LAB de l’ADEC n° 25 – La priorité

Chers amis et bienfaiteurs

Un jour, saint Pie X fut inter­ro­gé sur ce qui lui parais­sait le plus urgent pour rele­ver la chré­tien­té. « Très Saint Père, ne pensez-​vous pas que pour res­tau­rer le règne du Christ dans la socié­té, il fau­drait en prio­ri­té ouvrir de bons sémi­naires ? Quelle est selon vous la prio­ri­té pour ini­tier cette res­tau­ra­tion ? » Sans hési­ter le saint pape répon­dit : « Ouvrir des écoles vrai­ment chré­tiennes ».

La réponse de saint Pie X se jus­ti­fie plei­ne­ment au regard de ce qu’ont fait et que font encore les enne­mis de l’Église pour contrer son influence dans le domaine de l’é­du­ca­tion. Ils ont fer­mé ou asphyxié finan­ciè­re­ment les écoles catho­liques, expul­sé les ordres ensei­gnants et mis les éta­blis­se­ments sco­laires sous le contrôle exclu­sif de l’État en leur pro­po­sant des contrats qui les asser­vissent. C’est ce pro­ces­sus que l’on voit se dérou­ler aujourd’­hui sous nos yeux, sauf qu’ex­pul­ser les reli­gieux n’est plus néces­saire puisque depuis le der­nier Concile les congré­ga­tions ensei­gnantes n’ont plus de vocations !

La seule solu­tion pour se pré­ser­ver de cette funeste tutelle est d’ou­vrir des écoles tota­le­ment libres afin d’y don­ner un ensei­gne­ment inté­gra­le­ment catho­lique. Les élèves ain­si bien for­més se met­tront au ser­vice de l’Eglise et de la Cité pour étendre et défendre le règne du Christ en eux et autour d’eux.

C’est dans cet esprit que notre véné­rable fon­da­teur Mgr Lefebvre déci­da d’oeu­vrer à l’é­du­ca­tion de la jeu­nesse en ouvrant des écoles libres de tout contrat avec l’État :

« Bien que la Fraternité Saint-​Pie X ait été fon­dée en pre­mier lieu pour la for­ma­tion des futurs prêtres, la néces­si­té de sup­pléer à la carence des écoles catho­liques, qui négligent la for­ma­tion reli­gieuse, nous a encou­ra­gés à répondre à votre appel. La Providence ne peut aban­don­ner les familles chré­tiennes qui sont le sanc­tuaire où les âmes apprennent à faire leur salut. C’est pour­quoi l’é­cole pro­fon­dé­ment chré­tienne est une néces­si­té abso­lue pour pro­lon­ger, com­plé­ter, affer­mir l’œuvre de la famille. De cette col­la­bo­ra­tion sor­ti­ra le renou­veau de L’Eglise et de la socié­té, où Jésus-​Christ doit régner. [1]»

L’école vrai­ment catho­lique est le ber­ceau des voca­tions reli­gieuses et sacer­do­tales, elle forme des pères et des mères de famille géné­reux et cou­ra­geux mais aus­si une élite réel­le­ment catho­lique qui fait tant défaut aujourd’­hui et qui, demain, pour­ra tra­vailler à la res­tau­ra­tion de la France catho­lique. De cela nos gou­ver­nants ont peur, aus­si s’acharnent-​ils à détruire tout ce qui est encore catho­lique pour le rem­pla­cer, comme le disait en 2008 l’an­cien ministre de l’Éducation natio­nale Vincent Peillon, par la laï­ci­té, reli­gion répu­bli­caine, qui doit libé­rer la socié­té de la tutelle de l’Eglise. Pour atteindre leur fin, ils n’hé­sitent pas à per­ver­tir les intel­li­gences et à rui­ner la morale pour avoir une jeu­nesse asser­vie à leurs funestes desseins.

Même l’é­cole libre neutre est une autre illu­sion dont il faut s’é­loi­gner car, comme le disait le Pape Pie XI : « Il ne peut y avoir d’é­du­ca­tion com­plète et par­faite en dehors de l’é­du­ca­tion chré­tienne [2]».

On ne peut en effet sépa­rer l’en­sei­gne­ment et l’é­du­ca­tion. Il y a une manière catho­lique de tra­vailler, de juger, de jouer et d’é­tu­dier. Nos écoles, comme vous le savez, ne reçoivent aucune sub­ven­tion de l’État. Elles sont donc pauvres mais libres ! Elles dépendent de vous, chers amis et bien­fai­teurs ! Grâce à votre cha­ri­té, nous pou­vons offrir des bourses aux familles qui en ont besoin et aider nos écoles en dif­fi­cul­tés. Pour elles, nous sommes prêts à tous les sacri­fices, mais sans vous nous ne pou­vons rien !

Je pro­fite de ces quelques lignes pour lan­cer un appel aux jeunes gens et jeunes filles qui ne savent pas quel métier choi­sir. Sachez que nos écoles ont un besoin urgent et pres­sant de maîtres et maî­tresses d’é­coles, de pro­fes­seurs. N’hésitez pas à choi­sir ce beau métier d’en­sei­gnant. Travaillez pour acqué­rir les diplômes néces­saires et venez rejoindre cette petite armée d’é­du­ca­teurs qui tra­vaillent et se dévouent sans relâche pour for­mer une jeu­nesse catho­lique fière et exem­plaire capable d’oeu­vrer demain dans l’Eglise et dans la socié­té. Chers amis et bien­fai­teurs soyez remer­ciés pour votre aide pas­sée pré­sente et future.

Que Dieu vous bénisse !

Abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du District de France de la FSSPX

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Notes de bas de page
  1. Lettre aux parents du 19 mars 1989[]
  2. Pie XI : Encyclique Divini Illius Magistri, 31 décembre 1929[]

FSSPX Second assistant général

Né en 1959 à Strasbourg, M. l’ab­bé Bouchacourt a exer­cé son minis­tère comme curé de Saint Nicolas du Chardonnet puis supé­rieur du District d’Amérique du Sud (où il a connu le car­di­nal Bergoglio, futur pape François) et supé­rieur du District de France. Il a enfin été nom­mé Second Assistant Général lors du cha­pitre élec­tif de 2018.

Association de Défense de l'École Catholique

Association de soutien financier pour les écoles de la Tradition