sciences : 2h ; EPS : 2h.
Parallèlement les débouchés de l’école Saint-Michel sont tout aussi remarquables. Par son travail fastidieux auprès des anciens, le Colonel Olmer en a fait le constat et il ne tarit pas d’éloges sur leurs très belles carrières.
Pourtant, si nous voulons maintenir un lycée de qualité, il nous faut faire face aux problématiques présentes : défaut de rigueur, de régularité, de mémorisation, d’étude personnelle. Et ces travers, qui peuvent générer une véritable paresse intellectuelle, c’est au collège qu’il faut les corriger. Le lycée s’appuie sur la formation du collège, tout comme le collège sur les bonnes habitudes du primaire. Nous entendons donc dynamiser davantage le collège à la rentrée prochaine. Et déjà le bienfait d’études quotidiennes individualisées pour les classes de 6e et 5e se sont faits ressentir par un meilleur apprentissage des leçons. Nous avons jugé que la rupture trop importante et trop fréquente des week-ends prolongés est pénalisante pour la régularité du travail intellectuel et l’atmosphère de studiosité. C’est pourquoi l’horaire hebdomadaire de ces deux classes évoluera et des cours seront donnés désormais les trois premières heures du samedi matin de petit week-end.
Quant aux classes de 4e et 3e « générales », en quelque sorte dédoublées par la création de la 4e-3e « prépa-pro », elles pourront ainsi accueillir davantage d’élèves qui se destinent au baccalauréat général. Et nos professeurs qui consacraient du temps aux « élèves aménagés », en grande difficulté, reporteront leur énergie sur la tête de classe, pour une compétitivité intelligente et motivante. Sans tomber dans l’élitisme qui délaisse les moins bons, nous avons en revanche le devoir de pousser les meilleurs !
Tout cela mérite un renforcement de notre encadrement, ce dont M. l’abbé Bouchacourt est parfaitement conscient. La nomination d’un prêtre et d’un frère supplémentaires est enterrinée sur le papier ; nous espérons fermement obtenir le premier dès cet été…
Outre cette intention importante, nous confions particulièrement à vos prières et à votre générosité ce projet de la prépa-pro, assez audacieux eu égard à l’éternel « nerf de la guerre ». Nous comptons sur chacun pour s’en faire l’écho au cours des prochains mois afin d’en assurer le succès dès la rentrée de septembre 2018 !
À tous un immense merci pour votre soutien régulier ou occasionnel ! Le chapelet quotidien est récité en communauté aux intentions de tous nos bienfaiteurs. abbé
Abbé Benoît-Joseph de Villemagne , Directeur de l’ensemble scolaire de La Martinerie, prêtre de la FSSPX
Sources : Lettre La Martinerie d’avril 2018 / La Porte Latine du 14 juin 2018
Cursus de l’Ensemble scolaire de La Martinerie
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